Lucien Aimé-Blanc

Lucien Aimé-Blanc, né le à Marseille et mort le à Lille[1], est un commissaire de police français connu pour avoir participé à la traque de Jacques Mesrine.

Pour les articles homonymes, voir Blanc (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Aimé Le Blanc ou Aimé Blanc.

Il a terminé sa carrière comme Contrôleur Général de la Police nationale. Il fut chef adjoint de la brigade de recherche et d'intervention (Antigang), chef adjoint de la brigade des stupéfiants. Il dirigea l'Office central pour la répression du banditisme.

Biographie

Le père de Lucien Aimé-Blanc fut un résistant déporté et mort à Dachau.

Entré dans la police en 1961, il est nommé en 1964 commissaire-adjoint de la brigade mondaine à Paris. À la suite des conséquences de l'affaire Ben Barka, la brigade mondaine est dissoute. En , il est nommé commissaire à la Brigade de Recherche et d'Intervention (BRI) dite brigade antigang, en tant qu'adjoint du commissaire Le Moël. Dans cette brigade, en 1974, il dirige la brigade des stupéfiants de Marseille, luttant contre les réseaux de la French Connection.

Plus tard, à la tête de l'OCRB, il se confronta au Commissaire Broussard alors que les deux hommes cherchaient à arrêter Jacques Mesrine. Aimé-Blanc, réussit à localiser l'ennemi public n°1 après une enquête tortueuse et rocambolesque, qu'il raconte dans un livre publié en 2002 avec Jean-Michel Caradec'h, "La chasse à l'homme. La vérité sur la mort de Mesrine" aux éditions Plon. Il y raconte également les circonstances dans lesquels son ami, le journaliste Jacques Tillier, qui rêvait d'interviewer Mesrine, fut enlevé et grièvement blessé par Mesrine et un de ses complices. Cette "chasse à Mesrine" fut un épisode symptomatique de la guerre des polices. Il est à noter que, dans cette affaire, Lucien Aimé-Blanc fut aidé par certains collaborateurs notamment Emmanuel Farrugia (Inspecteur divisionnaire de police affecté à l'OCRB), Charles Pellegrini (Chef de Groupe à l'OCRB) ou encore Paul Rément (inspecteur principal de police, affecté à l'OCRB).

En 1982, Il est nommé chef de la 4e section de la Direction centrale puis directeur de la police judiciaire de Lille. Par la suite, il devient commissaire divisionnaire de la police nationale en Afrique (service de coopération technique internationale de police). Il termine sa carrière comme contrôleur général de la police nationale[2]. Il prend sa retraite en 1993.

Thèses d'Aimé-Blanc sur différentes affaires criminelles

Enlèvement de Mehdi Ben Barka

Le , l'opposant marocain Mehdi Ben Barka est arrêté et enlevé par deux policiers français, Louis Souchon, inspecteur principal et chef du groupe stupéfiant, et son adjoint l'inspecteur Roger Voitot devant la brasserie Lipp. Le bureau de Souchon était contigu à celui d'Aimé-Blanc.

Lucien Aimé-Blanc est interrogé par le juge Ramaël en , il a révélé dans son livre L'Indic et le commissaire (2006) que les autorités françaises savaient que l'opposant Mehdi Ben Barka faisait l'objet de menaces. Le commissaire, pour accréditer ses dires, avait exhumé de vieilles retranscriptions d'écoute téléphonique faites entre le et le , soit six jours avant l'enlèvement de Ben Barka. Ses écoutes ont été commandées par le ministère de l'Intérieur français. On y entend le projet d'enlèvement expliqué entre les différents protagonistes à la résidence Niel, leur lieu de rendez-vous[3].

Assassinat de Pierre Goldman

Pierre Goldman, demi-frère aîné du chanteur Jean-Jacques Goldman, était un militant révolutionnaire accusé d'être l'auteur de plusieurs braquages crapuleux. Lors de son procès devant la cour d'assises de Paris en 1974, il reconnait avoir commis trois braquages à main armée : une pharmacie, une usine de haute couture et un agent des allocations familiales. Il niera toujours en revanche avoir participé au braquage meurtrier de la pharmacie du boulevard Richard-Lenoir. Il est condamné à la réclusion à perpétuité, mais le jugement est annulé par la Cour de cassation. Au terme d'un second procès devant la cour d'assises de la Somme, il sera reconnu innocent des meurtres du boulevard Richard-Lenoir et condamné à douze ans de prison pour les trois autres braquages. Par le jeu des remises de peine, il est libéré quelques mois plus tard.

Peu avant sa mort, Goldman qui a des relations avec certains militants de l'ETA travaille à la création d'un groupe armé censé s'opposer aux Groupes antiterroristes de libération (GAL). Lors de son incarcération, il avait fait la connaissance de Charlie Bauer, militant révolutionnaire et braqueur lui aussi. Il tente de l’enrôler et espère, par son intermédiaire, contacter Jacques Mesrine. Aucun des deux ne donnera suite, le projet de Goldman leur paraissant peu sérieux. Il est assassiné par trois hommes armés le dans le 13e arrondissement de Paris. À ce sujet, le commissaire Lucien Aimé-Blanc a déclaré dans une interview à Libération et dans un livre intitulé L'Indic et le Commissaire que Pierre Goldman avait été assassiné par un commando au service des GAL mené par Jean-Pierre Maïone-Libaude malgré la revendication d'un groupe mystérieux nommé « Honneur de la police »[4].

Assassinat de Henri Curiel

Henri Curiel, militant tiers-mondiste, ancien « porteur de valises » du FLN, a été assassiné le , rue Rollin, à Paris. Comme Pierre Goldman, il aurait pu être la victime d'un commando mené par Jean-Pierre Maïone-Libaude[4].

Publications

  • La Chasse à l'homme : La Vérité sur la mort de Mesrine, avec Jean-Michel Caradec'h, Plon, 2002, (ISBN 978-2259197069)
  • L’Indic et le Commissaire, avec Jean-Michel Caradec'h, Éditions Plon, 2006, (ISBN 978-2-259-19848-6)

Notes et références

  1. Eric Pelletier, « Mort de l’ancien commissaire Lucien Aimé-Blanc, légende de la police », Le Parisien,
  2. http://www.naissance-mort.com/-lucien-aime-blanc
  3. Timothée Boutry et François Vignolle, « Le livre explosif d'un ex-grand flic: les Corses, l'affaire Ben Barka », Le Parisien,
  4. Lucien Aimé-Blanc et Jean-Michel Caradec'h, L'Indic et le commissaire, 2006, Plon, 246 pages

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