Baerenthal

Baerenthal, également orthographié Bærenthal, est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Bärental.

Bærenthal redirige ici.

Baerenthal
Bærenthal

Vue sur le village depuis le château du Ramstein.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Sarreguemines
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Bitche
Maire
Mandat
Serge Weil
2020-2026
Code postal 57230
Code commune 57046
Démographie
Gentilé Baerenthalois
Population
municipale
771 hab. (2018 )
Densité 20 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 58′ 32″ nord, 7° 31′ 06″ est
Altitude Min. 190 m
Max. 473 m
Superficie 39,19 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Bitche
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Baerenthal
Bærenthal
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Baerenthal
Bærenthal
Géolocalisation sur la carte : France
Baerenthal
Bærenthal
Géolocalisation sur la carte : France
Baerenthal
Bærenthal

    Village rural du pays de Bitche, Baerenthal est situé à 47 km au nord-ouest de Strasbourg, dans le terroir du parc naturel régional des Vosges du Nord, aux confins de l'Alsace et de la Lorraine. Au niveau intercommunal, la municipalité est intégrée dans la communauté de communes du Pays de Bitche qui regroupe 46 localités autour de Bitche. En 2018, la population légale est de 771 habitants, appelés les Baerenthalois et surnommés plaisamment die Heckebuewe (Heckenbuben, « les gars des buissons »[1]), en référence aux Bohémiens qui vivaient autrefois dans les forêts à proximité du village.

    Géographie

    Le village se situe en pays couvert, à quinze kilomètres de Bitche et à douze kilomètres de Niederbronn, à la limite Sud-Est du canton de Bitche. Comptant sept-cent-cinquante habitants, il est situé à deux-cent-quarante mètres d'altitude, dans la verdoyante vallée de la Zinsel du Nord.

    Localités avoisinantes

    Écarts et lieux-dits

    Un étang à Baerenthal.

    Les écarts du village sont très nombreux, réduits souvent à quelques maisons :

    L'unique maison formant l'écart Kroterwasen est achetée par l'Administration des Eaux et Forêts et, en 1887, transformée en maison forestière prenant le nom de Schwarzenberg. Les hameaux disparus de Leimenthalerhof, Rothenbronnerhof, Sasselbach, Scharfeneckerhof et Wiesenlagerhof sont encore mentionnés en 1798. Le village de Mühlenbach, appartenant en 1332 à la seigneurie de Gross-Arnsburg, puis à celle de Falkenstein, est enfin réuni au village de Lemberg. En 1150, le landgrave Dietrich le cède à l'abbaye de Neuweiler qui donne le domaine en fief à l'abbaye de Neubourg.

    Urbanisme

    Typologie

    Baerenthal est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (91,7 %), prairies (4,2 %), zones urbanisées (2,3 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Berendal en 1318, Bernthal (1592), Berenthal (1755), Baerenthal (1793), Bacrendhal (1801), Berend'hal (An II), Behrenthal (An XII).
    En allemand Bärental. En francique lorrain : Päretal[9] et Bäredal.

    Langue

    Contrairement à ce qu'on écrit parfois[Qui ?], Baerenthal, comme Philippsbourg, relève encore du domaine des dialectes franciques du moyen allemand et non pas de l'alémanique. Bien que le vocalisme de son dialecte rappelle déjà le dialecte alémanique du Bas-Rhin, Baerenthal est situé à l'ouest de la ligne d'isoglosse P/PF (on y dit par exemple Kopp, tête, et Appel, pomme, et non pas Kopf et Apfel comme dans les dialectes de l'allemand supérieur)[réf. nécessaire].

    Histoire

    Lors de sa fondation, à l'époque des comtés francs du VIIIe au Xe siècle, Baerenthal se situe dans le Nordgau alsacien et fait partie, à l'époque carolingienne de l'évêché de Strasbourg, juste à la frontière de l'évêché de Metz. La période médiévale du village est très riche grâce à la présence des châteaux de Ramstein et du Grand-Arnsberg sur son ban. Dans un document du , on cite pour la première fois les nobles de Ramstein et le village de Baerenthal est mentionné tardivement en 1318, sous la forme Berebdal, signifiant peut-être « la vallée de Bero ». Du point de vue du pouvoir temporel, Baerenthal fait alors partie de la seigneurie de Ramstein, puis, à partir de 1355 de celle de Falkenstein, au sein du Saint-Empire romain germanique. Commence alors pour la région le règne des chevaliers-brigands ou pillards (Raubritter) et une sinistre période pour Berebdal unter Ramenstein (le rocher des Corbeaux).

    Lieu-dit Fischerhof.

    Par acte de vente du , le comte Louis V de Lichtenberg devient propriétaire de la moitié sud du village avec le château du Grand-Arnsberg. Puis en 1569, les comtes de Hanau-Lichtenberg deviennent propriétaires de l'ensemble du village. Le nom de plusieurs endroits des environs de Baerenthal remonte à cette époque :

    À partir de 1480, Berebdal passe entre les mains des comtes de Hanau-Lichtenberg et suit le sort de cette seigneurie. En 1606 sont implantées les bornes qui doivent délimiter le duché de Lorraine et le comté de Hanau-Lichtenberg, dont le tracé se situait sur la limite du ban communal du hameau de la Melch à Bannstein, et Baerenthal fait partie désormais du grand-bailliage de Lemberg (près de Pirmasens en Palatinat), enclavé dans le Palatinat de l'époque. À partir de 1736, il dépend du landgraviat de Hesse-Darmstadt, le landgrave Louis VIII étant le gendre du dernier comte Johann-Reinhardt de Hanau-Lichtenberg, et le père de Louis IX qui hérite le comté de son grand-père Johann-Reinhard.

    À partir de 1648, après la guerre de Trente Ans, Baerenthal ainsi que les autres villages du grand-bailliage de Lemberg (partie du comté de Hanau-Lichtenberg) constituent donc des fiefs allemands, enclavés dans d'autres territoires alsaciens-lorrains appartenant dorénavant directement au royaume de France à la suite de l'annexion progressive par la France de l'Alsace (traités de Westphalie et de Nimègue, 1648 et 1679) et de la Lorraine (traités de Chambord et de Vienne, 1552 et 1738). Dès 1700, le comte de Hanau-Lichtenberg avait décidé de pratiquer avec le roi de France Louis XIV un échange de bons procédés : sa soumission à la suprématie royale contre la reconnaissance par lettres patentes de l’exercice de sa supériorité territoriale avec la jouissance de tous ses anciens droits et revenus. Ce prince possessionné acceptait ainsi de devenir non le sujet mais le vassal du roi de France, qui l’assurait de sa protection en reconnaissant ses privilèges particuliers. Baerenthal ne dépendait donc pas du droit français mais de celui du Saint-Empire romain germanique, comme garanti d'ailleurs par les traités de Westphalie.

    Fin 1792, la jeune République française s'empare des biens alsaciens-lorrains des princes possessionnés. En 1793, Baerenthal ainsi que son annexe Philippsbourg sont érigés en communes du canton de Bitche, détachés du reste de l'Alsace et unis au département de la Moselle. D'autres territoires du bailliage de Lemberg, notamment Obersteinbach, sont quant à eux rattachés aux cantons de Breidenbach et de Volmunster. La décision est prise par la Convention lors de la Révolution française, la nouvelle République voulant établir une continuité territoriale dans ses possessions. Ceci ne va cependant pas sans de grandes tensions avec les princes allemands, tensions ayant déjà abouties en 1792 à la guerre franco-autrichienne.

    Baerenthal est officiellement intégré, avec le comté de Hanau-Lichtenberg, à la France en 1801. Bonaparte dédommage pour cela le landgrave de Hesse-Darmstadt par le versement d'une indemnité record de dix millions de florins. En 1815, à la suite du congrès de Vienne, la France est ramenée à ses frontières de 1791 et les communes du bailliage de Lemberg acquises en 1793 sont cédées à la Bavière, à l'exception de Baerenthal et Philippsbourg qui restent françaises.

    Vue des anciennes forges.

    La Zinsel du Nord est utilisée dès le XVIIIe siècle pour alimenter les usines et les forges qui amenèrent travail et vie active dans la vallée. En 1745, la première industrie est créé à Baerenthal. Il s'agit d'une forge d'armes blanches qui prend rapidement de l'extension. Une seconde forge est créée pour transformer la fonte venant de Franche-Comté, en tôle de fer et en acier. Avec l'implantation en 1807 d'une aciérie, de fours à puddler et de trains de laminage, les forges se multiplient le long du Zinselbach. Cette activité atteint son plus grand développement au milieu du XIXe siècle, pour ralentir au début de ce siècle et c'est en 1932 que la dernière forge ferme ses portes. Le relais est pris par la Chaiserie Lorraine, détruite par la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite et destinée à nouveau au travail de l'acier, l'atelier mécanique est remplacé par une usine de couverts de table.

    En conséquence de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, qui voit la défaite de la France, Baerenthal redevient allemand comme tout le reste de l'actuelle Alsace-Moselle. De 1940 à 1944, Baerenthal de nouveau annexé par l'Allemagne devient Bärental bei Bitsch. Classée Station de Cure d'air, Baerenthal est un centre touristique important des Vosges du Nord puisque le village est classé Station verte depuis 1987.

    Cultes

    Au Moyen Âge, Baerenthal est une annexe de la paroisse catholique d'Obersteinbach, de l'archiprêtré du Haut-Haguenau au diocèse de Strasbourg. En 1570, le comte Philippe IV de Hanau-Lichtenberg introduit la Réforme dans le village et le culte catholique est supprimé. Cette situation particulière explique l'absence de croix de chemin sur le ban de la commune. Pour les catholiques, peu nombreux et arrivés récemment dans la commune, le territoire est attribué à l'évêché de Metz depuis 1802 et Baerenthal forme une annexe de la paroisse de Mouterhouse. La chapelle de l'Immaculée Conception est construite en 1885 dans la partie nord du village.

    Après le passage du village à la Réforme, l'église catholique est affectée au culte protestant. L'église protestante est restaurée en 1630. Par ailleurs, le village est une paroisse protestante depuis 1739.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1959 1995 Edouard Jund    
    mars 1995 2001 Gérard Peter    
    mars 2001 mars 2008 Gaston Honnert    
    mars 2008 En cours Serge Weil    

    En 1793, Bærenthal ainsi que son annexe Philippsbourg, sont érigés en communes du canton de Bitche, détachés de l'Alsace et unis au département de la Moselle. La décision a été prise par la Convention lors de la Révolution française.

    Jumelage

     Feistritz im Rosental (Autriche)

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[11].

    En 2018, la commune comptait 771 habitants[Note 2], en diminution de 1,03 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1836 1841 1861 1866 1871
    3843865661 0411 3221 5401 8241 9461 969
    1875 1880 1885 1890 1895 1900 1905 1910 1921
    1 3021 3701 2821 1701 1031 036948895725
    1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
    645619659621635681735754694
    1990 1999 2005 2010 2015 2018 - - -
    723702710762779771---
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    La population a considérablement varié, passant de 660 habitants en 1817 à 1 683 en 1852, pour retomber à 694 en 1982.

    Entre 1810 et 1874 le village de Philippsbourg appartenait à la commune de Baerenthal.

    Économie

    La société Barenthal crée et réalise des couverts en acier massif et en métal argenté. En 2005, c'est le numéro deux des fabricants de couverts français.

    Culture locale et patrimoine

    Édifices civils

    Édifices religieux

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blasonnement :
    De sable à l'ours, passant d'argent, chapé-ployé d'or à l'étoile de gueules à dextre
    Commentaires : Il s'agit des armes de la famille de Ramstein, de la seigneurie de laquelle relevait le village au Moyen Âge, et qui tire son nom de l'ancien château du Ramstein. L'ours rappelle le nom de la localité, signifiant la vallée des ours : Bären-tal, en allemand.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Les Moulins et scieries du Pays de Bitche, Joël Beck, 1999.
    • Le Pays de Bitche 1900-1939, Joël Beck, 2005.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Passé-Présent : La Moselle dévoilée N°2 (Juillet-Août 2011)
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Geoplatt
    10. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    11. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    14. « Château du Grand Arnsbourg », notice no PA00106728, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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