Pierre Goldman

Pierre Goldman (Lyon, Paris, ) est un militant et intellectuel d'extrême gauche ayant évolué vers le banditisme.

Pour les articles homonymes, voir Goldman.

Pierre Goldman
Intellectuel ayant versé dans le banditisme
Information
Nom de naissance Pierre Bernard Goldman
Naissance
Lyon 7e (Rhône-Alpes)
Décès
Paris 13e
Cause du décès Abattu par trois hommes
Nationalité Français
Surnom Goldy, Pierrot
Condamnation ,
Sentence 12 ans de réclusion criminelle
Période -
Régions Région Parisienne
Ville Paris
Arrestation

Il est le demi-frère aîné du chanteur Jean-Jacques Goldman.

Étudiant à la Sorbonne, il prend une part active entre 1962 et 1968 aux services d'ordre de syndicats et groupuscules étudiants d'extrême-gauche. Il effectue ensuite des séjours en Amérique latine où il tente de participer à la guérilla au Venezuela. De retour en France, il commet en 1969 plusieurs vols à main armée. Il est condamné pour ces faits en 1976 à douze ans de réclusion criminelle. En revanche il est acquitté après cassation pour le meurtre de deux pharmaciennes qui a eu lieu boulevard Richard-Lenoir en décembre 1969, meurtre pour lequel il a été condamné lors d'un premier procès deux ans plus tôt.

Il écrit en prison une autobiographie qui est publiée peu avant son deuxième procès sous le titre Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France. Le livre obtient un grand succès critique et public. Il y explique notamment que ses deux parents étaient des héros de la résistance juive communiste en France et que son propre comportement était dicté par l'obsession de les égaler dans une époque pacifiée[1].

Son assassinat en 1979 a été revendiqué par un appel téléphonique anonyme au nom d'un groupe présumé d'extrême-droite nommé Honneur de la Police et n'a jamais été élucidé.

Origine, famille et enfance

Pierre Goldman est le fils d'Alter Mojszet Goldman (1909-1988), né à Lublin, venu en France à l’âge de quinze ans et naturalisé le 13 juillet 1930. Il s'enrôle dans les Chasseurs d'Afrique[2], où il deviendra capitaine[3]. Il s'installe ensuite comme tailleur à Paris dans le XIe arrondissement. Il est très actif au sein du club sportif ouvrier juif YASK (Yiddishe Arbeiter Sporting Kloub), affilié à la CGTU. Après avoir tenté de s'engager dans les Brigades internationales, il combat sur le front en mai-juin 1940, est blessé et reçoit la Croix de guerre - il sera décoré en 1961 de la Légion d'honneur[3]. Démobilisé, il rejoint en 1941 le mouvement de résistance FTP-MOI[4],[5] à Lyon. Il y rencontre Janine Sochaczewska (1914-1993)[6],[7], une résistante communiste. Née à Lodz, dans une famille juive pratiquante, elle s'est révoltée très tôt contre la dictature paternelle et la rigueur de la religion juive. À 16 ans, elle s'inscrit clandestinement aux Jeunesses communistes, puis quitte la Pologne à la demande de son père. Elle part à Berlin où elle milite au Rote Front, puis elle gagne la France et devient permanente à la " main-d'œuvre ouvrière immigrée ", section polonaise du PC. Son père a été assassiné par les nazis[8] et son premier mari aussi[3], à la fin de la guerre civile espagnole[9]. Pendant la guerre, elle est internée, comme beaucoup de Républicains espagnols, deux ans au Camp de femmes de Rieucros, à Mende en Lozère, s'en évade et se cache à Marseille puis rejoint elle aussi les FTP-MOI, qui la font travailler à leur imprimerie clandestine de Lyon.

Pierre Goldman naît le 22 juin 1944. Le couple participe activement à la Résistance juive communiste à Lyon. Goldman raconte que des armes et de la propagande anti-allemande étaient dissimulées dans son berceau[10]. Sa mère est présente à Grenoble lors de la libération de la ville[7]. Dans L'homme qui est entré dans la loi, Pierre Goldman, Wladimir Rabinovitch explique qu'il a vécu dans le rappel des pages écrites par les hommes et les femmes de la génération qui l'avait précédé et dans la haine du nazisme et de l'antisémitisme[11].

Selon Charles Lederman, le couple se sépare à la Libération[12]. Janine Sochaczewska s'installe à nouveau à Lyon mais part ensuite en Pologne communiste. Alter Goldman s'oppose au départ de son fils et l'enlève pour le confier à sa tante. En 1949, il reprend la garde du bambin avec sa nouvelle femme, Ruth Ambrunn. Le couple aura trois autres enfants : Évelyne, née en 1950, Jean-Jacques en 1951 et Robert en 1953[13].

Adolescence

Le jeune Pierre grandit « balloté entre les séjours en Pologne » chez sa mère et sa rébellion, teintée d'admiration, contre « l'autorité de son père »[8], gérant d'un magasin de sports à Montrouge[3]. Selon son autobiographie Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France, il devient interne à l'âge de douze ans et est régulièrement exclu des lycées dans lesquels il est admis. Il adhère aux Jeunesses communistes à 15 ans au Lycée d'Évreux, d'où il est renvoyé en 1960, après deux ans de scolarité, pour avoir participé à une mutinerie d’internes contre la discipline d'un surveillant général jugé « pervers »[14].

Goldman raconte avoir été très attaché à cet internat. Au point que, quand son père vint le chercher, il fut « pris d’une violente crise » et cassa tout le mobilier de la salle d'études. Puis il s'enfuit à travers le bâtiment principal et traversa une porte vitrée : « On déclara que j’avais tenté de me suicider, qu’il s’agissait d’un acte manqué[1] ».

Élève de seconde à Étampes, il suit avec inquiétude le putsch des généraux d'Alger en avril 1961, dans le local du parti communiste à Montrouge. Souhaitant se battre contre les insurgés, il dit que ce fut une nuit « impatiente » et « exaltée » et que la fin du putsch le laissa triste et déçu[1].

En février 1962, avec deux amis, il envisage de créer un groupe clandestin afin d'exécuter des personnalités sympathisantes de l'OAS. Ils confient leur projet à un militant du Front universitaire antifasciste (FUA), qui les convainc de n'en rien faire[15].

Chef du service d'ordre de l'UNEF à la Sorbonne

Après avoir passé le baccalauréat, Pierre Goldman s'inscrit à la Sorbonne pour faire des études de philosophie, qu'il suit essentiellement par correspondance. Il adhère à l'Union des étudiants communistes, rejoignant le comité de rédaction de son journal Clarté, qui s'oppose fréquemment aux positions du Parti communiste. Il fréquente Serge July, Roland Castro, Jean-Marcel Bouguereau[16]. À la rentrée universitaire 1963-1964, il adhère à l'UNEF, rejoignant son service d'ordre, qui est commun à celui du comité de liaison des étudiants révolutionnaires[17], créé en 1961, pour structurer l'aile gauche du Front universitaire antifasciste (FUA), et peser face au PCF et au Parti socialiste unifié (France).

Ce service d'ordre prend la relève de celui du FUA qu'avait dirigé pendant la Guerre d'Algérie Marc Kravetz, l'un des deux meilleurs amis de Pierre Goldman. Il a pour fonction de résister aux attaques d'un mouvement d'extrême-droite : la Fédération des étudiants nationalistes, dont une partie, exclue en février 1964, se transformera en « Occident »[18]. Lors des fréquentes échauffourées avec les groupes d'étudiants d'extrême-droite, Goldman se distingue par son courage physique et sa violence[19]. Il a la passion des armes.

Avec notamment Alain Krivine, Bernard Kouchner, Pierre Kahn, Alain Forner, Pierre Goldman fait partie des oppositionnels dits « Italiens » désavoués par la majorité des délégués au congrès de l'UEC à Montreuil en 1965, qui voit sa reprise en main par le parti communiste. La même année, il accepte de protéger les collages d'affiches en faveur de François Mitterrand lors de la campagne présidentielle. À cette occasion il se lie avec Tiennot Grumbach[20].

Pierre Goldman a deux lieutenants, Jacques Rémy et Roland Geggenbach, autre fils de résistants communistes, survivants des camps de la mort, ceinture noire de karaté. Ils organisent des stages « militaires », dans les Alpes, pour apprendre à des militants le combat au poing et au bâton[21]. Rémy et Geggenbach assureront ensuite les services d'ordre maoïstes mais Pierre Goldman refusera l'invitation de Benny Lévy à rejoindre la Gauche prolétarienne.

En 1966 et 1967, il délaisse ses études. Il passe beaucoup de temps dans les cafés, notamment au Champo, rue des Écoles, où il s'enivre fréquemment. À ces occasions, il peut se montrer violent et « joue quelquefois du couteau[22] ». Il est connu pour son expérience des manifestations et des combats de rue. Selon certaines sources - contestées -, il aurait fait partie des « Katangais », du nom de ce commando « gauchiste » qui pratique des actions violentes à la Sorbonne à la fin du mouvement de mai 1968[23].

L'Amérique latine entre 1966 et 1969

Pierre Goldman dit avoir fait entre 1966 et 1969 au moins trois voyages aux Caraïbes et à Cuba, mais le premier des trois a été très sérieusement contesté. En avril 1966, il s'embarque sur un cargo jusqu'à La Nouvelle Orléans puis tente de franchir la frontière mexicaine sans passeport. Il est arrêté et expulsé après quelques jours de prison[24]. Après sa rencontre avec Régis Debray, il part en à Cuba où il entre en contact avec un groupe préparant la lutte armée au Venezuela. Il revient en France à la fin de l'année : il a pour consigne d'attendre un passeport et des instructions. En mai 68, il rejoint le Venezuela où il passe un an dans les rangs de la guérilla. Son contact est Oswaldo Barreto, que Régis Debray avait lui-même rencontré grâce à sa femme, professeur devenu guerillero, qui avait fait ses études à Paris[25]. Le Venezuela en a alors fini avec la dictature militaire mais le pacte de Punto Fijo est dominé par la convoitise pour les bénéfices de l'exploitation du pétrole vénézuélien. Face à plusieurs rébellions paysannes ou militaires, le gouvernement a fait interdire le Parti communiste du Venezuela et le Mouvement de la gauche révolutionnaire.

Sans réelle préparation, il rejoint en août 1968 le petit groupe de maquisards de Barreto, réfugié pour de longues marches dans la montagne, en attendant de regrouper ses forces. Après quelques mois d'errance, Goldman se fait prendre en train de dévorer le contenu d'une boîte de conserve cachée par son groupe. À titre de sanction, il est versé dans un groupe urbain[26]. Son seul fait d’armes consiste en un hold-up organisé et réussi par son groupe dans une banque de Puerto de la Cruz[27]. Il se retrouve privé des embuscades et escarmouches dont il rêvait. Son retour à Paris en octobre 1969 est marqué par cette amertume.

D'après le roman à clés Patria o muerte de Dominique Perrut, le premier voyage de 1966 n'a pas eu lieu, Goldman étant à cette époque interné dans un hôpital psychiatrique du Loir-et-Cher. Lors du procès d'Amiens, le procureur révèlera que Goldman a fait un séjour à l'hôpital psychiatrique de Cour-Cheverny d'avril à . Pierre Goldman expliquera qu'il y rendait visite à des amis[28].

Banditisme

De retour à Paris, il se trouve recherché par la police pour insoumission, car il a refusé d'effectuer en 1966 la période de tests dite de « trois jours » préalable au service militaire. Il est « surexcité, imprudent, bavard[29] », exalte la lutte armée et évoque la préparation de hold-up. Pierre Barouh, chez qui il séjourne quelques jours à son retour en France, confie : « J'ai rencontré un gars complètement paumé[30] ». Son ami Jacques Rémy décrit à Hervé Hamon et Patrick Rotman son comportement à son retour du Venezuela : « C'est un garçon paumé, à la dérive, hanté par une sorte d'esthétique du suicide[31] ». Selon le journaliste Luc Rosenzweig, ses amis, notamment l'ancien militant de l'UNEF Marc Kravetz et le philosophe et psychanalyste Félix Guattari, « s'inquiètent de sa double dérive : son basculement dans la folie et son immersion dans les milieux du banditisme crapuleux[32] ». Francis Chouraqui, qu'il a connu dans les années 60 et qui deviendra son ami et son avocat, explique à Antoine Casubolo : « C'est un grand ouf de soulagement que poussent ses "amis" quand il est arrêté. Pierre leur faisait peur. Il faisait peur à tout le monde à cette époque-là. En plus, il était armé, tout le monde le savait. Et vous ne l'avez jamais vu en colère ! Quand Pierre était en colère ? Un flingue à la main ?...[33] ».

Goldman a conscience du regard que portent sur lui ses camarades : « Je leur parlais et ils me regardaient en silence, comme on regarde un dément. Je compris qu'ils considéraient que, du Venezuela, j'étais revenu frappé de folie[34] ». Selon Jean-Paul Dollé, c'est ce qui le pousse à devenir un malfaiteur : « Devenir gangster comme dernier barrage contre la montée de la folie » afin que ses amis ne mettent pas ses projets de lutte armée sur le compte de cette folie[35].

Pierre Goldman projette d'enlever le psychanalyste Jacques Lacan. Il a toujours été fasciné par la psychanalyse et la figure du maître incarnée par Lacan. Il questionne Jean-Paul Dollé, qui fréquente le psychanalyste et renseigne Goldman sur son domicile, son cabinet et ses habitudes - sans connaître les motivations de son ami. Début décembre, il se rend rue de Lille avec un complice guadeloupéen, à l'heure où Lacan termine ses consultations. Celui-ci croise Goldman et son complice dans l'escalier. Ce dernier s'apprête à sortir son arme et à la braquer sur le psychanalyste. Au dernier moment, Goldman croise le regard de Lacan et renonce à l'enlèvement[36]. Il envisage d'enlever Jean-Edern Hallier, qu'il déteste, mais ne met pas son projet à exécution[37]. Entre et , il commet trois vols à main armée : à la pharmacie Farmachi, rue Ernest-et-Henri-Rousselle dans le 13e arrondissement, contre les Établissements Vog, un magasin de haute couture rue Tronchet, et contre le payeur de la caisse des allocations familiales, passage Ramey[37].

Le meurtre des pharmaciennes du boulevard Richard-Lenoir

Le peu après vingt heures, un vol à main armée sanglant a lieu à la pharmacie Delaunay, située boulevard Richard-Lenoir à Paris. Deux pharmaciennes, Simone Delaunay et Jeanne Aubert, sont tuées de sang-froid de plusieurs coups de pistolet et un client est grièvement blessé. Gérard Quinet, un gardien de la paix qui vient de quitter son service, tente de maîtriser l'agresseur et est lui aussi blessé d'une balle dans le ventre à l'issue d'une courte bagarre[38]. L'expertise balistique montre que deux armes ont été utilisées, dont un P38.

La police fait le rapprochement avec le vol à main armée de la pharmacie de la rue Ernest-et-Henri Rousselle qui a eu lieu le . L'horaire et le mode opératoire sont identiques et le signalement du suspect correspond.

Dénonciation, identification et arrestation

Quatre mois plus tard, deux indicateurs informent les commissaires Jobard et Sautereau que l'assassin des pharmaciennes se fait appeler Goldi ou Pierrot. Il aurait fait des séjours en Amérique latine et aurait fait partie du groupe des Katangais de la Sorbonne. Avec des complices, il se serait spécialisé dans l'attaque de commerces et notamment de pharmacies. L'un des indicateurs évoque deux autres vols à main armée qui s'avèrent être ceux des Établissements Vog et de la pharmacie Farmachi. L'une des adresses du suspect mentionnée par l'indicateur correspond à un studio appartenant au chanteur Pierre Barouh. Celui-ci explique l'avoir prêté à un ami prénommé Pierre qu'il a connu en Amérique latine[38].

Les policiers identifient Pierre Goldman comme étant le suspect. Il est arrêté le rue de l'Odéon, en possession d'un faux passeport vénézuélien. Pierre Goldman commence par nier en bloc sa participation aux vols à main armée ainsi qu'à l'assassinat des deux pharmaciennes. Il explique par ailleurs n'avoir jamais possédé d'arme de poing. Or la police a perquisitionné chez un de ses amis et a trouvé un pistolet Herstal lui appartenant. Les enquêteurs ont également découvert un document de six feuillets écrits de sa main dans lequel sont expliquées les méthodes de fabrication d'explosifs, d'enlèvement de personnalités et d'attaques de commissariats, de dépôts de munitions et de casernes. Il est également fait mention de caractéristiques techniques de pistolets Herstal, Mac 50 et P38. Goldman explique qu'il s'agit d'un document théorique qui n'a jamais donné lieu à exécution et précise qu'il n'a jamais détenu de P38. Or les policiers ont mis la main, chez un autre ami de Goldman, sur un pistolet Walther P38 lui appartenant.

Goldman finit par admettre que ces armes lui appartiennent, puis reconnaît les trois braquages. En revanche il persiste à nier avoir participé à l'affaire du boulevard Richard-Lenoir[38]. Lors de son interrogatoire, il questionne le commissaire Marcel Leclerc : « Selon vous, commissaire Leclerc, est-il possible d'avoir commis une action pareille et que l'on ne s'en souvienne plus[38] ? »

Les expertises balistiques ne sont pas concluantes. Cependant les deux blessés et plusieurs autres témoins déclarent reconnaître Goldman comme le meurtrier des pharmaciennes.

Peu après son arrestation, son père témoigne : "Je suis un honnête homme. Je n'ai jamais compris Pierre. J'ai tout fait pour lui. Hélas, il a été traumatisé par son enfance. Il est né durant les dernières grandes heures de la résistance lyonnaise. En 1944. Sa mère, une patriote polonaise comme moi, est retournée dans son pays après la guerre. Sans le reconnaître. Je me suis marié. Trois autres enfants sont nés. Tout petit, Pierre s'est montré difficile. Instable. Brillant mais incapable de rester une année scolaire dans le même établissement. J'ai consulté les plus éminents psychiatres[39]."

Le premier procès

Pierre Goldman comparaît devant la Cour d'assises de Paris le . L'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation résume les appréciations portées sur lui : « Il est considéré par ses proches et ses camarades comme très intelligent, mais exalté, contestataire et violent, replié sur lui-même et en révolte permanente contre la société et la famille. » Les médecins psychiatres « ont constaté qu'il avait une personnalité fragile connaissant des périodes subnormales séparées par des accès paroxystiques. En raison de sa fragilité, il peut être dangereux dans une certaine mesure[40] ».

L'accusé est soutenu par les milieux de gauche, son procès déchaîne les passions. Les conditions de l'identification de Goldman sont mises en doute : selon Wladimir Rabinovitch, l'avocat de Goldman, la police présente aux témoins une photo où ils reconnaissent Pierre Goldman comme l'auteur du meurtre, alors qu'il s'agit de la photo d'un tiers[41]. Selon Bernard Hautecloque, Goldman accuse les policiers de l'avoir présenté aux témoins fatigué, pas rasé, l'aspect peu engageant. Les policiers réfutent cette accusation et produisent la photo de l'Identité judiciaire, prise après la garde à vue : il y apparaît rasé de près. Cependant ils ne peuvent montrer les photos prises au moment de la présentation aux témoins car, à la suite d'une négligence, l'appareil n'a pas été chargé[28].

Le procès se déroule en l'absence de l'un des deux témoins blessés par le meurtrier des pharmaciennes : Raymond Trocard, qui a vu l'agresseur de près et qui a reçu une balle dans la mâchoire, s'est noyé lors d'une partie de pêche le ; il s'était remis mais restait sujet à des vertiges, séquelles de ses blessures. L'accident n'a pas eu de témoin, mais on suppose qu'il a été pris d'un malaise avant de tomber à l'eau[28]. Malgré l'absence de ce témoin-clé de l'accusation, Goldman est condamné à perpétuité par la cour d'assises de Paris le . L'annonce du verdict se fait dans une ambiance houleuse[42]. Le public crie « Jurés assassins », « racistes » et scande longuement « innocent, innocent » à l'intention de l'accusé. Le Monde et La Croix diffusent un communiqué du Comité Justice pour Pierre Goldman dans lequel le président de la cour, l'avocat général et les jurés sont désignés comme de « véritables assassins ». Le Monde sera condamné pour avoir donné à ce communiqué « une ample diffusion (...) sans estimer nécessaire d'émettre la moindre réserve sur son contenu ni juger utile d'en désapprouver les termes[43]».

À la suite de ce procès, une pétition est lancée, la presse se mobilise, des personnalités intellectuelles ou artistiques de gauche, telles que Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Simone Signoret ou Maxime Le Forestier (qui écrira sur lui sa chanson La Vie d'un homme sur l'album Saltimbanque, 1975) prennent fait et cause pour lui. François Mitterrand fait savoir qu'il ne croit pas à sa culpabilité[44]. Pour l'intelligentsia de gauche, Goldman, sans nul doute, est « une victime symbolique de la mauvaise France, celle de Pétain qui perdure sous la carapace démocratique et républicaine »[27].

Le second procès

Menée notamment par Simone Signoret, une campagne se développe en faveur du condamné. Françoise Giroud, qui vient d'être nommée ministre, intervient en sa faveur auprès de Valéry Giscard d'Estaing[45]. De nombreuses personnalités sont sollicitées, dont Pierre Mendès-France et Yves Cannac, secrétaire général adjoint de l'Élysée[46]. Selon Michaël Prazan, Giscard déclare en privé : « Si Pierre Goldman est innocent, il doit être rejugé[4]. »

Le , l'arrêt de la cour d'assises est opportunément cassé par la cour de cassation pour vice de forme : l'absence de date sur le procès-verbal des débats. Le greffier de la cour d'assises de Paris évoquera à ce sujet un « revirement de jurisprudence » de la part de la chambre criminelle de la cour de cassation[47] : depuis cent ans les magistrats considéraient que la mention de la date sur les procès-verbaux n'était pas substantielle. Philippe Lemaire, avocat de Roger Bontems guillotiné en 1972, attribuera avec amertume ce revirement de jurisprudence au fait que Goldman était « soutenu par un courant d'opinion auquel il est difficile de déplaire[48] ». Georges Kiejman, qui sera l'avocat de Goldman au second procès, abonde dans son sens : il estime que la décision de la cour de cassation prouve « le rayonnement exceptionnel de Pierre Goldman, l'impact qu'avait eu son livre, le fait que s'intéressaient à lui des gens extrêmement célèbres[4]. »

Pierre Goldman a obtenu pendant sa détention une maîtrise d'espagnol et une licence de philosophie. Il prépare une thèse de doctorat en philosophie. L'avis des psychiatres - qui l'ont longuement examiné - n'est pas identique à celui qu'ils avaient émis six ans auparavant. Ils font état d'une « évolution considérable » depuis le moment de son arrestation[40].

Le , au terme du second procès à Amiens devant la cour d'assises de la Somme, où il est défendu par les avocats Georges Kiejman et Émile Pollak, il est acquitté des meurtres du boulevard Richard-Lenoir, mais il est condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour les trois autres vols à main armée[49]. Me Kiejman s'est efficacement employé à démontrer la fragilité des déclarations des témoins oculaires, seul élément consistant, selon lui, pour l'accusation. Il a présenté aux jurés la photo de son client prise lors de son arrivée à la Brigade criminelle : sans cravate ni lacets, mal rasé. Pierre Goldman a bénéficié par surcroît d'un alibi notable : à l'heure du braquage, il se trouvait chez un ami, Joël Lautric, rue Vivienne. Par ailleurs le président Guy Tabardel est vivement critiqué pour la façon laxiste dont il a mené les débats et pour son examen insuffisant du dossier. Il est ainsi sévèrement rappelé à l'ordre par le substitut général Jacques Basse, mécontent de la cacophonie qui règne au tribunal[50].

Entre-temps, Pierre Goldman a écrit et publié Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France, « une bouleversante profession de foi existentielle, une protestation d’innocence qui a certainement influencé sa relaxe[51] » (cf infra).

Par le jeu des réductions de peine et de la prise en compte de la détention provisoire déjà effectuée, Pierre Goldman sort de la prison de Fresnes le , bénéficiant d'une mesure de libération conditionnelle.

Doutes sur l'innocence de Pierre Goldman

Dans la deuxième édition des Masques, troisième tome de son autobiographie publiée en 1992, Régis Debray tient des propos ambigus sur son ami Pierre Goldman et sur les soutiens dont il a bénéficié : « Quand on s’est rêvé Manouchian, on ne peut se voir affubler la peau d’un petit malfrat butant deux pharmaciennes pour piquer dans la caisse, sans se faire porter absent. Goldman ne pouvait pas plus se supporter coupable que disculpé. (...) Quant à l’intelligentsia, à laquelle je dois beaucoup, rien de plus aisé que de la faire marcher comme un seul homme quand on est derrière les barreaux et qu’on a un brin de plume. Elle se sent tellement coupable de ses mains blanches qu’un faux innocent aux mains sales fera toujours un martyr adorable[27] ».

En 2005, Michaël Prazan, dans un livre et un documentaire télévisé, met fortement en doute la thèse de l’innocence de Goldman dans l’affaire des meurtres des deux pharmaciennes[27],[52],[53]. Le témoin Joël Lautric lui a indiqué avoir livré un faux témoignage lors du procès d'Amiens : Goldman l'aurait quitté ce jour là à 18 heures et non à 20 heures. Dans son livre Mémoires d'un parjure[54], Lautric confirme son revirement et se dit convaincu que Pierre Goldman était coupable du meurtre des deux pharmaciennes. Il explique sa déposition lors du procès d'Amiens par la crainte de « se faire lyncher par les gauchistes venus en masse défendre leur héros révolutionnaire ». Christiane Succab-Goldman, veuve de Pierre Goldman, dénonce le livre de Prazan comme un acte racoleur afin de salir la mémoire de Pierre Goldman et nie de nombreux éléments contenus dans le livre[53]; elle tente de faire interdire la diffusion du documentaire sur FR3[55]. À sa demande, plusieurs amis de Goldman, dont Marc Kravetz et Pierre Bénichou, refusent que leur témoignage soit diffusé dans l'émission[56].

La même année, l'avocat et journaliste Antoine Casubolo publie La vie rêvée de Pierre Goldman, une enquête qui révèle certains aspects sombres de la personnalité de Goldman, les réticences de ses amis à livrer leur témoignage, les ambiguïtés et les contradictions autour de l'affaire. En 2007 parait un témoignage romancé de Myriam Anissimov intitulé Vie et mort de Samuel Rozowski, dans lequel elle fait part elle aussi de ses doutes sur l'innocence de Goldman.

En 2010, l'économiste et écrivain Dominique Perrut publie un roman à clefs intitulé Patria o Muerte, qui transpose l'affaire et qui rassemble documents, témoignages et éléments du dossier psychiatrique de Goldman. L'auteur y remet en cause le dogme de l'innocence de Pierre Goldman[57].

Prison

Durant son séjour en prison, il fait la connaissance des frères Zemour et de Tany Zampa puis de Christian Bauer[58].

Il reçoit notamment de l'aide de la part de Simone Signoret. Deux fois par semaine, il correspond dans un argot vénézuélien avec Régis Debray, avec qui il partage son tropisme pour l'Amérique du Sud et la révolution[59].

Debray, son « frère de combat », gère ses droits d'auteur et préface son livre. Il est aussi son témoin (avec Francis Chouraqui, avocat du détenu) lors de son mariage à la prison de Fresnes. Elizabeth Burgos, Vénézuélienne et femme de Debray, est la témoin de la femme de Pierre Goldman[59].

Écrivain

En prison, Pierre Goldman écrit Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France, qui obtient un succès critique et populaire (plus de 60 000 exemplaires vendus[60]). Me Arnaud Lyon-Caen, son avocat devant la Cour de cassation, en fait même distribuer un exemplaire à chaque membre de la Cour avant son procès en révision[60]. Ce livre autobiographique attire la sympathie d'une partie de l'opinion publique pour sa cause.

Son second ouvrage connaît un succès moindre et est beaucoup plus contesté. Publié en 1977, quelques mois après sa libération, L'Ordinaire Mésaventure d'Archibald Rapoport, met en scène un personnage qui lui ressemble par certains aspects et qui commet une série d'assassinats, créant chez beaucoup de lecteurs un sentiment de malaise[60]. Le Monde le qualifie de « négatif autofictionnel, renchérissant jusqu’à la caricature sur une culpabilité dont la justice vient pourtant de le délivrer[51] » Le roman sème le doute parmi les soutiens de Pierre Goldman et attise la colère de ses ennemis. L'éditeur Jean Le Gall, qui réédite le livre en 2019 chez Séguier, considère que « Goldman s’est jeté au feu en écrivant cet ouvrage, il s’est mis sciemment en danger. Beaucoup de ses proches, qui ont vécu sa parution comme un cauchemar, ont la conviction que ce livre lui a coûté la vie, comme s’il y avait signé ses aveux[51] ».

Après sa libération, Pierre Goldman collabore notamment aux journaux Les Temps modernes et Libération[61]. Son comportement imprévisible, parfois violent, rend difficile son intégration professionnelle. Selon Francis Chouraqui, la collaboration avec la rédaction de Libération est orageuse : « Avec ses "amis", il ne partage pas toujours la même ligne. Il leur reproche de n'en faire jamais assez. Et le sujet du Proche-Orient constitue une opposition inconciliable. Goldman se refuse à renoncer à son soutien à Israël[62] ». Jean-Paul Dollé raconte un esclandre qu'il provoque face à un groupe de dessinateurs qui utilisent des croix gammées, qu'il menace physiquement et dont il déchire les dessins.

Amateur de danse latino-américaine, il participe à la création de la Chapelle des Lombards, haut lieu du jazz, de la salsa et de la musique afro-cubaine[63]. Par ailleurs, il continue à fréquenter des malfaiteurs dont il a fait la connaissance en prison, comme Charly Bauer. Il joue au poker et aux courses, parle beaucoup, met des gens en contact, se vante de pouvoir régler des problèmes. « Il s'embrouille, il ment, reçoit des menaces[64] ».

Assassinat

Le , alors qu'il va à un rendez-vous avec son ami Pierre Bénichou, Pierre Goldman est assassiné peu après 12 h 20, en pleine rue, à bout portant, par deux hommes (sept balles de calibre 11,43 mm et deux balles de 9 mm tirées par un Mac 50 et un P38), place de l'Abbé-Georges-Hénocque dans le 13e arrondissement de Paris[65]. Les témoins décrivent trois personnes qui ont prononcé en espagnol le mot « hombre », et parfois même une phrase entière (« Por aqui, hombres! » Par ici, les mecs !)[66]. Trois policiers de la 9e BT, qui surveillaient non loin de là une équipe de proxénètes réunie dans un bar du quartier ont repéré trois hommes au comportement inhabituel et ont eu le temps de les observer avant de devoir reprendre leur filature[38].

La police pense à une piste liée à la pègre. L'assassinat est néanmoins revendiqué à 13 heures par un appel téléphonique à l'AFP : « Aujourd'hui 20 septembre 1979 à 12 h 30, Pierre Goldman a payé ses crimes. La justice du pouvoir ayant montré une nouvelle fois ses faiblesses et son laxisme, nous avons fait ce que notre devoir nous commandait. Nous revendiquons cet acte au nom du groupe "Honneur de la police". » Ce groupe a déjà revendiqué un attentat à la bombe commis le 8 mai 1979 contre le véhicule de Maurice Lourdez, responsable de la coordination des services d'ordre au sein de la CGT.

Près de 15 000 personnes, dont de nombreuses personnalités intellectuelles de gauche, assistent à son enterrement[60],[67] au cimetière du Père-Lachaise. Sa femme, épousée en prison, accouche de leur fils Manuel, quelques jours après son assassinat[60].

Les responsables du meurtre de Pierre Goldman n'ont pas été retrouvés. Plusieurs hypothèses ont été avancées les concernant :

  • Celle d'un groupe de policiers d'extrême droite, mécontents de son acquittement et de sa libération (thèse de l'UEC) ; un attentat à l'explosif commis le à Mitry-Mory contre le responsable du service d'ordre de la CGT a déjà été revendiqué par Honneur de la Police ; cependant les investigations menées dans cette direction ne donnent rien ;
  • Celle des services secrets français, évoquée par VSD le  : Goldman aurait été tué à la demande des services espagnols qui voulaient endiguer le trafic d'armes vers l'ETA (peut-être à la suite de rumeurs selon lesquelles Pierre Goldman aurait voulu aider l'ETA à se procurer des armes), ou par des gens manipulés par les RG, parce qu'ils avaient peur qu'il soit sur le point de créer une brigade du type Action directe[68] ;
  • Une autre piste est celle du milieu marseillais qui aurait réalisé un contrat commandité par des structures qui formeront plus tard les Groupes antiterroristes de libération. En , le journal Libération a publié ainsi une entrevue avec le commissaire Lucien Aimé-Blanc dans laquelle celui-ci affirme révéler le nom de son assassin : « C'est mon informateur Jean-Pierre Maïone (Maïone-Libaude) qui a flingué Pierre Goldman et me l'a avoué bien après. Au départ, comme la revendication était signée « Honneur de la Police » et que Maïone travaillait avec le directeur des RG (Renseignements généraux), Maurice Paoli, ancien des réseaux Algérie française, j'ai pensé que ces « ultras » avaient liquidé Goldman, acquitté du double meurtre de la pharmacie. Mais mon collègue Paoli, qui ne me cachait pas grand-chose, m'a dit : « C'est pas nous ». Et puis mon indic, Maïone, m'a expliqué que c'est le futur Groupe d'action libération, le GAL, qui avait décidé du « flingage » de Goldman. Le GAL, c'était un service parallèle de contre-terrorisme composé de barbouzes et de voyous manipulés par l'État espagnol qui liquidaient des gens d'ETA. Pierre Goldman, qui fréquentait la brasserie Bofinger, fief des indépendantistes basques, ambitionnait de monter un réseau armé pour contrer ces anti-ETA. Il a contacté des voyous de gauche, comme Charlie Bauer qui n'a pas marché, Mesrine qui s'est défilé, et des autonomes. À force de se vanter de ses futures actions contre le GAL, Goldman est apparu dangereux. Des voyous marseillais du GAL l'ont tué avec Maïone, qui a évoqué aussi un commandant, ancien du SDECE mais actif à l'époque, sans me donner son identité[69]. » Lucien Aimé-Blanc confirme cette version dans un livre paru en 2006[70]. Cependant Maïone-Libaude, interpellé par la Brigade criminelle dans une autre affaire, n'a pas été reconnu par les témoins de l'assassinat de Goldman[38]
  • En 2009, un homme surnommé Gustavo a affirmé avoir fait partie d'un commando de quatre personnes qui aurait tué Pierre Goldman. D'après cette personne, un membre du commando travaillait pour la DST, un autre pour les RG, le tout sous la supervision du SAC. Son témoignage a été recueilli par le journaliste Michel Despratx, qui l'a présenté dans un documentaire intitulé Comment j'ai tué Pierre Goldman et diffusé sur la chaîne de télévision Canal+, le [71]. En 2012, la lettre Faits et Documents affirme que cet homme est René Resciniti de Says dit « René l'élégant », décédé en [72], version reprise dans Roman vrai d'un fasciste français, de Christian Rol en 2015, consacré à Resciniti de Says. Dominique Perrut a pointé plusieurs erreurs dans le récit de Gustavo[73].

Publications

  • Pierre Goldman, Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France, Paris, Seuil, coll. « Points » (no 1294), (1re éd. 1975, coll. « Points/Série Actuels » (no A14) (ISBN 2020045966 et 9782020045964)), 311 p. (ISBN 2-02-037176-6 et 978-2-02-037176-6, OCLC 470085949, notice BnF no FRBNF39962584).
  • Pierre Goldman, L'Ordinaire Mésaventure d'Archibald Rapoport : roman, Paris, Julliard, , 1re éd., 187 p. (ISBN 2-260-00091-6 et 978-2-260-00091-4, OCLC 3555407, notice BnF no FRBNF34585931)

Bibliographie

  • Hélène Cixous, Un K incompréhensible, Pierre Goldman, Paris, Christian Bourgois, 1975, 111 p. (OCLC 370747889, notice BnF no  FRBNF34549921, lire en ligne)
  • Régis Debray, Les Rendez-vous manqués : pour Pierre Goldman, Paris, Seuil, coll. « Combats », , 155 p. (ISBN 2-02-004295-9 et 978-2-02-004295-6, OCLC 2348535, notice BnF no FRBNF34551940)
  • Wladimir Rabinovitch, L'Homme qui est entré dans la loi, Pierre Goldman, Claix, La Pensée sauvage, coll. « Significations » (no 1), , 251 p. (ISBN 2-85919-000-7 et 978-2-85919-000-2, OCLC 4002127, notice BnF no FRBNF34582349, lire en ligne)
    Supplément à la revue Les Temps modernes. Contient un choix de textes extraits de diverses revues et publications. En appendice, Pierre Goldman, « De l'Être, du néant et de quelques autres fétiches », La Pensée révolutionnaire, no 3, .
  • Commissaire Marcel Leclerc, De l'antigang à la criminelle, Plon, , 419 p, (ISBN 978-22591-800-54) Sur l'affaire criminelle
  • Jean Guerreschi, Trio Gulliver : roman, Paris, Julliard, , 480 p. (ISBN 2-260-00848-8 et 978-2-260-00848-4).
  • Jean-Paul Dollé, L'Insoumis : vies et légendes de Pierre Goldman, Paris, Grasset, , 282 p. (ISBN 2-246-40619-6 et 978-2-246-40619-8, OCLC 38169226, notice BnF no FRBNF36186617, lire en ligne). Contient un choix de documents ainsi qu'un choix de textes de Pierre Goldman
  • Antoine Casubolo, La Vie rêvée de Pierre Goldman, Paris, Privé, , 388 p. (ISBN 2-35076-007-3 et 978-2-35076-007-0, OCLC 62293148, notice BnF no FRBNF40068399)
  • Michaël Prazan, Pierre Goldman, le frère de l'ombre, Paris, Seuil, , 295 p. (ISBN 2-02-067895-0 et 978-2-02-067895-7, OCLC 58943401, notice BnF no FRBNF39950324)
  • Amnassar, Matricule 518.941-2.87 : prison de Fresnes : correspondance d'un prévenu avec son professeur, Saint-Estève, les Presses littéraires, , 91 p. (ISBN 2-35073-044-1 et 978-2-35073-044-8, OCLC 470291785, notice BnF no FRBNF39980300)
  • Myriam Anissimov, Vie et mort de Samuel Rozowski, Paris, Denoël, 2007, 256 p, (ISBN 978-2207256848)
  • Dominique Perrut, Patria o muerte : roman, Paris, Denoël, , 560 p. (ISBN 978-2-207-25931-3 et 2-207-25931-5, OCLC 690787360, notice BnF no FRBNF42126918)
    Ouvrage de fiction, le nom du héros et les faits sont déguisés.
  • Lucien Aimé-Blanc et Jean-Michel Caradec'h (avec la collaboration de), L'Indic et le Commissaire, Paris, Plon, , 246 p. (ISBN 2-259-19848-1 et 978-2-259-19848-6, OCLC 470242340, notice BnF no FRBNF40153864)
    concernant son assassinat.
  • Emmanuel Moynot, Pierre Goldman : la vie d'un autre, Paris, Futuropolis, , 208 p. (ISBN 978-2-7548-0368-7 et 2-7548-0368-8, OCLC 800551301, présentation en ligne)
  • Bernard Hautecloque "Pierre Goldman: une Affaire Dreyfus à l'envers ?" pp 191–231 in Les Grandes Affaires non élucidées Editions De Borée, 2019 (ISBN 978-2-8129-2599-3)
  • Eric Le Bourhis, Le mystère Goldman : Portrait d'un homme très discret, Prisma, , 196 p. (ISBN 978-2-8104-1361-4, lire en ligne)

Films réalisés sur lui

Chansons écrites sur lui

Documentaire télévisé

Divers

  • Dans Le Journal du Dimanche du , René Goscinny et le dessinateur Tabary font paraître une planche de L'ignoble Iznogoud commente l'actualité consacrée à l'acquittement de Pierre Goldman pour le meurtre des deux pharmaciennes. Iznogoud est tout sourire : « L'accusé du meurtre des pharmaciennes a été acquitté et j'en suis heureux ! (...) Je suis heureux parce que les juges, les avocats, le public et les journaux sont heureux ! » Mais le bonheur du vizir est interrompu par une manifestation de pharmaciennes furieuses[74]...

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Pierre Goldman, Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France, Paris, Seuil, , 285 p.
  2. (en) The Goldman Affair 1976 - Interview With Alter Goldman by Wladimir Rabi. (traduction en anglais d'une interview parue dans Les Temps Modernes, no 353, décembre 1976, sur Marxists.org lire en ligne
  3. "Dictionnaire étonnant des célébrités", par Frédéric Dumoulon et Jean-Louis Beaucarnot, Edi8, 2015
  4. Michaël Prazan, p. 30.
  5. "Vie et mort de Samuel Rosowski", par Myriam Anissimov, aux Editions Denoël, 2007
  6. Catherine Chaine, « Le rêve stalinien d'une juive polonaise », Le Monde, (lire en ligne)
  7. « notice SOCHACZEWSKA Janina (Jeannette dite aussi Yamina) dite parfois GOLDMAN Yamina », sur Le Maitron - Dictionnaire biographique Mouvement ouvrier Mouvement social, (consulté le )
  8. Critique, par Philippe Boukara, historien, auteur d’articles sur le sionisme, du livre de François Lustman, "Histoire de la communauté juive de Paris 1789-1880", dans la revue Archives Juives en 2007
  9. "Pour le Souvenir du Camp de Rieucros", synthèse, par Sandrine Peyrac, de l'enquête de l’historien Jean-Yves Potel, publiée en 1995 dans son ouvrage "Quand le soleil se couche à l’Est", aux éditions de l’Aube
  10. Hamon & Rotman I, p. 150.
  11. Wladimir Rabinovitch, « L'affaire Goldman », sur Parler D'sa Vie, Esprit no 2, (consulté le )
  12. Antoine Casubolo, p. 61.
  13. Eric Le Bourhis, Le mystère Goldman : Portrait d'un homme très discret, Prisma, , 196 p. (ISBN 978-2-8104-1361-4, lire en ligne)
  14. Extraits des "Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France", son autobiographie publiée en 1975
  15. Hamon & Rotman I, p. 152.
  16. Hamon & Rotman I, p. 163.
  17. Guide de la contestation: Les hommes, les faits, les événements, par Dominique Venner, ex-militant de l'OAS, aux Éditions Robert Laffont, 1969
  18. "Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !: Histoire du mouvement révolutionnaire étudiant en Europe", par Jean-Louis Brau, éditions Albin Michel, 1968
  19. Antoine Casubolo, p. 89.
  20. Hamon & Rotman I, p. 302.
  21. Voyage au bout de la révolution: de Pékin à Sochaux par Claire Brière-Blanchet Fayard, 2009, page 130
  22. Dollé, p. 427-428/803.
  23. Michaël Prazan, p. 124.
  24. Hamon & Rotman I, p. 307.
  25. "Filles de révolutionnaires" par Laurence Debray Stock, 2017
  26. Hamon & Rotman II, p. 120.
  27. Pierre Goldman, encore et toujours, Luc Rosenzweig, causeur.fr, 29 janvier 2010
  28. Bernard Hautecloque, Les affaires : les grandes affaires criminelles non élucidées, Clermont Ferrand, de Borée, , 358 p. (ISBN 978-2-8129-2599-3), Pierre Goldman
  29. Dollé, p. 500/803.
  30. Antoine Casubolo, p. 121.
  31. Hamon & Rotman II, p. 122.
  32. Luc Rosenzweig, « Trois balles pour Pierre Goldman », Le Monde, (lire en ligne)
  33. Antoine Casubolo, p. 136.
  34. Goldman, p. 80.
  35. Dollé, p. 506/803.
  36. Dollé, p. 516/803.
  37. Philippe Ridet, « L'arrestation de Pierre Goldman : ultimes souvenirs obscurs », Le Monde, (lire en ligne)
  38. Commissaire Marcel Leclerc, De l'Antigang à la Criminelle : un grand flic ouvre ses dossiers, Paris, plon, 418 p. (ISBN 978-2-259-18005-4 et 2-259-18005-1), p. 45-76
  39. Paris-Presse, L'Intransigeant, 12 avril 1970, p.8 : "C'est impossible, je n'ai pas tué ces deux femmes ou alors je suis fou, dit Pierre Goldman, accusé du meurtre des deux pharmaciennes du boulevard Richard-Lenoir (11e)"
  40. Francis Cornu, « Les experts psychiatres ont constaté une " évolution considérable " de la personnalité de Pierre Goldman depuis son arrestation », Le Monde, (lire en ligne)
  41. Wladimir Rabinovitch, p. 7-12.
  42. Wladimir Rabinovitch, p. 109.
  43. Jacques Fauvet, « " LE MONDE " EST CONDAMNÉ POUR LA PUBLICATION D'UN COMMUNIQUÉ », Le Monde, (lire en ligne)
  44. « M. Mitterrand : des retards inutiles », Le Monde, (lire en ligne)
  45. Eric Le Bourhis, Le mystère Goldman : Portrait d'un homme très discret, Paris, Éditions Prisma, , 274 p. (ISBN 978-2-8104-1344-7, lire en ligne)
  46. Philippe Boucher, « La voisine », Le Monde, (lire en ligne)
  47. Jacques Wilmès, « La cassation du procès Goldman : Une lettre du greffier de la cour d'assises », Le Monde, (lire en ligne)
  48. Philippe Lemaire, « La Cour de cassation au gré du vent », Le Monde, (lire en ligne)
  49. Pascale Robert-Diard, Didier Rioux, Le Monde : les grands procès, 1944-2010, Les Arènes, , p. 216
  50. Francis Cornu, « Quatre témoins antillais avaient déposé contre l'accusé " parce qu'ils avaient peur " », Le Monde, (lire en ligne)
  51. Jacques Mandelbaum, « Le « livre suicide » de Pierre Goldman », Le Monde, (lire en ligne)
  52. Jérôme Dupuis « Une légende vacille », lexpress.fr, 2 mai 2005.
  53. Christiane Succab-Golman, « L'autre procès à Pierre Goldman », Libération, (lire en ligne)
  54. Joël Lautric, Mémoires d'un parjure, The BookEdition.com, 445 p. (lire en ligne), p. 2-3
  55. Yves Jaeglé, « Réaction de la veuve de Pierre Goldman », Le Parisien, (lire en ligne)
  56. Patrice Burnat, « Retour sur Pierre Goldman », Le Figaro, (lire en ligne)
  57. Alexis Brocas, « Contre-enquête sur un innocent idéal », Le Figaro Magazine, (lire en ligne)
  58. Jean-Jacques Goldman, authentique de Sandro Cassati, 2014, City éditions
  59. Régis Debray, Les masques : une éducation amoureuse, Paris, Folio, , 276 p. (ISBN 2-07-038469-1), (p.167)
  60. Faites entrer l'accusé, France 2, diffusé le 5 décembre 2007.
  61. Michaël Prazan, p. 247.
  62. Pascal Ceaux, « Un livre remet en cause l'alibi de Pierre Goldman, acquitté pour un double meurtre en 1969 », Le Monde, (lire en ligne)
  63. Michaël Prazan, p. 251.
  64. Dollé, p. 796/803.
  65. Michaël Prazan, p. 9.
  66. Michaël Prazan, p. 258.
  67. Vidéo des obsèques Pierre Goldman
  68. Michaël Prazan, p. 271.
  69. « Mon indic a flingué Pierre Goldman, entretien avec Lucien Aimé-Blanc » publié par Libération le 20 avril 2006.
  70. L'Indic et le Commissaire (par Lucien Aimé-Blanc et Jean-Michel Caradec'h, Plon, 2006, 246 pages).
  71. « J'ai assassiné Pierre Goldman, un tueur se confie », publié par Rue89, 23 janvier 2010
  72. « L’identité de « Gustavo », l’homme qui dit avoir tué Pierre Goldman, révélée », blog « Droite(s) extrême(s) » de deux journalistes du journal Le Monde
  73. Dominique Perrut, « Pierre Goldman : révélations ou désinformation ? », Causeur.fr, (lire en ligne)
  74. Olivier Andrieu, Aymar du Chatenet, Alain David, Caroline Guillot, Christian Marmonnier, Jérôme Prévôt, Le dictionnaire Goscinny, Paris, JC Lattès, , 1246 p. (ISBN 978-2-7096-2313-1), p. Iznogoud
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