Luc Rosenzweig

Luc Rosenzweig, né le [1] à Bonneville et mort le à Lyon[2],[3], est un essayiste et journaliste français, qui a notamment collaboré à Libération et au Monde.

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Biographie

Luc Rosenzweig nait le à Bonneville en Haute-Savoie. Son père Rolf est un Juif communiste d'origine polonaise, qui a fui l'Allemagne en 1933, puis s'est installé à Lyon où il a épousé une jeune fille haut-savoyarde. Luc est l’aîné d'une fratrie de deux enfants.

Brillant élève, Luc Rosenzweig passe par la khâgne, puis obtient un CAPES de lettres classiques. Il enseigne ensuite l'allemand au lycée[4], tout en militant parallèlement dans les mouvements d’extrême gauche, notamment le Centre d'études, de recherches et de formation institutionnelles, où il contribue à Recherches, la revue de ce mouvement. De 1965 à 1967, il est secrétaire général de la Mutuelle nationale des étudiants de France[4] sous la présidence de Christian Blanc.

Il débute ensuite dans le journalisme aux Nouvelles d’Orléans. Il couvre pour ce journal la rumeur qui sévit alors à Orléans, selon laquelle des commerçants juifs tenant des magasins de vêtements enlèveraient des jeunes femmes dans les cabines d’essayage, puis les enverraient vers des réseaux internationaux de prostitutions. Associé au réalisateur Pierre Müller, il tire de cette folle histoire en 1977 le documentaire Fait divers.

En 1982[2], il entre au journal Libération, puis en 1985 au journal Le Monde, où il est affecté comme correspondant à Bonn, capitale à l'époque de l'Allemagne de l'Ouest. Là, il se constitue un brillant réseau au point de rivaliser celui de l'ambassade française. Il rentre à Paris pour devenir chef-adjoint du service étranger du Monde. Puis il devient de nouveau correspondant du Monde, cette fois-ci à Bruxelles, où il couvre notamment les affaires européennes et l'OTAN. Les puissances occidentales sont alors déchirées par l’attitude à tenir concernant la guerre qui sévit dans l'ex-Yougoslavie. Luc Rosenzweig est un des rares à prendre position en faveur des Serbes, ce qui lui fait perdre bon nombre d'amis. La rupture est consommée lorsqu'il accuse l'extrême gauche d'avoir basculé de l'antisionisme à l'antisémitisme.

Tenant de 2000 à 2002, une chronique quotidienne désopilante sur la télévision dans le journal Le Monde. Il n'hésite pas à égratigner Gérard Miller, dont il écrit qu'il « deviendrait alors à la télévision du XXIe siècle ce que Lichtenberg, l’inventeur du couteau sans lame auquel il manque le manche, fut à la philosophie allemande du XIXe siècle »[2]. Il quitte le journal Le Monde en 2002.

Il devient contributeur régulier dans le mensuel polémiste Causeur.

Affaire al-Durah

Dans le contexte de l'affaire Mohammed al-Durah, Luc Rosenzweig soutient la théorie du complot selon laquelle l'affaire serait montée de toutes pièces. Il accuse également le journaliste Charles Enderlin d'être responsable de « négligence criminelle » pour « ne pas avoir recoupé ses sources[5] ».

Analyse du populisme alpin

Au cours de l'année 1999, il publie un article concernant le « populisme alpin[6] », faisant référence à Jörg Haider en Autriche, Christoph Blocher en Suisse, Umberto Bossi en Italie ou Patrice Abeille en France[7].

Affaire Bruno Guigue

Le , il fustige sur les ondes de la Radio de la communauté juive une tribune publiée par Bruno Guigue sur le site internet oumma.com intitulée « Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU[8] ». Il publie ensuite, sur le site france-israel.org, le texte de cette chronique radiophonique[9]. Il reproche à Bruno Guigue de considérer « frappante (...) la ressemblance entre le Reich qui s’assied sur la SDN en 1933 et l’État hébreu qui bafoue le droit international depuis 1967. Comme son lointain prédécesseur, Israël, lui aussi, se « soustrait à toute critique d’une institution internationale impuissante ». Le journaliste informe alors ses lecteurs de la fonction officielle qu'occupe Guigue (sous-préfet de Saintes), omise dans la tribune incriminée, et s'interroge[9] : « Une telle diatribe, postée sur un site islamiste, est-elle compatible avec le devoir de réserve auxquels sont soumis les haut-fonctionnaires ? Évidemment non. Sa hiérarchie, en l'occurrence le ministre de l'intérieur a-t-il eu connaissance de l'activité littéraire de ce grand commis de l'État ? Si c'était le cas, un silence de sa part vaudrait approbation. »

Le 20 mars, un communiqué officiel du ministère de l'Intérieur annonce la mise à pied de Bruno Guigue. Michèle Alliot-Marie précise avoir pris cette décision immédiatement après avoir été « mise au courant » la veille, selon les termes du communiqué officiel[10].

Tribunes

Plusieurs de ses billets se retrouvent sur le site de la Metula News Agency. Il contribue régulièrement à Causeur.fr.

En avril 2013, il soutient le journaliste Clément Weill-Raynal qui avait déclenché l'« affaire du « Mur des cons » » du Syndicat de la magistrature pris à partie par le Syndicat national des journalistes[11], attitude du syndicat que Luc Rosenzweig dénonce et qu'il compare à une « chasse aux sorcières[12]. »

En novembre 2013, il signe le « Manifeste des 343 salauds » publié par la revue Causeur, qui défend les hommes faisant appel aux services de prostituées[13].

Ouvrages

  • Fous d'enfance : qui a peur des pédophiles ? (avec plusieurs contributeurs dont Jean Danet, Françoise Dolto, André Dumargue, Bernard Faucon, Jean-Luc Hennig, Guy Hocquenghem, Gabriel Matzneff, Jean-Jacques Passay, René Schérer, Gilbert Villerot), Revue Recherches, n° 37, 1979.
  • Catalogue pour des Juifs de maintenant (avec plusieurs contributeurs dont Wladimir Rabi, Isy Morgensztern, Georges Perec, Elie Elmaleh, Henri Ostrowiecki, Gérard Rabinovitch, Henri Raczymow, Philippe Trétiack, Adam Biro, Robert Ouaknine, Pierre-André Taguieff), Revue Recherches, n° 38, 1979. Il est l'initiateur de la revue de culture juive, Traces (les mêmes auxquels s'ajoutent Annette Wieviorka, Laurence Podselver, Jean Baumgarten, Ilan Flammer, Lazare Bitoun...)
  • L'empire des mouchards : les dossiers de la Stasi (avec Yacine Le Forestier), éd. Jacques Berton, 1992.
  • La France et Israël, une affaire passionnelle (avec Élie Barnavi), Perrin, 2002.
  • Lettre à mes amis propalestiniens, Éd. de la Martinière, 2005.
  • Ariel Sharon, Perrin, 2006.
  • Parfaits espions : les grands secrets de Berlin-Est, avec Yacine Le Forestier, Éd. du Rocher, 2007.
  • Nouvelle Encyclopédie de la Haute-Savoie, ouvrage coll., La Fontaine de Siloé, 2007.

Notes et références

  1. Arbre généalogique de la famille Rosenzweig
  2. José-Alain Fralon, « Luc Rosenzweig – Journaliste », Le Monde, no 22865, , p. 17 (lire en ligne).
    La version en ligne n'est librement accessible qu'aux abonnés.
    Ticket no 2018072010004706.
  3. [famille de Luc Rosenzweig], « [faire-part de décès de Luc Rosenzweig] », Le Figaro, no 22995, , p. 18.
  4. http://www.lesbiographies.com/Mobile/Biographie/M-Luc-ROSENZWEIG,40515 (accès sur abonnement).
  5. Faux-procès Al Dura : Troisième !, sur le site de la Metula News Agency.
  6. Luc Rosenzweig, « Le populisme alpin, phénomène transnational », Le Monde, 12 mars 1999, p. 1.
  7. Luc Rosenzweig, « Le dur métier de politologue alpin », L’Alpe, no 7, printemps 2000.
  8. « Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU » de Bruno Guigue
  9. France-Israel.org : A son attitude à l'égard d'Israël, on peut juger de la valeur spirituelle d'un peuple
  10. Cité dans Le Monde du 23 février 2008.
  11. : «Mur des cons» : le syndicat des journalistes soutient celui de la magistrature, Le Parisien, 28 avril 2013
  12. Halte à la chasse aux sorcières contre Clément Weill-Raynal !, Luc Rosenzweig, causeur.fr, 30 avril 2013
  13. Causeur.fr

Liens externes

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