Famille de Martin de Viviés

La famille de Martin de Viviès est une famille subsistante de la noblesse française, originaire de l'Albigeois. Elle tint au XVIe siècle un rôle de premier plan dans la ville de Castres, et fut jusqu'à la Révolution française l'une des familles les plus importantes et les plus riches du Castrais.

Famille de Martin de Viviés

Armes de la famille :

Blasonnement De gueules à 3 alérions d'or, volant deux et un sur une rivière d'argent ondée de sable
Devise Auxilium meum a domino
Branches de Mailholas,
de Saint-Sulpice,
de Castelpers
Période du XVIe au XXIe siècle
Pays ou province d’origine Albigeois
Languedoc
Allégeance Royaume de France
 Armée des princes
Empire français
 Royaume de France
Carlistes
Second Empire
France
Fiefs tenus Mailholas (Haute-Garonne), Monclar-de-Quercy, Roquecourbe, Viviers-lès-Montagnes, Saint Étienne de Cahuzac, Les Avalats, Sainte Foy (Castres), Castelpers, Saint Sulpice, Burens, Salins, Valéry, Lanause, Aranthon, Rieux-Volvestre (Haute-Garonne), Lautrec, etc.
Charges Maire, conseiller général, député, consuls, professeur d'université
Fonctions militaires Colonel, Mousquetaire
Fonctions ecclésiastiques Prête Sulpicien
Récompenses civiles Chevalier de Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, des Palmes Académiques, de l'Ordre de l'Étoile d'Anjouan
Récompenses militaires Chevalier de Saint-Louis, de l'Ordre national de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1914-1918 (France), Croix de guerre 1939-1945
Preuves de noblesse
Réformation de la noblesse Maintenue noble en 1668, 1669 et 1718 sur preuves remontant à 1568

On compte parmi ses membres des officiers supérieurs, dont des membres de la maison militaire du roi, des ecclésiastiques, des hommes politiques, des historiens.

Origines

La famille de Martin était une famille de la bourgeoisie de Castres, qui s'agrégea à la noblesse par l'achat en 1543 par Antoine (de) Martin de la seigneurie de Roquecourbe avec droit de justice[1]. Elle occupa au XVIe siècle des fonctions consulaires à Castres[2],[3],[4],[5].

Borel, dans ses Antiquités de Castres, livre II, chapitre VIII, reproduit une épitaphe qu'il dit être celle d'un prêtre de la maison de Martin. Cette épitaphe est ainsi conçue : Ego Jacob us Martinus, presbyler, eI discipuius réver endi m Christo patris, Slephani, cplscopi Castrensis, ex ejus concessione hune tumulum accepi, et hic expecto in pacc resurrectionem, anno 1382, cal. Augusti.

En 1457, Anne de Martin, fille de noble Jacques de Martin, seigneur de Montoulieu, épousa Pierre d'Auxilhon, et une autre fille, N. de Montpezat[6].

Antoine de Martin, consul de Castres, paya une partie de la rançon du roi François Ier, en achetant la seigneurie de Roquecourbe en 1543, dont la possession l'anoblit[6]. Lors des guerres de Religions qui secouaient la région, Antoine de Martin joua un rôle majeur dans le Languedoc, en particulier à Castres place forte du protestantisme, en tant que chef des catholiques[7]. Alors que les grandes familles de Castres, comme les Bouffard, se sont converties au protestantisme, Antoine et les siens sont restés fidèles au catholicisme[8]. Une rivalité naquit en ces deux puissantes maisons. Lors de la prise de Castres en 1574 par les protestants, Antoine défendit vaillamment Castres, alors que la cité venait d'être abandonnée par le gouverneur S.Félix. Le seigneur de Roquecourbe et ses partisans se retranchèrent dans sa demeure contre les remparts de la ville aux abords du moulin de Villegoudou. Grâce à ses mercenaires corses ils résistèrent avec courage[9] aux assauts des réformés menés par Lagrange, l'ennemi intime d'Antoine. Le chef protestant victorieux et nouveau gouverneur de la ville, Guillot de Ferrières finit par faire incendier l'hôtel particulier[10] de son rival, à la suite de la reddition de la dernière poche de résistance que constituaient Antoine de Martin et ses soldats. Il fut fait prisonnier et demanda la grâce pour ses hommes et pour sa famille. Les siens et cinquante de ses mercenaires corses eurent la vie sauve[11]. Emprisonné par ses rivaux, ces derniers fixèrent sa rançon à 2 500 livres. Mais Antoine parvint à s'échapper en tuant un de ses geôliers. Malheureusement il fut repris et sa rançon fut alors doublée[12].

On trouve en 1587, le 17 janvier, une vente faite par noble Étienne Martin, du bien de Tréville, dont il était le possesseur, et de tous les droits qu'il avait sur les terres de la Pomarède, de Peyrens et d'Agraulet, aux seigneurs de Vaudreuil. Un acte du 24 août 1587, confirme cette vente. Un autre Étienne de Martin figure encore dans une pièce du 24 décembre 1595.

La famille de Martin fut maintenue noble en 1668, 1669 et 1718 sur preuves remontant à 1568[13].

La famille a donné des consuls, des conseillers généraux, des chevaliers de Malte, des militaires pendant plus de 14 générations[6].

Branches

  • de Martin de Viviès de Mailholas, fondée par Alexandre de Martin, Capitaine au régiment de Chartres. Il effectua la campagne d'Italie
  • de Martin de Viviès de Saint-Sulpice, en Poitou, formée par Louis-Étienne de Martin dit le chevalier Louis de Martin Duvivier de Saint-Sulpice, capitaine au régiment de Chartres, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis
  • de Martin à Saint-Domingue formée par Jean-François de Martin, dit le chevalier de Viviès, capitaine au régiment de Navarre
  • de Martin de Castelpers, en Aunis et à Saint-Domingue, formée par Jacques Grégoire de Martin de Viviès, dit Jacques Demartin, seigneur de Castelpers et de Viviers, lieutenant-colonel de Beauvoir, commandant des troupes à l’Amérique[réf. nécessaire], chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis.

Membres de la famille par professions

Consuls et juristes

  • Pierre (de) Martin, marchand, second consul de Castres (1551-1552), trésorier du comté de Castres, député des consuls de Castres, premier consul de Lautrec, consul de Vielmur
  • Antoine Martin, troisième consul de Castres a signé le traité de rattachement du comté de Castres à la couronne de France en 1521[réf. nécessaire]
  • Martin Martin, député des consuls de Lautrec, élu député catholique pour rencontrer le roi en 1571[réf. nécessaire]
  • Antoine Martin, docteur en droits et avocat, lieutenant du sénéchal de Castres
  • Jacques Martin, avocat, notaire, mentionné comme Lieutenant régent a l'exercice de la cour royale et ordinaire du comté de Castres[réf. nécessaire], premier consul catholique de Castres, procureur fiscal des évêques et des consuls de Castres
  • Guillaume Martin, juge, député[réf. nécessaire], premier consul de Lautrec, commissaire de l'assemblée diocésaine
  • François Martin, marchand, consul de Castres
  • Antoine de Martin (1505-1568), premier consul de Castres, député de Castres aux États du Languedoc, il participa à payer la rançon du roi François Ier en achetant la seigneurie de Roquecourbe[réf. nécessaire], en 1543 il devient noble à partir de ce moment[14]. Antoine de Martin estoit homme magnanime, d'un grand entendement, puissant en moyens et rentes...[15].

Militaires

Militaires

Industriels

Haut fonctionnaire

Universitaire

Personnalités

Terres

Châteaux et demeures

Hôtel de Viviés à Castres

Armes

  • De gueules 3 alérions d'or volant sur trois ondes de même posés 2 et 1
  • Devise : Auxilium meum a domino

Principales alliances

Familles de Bonne(4), de Bengy(3), de Sèze(2), de Roquemaurel, de Lucy, de Vries, de Roquefeuil, de Pins, Falentin de Saintenac, Dutheil de La Rochère, de Rodat, de Montfaucon, de Lordat, Arago, de Savenelle de Grandmaison, d'Imbert de Corneillan, de Bertier, d'Auriol, de Sabatery, de Béringuier, de La Prune-Montbrun, Dupuy, de Thomas, Houette-Exelmans, Carnus...

Notes et références

  1. Aimé de Bouton d'Agnières, Armorial spécial de France
  2. Association de la noblesse de France, Recueil des personnes ayant fait leurs preuves, Paris, 1950-1979, tome 6 et 7, Cote B.n.F. : 8° Lm1. 221
  3. Comte Roland de MONTRICHARD, Trois siècles de parentés, Paris, 1953, in-4, 224, Cote B.n.F. : 4° Lm3. 4789
  4. d’Armagnac del Cer, Les vieux noms de la France méridionale, Paris, 1939, in-4, 314, Cote B.n.F. : Fol. Lm1. 257 (1)
  5. Jules VILLAIN, La France moderne, tome : 3, cote B.n.F. : 4° Lm1. 180.
  6. Procès-verbaux des séances, Volume 4, Société littéraire et scientifique de Castres V. Grillon, 1860, p.500/507.
  7. Paul Roger, Archives historiques de l'Albigeois et du Pays Castrais, Albi, S. RODIERE EDITEUR, , 356 p. (lire en ligne), page 157
  8. Magloire Nayral, Biographie castraise, ou Tableau historique, analytique et critique des personnages qui se sont rendus célèbres a Castres ou dans ses environs ... suivie de Chroniques et antiquités castraises, Volume 4, Vidal, , 548 p. (lire en ligne), page 221
  9. Camille Rabaud, Histoire Du Protestantisme Dans L'albigeois Et Le Lauragais, Paris, Sandoz et Fischbacher Libraires éditeurs, , 514 p. (lire en ligne), page 113
  10. Magloire Nayral, Biographie castraise, ou Tableau historique, analytique et ..., Volume 4, Vidal, , 548 p. (lire en ligne), page 342
  11. Agrippa d'Aubigné, Histoire Universelle, Tome Quatrième 1573-1575, Paris, Librairie Renouard (lire en ligne), pages 306-307
  12. Paul VO-HA, Rendre les armes : Le sort des vaincus XVIe-XVIIe siècles, Ceyzérieu, Champ Vallon, , 428 p. (ISBN 979-10-267-0496-6, lire en ligne)
  13. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, 2002, page 134
  14. Petit historique de Viviers
  15. Sur les Martin à Viviers pendant les guerres de religion voir : Mémoires sur les guerres de Religion à Castres et dans le Languedoc (1555-1610) et Suite des mémoires (1610-1612).: Publiés pour la première fois d'après les meilleurs manuscrits avec notes et variantes, Jacques Gaches, Slatkine Reprints, 1970.
  16. Toulouse et le Midi toulousain entre terre et ciel du Moyen Âge à nos jours: actes du 47e Congrès de Tuylouse les 11, 12, et 13 juin 1993, Fédération des sociétés académiques et savantes Languedoc-Pyrénées-Gascogne. Congrès d'études, Les Amis des archives de la Haute-Garonne, 1994, p.195.
  17. Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'isle Saint Domingue, Bibliothèque d'histoire coloniale, Volume 3 de Description topographique, Étienne Taillemite, Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry, Blanche Maurel, Étienne Taillemite, Société de l'histoire des colonies françaises, 1958
  18. (en) « 1933 Retro-Directe MIMO 2-Vitesses », sur History of Manufrance Hirondelle Bicycles and Catalogues, (consulté le )
  19. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  20. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  21. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  22. « Annuaire de 1946 et photos de prisonniers des Oflags IIB-IID », sur s225821866.onlinehome.fr (consulté le )
  23. « La prise d’otages d’Ouvéa : le récit que « Le Monde » en avait fait en 1988 », Le Monde, (lire en ligne)
  24. « Cérémonie de présentation des Lettres de créance du nouvel Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte en Côte d’Ivoire, S.E.M Arnaud DE MARTIN DE VIVIES, au Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, ce jeudi 23 novembre 2017, au Palais de la Présidence de la République. – Présidence de la république de Côte d'ivoire » (consulté le )
  25. Total, « Patrice de Viviès est nommé Directeur Europe du Nord de l' Exploration & Production », sur total.com (consulté le )
  26. « Accueil - UCLy », sur UCLy (consulté le ).

Bibliographie

  • Hervé Chancerel et Bertrand de Viviés, Histoire et généalogie de la famille Martin de Viviés, Anne Marie Denis Éditeur, Sorèze, 2010.
  • Victor Canet, Notes sur la famille de Martin de Viviés Revue littéraire et scientifique de Castres, 1861, p. 499.
  • Ouvrage collectif, Les Tarnais, dictionnaire biographique, Fédération des Sociétés Intellectuelles du Tarn, 1996.
  • Aimé de Bouton d'Agnières (Montpellier 1844), Armorial spécial de France, Paris, Quantin, 1877, p. 312.
  • Louis de La Roque, Armorial de la noblesse de Languedoc, Toulouse, 1863.
  • Étienne de Séréville et Fernand de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, Paris, 1975-1977.
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Paris, 1989 et 2002
  • B-A. Maturé, Histoire du pays castrais, Castres, 1822.
  • Société Culturelle du Pays Castrais, Grands jours de Castres, 1984.
  • Henry Ménard, Mailholas et le prieuré de Saint Pierre de Birac, 1987.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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