AMC Schneider P16

La Schneider P16 est une automitrailleuse française de l'entre-deux-guerres, produite par Schneider. Conçue dans les années 1920 pour la cavalerie française, sa formule autochenillée (système Kégresse) lui donne une bonne mobilité pour l'époque. Faute de mieux, elle combat pendant la bataille de France en 1940.

AMC Schneider P16
Citroën-Kégresse M29

AMC P16 du 18e régiment de dragons vers 1936
Caractéristiques de service
Type Automitrailleuse de combat
Service 1928 - 1942
Utilisateurs France
Conflits Seconde Guerre mondiale
Production
Concepteur Citroën-Kégresse
Année de conception 1925-1929
Constructeur Schneider
Production 1928-1931
Unités produites 4 + 96
Variantes Citroën-Kégresse M28
Citroën-Kégresse M29
Caractéristiques générales
Équipage 4
Longueur 4,83 m[1]
Largeur 1,75 m[1]
Hauteur 2,60 m[1]
Masse au combat 6,8 t[1]
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Blindage 11 mm[1]
Armement
Armement principal Canon SA 18 de 37 mm (100 coups[1])
Armement secondaire Mitrailleuse MAC 31 de 7,5 mm coaxiale (3 000 coups[1])
Mobilité
Moteur 4 cylindres Panhard P17
Puissance 60 ch
Vitesse sur route 50 km/h[1]
Pente franchissable 40%
Puissance massique
Autonomie 250 km[1]

Historique

Citroën-Kégresse M28 de présérie.

Elle dérive de la Citroën-Kégresse M23 (it), automitrailleuse peu fiable équipée de chenilles Kégresse et conçue par Citroën. Citroën agrandit son véhicule et le propose à la cavalerie[2], répondant ainsi à deux spécification de 1923 et 1924. Un prototype non terminé, avec un blindage en bois, est testé en mai 1925 à la commission d'expérimentation de matériel automobile de Vincennes. La commission constate les progrès offert par le véhicule[3] et quatre premiers exemplaires sont commandés en juin 1925[2]. Il s'agit d'exemplaires de présérie, dénommés modèle 1928 (M28, année de leur sortie). Citroën ne disposant pas de la capacité de produire, le contrat est transféré à Schneider. La production du modèle 1929 (M29) de série début en 1930 et 96 sont produits[4]. La désignation officielle de ce dernier modèle est AMC Schneider P16, du nom du moteur Panhard P16 qui équipe les véhicules M28, alors que le moteur P16 a été remplacé par un P17 de 60 ch[5].

Caractéristiques

L'automitrailleuse a un équipage de trois hommes[2].

L'armement, concentré en tourelle, est un canon de 37 mm et une mitrailleuse. Les M28 les portent en opposition, la mitrailleuse étant alors une Hotchkiss de mm[6]. Sur les M29 les deux armes sont jumelées et la mitrailleuse est une MAC 31 de mm[7],[1]. Avant l'attaque allemande de mai 1940, les canons de 37 reçoivent un cache-flamme (en) qui leur donne une allure plus moderne[5].

Service

En 1931, la Schneider P16 est classée automitrailleuse de combat, bien que ses capacités soient légèrement inférieures à celles demandées par la cavalerie[8].

En 1934, la 3e compagnie d'automitrailleuses de la garde républicaine mobile reçoit 14 Schneider P16. Elles quittent la gendarmerie en 1937 pour la Tunisie[9].

Remplacée par le SOMUA S-35 à partir de 1937, elle est déclassée comme automitrailleuse de reconnaissance[4],[8],[10]. En mai 1940, elles doivent être remplacées par des chars de cavalerie Hotchkiss H39[11] mais 54 sont toujours affectées dans les groupes de reconnaissance de division d'infanterie (1er, 3e, 4e, 6e et 7e), ainsi qu'au 2e régiment de chasseurs d'Afrique en Tunisie[4]. Quelques unités reformées en juin 1940 après Dunkerque, comme le 8e régiment de cuirassiers, reçoivent des P16 obsolètes, rapidement perdues[12]. Les P16 sont transférées en mai 1941 au 3e régiment de chasseurs d'Afrique puis en juillet au 5e RCA d'Oran en 1941. Leur dernier service actif a lieu lors de la campagne de Tunisie en 1942[9].

Annexes

Notes

    Références

    1. Laurent Tirone, Yannis Kadari, Yann Mahé et Hubert Cance, « Les engins de combat de l'armée française en 1940 », Trucks & Tanks, no Hors série 5, , p. 10-11 (ISSN 2100-9414)
    2. Touzin 1979, p. 37.
    3. Danjou 2010, p. 33.
    4. François Vauvillier, « Notre cavalerie mécanique à son apogée le 10 mai 1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 75, , p. 40-58
    5. Touzin 1979, p. 39.
    6. Touzin 1979, p. 38.
    7. Danjou 2010, p. 36.
    8. Danjou 2010, p. 42.
    9. Danjou 2010, p. 47.
    10. Danjou 2010, p. 43.
    11. François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 2 : L'AMR 35 Renault : ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », , 63 p. (ISBN 2-915239-70-3)
    12. Danjou 2010, p. 46.

    Bibliographie

    • Pascal Danjou, Les Autos Mitrailleuses Citroën Kegresse, Éditions du Barbotin, coll. « Trackstory » (no 12), (lire en ligne)
    • Pierre Touzin, Les véhicules blindés français, 1900-1944, Paris, E.P.A., , 256 p. (ISBN 2-85120-094-1)

    Liens externes

    • Ministère de la guerre, Direction de l'artillerie, 2e bureau, Auto-mitrailleuse Schneider : notice d'entretien, de réparation et de conduite, documentation complémentaire, Charles-Lavauzelle et Cie, , lire en ligne sur Gallica
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