Denys Puech
Denys Puech né Pierre Denis Puech le à Gavernac (commune de Bozouls, Aveyron) et mort le à Rodez (Aveyron) est un sculpteur français.
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Biographie
Denys Puech est issu d'une famille d'agriculteurs très modestes. Orpheline du tisserand de Gavernac, sa mère, qui sait écrire, inculquera à ses quatre fils le goût d'apprendre. Travaillant le bois en gardant ses moutons sur le causse, il débute comme apprenti à Rodez chez l’artisan marbrier et sculpteur ruthénois François Mahoux (Rodez, - Rodez, ) qui a formé également Marc Robert (1875-1962). En 1872, après deux ans de formation, il poursuit son apprentissage à l'École des beaux-arts de Paris dans les ateliers de François Jouffroy, puis d'Alexandre Falguière et d'Henri Chapu.
En 1881, il obtient le 2e grand prix de Rome pour Tyrtée chantant les Messéniennes et en 1883, le 2e grand prix de Rome pour Diagoras mourant de joie en apprenant le triomphe de ses deux enfants vainqueurs aux Jeux Olympiques. Il est enfin lauréat du grand prix de Rome pour Mézence blessé en 1884. En 1900, il obtient Le grand prix à l'Exposition universelle[1]. Il réalise de nombreuses commandes d'État durant la Troisième République, sculptant entre autres les bustes de Jules Ferry (1882)[2], Gaston Doumergue (1930)[3], Émile Loubet (1901)[4], et pendant son séjour romain comme directeur de la villa Médicis, celui de Benito Mussolini (1925)[5]. À Rome, il fait la connaissance de Jérôme Carcopino[6].
Il est le plus jeune membre de l'Académie des beaux-arts en 1905.
Il occupa le poste de directeur de la villa Médicis à Rome de 1921 à 1933, et avait épousé le la princesse Anina Gagarine Stourdza (1865-1918), artiste peintre[7], descendante de la famille Gagarine, arrière-grand-tante de Macha Méril. Il adopte sa fille, Helen Minitzky (1893-1977), future épouse de Raoul Philippe Legras (1879-1953)[8].
En 1903, il fonde à Rodez un musée des beaux-arts. Le bâtiment, inauguré en 1910, est conçu en concertation avec l'architecte Boyer pour y conserver la donation de son œuvre. Il est l'auteur de la statue de La Musique sur la nouvelle façade de l'Opéra-Comique à Paris. En tout, 573 œuvres sont recensées[9]. Plusieurs dessins et maquettes de ses œuvres ont figuré dans la vente aux enchères publiques de son atelier compris dans la succession Lestel-Puech à Rodez en 1991.
De ses trois frères, Louis Puech sera avocat, député de la Seine (1898-1932), ministre des Travaux publics[Note 1], Germain sera médecin et Henri reprendra l'exploitation agricole familiale.
- Œuvres de Denys Puech
- La Muse d'André Chénier (1887), Copenhague, Statens Museum for Kunst.
- Tombeau du cardinal Joseph Bourret (1896), cathédrale Notre-Dame de Rodez.
- Buste d'Eugène Poubelle (1897), musée des Beaux-Arts de Carcassonne.
- Sirène enlevant un adolescent (1899), Lisbonne, musée Calouste-Gulbenkian.
- L'Aurore (1900), Paris, musée d'Orsay.
- La Pensée (1902), Paris, Petit Palais.
- Monument à Jules Chaplain (1914), Mortagne-au-Perche.
- Baigneuse nouant ses cheveux (1929), Rodez, musée Denys-Puech.
Récompenses
- Prix de Rome en 1884.
Distinctions
Denys Puech est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur par décret du , promu officier, du même ordre, par décret du et promu commandeur, toujours du même ordre, le [10].
Œuvres dans les collections publiques
- Carcassonne, musée des Beaux-Arts : Buste d'Eugène Poubelle, 1897.
- Espalion, église Saint-Jean-Baptiste : Décollation de saint Hilarian, haut-relief en bronze.
- Fontaine-Chaalis, abbaye de Chaalis, chapelle : Gisant de Nélie Jacquemart-André, 1925, commande de l'Institut de France.
- Marseille, parc Chanot, hall du pavillon de Marseille et de la Provence : Jules Charles-Roux, 1907, buste en marbre.
- Montbazon, château d'Artigny : Tympan du fronton de l'avant-corps central, édifié de 1919 à 1928 pour le parfumeur français François Coty (1874-1934).
- Mortagne-au-Perche, jardin de l'hôtel de ville : Monument à Jules Chaplain, 1914.
- Nemours, château-musée : Jeune Vestale ou Graziella, 1892, plâtre, 32 × 28 cm[11],[12].
- Niort, hôtel de préfecture des Deux-Sèvres : La Sèvre niortaise et La Sèvre nantaise, 1895-1896, encadrant le visage de Marianne.
- Paris :
- cimetière du Père-Lachaise : Monument des travailleurs municipaux, 1899.
- Comédie-Française, galerie du Théâtre-Français : Pierre Corneille ; Molière ; Jean Racine et Victor Hugo, portraits en médaillon en marbre.
- jardin du Luxembourg : Monument à Sainte-Beuve, 1898.
- musée d'Orsay :
- La Muse d'André Chénier, 1888, statue en marbre[13] ;
- La Sirène, 1889, marbre[14] ;
- L'Aurore, 1900, statue en marbre[15].
- Petit Palais : La Pensée, 1902, statue en marbre polychrome.
- place Camille-Jullian : Monument à Francis Garnier, 1898[16].
- place du Guatemala : Monument à Jules Simon, 1903, marbre[17].
- place Saint-Georges : Monument à Gavarni, 1911, pierre et bronze.
- Quimper, musée des Beaux-Arts : La Nuit, 1903, marbre.
- Reims Place Aristide-Briand, Monument en hommage aux infirmières du monde.
- Rodez :
- musée des Beaux-Arts Denys-Puech :
- fonds d'atelier de l'artiste ;
- Nymphe de la Seine, 1894, haut-relief en marbre.
- place d'Armes : Monument de La Victoire, 1925, inauguré en présence d'Émile Borel, ministre de la Marine[18].
- place Foch : La Naïade de Vors, 1882, fontaine.
- musée des Beaux-Arts Denys-Puech :
- Veules-les-Roses, place Mélingue : Monument à Victor Hugo, en collaboration avec André-Joseph Allar et Louis-Ernest Barrias.
- Villefranche-de-Rouergue : Monument à Charles de Pomairols, 1930[19].
Élèves notables
- François Bazin.
- Rudolf Bosselt (de), sculpteur allemand .
- Robert Delandre.
- Richard Engelmann (sculpteur) (de).
- Else Fürst.
- Herbert Hampton (en), sculpteur britannique.
- Jeanne Jozon.
- Arthur Lewin-Funcke, sculpteur allemand.
- Miklós Ligeti.
- Charlotte Monginot (de).
- Jane Poupelet.
- Frank Mowbray Taubman[20].
Notes et références
Notes
- En exercice du au .
Références
- Acad-Atlas, Puech.
- Joconde, notice 119.
- Joconde, notice 160.
- Joconde, notice 144.
- Joconde, notice 112.
- Louis-Napoléon Panel, « « L’année des quatre empereurs ». L’École française de Rome en 1922-1923 », Mélnges de l'École française de Rome, (lire en ligne, consulté le ).
- (en + fr) Rik Van Beveren et Robert Kuhmann, « Denys Pierre Puech », Find A Grave, (lire en ligne, consulté le ).
- (en + fr) Robert Kuhmann, « Anina Gregorievna Gagarin-Sturdza Puech », Find A Grave, (lire en ligne, consulté le ).
- Puech Académie Julian.
- « Le dossier de Légion d'honneur de Denys Puech », sur La base de données Léonore des archives nationales (consulté le ).
- N° inv. 1904.27.1 (photo.rmn.fr).
- photo.rmn.fr.
- « La muse d'André Chénier », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
- « Sirène », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
- « L'Aurore », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
- « Monument à Francis Garnier – Paris, 6e arr. », sur www.e-monumen.net (consulté le ).
- « Monument à Jules Simon - Lorient (fondu) », sur www.e-monumen.net (consulté le ).
- J.M.Cosson, « Monument de la Victoire : l'œuvre polémique de Denys Puech », Centre Presse (Aveyron), (lire en ligne, consulté le ).
- « buste : Le Poète Charles de Pomairols (1843-1916) », sur patrimoines.midipyrenees.fr (consulté le ).
- (en)Netherlands Institute for Art History.
Voir aussi
Bibliographie
- Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN 978-2-7355-0780-1, OCLC 828238758, notice BnF no FRBNF43504839), p. 404-410.
- Henri Jaudon, Denys Puech et son Œuvre, Fb&c Limited, 1908, réédité en 2018, 312 p. (ISBN 9780428005634).
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Delarge
- Mapping Sculpture
- Musée d'Orsay
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) British Museum
- (en) Grove Art Online
- (da + en) Kunstindeks Danmark
- (en) MutualArt
- (en + nl) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Œuvres de Denys Puech sur la Base Joconde
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