Château de Syam
Le château de Syam ou villa palladienne ou château Carnot est une villa de style palladien du XIXe siècle, à Syam, au sud de Champagnole, dans la vallée de l'Ain (rivière) et de la Saine, dans le haut-Jura, en Bourgogne-Franche-Comté. Ancienne maison de maître du vaste domaine industriel des Forges de Syam voisines, la villa et son vaste parc forestier sont classés aux monuments historiques depuis le [2]. Le patrimoine industriel des Forges de Syam est inscrit aux monuments historiques depuis le 19 octobre 1994[3].
Château de Syam | ||||
Villa palladienne de Syam | ||||
Nom local | Villa palladienne de Syam | |||
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Période ou style | Palladianisme | |||
Type | Villa | |||
Architecte | Champonnois l'aîné | |||
Début construction | 1822 | |||
Fin construction | 1830 | |||
Propriétaire initial | Jean-Emmanuel Jobez | |||
Destination initiale | Maison de maître du domaine industriel des Forges de Syam | |||
Propriétaire actuel | Propriété privée | |||
Destination actuelle | Ouverte à la visite | |||
Protection | Classé MH (1994) | |||
Site web | www.chateaudesyam.fr | |||
Coordonnées | 46° 42′ 17″ nord, 5° 56′ 44″ est [1] | |||
Pays | France | |||
Région historique | Bourgogne-Franche-Comté | |||
Département | Jura | |||
Localité | Syam | |||
Géolocalisation sur la carte : Jura
Géolocalisation sur la carte : Franche-Comté
Géolocalisation sur la carte : France
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Histoire
La villa est édifiée par l'architecte Champonnois l'aîné[4], pour Jean-Emmanuel Jobez (1775-1828, politicien, notable libéral influent et cultivé, franc-maçon, maître de forges, richissime patron héritier des forges de Syam, et grand amateur de culture italienne).
- Villa palladienne
- Entrée principale
- Anciennes écuries
Alors que l'ancienne maison de maître[5] des Forges de Syam de l'architecte Denis Philibert Lapret est construite proche des bâtiments du vaste site industriel sidérurgique (ateliers, forges, laminoir, martinet, moulin...), cette nouvelle demeure et ses écuries sont construits à bonne distance, à l'Ouest, au milieu d'un vaste parc forestier aménagé du massif du Jura, qui domine en hauteur le site industriel.
Pour cette réalisation, Champonnois s'inspire des villas et palais néo-classiques vénitiens de l'architecte Renaissance Andrea Palladio (1508-1580), en particulier de la Villa Rotonda du XVIe siècle, près de Vicence en Italie, et de l’œuvre de l'architecte Claude-Nicolas Ledoux (Saline royale d'Arc-et-Senans, musée Claude-Nicolas Ledoux d'Arc-et-Senans). Cette demeure carrée, très originale pour la région, est constituée de quatre façades ornées de pilastres de style ionique aux angles, et d'un toit coiffé d'un belvédère qui assure l'éclairage zénithal de la rotonde centrale de l'édifice.
En 1828, Alphonse Jobez (1813-1893), fils du précédent, hérite du domaine industriel et de la villa en construction de son père, dont il assure la continuité des travaux jusque dans les années 1840. Le domaine est transmis à la dynastie familiale héritière, jusqu'à sa vente en 2001 à deux passionnés d'antiquités et d'architecture, Claude Darbon et Brigitte Cannard qui la restaurent depuis[6].
Architecture
L'édifice est développé sur un plan carré (24 m de côté, cote de la villa Rotonda), autour d'un puits de lumière central montant de fond. Une rotonde haute de seize mètres, est coiffée d'une coupole et d'un oculus, qui prend son éclairage dans le lanternon du toit. Au rez-de-chaussée cette rotonde prend la forme d'un péristyle à huit colonnes, puis sur trois étages elle dessine des balcons circulaires qui ceinturent des paliers où sont distribuées les pièces d'habitation. L'escalier, qui occupait primitivement cet espace a été déplacé dans le vestibule d'entrée à la fin du XIXe siècle, par l'architecte Alfred Schacre (neveu de Jean-Baptiste Schacre).
Les décors peints des années 1840 de la rotonde, sont préservés. Une partie des décors intérieurs ont été modifiés en 1912 et 1913, quand la propriété est entrée dans la famille Carnot, par le mariage de Marguerite Duchesne-Fournet (1878-1938), petite fille d'Alphonse Jobez, avec Lazare-Hippolyte-Sadi Carnot (1865-1968), 5e comte Carnot et fils du président de la République Sadi Carnot. L’architecte parisien Louis Feine qui fut chargé de cette première campagne de restauration et de modernisation, s'attacha à respecter l'esprit des lieux et le caractère néo-classique de l'édifice. De nombreux éléments de décor, parquets, bas-reliefs, papiers peints et panoramiques du XIXe siècle sont encore en place. Les quatre façades presque identiques sont orientées selon les quatre points cardinaux et s'ouvrent sur quatre échancrures définies par le plan des plantations du parc. Elles sont un lien entre les paysages lointains du massif du Jura, et la composition et permettent un dialogue entre architecture et nature. Le plan en fer à cheval des communs est en contraste avec celui très massé de la résidence des maîtres de forges. La concavité des dépendances s'oppose à la compacité de la maison de maître.
Au début du XXe siècle, l'extérieur de l'édifice fait l'objet de plusieurs restaurations. Les enduits de façade et les parements des murs ont été repris en 1901 puis en 1928-1929. C'est de cette deuxième campagne de travaux que datent les actuels enduits ocre et volets vert Véronèse, qui donnent à la villa palladienne de Syam son accent italien. Le château de Syam et son jardin sont inscrits aux monuments historiques le , puis classés depuis le [2]
Parc et jardins
Le jardin d'agrément du château de Syam dessiné et planté à partir de 1818 a été inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables[7]. En légère déclivité par rapport à la demeure, un parterre en terrasse exécuté en 1901 fait face à l'entrée principale de la façade sud. Plusieurs aménagements extérieurs ont été réalisés vers 1901 et 1912 : campagnes de plantations, travaux de terrassement, élargissement des allées. L'actuelle configuration de la végétation date en grande partie des plantations effectuées à cette époque (1912). Parmi les essences habituelles dans la région (épicéas, frênes, chênes...) figurent des buis et des pins sylvestres. Ces derniers accompagnent et prolongent le dialogue ambigu et étonnant instauré par l'architecture vis-à-vis du climat et de la terre jurassienne.
Visites, manifestations culturelles
Actuelle propriété privée, les pièces du rez-de-chaussée et l'importante bibliothèque du dernier étage sont ouverts à la visite, avec de remarquables décors, fresques, tableaux, meubles et d'importantes collections d'objets et de documents d'époque... Des expositions et concerts y sont régulièrement organisés. Les anciennes écuries accueillent diverses manifestations.
Villas néo-palladienne en France
Quelques exemples d'architecture néo-palladienne en France :
- Musée Claude-Nicolas Ledoux d'Arc-et-Senans
- Château de Reynerie à Toulouse ; château de Rastignac en Dordogne ; maison carrée d'Arlac, le Plantier de Costebelle de l'écrivain Paul Bourget, dans le Var ; château de Grandville, en Loire-Atlantique...
Notes et références
- Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
- Notice no IA39000487, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00102043, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Architecte Champonnois l'aîné sur www.patrimoine-de-france.com
- Dossier sur la première habitation des maîtres de forge de Syam
- « La saga du château de Syam », sur elle.fr, .
- « Jardin d'agrément du château de Syam », notice no IA39000830, base Mérimée, ministère français de la Culture
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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