3e régiment d'automitrailleuses

Le 3e régiment d'automitrailleuses (3e RAM) est une unité de l'armée française qui a participé à la Seconde Guerre mondiale. Avant la mobilisation, l'unité était le 3e groupe d'automitrailleuses (3e GAM).

3e régiment d'automitrailleuses

Insigne du 3e RAM sur un bas-relief

Création 1933
Dissolution 1940
Pays France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'automitrailleuses
Rôle cavalerie
Ancienne dénomination 3e groupe d'automitrailleuses
Devise In curru semper eques
Guerres Seconde Guerre mondiale
Décorations Croix de guerre 1939-1945
Commandant historique Guy Le Couteulx de Caumont (sl)

Historique du 3e GAM

AMR 35 en test au 3e GAM en 1936-1937[1].

Créé en 1933, le 3e groupe d'automitrailleuses est associé à la garnison de Paris[2], mais ses escadrons sont casernés dans différentes villes (la majorité de l'unité casernant à l'école militaire de Paris). Il fait partie, avec le 2e régiment de dragons, de la 3e division de cavalerie[3]. Le 3e GAM garde les traditions du 2e régiment de cuirassiers alors dissout[2].

Le 3e GAM de trois escadrons d'automitrailleuses, un d'automitrailleuses de découverte (AMD), un mixte AMD/automitrailleuses de combat (AMC) et un escadron d'automitrailleuses de reconnaissance (AMR)[4]. Les AMD sont alors des Laffly 50 AM, Panhard TOE[5] et Laffly 80 AM, les AMC des AMC Schneider P16 et les AMR des AMR 33[4]. Les quinze AMR 33 ont été perçues en 1934[2] et les Panhard TOE en 1935[3]. Il teste au moins deux AMR 35 en 1936-1937[1].

Le , l'escadron d'AMD du capitaine Bodelot, caserné à Compiègne, rejoint le 6e groupe d'automitrailleuses, formé avec un escadron du 5e groupe d'automitrailleuses[3].

Historique du 3e RAM

Le 3e régiment d'automitrailleuse est créé le 2 septembre 1939 à partir du 3e groupe d'auto-mitrailleuses. Ce dernier compte six escadrons à sa formation mais les deux escadrons d'AMR rejoignent les 2e et 15e régiments de dragons portés en décembre[2].

Il est équipé d'automitrailleuses Panhard 178[6] et de chars Hotchkiss H35[7].

Il mobilise le [8] et part aussitôt sur la frontière dans la région de Sedan avec la 3e division de cavalerie qui deviendra 3e division légère de cavalerie en février 1940[9],[10]. Il subit ses premières pertes en occupant la région frontalière allemande de Merzig[11]. Avec le reste de sa division, il stationne pendant toute la drôle de guerre à la frontière luxembourgeoise[12] avec comme mission d'entrer au Luxembourg en cas d'attaque allemande. Dans ce cas, le régiment doit servir à éclairer la progression des colonnes de la division[13].

Automitrailleuse Panhard 178 du 3e RAM détruite au Luxembourg.

Le 10 mai, le régiment entre au Luxembourg et entre en contact avec les Allemands. Des combats s'engagent à Esch-sur-Alzette,[13] et à Soleuvre avec l'aide des spahis de la division[14]. Le 12 mai, le régiment se met sur la défensive avant de se replier derrière la Ligne Maginot[15].

Monument aux morts du 3e RAM à Dizy-le-Gros.

Le , le régiment est chargé de couvrir la formation de la 6e armée[16]. Le 16 mai, le régiment est transféré dans la région de Montcornet[17] et, sans son escadron de chars, défend de façon acharnée Dizy-le-Gros face aux chars allemands[18],[16]. L'unité perd 35 hommes dans les combats[19]. Le régiment se regroupe à Sissonne. Le régiment combat encore à Sissonne[20] et à Laon avant d'être replier le 20 mai derrière la ligne de front pour se réorganiser. Il ne reste au régiment que 5 automitrailleuses et une vingtaine de side-cars[21].

Le 22 mai, il transféré dans le secteur de la Somme pour nettoyer la rive Sud et reprendre les ponts. Avec l'aide du 2e régiment de dragons, l'objectif sera atteint avec des combats du 24 au 29 mai à Airaines, à Condé-Folie, à Hangest-sur-Somme et à Picquigny. Le 30 mai, il passe en deuxième ligne[21].

Le 5 et 6 juin, il combat pour endiguer l'offensive allemande sur la Somme[22]. L'escadron de chars Hotchkiss (10 chars) rejoint son régiment le 7 juin après sa reconstitution à Montlhéry depuis le 15 mai,[23]. Progressivement, le régiment se replie sur la Seine qu'il défend le 10 juin dans la région d'Elbeuf[24]. Puis après le 13 juin, le régiment se replie vers l'ouest. Il combat encore en Normandie[25] et la poignée d'hommes qui reste sera capturée le 18 juin à Saint-Fraimbault dans l'Orne[26].

Pour son action, pendant la campagne, le régiment est décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec une citation à l'ordre de l'armée[réf. souhaitée].

Insigne

L'insigne est initialement une reprise de celui du 22e escadron d'automitrailleuses (22e EAMC), un chevalier chargeant[3]. En octobre 1935, le 6e GAM nouvellement créé reprend les traditions 22e EAMC, dont son insigne, et un nouvel insigne propre au 3e GAM est dévoilé le . Il représente, sur une roue dentée, un hippogriffe portant un écu chargé d'une ancre de marine. La roue dentée représente la motorisation, l'hippogriffe fait référence à la chimère présente jusqu'en 1929 sur l'insigne d'un des escadrons d'automitrailleuses stationnés à Paris[27]. Enfin, l'ancre rappelle que les premiers équipages d'automitrailleuses étaient issus de la Marine[9].

Personnalités ayant servi au sein de l'unité

3e GAM

3e RAM

  • Guy Le Couteulx de Caumont (sl) , lieutenant-colonel du régiment en 1940[30]

Notes et références

  1. François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 2 : L'AMR 35 Renault : ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », , 65 p. (ISBN 2-915239-70-3), p. 15 & 28
  2. Vauvillier, L'AMR 33 (2005), p. 55.
  3. Erik Barbanson, « 6e GAM (Groupe d’Autos-Mitrailleuses) », sur picardie-1939-1945.org,
  4. Vauvillier, L'AMR 33 (2005), p. 56.
  5. Erik Barbanson, « 1935-1939 Le 6e GAM de Compiègne », Batailles & Blindés, Éditions Caraktère, no HS 3 « L'épopée du 6e GRDI », , p. 4 (ISSN 1765-0828, présentation en ligne)
  6. Pascal Danjou, L'automitrailleuse de découverte AMD 35 Panhard 178, Éditions du Barbotin, coll. « Trackstory » (no 2), (ISBN 2-9520988-1-6), p. 13
  7. « 1935 CHAR HOTCHKISS H 35 », sur chars-francais.net
  8. Weygand 1942, p. 149.
  9. François Vauvillier, « La voiture de liaison tous terrains Laffly S 15 R 1934-40 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 75, , p. 31
  10. Weygand 1942, p. 150-151.
  11. André Hamelin, « La campagne de France 1939-1940: Unités au combat », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 201, no 1, , p. 151 (ISSN 0984-2292 et 2101-0137, DOI 10.3917/gmcc.201.0151, lire en ligne, consulté le )
  12. Weygand 1942, p. 151.
  13. Weygand 1942, p. 153.
  14. Weygand 1942, p. 154.
  15. Weygand 1942, p. 155.
  16. Jacques Belle, « Près de 2 800 blindés perdus en 26 jours », Guerre, blindés et matériels, Histoire & Collections, no 133, , p. 38
  17. Weygand 1942, p. 158.
  18. Weygand 1942, p. 159.
  19. Virginie Menvielle, « Dizy-le-Gros/La Ville-aux-Bois-les-Dizy : Le président de la République est venu commémorer les combats », La Thiérache, (lire en ligne)
  20. Weygand 1942, p. 160.
  21. Weygand 1942, p. 161.
  22. Weygand 1942, p. 162.
  23. François Vauvillier, « Weygand et la ligne Somme-Aisne », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 77, , p. 43
  24. Weygand 1942, p. 163.
  25. Weygand 1942, p. 164.
  26. Weygand 1942, p. 165.
  27. Vauvillier, L'AMR 33 (2005), p. 57.
  28. « Marc O'NEILL », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  29. « Colonel Auguste-Léon Bonjour, chef du 3e RSAR », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  30. Pierre Ordioni, Commandos et cinquième colonne en mai 1940 : la bataille de Longwy, Nouvelles Editions Latines, (lire en ligne), p. 345

Bibliographie

  • Jacques Weygand, « Le 3e Régiment d'autos-mitrailleuses », Revue des Deux Mondes, vol. 72, no 2, , p. 148-165 (JSTOR 45106017, lire en ligne)
  • François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 1 : L'AMR 33 Renault : ses précurseurs, ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », , 65 p. (ISBN 2-915239-67-3)
  • Armée et histoire militaire françaises
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