Fédération des étudiants nationalistes

La Fédération des étudiants nationalistes (FEN) est une ancienne organisation étudiante française d'extrême droite.

Pour les articles homonymes, voir FEN.

Ne doit pas être confondu avec Fédération nationale des étudiants de France.

Historique

La Fédération des étudiants nationalistes fut constituée le par des étudiants – généralement issus de Jeune Nation – favorables à l'Algérie française et hostiles au texte appelant le gouvernement français à engager des pourparlers avec le FLN que l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) avait voté un mois plus tôt lors de son congrès annuel. À sa direction, figuraient Pierre Poichet, Georges Schmelz, Jacques Vernin, François d'Orcival (Amaury de Chaunac-Lanzac) et Fabrice Laroche (Alain de Benoist, qui fut introduit dans l'organisation par François d'Orcival en 1961). Parmi les objectifs fixés par la direction de la FEN, outre la lutte contre la « marxisation de l'Union nationale des étudiants de France » :

  • « faire entendre la voix des étudiants qui refusent à l'U.N.E.F., devenue un fief marxiste, le droit de parler en leur nom » ;
  • « chasser le marxisme des universités et des lycées de France » ;
  • « opposer au syndicalisme marxiste de l'U.N.E.F. un syndicalisme corporatif » ;
  • « préparer l'avenir français par l'étude des grands problèmes nationaux et la diffusion du nationalisme français » ;
  • « soutenir l'action des défenseurs de l'intégration territoriale de l'Algérie française à la Mère Patrie[1] ».

Le mouvement appelle l'armée à opérer un coup de force « face aux immenses périls qui menacent la civilisation blanche, européenne et française[2]. » La FEN voue une haine particulière au général de Gaulle[2].

Les dirigeants de la FEN rédigent un document intitulé Le Manifeste de la classe 60 – en écho à la Lettre à un soldat de la classe 60 de Robert Brasillach –, publié pour la première fois en 1960 (des extraits en étant reproduits dans les Cahiers universitaires, mensuel de la FEN[3]), puis republié à l'automne 1962. Ce manifeste devint une charte idéologique et un point de repère important du « néofascisme » français d'après-guerre[4].

Implantée dans de nombreuses facultés, elle fut à l'origine de la revue et du mouvement Europe-Action (créés en 1963) qui, dirigés par Dominique Venner, contribueront à diffuser les thèmes du nationalisme européen.

Le 18 février 1964, une partie des cadres et des militants est exclue de la FEN et fondera par la suite le mouvement Occident[5].

En 1965, la FEN apporte son soutien à la candidature de Jean-Louis Tixier-Vignancour lors de l'élection présidentielle.

La FEN s'auto-dissout en 1967. L'année suivante, une partie de ses responsables se retrouvera, acquise à l'idée d'une Europe unie, pour créer le Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE).

Notes et références

  1. Henry Coston, Partis, Journaux et Hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, numéro spécial des Lectures françaises, La Librairie française, 1960, p. 229.
  2. Jean-Pierre Rioux, Histoire de l’extrême droite en France, Points, , p. 233
  3. À côté des Cahiers universitaires, la FEN publie F.E.N.-Presse, bulletin d'informations confidentielles et, dans sa dernière année, Militant.
  4. Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France de 1944 à 1965, Fayard, 1984, p. 192.
  5. Lebourg Nicolas, « L’affrontement des étudiants extrémistes, dans les années 1960 », Études, 2018/5 (Mai), p. 45-58.

Articles connexes

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