Xiongnu

Les Xiongnu (chinois : 匈奴 ; Wade : Hsiung-nu xióngnǔ) sont une confédération de tribus nomades[1], venue de l'actuelle Mongolie nomadisant dans les steppes entre le lac Baïkal et la Chine du Nord. Ils sont mentionnés par des sources chinoises pour la première fois vers l'an 245 av. J.-C. et disparaissent définitivement à la fin de la seconde moitié du Ve siècle apr. J.-C. Selon les sources chinoises, l'empire Xiongnu aurait été fondé par le Modu Chanyu connu sous le nom de Mete Khan, qui devient le premier chef suprême de cette confédération en l'an 209 av. J.-C.[2].

Pour les articles homonymes, voir Hsiung.

Xiongnu

IIIe siècle av. J.-C.  Ve siècle

L'empire des Xiongnu vers
Informations générales
Statut Confédération de nomades
Capitale Chanyu Ting (d)
Histoire et événements
Première mention à la suite d'une bataille contre l'État du Zhao
Défaite contre le général Meng Tian
Traité de paix avec la Chine
Scission du peuple Wusun
IIe siècle Ralliement aux Xianbei
Prise de Gaochang et destruction des derniers restes du Liang septentrional, ultime état Xiongnu

Après que leurs précédents rivaux, les Yuezhi, eurent migré en Asie centrale au cours du IIe siècle av. J.-C., les Xiongnu deviennent la puissance dominante dans les steppes du nord-est de l'Asie centrale, leur territoire étant centré sur la région qui sera connue plus tard sous le nom de Mongolie. Les Xiongnu sont alors également actifs dans les régions qui font aujourd'hui partie de la Sibérie, de la Mongolie-Intérieure, du Gansu et du Xinjiang. Leurs relations avec les dynasties chinoises, leurs voisins immédiats du sud-est, sont complexes, avec des périodes répétées de conflits et d'intrigues, alternant avec des échanges commerciaux, des versements de tribut et des mariages (heqin).

Pendant la période des Seize Royaumes, ils sont également connus comme étant l'un des « Cinq Barbares (en)» (Wu Hu) qui prennent part à un soulèvement contre la domination chinoise connu sous le nom de Soulèvement des Cinq Barbares (en).

Il est difficile de lier les Xiongnu aux groupes ethniques ultérieurs de la steppe d'Eurasie occidentale, et toutes les hypothèses avancées restent controversées. Un des problèmes qui se pose pour identifier le noyau ethnique des Xiongnu est que seuls quelques mots de leur langue, principalement des titres et des noms de personnes, ont été conservés dans les sources chinoises. La langue Xiongnu pourrait être apparenté à celle des Huns ou des Huna (en)[3], mais cette théorie reste contestée[4],[5]. Parmi les autres liens linguistiques - tous également controversés - proposés par les chercheurs figurent l'iranien[6],[7],[8], le mongol[9], le turc[10],[11], l'ouralien[12], les Langues ienisseïennes[4],[13],[14], le tibéto-birman[15] ou des origines multiethniques[16].

Histoire

Territoire des Xiongnu avant la Guerre Han–Xiongnu. Il inclut la Mongolie, l'Est du Kazakhstan, l'Est du Kirghizistan, et des parties du nord de la Chine, y compris l'Ouest de la Mandchourie, le Xinjiang, la Mongolie-Intérieure et le Gansu.()

Naissance du peuple Xiongnu

Un des premiers textes à faire référence aux Xiongnu est le Shiji, un livre rédigé par Sima Qian, un historien de la dynastie Han. Dans ses écrits, Qian sépare de manière distincte le peuple Huaxia (chinois) sédentaire, vus comme étant les porteurs de la civilisation, et les nomades pastoraux (Xiongnu), assimilés à une société non civilisée. Ce concept de séparation et d'opposition entre les Chinois et le reste du monde porte le nom de distinction Hua-Yi[17]. Les sources pré-Han classent souvent les Xiongnu comme étant un « peuple Hu », qui est un terme générique pour qualifier tous les peuples nomades. Ce n'est que sous les Han que ce terme devient un ethnonyme désignant les Xiongnu[18].

Les dynasties et états chinois de la Chine antique sont souvent en contact avec les Xianyun et les Xirong, deux peuples nomades. Durant les siècles suivants, l'historiographie chinoise en vient à considérer que les Xiongnu sont des descendants de l'un ou l'autre de ces peuples[19]. Ces peuples nomades se sont régulièrement retrouvés en conflit avec les dynasties chinoises Shang et surtout Zhou, qui les ont souvent conquis et asservis durant leurs périodes d'expansion[19]. Pendant la période des royaumes combattants, les armées des États de Qin, Zhao et Yan annexent plusieurs territoires habités par divers peuples Hu[20]. C'est dans ce cadre qu'il est fait mention pour la première fois des Xiongnu dans les archives chinoises, lorsqu'en ils participent à une coalition des états de Wei, Han et Zhao contre Qin[21], puis en 245, à l'occasion d'un affrontement contre le royaume de Zhao.

Le sinologue Edwin Pulleyblank soutenait que les Xiongnu faisaient partie d'un groupe Xirong appelé Yiqu, ayant vécu à Shaanbei où ils avaient été influencés par la Chine pendant des siècles, avant d'être chassés par la dynastie Qin[22]. Ce qui est sûr, c'est que la campagne des Qin contre les Xiongnu étend le territoire des premiers aux dépens des seconds[23]. En effet, à cette époque, les Xiongnu semblent être gouvernés par un homme que les Chinois appelent Touman (頭曼, Tóumàn). Ce nom propre étant apparenté au turco-mongol tümen « dix mille », ce serait plutôt un titre militaire (général d'une armée de dix mille hommes) interprété comme un nom propre par les Chinois de l'époque. Qin Shi Huang, qui vient juste de finir d'unifier la Chine, ne supporte pas que « Touman » lance des attaques régulières contre la Chine. Aussi, en 215 avant J.-C., il envoie le général Meng Tian conquérir les terres des Xiongnu et chasser ces derniers de la région de la boucle de l'Ordos, ce qu'il accomplit un peu plus tard cette année-là[24]. Après avoir subi une défaite catastrophique face à Meng Tian, « Touman » est contraint de s'enfuir loin sur le plateau mongol[24]. Pour protéger ces terres nouvellement conquises, Shi Huang fait construire la première grande muraille de Chine, en reliant ensemble des murailles érigées par les royaumes qu'il vient de conquérir, puis en les prolongeant plus loin vers l'Ouest. L'empire Qin est donc devenu une menace pour les Xiongnu, ce qui finit par conduire à la réorganisation des nombreuses tribus en une confédération[23].

Création de l'état Xiongnu

carte de l'Asie en 200 av. J.-C., montrant le premier État Xiongnu et ses voisins.

En 209 av. J.-C., trois ans avant la fondation de la dynastie Han, les Xiongnu sont réunis en une puissante confédération par un nouveau chanyu, le fils aîné et successeur de Touman : Modu (冒頓, mòdú). Il règne de -209 à -174, en portant un titre que les Chinois transcrivent par 撑犁孤涂單于, 撑犁孤涂单于, chēnglí gūtú shànyú. La désignation turco-mongole du ciel est reconnaissable en chengli, prononcé *thrangrri en vieux chinois. Comme selon les Chinois gutu signifiait « fils », ce titre peut être traduit par « shanyu, fils du ciel ». La puissance des Xiongnu s'accroit considérablement sous le règne de ce souverain, qui réorganise l'armée en introduisant une discipline stricte. Il crée aussi une cavalerie légère armée de puissants arcs composites[25]. Son campement est alors situé au sud-est des monts Khangaï, au centre de la Mongolie. Cette nouvelle unité politique et cette réorganisation militaire transforment les tribus Xiongnu en un puissant État, en permettant la formation d'armées plus importantes et en leur donnant la capacité d'exercer une meilleure coordination stratégique. Les Xiongnu adoptent de nombreuses techniques agricoles chinoises, telles que l'esclavage pour les travaux lourds, portent de la soie comme les Chinois et vivent dans des maisons de style chinois[26]. La raison de la création de cette confédération n'est pas encore claire. Parmi les suggestions, on peut citer la nécessité d'un État plus fort pour faire face à la Chine unifiée par les Qin[27] après la défaite de 215 av. J.-C., qui a privé les nomades de leurs pâturages sur le fleuve Jaune[28].

Après avoir unifié son peuple, le Modu Chanyu étend son empire de tous côtés. Au nord, il conquiert un certain nombre de peuples nomades, dont les Dingling du sud de la Sibérie. Il écrase les Donghu de l'est de la Mongolie et de la Mandchourie ainsi que les Yuezhi (月氏) en -176. Il s'agit de Tokhariens, originaires de l'ouest de la province de Gansu et vivant dans le corridor du Hexi, qui ont fondé le premier empire connu de l'Asie centrale. Selon une histoire peut-être en partie légendaire, Modu avait été envoyé en otage chez eux sous le règne de Touman. La victoire de Modu pousse les Yuezhi à émigrer vers le Tian Shan (monts Célestes), dans l'actuel Kirghizistan, et permet aux Xiongnu de contrôler trente-neuf États de l'Asie centrale. La plupart d'entre eux sont situés sur la Route de la soie. Les nomades sont alors les maitres des territoires de l'Ouest[3]. Enfin Modu réoccupe toutes les terres précédemment conquises par le général Meng Tian. Dès lors, les Xiongnu deviennent une menace pour la nouvelle dynastie Han, qui règne sur la Chine depuis la fin du chaos provoqué par la chute de la dynastie Qin.

Liu Bang, le fondateur de la dynastie Han, réagit à cette nouvelle menace en organisant une grande expédition militaire contre les nomades, mais en -200, les Xiongnu parviennent à l'encercler et le vaincre lors de la bataille de Baideng (白登) au Shanxi[29]. Deux ans plus tard, un traité de paix est signé avec la Chine : Les Xiongnu reconnaissent la souveraineté des Han sur tous les territoires au sud de la Grande Muraille, mais en échange ils doivent donner une princesse en mariage au chanyu et fournir une grande quantité de soie, de produits artisanaux, de riz et d'or. C'est une sorte de tribut à payer pour avoir la paix.

Modu meurt en 174 av. J.-C. et c'est son fils, Laoshang (老上, lǎoshàng), qui lui succède et règne jusque vers -161. Continuant la politique de son père, il remporte une victoire définitive contre les Yuezhi, les poussant à émigrer vers la Bactriane. L'empereur des Yuezhi est tué et son crâne transformé en une coupe à boire.

Les Xiongnu sont alors reconnus comme étant le plus puissant des peuples nomades qui bordent l'empire des Han[29] et, pour un temps, c'est eux qui tiennent le haut du pavé face aux Chinois. Selon le Livre des Han, cité plus tard dans le Youyang zazu (en) (Variétés de Youyang) de Duan Chengshi :

« De plus, selon le Han shu, Wang Wu (王烏) et d'autres ont été envoyés comme émissaires pour rendre visite aux Xiongnu. Selon les coutumes des Xiongnu, si les émissaires Han n'enlevaient pas leur tally (Ndt : des plaques en forme de tigre symbolisant les pouvoirs qui sont conférés aux porteurs par l’empereur de Chine), et s'ils ne permettaient pas que leur visage soit tatoué, ils ne pouvaient pas entrer dans les yourtes. Wang Wu et ses compagnons ont retiré leurs talies, se sont soumis au tatouage et ont ainsi pu entrer dans les yourtes. Le Shanyu les considéra avec beaucoup d'égards[30]. »

Organisation de la société Xiongnu

Après la mort de Modu, ses successeurs créent un système d'organisation politique dualiste, avec les Xiongnu divisés en branches de gauche et de droite, sur une base régionale. Le chanyu, ou shanyu, est le souverain des Xiongnu[31]. D'un rang équivalent à l'empereur de Chine, il exerce une autorité directe sur le territoire central de la confédération.

Sous lui se trouvent les rois Tuqi de gauche et de droite[31], celui de gauche étant normalement l'héritier présomptif du chanyu[31]. Plus bas dans la hiérarchie se trouvent d'autres dirigeants, dont les postes vont également par paires de gauche et de droite : les guli, les commandants de l'armée, les grands gouverneurs, les dunghu et les gudu. Sous eux se trouvent les commandants de détachements de mille, de cent et de dix hommes. Cette nation de nomades, un peuple en marche, est organisée comme une armée[3].

Yap[32], qui décrit apparemment la situation existant au début de la confédération, situe le camp principal des Chanyu au nord du Shanxi, le roi Tuqi de gauche tenant la zone située au nord de Pékin et le roi Tuqi de droite celle allant de la boucle de l'Ordos jusqu'au Gansu. Grousset[33], qui décrit probablement la situation après que les Xiongnu ont été repoussés vers le nord, place les Chanyu sur le cours supérieur de l'Orkhon, près de l'endroit où Gengis Khan établira plus tard sa capitale, Karakorum. Le roi Tuqi de la gauche vit alors à l'est, probablement sur le haut Kherlen, tandis que celui de droite vit à l'ouest, peut-être près de l'actuelle ville d'Uliastay dans les Monts Khangaï.

Mariages diplomatiques avec les Han

Figurine chinoise en céramique émaillée représentant un archer à cheval, 50 avant J.-C. à 50 après J.-C., fin Dynastie Han occidentaux ou début Dynastie Han orientaux.

Durant l'hiver 200 avant J.-C., à la suite du siège de Taiyuan par les Xiongnu, l'empereur Han Gaozu mène personnellement une campagne militaire contre le Chanyu Modu. Lors de la bataille de Baideng, il est pris en embuscade par la cavalerie Xiongnu. Coupé de ses approvisionnements et de tous renforts pendant sept jours, Gaozu n'échappe que de justesse à la capture.

C’est à la suite de cette défaite que le stratège Shenping (陳平) suggère à l'empereur de mettre en place une politique d’alliance matrimoniale entre les deux empires, avec les Han envoyant des princesses épouser les chefs xiongnu, ainsi que des cadeaux visant à soudoyer les Xiongnu afin qu'ils cessent d'attaquer la Chine[34]. Sa proposition est adoptée et mise en œuvre avec l’envoi de Liu Jing (chinois : 劉敬 (西漢)) à la cour du Chanyu en 198 av. J.-C., pour négocier un traité. Un accord de paix est finalement conclu entre les parties, qui comprend le mariage d'une princesse Han avec le Chanyu (une pratique appelé heqin) (chinois : 和親 ; litt. « parenté harmonieuse ») ; des dons périodiques aux Xiongnu de soie, de boissons distillées et de riz par les Chinois; un statut égal entre les deux États et la reconnaissance mutuelle de la Grande Muraille comme frontière entre les deux empires.

Ce premier traité pose les bases des relations entre les Han et les Xiongnu pendant soixante ans. Jusqu'en 135 av. J.-C., le traité est renouvelé neuf fois, chaque fois avec une augmentation des "cadeaux" Chinois à l'Empire Xiongnu. En -192, Modun demande même la main de l'impératrice Lü Zhi, la veuve de l'empereur Han Gaozu. Son fils et successeur, l'énergique Jiyu, connu sous le nom de Chanyu Laoshang, poursuit la politique expansionniste de son père. Laoshang réussit à négocier avec l'empereur Han Wendi, et à des conditions très avantageuses pour les Xiongnu, le maintien d'un système de marchés à grande échelle soutenu par le gouvernement. C'est via ces marchés que les Xiongnu commercent avec les Chinois, d’où l’intérêt pour le Chanyu de les garder ouverts.

Si les Xiongnu tirent un grand profit de ces traités, du point de vue chinois ils sont coûteux, très humiliants et inefficaces. En effet, le Chanyu Laoshang montre à plusieurs reprises qu'il ne prend pas le traité de paix au sérieux. En une occasion, ses éclaireurs pénètrent jusqu'à un point proche de Chang'an, la capitale des Han. En -166, il conduit personnellement 140 000 cavaliers pour envahir Anding, et avance jusqu'à la retraite impériale de Yong. En -158, son successeur envoie 30 000 cavaliers pour attaquer Shangdang et 30 000 autres à Yunzhong (en).

Les Xiongnu pratiquent également des alliances matrimoniales, en mariant des princesses Xiongnu avec des officiers et des fonctionnaires de la dynastie Han qui ont fait défection à leur profit. Ainsi, le général Zhao Xin, le marquis de Xi, un Xiongnu qui sert la dynastie Han, épouse la sœur ainée d'un Chanyu. Après sa reddition et sa défection, le général chinois Han Li Ling épouse la fille d'un autre Chanyu[35],[36],[37],[38]. Li Guangli, un général Chinois impliqué dans la guerre des chevaux célestes, épouse également la fille d'un Chanyu après avoir fait défection[39].

Cette pratique ne prend pas fin avec la chute de la confédération XIongnu et perdure encore durant plusieurs siècles. Ainsi, lorsque la dynastie Jin de l'Est prend fin, les Xianbei de la dynastie Wei du Nord accueillent Sima Chuzhi (馬楚之 ), un prince chinois issu de la dynastie déchue, comme réfugié. Une princesse Xei du Nord épouse Sima Chuzhi, donnant naissance à Sima Jinlong ( 司馬金龍). Ce dernier finit par épouser la fille de Juqu Mujian, le roi de la dynastie Xiongnu du Liang septentrional[40].

Guerre Han-Xiongnu

Les territoires de la dynastie Han vers l'an 2 de notre ère

La dynastie Han commence à se préparer à la guerre contre les Xiongnu, lorsque l'empereur Han Wudi (漢武帝) envoie l'ambassadeur Zhang Qian (張騫) explorer les mystérieux royaumes de l'ouest et former une alliance avec le peuple Yuezhi afin de combattre les Xiongnu.Comme il doit traverser le territoire des Xiongnu pour se rendre en Bactriane, où se trouvent les Yuezhi, il est capturé et reste dix ans prisonnier à la cour du Chanyu. Pendant cette période, Zhang épouse une femme Xiongnu, qui lui donne un fils, et gagne la confiance du chef Xiongnu[41],[42],[43],[44],[45],[46],[47]. Il finit par s'échapper et arriva chez les Yuezhi vers -128, mais il échoue dans sa mission diplomatique[3]. Sur le chemin du retour, il est de nouveau capturé, mais il ne reste prisonnier qu'un an, puis réussit à revenir en Chine.

Bien que Zhang Qian n'ait pas réussi à établir une alliance avec les Yuezhi, ses rapports sur l'Occident incitent encore plus Wudi à contrer la mainmise des Xiongnu sur les routes de l'Ouest situées hors de Chine. Dès lors, les Chinois se préparent à monter une attaque à grande échelle, en utilisant la branche nord de la route de la soie pour déplacer des hommes et du matériel.

Même si la Chine des Han prépare à un affrontement militaire, la rupture ne se produit qu'en -133, à la suite de l'échec d'une embuscade tendue par les troupes chinoises au chanyu à Mayi. À ce moment-là, l'empire Han est consolidé politiquement, militairement et économiquement, et est dirigé par une faction de la Cour favorable à la guerre. Cette année-là, l'empereur Wudi revient sur la décision qu'il avait pris l'année précédente de renouveler le traité de paix.

Les Xiongnu parmi d'autres peuples d'Asie vers l'an 1 de notre ère.

Une guerre totale éclate à l'automne -129, lorsque 40 000 cavaliers chinois lancent une attaque surprise contre les Xiongnu sur les marchés frontaliers. La première défaite grave des Xiongnu survient en 127 av. J.-C., lorsque le général Wei Qing reprend les Ordos. En -121, ils subissent un autre revers lorsque Huo Qubing, à la tête d'une troupe de cavalerie légère, part vers l'ouest de Longxi et, en six jours, se fraye un chemin à travers cinq royaumes Xiongnu. Hunye, un des deux Rois Tuqi, est forcé de se rendre avec 40 000 hommes. En -119, Huo et Wei repartent tous deux au combat, chacun d'entre eux ayant sous ses ordres 50 000 cavaliers et 100 000 fantassins mobiles[48]. Avançant sur des routes différentes, ils forcent le Chanyu et sa cour à fuir au nord du désert de Gobi[49]. Cependant, des difficultés logistiques majeures limitent la durée et la poursuite à long terme de ces campagnes. Selon l'analyse de Yan You (嚴尤), les difficultés sont doubles. Tout d'abord, il y a le problème de l'approvisionnement en nourriture sur de longues distances. Deuxièmement, le climat dans les terres nordiques des Xiongnu est difficile pour les soldats Han, qui ne peuvent jamais transporter suffisamment d'approvisionnement[51]. Selon les rapports officiels de l'époque, les Xiongnu ont perdu 80 000 à 90 000 hommes lors des combats, et sur les 140 000 chevaux que les troupes Han ont amenés dans le désert, moins de 30 000 sont retournés en Chine.

En 104 et 102 av. J.-C., les Han livrent et gagnent la guerre des chevaux célestes contre le royaume de Dayuan. Les Han récupèrent ainsi de nombreux chevaux de Ferghana qui les aident dans leur combat contre les Xiongnu. À la suite de ces batailles, les Chinois contrôlent la région stratégique allant de l'Ordos et du corridor du Hexi, jusqu'au Lop Nor. Ils réussissent à séparer les Xiongnu de leurs principaux alliés, les peuples Qiang du sud, et obtiennent également un accès direct aux régions occidentales, qu'ils contrôlent via un protectorat. À la suite de ces défaites, les Xiongnu sont trop affaiblis pour représenter une menace pour les Chinois de la dynastie Han[52]. Pire, les peuples qu'ils avaient soumis du temps de leur puissance commencent à se rebeller. En -80, les Wusun, un puissant peuple nomade du Tian Shan qui avait été soumis lors de la victoire de Modu sur les Yuezhi, font sécession. Deux autres peuples vassaux, les Dingling et les Wuhuan, se rebellent en -62.

Guerre civile Xiongnu (60–53 av. J.C)

À la mort d'un Chanyu, le pouvoir peut être transmis à son frère cadet si le fils du défunt n'est pas majeur. Ce système, qui peut être comparé à la tanistrie gaélique, permet normalement de s'assurer qu'il y a toujours un homme adulte sur le trône, mais peut causer des problèmes aux générations suivantes, lorsque plusieurs lignées peuvent prétendre au trône. Lorsque le 12e Chanyu meurt en -60, c'est Woyanqudi, un petit-fils du cousin du défunt, qui prend le pouvoir. Étant en quelque sorte un usurpateur, il essaye de consolider son pouvoir en mettant ses propres hommes aux différents postes clefs, ce qui ne fait qu'augmenter le nombre de ses ennemis. Pendant ce temps, le fils du 12e Chanyu s’enfuit à l'est et, en -58, se révolte contre Woyanqudi. Peu de gens soutenant ce dernier, il est poussé au suicide, laissant le fils rebelle, Hu Hanye, devenir le 14e Chanyu. La faction pro-Woyanqudi ne se laisse pas abattre pour autant et proclame Tuqi, le frère du défunt, Chanyu en 58 av. J.-C. En 57 av. J.-C., trois autres hommes se déclarent Chanyu. Deux d'entre eux abandonnent leurs revendications en faveur du troisième, qui est vaincu par Tuqi la même année-là. Ce "troisième Chanyu" se rend à Hu Hanye l'année suivante. En 56 av. J.-C., Tuqi est battu par Hu Hanye et se suicide. Hanye est alors le seul Chanyu, mais deux autres prétendants au trône apparaissent: Runzhen et Zhizhi, ce dernier étant le frère aîné de Hu Hanye. Runzhen est tué par Zhizhi en 54 av. J.-C., laissant ce dernier seul face à Hu Hanye dans la course au pouvoir. Zhizhi gagne en puissance et, en 53 av. J.-C., Hu Hanye décide de se replier vers le sud avec ses partisans et se soumet aux Chinois. Fort du soutien des Han, Hu Hanye réussit à affaiblir Zhizhi, qui se replie progressivement vers l'ouest. En 49 av. J.-C., un frère de Tuqi s'auto-proclame à son tour Chanyu, mais il est tué par Zhizhi. En 36 av. J.-C., Zhizhi est tué par une armée chinoise alors qu'il tente d'établir un nouveau royaume dans l'extrême ouest, près du Lac Balkhash.

Relations tributaires avec les Han

Sceau de bronze sur lequel est gravé "Au chef obéissant, amical et loyal (envers les) Han des Xiongnu de Han (匈奴歸義親長)".Sceau en bronze conféré par le gouvernement des Han Orientaux à un chef Xiongnu.

En 53 av. J.-C., Hu Hanye (呼韓邪) décide donc de devenir un vassal de la Chine des Han[3]. La Cour impériale chinoise pose plusieurs conditions pour accepter cette soumission. Premièrement, le Chanyu ou ses représentants doivent venir à la capitale des Han pour rendre hommage à l'empereur. Deuxièmement, le Chanyu doit envoyer un prince qui restera en Chine comme otage. Et troisièmement, le Chanyu doit verser un tribut à l'empereur Han. Le statut politique des Xiongnu dans l'ordre mondial chinois est réduit de celui d'un "État frère" à celui d'un "vassal extérieur" (外臣). Malgré tout, pendant cette période, les Xiongnu conservent leur souveraineté politique et leur pleine intégrité territoriale et la Grande Muraille de Chine continue à servir de frontière entre les Han et les Xiongnu.

Hu Hanye envoie donc son fils, Shuloujutang, le "roi Tuqi de la droite", à la cour de Han comme otage. En 51 av. J.-C., il se rend personnellement à Chang'an pour rendre hommage à l'empereur le jour du Nouvel An lunaire. La même année, un autre envoyé, Qijushan (稽居狦), est reçu au "Palais du doux Printemps", situé au nord-ouest de l'actuelle province du Shanxi[53]. Sur le plan financier, Hu Hanye est amplement récompensé pour sa soumission par de grandes quantités d'or, d'argent, de vêtements, de soie, de chevaux et de céréales. Hu Hanye fait deux autres voyages d'hommage, en 49 et 33 av. J.-C. ; et à chaque fois, les dons impériaux sont augmentés. Lors du dernier voyage, Hu Hanye en profita pour demander à être autorisé à devenir gendre impérial. Signe du déclin du statut politique des Xiongnu, l'empereur Han Yuandi refuse, lui donnant à la place cinq dames de compagnie. L'une d'entre elles est Wang Zhaojun, célèbre dans le folklore chinois comme l'une des quatre beautés de la Chine antique.

Lorsque Zhizhi apprend la soumission de son frère, il envoie également un de ses fils à la cour des Han comme otage en 53 av. J.C. Puis, à deux reprises, en 51 et 50 av. J.-C., il envoie des représentants officiels à la cour des Han avec un tribut à verser à l'empereur. Mais n'ayant pas fait le déplacement pour rendre hommage personnellement à l'empereur, il n'est pas considéré comme un vassal de la Chine. En 36 av. J.-C., un officier subalterne nommé Chen Tang, avec l'aide de Gan Yanshou, le protecteur général des régions de l'Ouest, rassemble un corps expéditionnaire qui le vainc et le tue lors de la bataille de Zhizhi et envoie sa tête comme trophée à Chang'an.

Les relations tributaires sont interrompues sous le règne de Huduershi (18 après J.-C.), ce qui correspond aux bouleversements politiques de la dynastie Xin en Chine. Profitant du chaos lié à l'usurpation du trône par Wang Mang et surtout la guerre civile qui fait suite à la chute de sa brève dynastie Xin, les Xiongnu reprennent le contrôle des territoires de l'ouest et de la route de la Soie[54], ainsi que des peuples voisins comme les Wuhuan. En 24 après J.-C., Hudershi parle même d'inverser le système des tributs et, donc, de refaire payer un tribut aux empereurs chinois.

Xiongnu du Nord et Xiongnu du Sud

Statue chinoise en céramique émaillée représentant un cheval avec une bride et un licol, provenant du Sichuan. Fin du IIe siècle - début du IIIe siècle après J.-C., Han Orientaux

Face au renouveau politique et militaire des Xiongnu, l'empereur Guangwu, qui vient juste de refonder la dynastie Han, choisit d'appliquer une politique d'apaisement. Au plus fort de son pouvoir, Huduershi se compare même à son illustre ancêtre, Modu. Cependant, en raison du régionalisme croissant chez les Xiongnu, Huduershi n'arrive jamais à établir une autorité incontestée sur la totalité des tribus Xiongnu. En violation d'un principe de succession fraternelle établi par Hu Hanye, Huduershi désigne son fils Punu comme héritier du trône. Cependant, en tant que fils aîné du chanyu précédent, Bi (Pi) - le roi Rizhu de la droite - apparait comme étant bien plus légitime en tant qu'héritier potentiel du trône. Par conséquent, Bi refuse d'assister à la réunion annuelle de la cour du chanyu. Néanmoins, en 46 après J.-C., c'est bien Punu qui monte sur le trône.

En 48 après J.-C., une confédération de huit tribus Xiongnu, vivant dans la région servant de base de pouvoir à Bi, au sud, et représentant une force militaire de 40 000 à 50 000 hommes, se sépare du royaume de Punu et proclame Bi nouveau chanyu. C'est le début du royaume des Xiongnu du Sud.

Les Xiongnu du nord

Xiongnu du Sud et du Nord en 200 après J.-C., avant l'effondrement de la dynastie Han.

Le royaume-croupion dirigé par Punu, et situé sur les rives de l'Orkhon, soit dans la partie nord de l'actuelle Mongolie centrale, est connu sous le nom de "Xiongnu du nord". Punu, connu sous le titre de "Chanyu du Nord", commence à exercer une pression militaire sur les Xiongnu du Sud.

En 49 après J.-C., Tsi Yung, un gouverneur Han du Liaodong, allié aux Wuhuan et aux Xianbei, attaque les Xiongnu du nord[3].

En 73 après J.-C., Mingdi, le deuxième empereur des Han orientaux, envoie Ban Chao, le protecteur général (都護; Duhu) de la dynastie Han, reprendre le contrôle du Xiyu. Chao part vers l'ouest avec une armée de 70 000 soldats et se lance dans une ultime campagne militaire contre ce qui reste des Xiongnu. Reprenant les villes de la route de la soie les unes après les autres, il chasse les Xiongnu de la région et y rétablit le protectorat chinois. Après une ultime défaite lors de la bataille d'Ikh Bayan, en 89 après J.-C. Le Chanyu du nord s'enfuit vers le nord-ouest avec ses sujets. À la fin de cette campagne, Chao reçoit le titre de marquis de Dingyuan (定遠侯, c'est-à-dire "le marquis qui a stabilisé des lieux lointains") pour récompense de ses services. Il retourne à Luoyang, la capitale des Han de l'Est, à l'âge de 70 ans et y meurt en l'an 102. Le protectorat reste en place jusqu'à la chute de la dynastie Han[3].

Vers 155 après J.-C., les Xiongnu du nord sont définitivement « écrasés et subjugués » par les Xianbei[3].

Les Xiongnu du sud

Dès la fondation de leur royaume, les Xiongnu du Sud sont frappés par des catastrophes naturelles et des malheurs, qui se rajoutent à la menace posée par Punu. En conséquence, en 50 après J.-C., les Xiongnu du Sud décident de devenir les vassaux de la Chine des Han. Ces derniers acceptent la soumission de Bi, mais soumettent les Xiongnu du Sud à un système de tribut bien plus strict que celui mis en place par les Han Occidentaux, afin de les garder sous contrôle. Le chanyu reçoit l'ordre d'établir sa cour dans le district de Meiji de la Commanderie de Xihe et les Xiongnu du Sud sont réinstallés dans huit commanderies frontalières. En même temps, un grand nombre de colons chinois sont également réinstallés dans ces commanderies, dans des colonies mixtes Han-Xiongnu. Sur le plan économique, les Xiongnu du Sud deviennent dépendants du commerce avec les Han.

Très vite, des tensions naissent entre les colons chinois et les adeptes du mode de vie nomade. Ainsi, en 94, le Chanyu Anguo s'associe aux Xiongnu du nord, nouvellement assujettis, et lance une rébellion à grande échelle contre les Han, qui finit par être écrasée

À la fin du IIe siècle, les Xiongnu du sud sont impliqués dans les rébellions qui éclatent dans toute la Chine des Han. En 188, le chanyu est assassiné par certains de ses propres sujets, pour avoir accepté d'envoyer des troupes aider les Han à réprimer une rébellion dans le Hebei. En effet, beaucoup de Xiongnu craignent que cela ne crée un précédent et qu'ils soient assujettis à une sorte de service militaire sans fin au profit de la cour des Han. Yufuluo, le fils du chanyu assassiné, lui succède sous le nom de Chanyu Chizhisizhu (持至尸逐侯), mais il est renversé par la même faction de rebelles en 189. Il se rend à Luoyang, la capitale des Han, pour demander l'aide de la cour impériale ; mais à cette époque, la ville est en proie au désordre en raison de l'affrontement entre le Grand Général He Jin et les eunuques, et de l'intervention du seigneur de guerre Dong Zhuo. Le chanyu n'a pas d'autre choix que de s'installer avec ses partisans à Pingyang, une ville du Shanxi. En 195, il meurt et son frère lui succède, devenant le Chanyu Huchuquan.

En 215-216 après J.-C., l'homme d'État et seigneur de guerre Cao Cao emprisonne Huchuquan dans la ville de Ye et divise ses partisans dans le Shanxi en cinq divisions : gauche, droite, sud, nord et centre. Cette mesure vise à empêcher les Xiongnu exilés dans le Shanxi de se rebeller, et permet également à Cao Cao de les utiliser comme auxiliaires dans sa cavalerie.

Plus tard, les membres de l'aristocratie Xiongnu du Shanxi changent leur nom de famille de Luanti à Liu pour des raisons de prestige, affirmant qu'ils sont liés au clan impérial Han à cause de l'ancienne politique de mariages mixtes. Après la mort d'Huchuquan, les Xiongnu du sud sont divisés en cinq tribus locales, dont chaque chef est sous la "surveillance d'un résident chinois", tandis que les shanyu sont en "semi-captivité à la cour impériale"[3].

Royaumes Xiongnu tardifs dans le nord de la Chine

Si les Xiongnu du Nord ont fini par disparaitre, ceux du Sud ont conservé leur affiliation tribale et leur organisation politique, même après avoir été installés de force dans le nord de la Chine par les Han Orientaux. Après la chute des la dynastie Han, ils jouent même un rôle actif dans la politique chinoise. Pendant la période des Seize Royaumes (304-439), des membres de l'aristocratie "Liu" des Xiongnu du Sud fondent ou dirigent plusieurs royaumes, dont le Zhao antérieur de Liu Yuan (également connu sous le nom de Han Zhao), le royaume Xia (en) de Helian Bobo et le Liang septentrional de Juqu Mengxun

Fondation du Han Zhao/Zhao antérieur

En 304, Liu Yuan devient le Chanyu des Cinq Hordes. En 308, il se déclare empereur et fonde la dynastie Han Zhao. En 311, son fils et successeur Liu Cong s'empare de Luoyang, la capitale de la dynastie Jin, et de l'empereur Jin Huaidi. En 316, il s'empare de Chang'an, la nouvelle capitale des Jin, et de l'empereur Jin Mindi, le neveu et successeur de Huaidi. Les deux empereurs sont humiliés en étant réduit au rang d'échansons de Liu Cong, à Linfen, la capitale du Zhao, avant d'être exécutés respectivement en 313 et 318.

Le nord de la Chine passe sous la domination des Xiongnu, tandis que ce qu'il reste de la dynastie Jin s'est replié dans le sud, à Jiankang[3].

Règne de Liu Yao (318–329)

En 318, le prince Liu Yao réprime un coup d'État organisé par un puissant ministre de la cour Xiongnu-Han, et au cours duquel l'empereur et une grande partie de l'aristocratie sont massacrés. Yao devient le nouvel empereur et déplace la capitale du royaume de Pingyang à Chang'an et renomme la dynastie "Zhao". En fait, Liu Yuan avait baptisé sa dynastie "Han Zhao" pour créer un lien avec la dynastie Han dont il dit être le descendant par l'intermédiaire d'une princesse, et ainsi légitimer son pouvoir. A contrario, Liu Yao estime qu'il est temps de mettre fin au lien avec les Han et de rétablir explicitement celui existant avec le grand Chanyu Modu, et décide donc de changer le nom de l'État. Toutefois, il ne s'agit pas d'une rupture totale avec la politique de Liu Yuan, puisqu'il continue à honorer Liu Yuan et Liu Cong à titre posthume ; c'est pourquoi les historiens rattachent son règne au Han Zhao au lieu de considérer qu'il s'agit d'une nouvelle dynastie.

Cependant, pendant que Yao prend le pouvoir, la partie orientale du nord de la Chine passe sous le contrôle d'un général rebelle d'ascendance Jie (en), nommé Shi Le (en). Liu Yao et Shi Le mènent une longue guerre qui dure jusqu'en 329, date à laquelle Liu Yao est capturé au combat et exécuté. Chang'an tombe aux mains de Shi Le peu après, et la dynastie Zhao des Xiongnu est anéantie. La Chine du Nord passe sous le contrôle de la dynastie Zhao postérieur de Shi Le pour les 20 années qui suivent[3].

Xia (260–431)

Les membres de la tribu Xiongnu des Tiefu (chinois simplifié : 铁弗 ; chinois traditionnel : 鐵弗 ; pinyin : Tiěfú)[3] prennent le contrôle de la région de Mongolie-Intérieure durant les 10 années qui s’écoulent entre la conquête du royaume de Dai (en), fondé par les Xianbei du clan Tuoba, par le Qin antérieur en 376, et sa restauration en 386 sous le nom de Wei du Nord. Après 386, les Tiefu sont progressivement détruits par les Tuoba ou se rendent, ceux ayant accepté de se soumettre étant connus sous le nom de Dugu. Liu Bobo, un prince Tiefu ayant survécu, s’enfuit dans la boucle de l'Ordos, où il fonde un État appelé Xia (en) et change son nom de famille en Helian (赫連). Il établit sa capitale à Tongwancheng, dont le nom signifie "Unir toutes les nations". Le nom de son état est une référence directe à l'antique dynastie chinoise des Xia, dont Bobo prétend être un lointain descendant. Comme Liu Yao avant lui, Bobo prétend également descendre du Chanyu Modu.

L'État Helian-Xia est conquis par les Wei du Nord en 428-31, et les Xiongnu Tiefu cessent de jouer un rôle majeur dans l'histoire chinoise, finissant par être assimilés aux ethnies Xianbei et Han.

Les ruines de Tongwancheng sont découvertes en 1996[55] et le Conseil d'État les classe comme étant une relique culturelle sous la protection de l'État. Les autorités ont commencé par restaurer la plate-forme Yong'an, soit l'endroit où Helian Bobo passait en revue ses troupes lors d'un défilé. Une fois cette restauration achevé, celle d'une tourelle de 31 mètres de haut a commencé[56],[57].

Liang septentrional (401–460)

Tout comme le clan de Liu Yuan et les Tiefu, les Juqu sont une branche de l'aristocratie "Liu" des Xiongnu du Sud. Leur chef, Juqu Mengxun, prend le contrôle du Liang septentrional en 401 en renversant Duan Ye, un dirigeant fantoche d'origine chinoise que les Juqu avaient eux-mêmes mis au pouvoir. En 439, les Wei du Nord envahissent et détruisent le Liang septentrional. Les Juqu ayant survécu à la destruction de leur royaume sont alors installés dans la ville de Gaochang, où ils fondent le royaume-croupion du Liang septentrional de Gaochang (chinois : 高昌北涼 ; pinyin : Gāochāng Bĕi Liáng; 442-460). Le nouvel État est dirigé par Juqu Wuhui et Juqu Anzhou, qui conservent le pouvoir jusqu'en 460, date à laquelle Gaochang est conquise par les Ruanruan[58]. Les derniers survivants du clan Juqu sont alors tous massacrés, marquant ainsi la chute de l'ultime état Xiongnu de l'histoire.

La société xiongnu

objet d’orfèvrerie xiongnu (-200 ~ -100)

Les Xiongnu étaient des pasteurs semi-nomades, éleveurs de chevaux et de bœufs.

Ils construisaient des maisons en fosse munis de chauffage hypocauste[59], peut-être inspiré de ce que l'on trouve dans la Chine des Hans - mais on peut aussi remarquer que la Corée durant la période de la céramique Mumun (au cours de la période classique, 850-550 AEC) connaissait déjà l'ondol, ce chauffage hypocauste.

Ils utilisaient probablement déjà la yourte, habitation toujours en usage chez les nomades de l'Asie centrale. Ils pratiquaient des chasses collectives et utilisaient des faucons. La terre était cultivée par les prisonniers de guerre : des Chinois ou des hommes originaires des oasis de l'Asie centrale. Ces captifs effectuaient également des travaux artisanaux.

D'après les sources chinoises, les Xiongnu étaient divisés en vingt-quatre tribus, elles-mêmes subdivisées en clans et familles patrilinéaires. Les principaux clans sont : Huyan, Xubu et Luandi. La société était divisée en classes, comprenant des aristocrates, divisés en une noblesse de sang apparentée au shanyu et une noblesse de talent, et des hommes du peuple. Autour du shanyu, au pouvoir héréditaire mais non absolu, gravitaient des princes répartis en différents grades. Le souverain ne pouvait prendre son épouse que dans un nombre limité de clans. Les Xiongnu pratiquaient la polygamie et le lévirat.

Plusieurs peuples étrangers avaient été intégrés dans l'empire des Xiongnu. C'est peut-être le cas des Huns, s'ils n'étaient pas identiques aux Xiongnu, et cela pourrait expliquer qu'ils aient porté le nom de leurs anciens maîtres. Il en était probablement de même des Hephthalites, considérés comme des « Huns blancs » alors qu'ils n'étaient certainement pas apparentés aux Xiongnu ou aux Huns.

Les Xiongnu avaient de véritables institutions judiciaires. Les criminels étaient jugés lors de procès qui ne duraient jamais plus de dix jours. Les punitions appliquées étaient l'exécution, la confiscation des biens ou la mutilation. La violation de la discipline militaire était punie de mort. Les soldats étaient répartis en unités de dix hommes. Dix de ces unités formaient une centaine, dix centaines formaient un millier et dix milliers constituaient ce que les Mongols appellent un tümän. C'était une organisation militaire très courante en Asie centrale. Les femmes montaient à cheval et participaient à des actions de défense ainsi qu'à l'entraînement des enfants.

Longévité

La confédération Xiongnu a eu une durée de vie inhabituellement longue pour un empire des steppes. L'objectif des raids qu'ils lancent sur la Chine n'est pas seulement d'obtenir des marchandises, mais aussi de forcer les Chinois à payer un tribut régulier. Le pouvoir du dirigeant Xiongnu repose sur son contrôle des tributs chinois, qu'il utilise pour récompenser ses partisans. Les empires Han et Xiongnu se développent en même temps, car l'État Xiongnu dépend du tribut chinois. L'une des principales faiblesses des Xiongnu est la coutume de la succession latérale. Si le fils d'un souverain décédé n'est pas assez âgé pour prendre le commandement, le pouvoir passe au frère du souverain décédé. Cela fonctionne à la première génération, mais peut conduire à une guerre civile à la deuxième génération. Ce cas de figure se produit une première fois en 60 avant J.-C., et le parti le plus faible adopte alors ce que Barfield appelle la "stratégie de la frontière intérieure". Concrétement, ils se déplacent vers le sud et se soumettent à la Chine, puis utilisent les ressources chinoises pour vaincre les Xiongnu du nord et rétablir l'empire. La deuxième fois que cela se produit, vers 47 après J.-C., cette stratégie échoue, le dirigeant du sud ne parvenant pas à vaincre le dirigeant du nord et les Xiongnu restent définitivement divisés[60].

Identité des Xiongnu

Localisation des Xiongnu et des autres peuples des steppes en l'an 300 AD.
Prononciation de 匈
Source: http://starling.rinet.ru
Chinois archaïque Préclassique:sŋoŋ
Chinois archaïque Classique:ŋ̊oŋ
Chinois archaïque Postclassique:hoŋ
Chinois médiéval:xöuŋ
mandarin:x'iong

Le mot chinois utilisé pour désigner les Xiongnu est un terme péjoratif en soi, car les caractères (匈奴) signifient littéralement « esclave féroce »[61]. (Les caractères chinois sont prononcés Xiōngnú en mandarin moderne).

Il existe plusieurs théories sur l'identité ethnolinguistique des Xiongnu.

Iraniens

Selon le spécialiste des langues indo-iraniennes Harold Walter Bailey (1899-1996), les Xiongnu auraient des origines iraniennes, car il identifie tous les premiers noms Xiongnu connus, qui datent du IIe siècle av. J.-C., comme étant liés aux différentes langues parlées à l'époque dans la région qui correspond actuellement à l'iran[7]. Cette théorie est soutenue par le turcologue Henryk Jankowski[8]. Christopher I. Beckwith, un sinologue spécialiste de l'Asie centrale, note que le nom Xiongnu peut être un dérivé de Scythe, Saka et Sogdien, correspondant à un nom pour les Iraniens du Nord[24],[62]. Selon Beckwith, les Xiongnu auraient pu avoir une composante iranienne de premier plan au début, mais il est plus probable qu'ils aient été auparavant les sujets d'un peuple iranien et que par la suite, ils aient reproduit le modèle nomade iranien de leurs anciens maitres[24].

Dans l'Histoire des civilisations de l'Asie centrale publiée par l'UNESCO en 1994, János Harmatta, le rédacteur en chef de l'ouvrage, affirme que[6] :

« Les tribus royales et les rois [des Xiongnu] portaient des noms iraniens, tous les mots Xiongnu notés par les Chinois peuvent être expliqués à partir d'une langue scythe, et qu'il est donc clair que la majorité des tribus [Xiongnu] parlaient une langue iranienne orientale. »

Les études de paléogénétique montrent que les populations Xiongnu étaient très proches des populations du bronze moyen de Sibérie méridionale ou de l'âge du fer de la région de Krasnoïarsk et de la République de Touva confirmant la présence d'ascendance de la culture d'Andronovo (la plupart des chercheurs associent l'horizon d'Andronovo aux locuteurs des premières langues indo-iraniennes) ou scytho-sibérienne chez les Xiongnu[63].

Huns

Le son du premier caractère chinois (匈) du mot « Xiongnu » a été reconstruit sous la forme qʰoŋ en chinois archaïque[64], ce son présente une possible similarité avec le nom « Hun » dans les langues européennes. En revanche, le deuxième caractère (奴) semble n'avoir aucun parallèle/équivalent dans la terminologie occidentale. Il est difficile de dire si cette similitude est une preuve de parenté ou une simple coïncidence. Elle peut accréditer la théorie selon laquelle les Huns seraient en fait des descendants des Xiongnu du nord qui auraient migré vers l'ouest, ou que les Huns utiliseraient un nom emprunté aux Xiongnu du nord, ou encore que ces derniers feraient partie de la confédération des Huns.

L'hypothèse Xiongnu-Hun trouve son origine dans une théorie avancé par l'historien français du XVIIIe siècle Joseph de Guignes, qui a remarqué que les anciens érudits chinois avaient désigné les membres des tribus associées aux Xiongnu par des noms similaires à « Hun », bien qu'avec des caractères chinois variables. Étienne de la Vaissière a montré que, dans l'écriture sogdienne utilisée dans les « anciennes lettres », les Xiongnu et les Huns étaient désignés par le mot γwn (xwn), ce qui indique que les deux termes sont synonymes[65].

Bien que la théorie selon laquelle les Xiongnu sont des ancêtres des Huns arrivés plus tard en Europe soit maintenant acceptée par de nombreux chercheurs, elle ne fait pas encore l'objet d'un consensus. En effet, l'identification des Xiongnu aux Huns peut être soit incorrecte, soit trop simplifiée ; comme cela semble être le cas avec le peuple proto-mongol des Ruanruan, qui ont été reliés un peu vite aux Avars du Caucase. Ainsi, il est possible que les Huns aient pris leur nom aux Xiongnu sans avoir de lien de parenté avec eux. Le sinologue Otto John Maenchen-Helfen notamment avait sévèrement critiqué la thèse de l'identité Huns-Xiongnu[66]. Les derniers résultats de la recherche laissent cependant penser que ce lien était non seulement nominal, et donc politique, mais aussi culturel.

Dans leur étude, Neparáczki et al. (2019) ont montré que les sous-clades d'Eurasie orientale R1a étaient un élément commun de l'élite conquérante hun, avar et hongroise et appartenaient très probablement à la branche observée dans certains squelettes de Xiongnu. De plus, les haplogroupes Q1a et N1a étaient également des composants majeurs de ces groupes nomades, renforçant l'idée que les Huns (et donc les Avars et les envahisseurs hongrois) pourraient dériver du Xiongnu[63],[67].

Mongols

Des chercheurs et autres érudits mongols ont émis l’hypothèse que les Xiongnu parlaient une langue liée aux langues mongoles[68],[69]. Les archéologues mongols pensent que le peuple de la culture des tombes a dalles (en) est l'ancêtre des Xiongnu, et certains chercheurs suggèrent même que les Xiongnu pourraient être les ancêtres des Mongols[9]. Selon le Livre des Song, (section Joujan), le nom alternatif des Joujan (le Khaganat Ruanruan) était « Tatar » ou « Tartar » et ils seraient une tribu Xiongnu. Le sinologue russe Nikita Bitchourine considère que les Xiongnu et les Xianbei sont deux sous-groupes (ou dynasties) de la même ethnie[70].

Gengis Khan fait référence à l'époque de Modu Chanyu comme « les temps reculés de nos Chanyu » dans sa lettre au taoïste Qiu Chuji[71]. Le symbole du soleil et de la lune des Xiongnu, découvert par les archéologues, est similaire au symbole Soyombo des Mongols[72],[73],[74].

Turcs

Différentes visions de l'appartenance aux différents peuples turco-mongols s'opposent. Les partisans de la théorie de la langue turque incluent E.H. Parker, Jean-Pierre Abel-Rémusat, Julius Klaproth, Kurakichi Shiratori, Gustaf John Ramstedt, Annemarie von Gabain, et Omeljan Pritsak[75]. Quelques sources et chercheurs, dont le sinologue français Paul Pelliot (1878 — 1945), disent que les classes dominantes étaient des proto-turques[76],[10] tandis que d'autres suggèrent des proto-Hunniques. Craig Benjamin voit quant à lui les Xiongnu à la fois comme des Proto-Turcs ou des Proto-Mongols, qui parlent probablement une langue liée au turc Dingling[77].

Seuls quelques mots du vocabulaire des Xiongnu ont été conservés. Leur nom devait représenter la syllabe *kun. Le turcologue Louis Bazin l'a rapprochée du suffixe turc -gun, qui concerne les groupements humains. On peut aussi le rapprocher du mot mongol hün « homme », bien que les voyelles ne correspondent pas exactement. De nombreux peuples se sont appelés « les Hommes ». Il en serait de même des Xiongnu et ceci fournit un argument pour les considérer comme des Turco-Mongols. On sait aussi qu'ils pratiquaient le tengrisme, que leur désignation du ciel était apparentée au turc tängri et au mongol tengeree. Concernant les sources chinoises antiques, L'Histoire des dynasties du Nord (en)[78] et le Livre de Zhou[79], tous deux rédigés au VIIe siècle, rapportent une inscription en langue sogdienne indiquant que les Turcs sont un sous-groupe des Huns[80],[81].

Les recherches génétiques récentes (2018) portant sur la migration est-asiatique à partir du Xiongnu vont dans le sens de l'hypothèse selon laquelle le turc primitif était la langue principale des groupes Xiongnu[82]. Une étude parue en 2020 montre l'hétérogénéité génétique de ces populations qui tirent leur ascendance d'une part des cultures des Pierres à Cerf et d'Aldy-Bel (en) à l'ouest et, de l'autre, de la culture des tombes a dalles (en) à l'est[83].

Ienisseïens

Le linguiste hongrois Louis Ligeti a été le premier à suggérer que les Xiongnu ont pu être des Paléo-Sibériens ou des ienisseïens. Dans le dernier cas, ils pourraient être apparentés aux Khantys (Ostiaks), qui vivent en Sibérie occidentale et parlent une des langues finno-ougriennes. Au début des années 1960, Edwin G. Pulleyblank est le premier à développer cette idée en s'appuyant sur des preuves crédibles. En 2000, Alexander Vovin a réanalysé les arguments de Pulleyblank et a trouvé une preuve supplémentaire à l’appui de ses thèses, en utilisant la plus récente reconstruction de la phonologie du chinois archaïque par Starostin et Baxter et une unique transcription en chinois d'une phrase de la langue du peuple Jie, une tribu membre de la Confédération Xiongnu. Finalement, il ressort que les interprétations en langues turques de cette phrase, qui avaient été réalisées auparavant, ne correspondent pas à la traduction chinoise aussi précisément que celle utilisant la grammaire ienisseïenne[84]. Pulleybank et D. N. Keightley affirment que les titres Xiongnu "étaient à l'origine des mots sibériens mais ont été plus tard empruntés par les peuples turcs et mongols[85]". La langue xiongnu a donné aux derniers empires turcs et mongols un certain nombre de mots culturels importants, dont le turc tängri, le mongol tenggeri, qui étaient à l'origine chengli (tháːŋ-wrə́j), le mot xiongnu pour "ciel". Des titres tels que tarqan, tegin et kaghan ont également été hérités de la langue xiongnu et sont probablement d'origine ienisseïenne[86].

Selon Vovin (2007), les Xiongnu parlaient probablement une langue ienisseïenne, probablement d'une branche méridionale du ienisseïen[87].

Multi-ethniques

Depuis le début du XIXe siècle, un certain nombre de chercheurs occidentaux ont cherché à établir un lien entre diverses familles ou sous-familles linguistiques et la, ou les, langue(s) des Xiongnu. L'orientaliste Albert Étienne Jean-Baptiste Terrien de Lacouperie adopte une approche différente, considérant que les Xiongnu non pas comme un ensemble ethnique cohérent, mais comme un groupe avec de multiples composantes ethniques[16]. De nombreux chercheurs pensent que la confédération xiongnu était un mélange de différents groupes ethno-linguistiques, et que leur langue principale, celle représentée dans les sources chinoises, et ses liens avec les autres familles linguistiques n'ont pas encore été déterminées de manière satisfaisante[88]. Le professeur Hyun Jin Kim de l'université de Melbourne rejette les « vieilles théories raciales ou même les affiliations ethniques » en faveur de la « réalité historique de ces vastes empires steppiques multiethniques et polyglottes »[89].

Des sources chinoises relient uniquement le peuple Tiele et les Ashina aux Xiongnu, et non tous les peuples turcs. Selon le livre de Zhou et l'histoire des dynasties du Nord, le clan des Ashina était une composante de la confédération des Xiongnu[90],[91], mais ce lien est contesté[92], et selon le livre des Sui et le Tongdian, il s'agissait de « nomades mixtes » (chinois simplifié : 杂胡 ; chinois traditionnel : 雜 胡 ; pinyin : zá hú) de Pingliang[93],[94]. Les Ashina et les Tiele sont peut-être des groupes ethniques distincts qui se sont mélangés avec les Xiongnu[95]. En effet, dans les sources chinoises, les nombreux peuples nomades vivant aux frontiéres de la Chine, dont les Xiongnu, sont connus sous le terme générique Hu. Ce terme regroupe donc des peuples ayant des origines géographiques et un mode de vie nomade similaires, mais n'étant pas forcément de la même ethnie[96].

Certains Ouïghours prétendent descendre des Xiongnu[97]. Mais, même s'il est possible qu'il y ait eu des liens entre les Xiongnu et les Ouïghours de la Chine médiévale, le Weishu, un livre d'histoire chinois, rapportant que le fondateur du Khaganat ouïgour était le descendant d'un dirigeant Xiongnu[97], cela ne suffit pas à établir une telle filiation. En effet, de nombreux érudits contemporains considèrent que les Ouïghours modernes ne sont pas des descendants directs de ceux de l'ancien Khaganat ouïghour car la langue ouïghoure moderne et les anciennes langues ouïghoures sont différentes[98]. Ils les considèrent plutôt comme les descendants d'un certain nombre de populations, dont les anciens Ouïghours[99],[100],[101].

Langue isolée

Le turcologue Gerhard Doerfer nie toute possibilité de relation entre la langue Xiongnu et toute autre langue connue. Il rejette également avec force tout lien avec les langues turques ou mongoles[102]. Enfin, le sinologue américain Edwin G. Pulleyblank (1922 — 2013) a défendu une thèse selon laquelle les Xiongnu étaient les ancêtres des Kètes, un peuple sibérien parlant une langue isolée.

Origines géographiques

Figure anthropomorphe en bronze, Culture de l'Ordos, IIIe – Ier siècle av. J.-C., British Museum. Otto John Maenchen-Helfen note que la statuette présente des traits caucasoïdes[103].

L'emplacement géographique exact de la région dont sont originaires les Xiongnu fait l'objet de nombreuses théories chez les archéologues des steppes, sans qu'aucune théorie n'arrive à s'imposer. Depuis les années 1960,les chercheurs tentent de retracer l'origine géographique des Xiongnu en analysant les sites funéraires du début de l'âge du fer. Jusqu'à présent, on n'a trouvé dans aucune des régions fouillées des pratiques mortuaires correspondant clairement à celles des Xiongnu[104].

Fouilles archéologiques

L'anthropologue russe Yu. D. Tal’ko Gryntsevitch sera le premier, entre 1896 et 1902, à mener des fouilles sur les tombes des Xiongnu. En 1924 et 1925, l’expédition mongolo-tibétaine du capitaine soviétique Piotr Kouzmitch Kozlov met au jour d'importants vestiges, en Mongolie septentrionale, en fouillant douze kourganes de la nécropole de Noin Ula (en). Les soieries et laques han, parmi lesquelles une coupe datée de la kourgane no 6 font penser qu'il s'agit d'une tombe princière. Cela pourrait être celle du chanyu Wuzhuliuoruodi mort en l'an 13[105].

Les deux sites de Egiin Gol, dans le Nord de la Mongolie, puis la nécropole aristocratique Xiongnu découverte à Gol Mod, dans le Nord de l'aïmag d'Arkhangai, près de la rivière Khunnu ont permis dans les années 1990 et 2000 d'avancer dans la compréhension de ces peuples. Sur ces sites, le sol est sableux et herbeux, on peut y trouver bouleaux et mélèzes, daims, cerfs, chevreuils, élans, loups[106],[107].

D'autres sites archéologiques ont été mis au jour en Mongolie intérieure. Parmi ceux-ci, la Culture de l'Ordos de la Mongolie intérieure, qui a été identifiée comme une culture affiliées aux Xiongnu, du moins pour sa phase tardive[108]. Le sinologue Otto John Maenchen-Helfen a déclaré que les représentations des Xiongnu de Transbaïkalie et des Ordos montrent des individus avec des caractéristiques « europoïdes »[109]. L'historien français Iaroslav Lebedynsky a quant à lui déclaré que les représentations europoïdes dans la région de l'Ordos devraient être attribuées à une « affinité (avec le peuple) scythe »[110].

Les portraits trouvés dans les fouilles de Noin-Ula montrent d'autres influences culturelles, ce qui indique que l'art chinois et l'art xiongnu se sont mutuellement influencés. Certains des portraits brodés trouvés dans les kourganes de Noin-Ula représentent également les Xiongnu avec de longs cheveux tressés et de larges rubans, un style qui est considéré comme identique à la coiffure traditionnelle du clan Ashina[111]. Les corps bien conservés dans les tombes Xiongnu et pré-Xiongnu de la Mongolie et de la Sibérie méridionale présentent des caractéristiques à la fois mongoloïdes et caucasiennes[112].

L'analyse des squelettes provenant de certains sites attribués aux Xiongnu permet d'identifier des individus de type mongoloïdes et Dolichocéphales, ethniquement distincts des populations voisines vivant dans la région correspondant actuellement à la Mongolie[113]. Des études anthropologiques et craniofaciales russes et chinoises montrent que les Xiongnu étaient physiquement très hétérogènes, avec six groupes de population différents, présentant à des degrés différents de traits physiques mongoloïdes et caucasoïdes[9].

Actuellement, il existe quatre cimetières entièrement fouillés et bien documentés : Ivolga[114], Dyrestui[115], Burkhan Tolgoi[116],[117] et Daodunzi[118],[119]. En outre, des milliers de tombes ont été répertoriées en Transbaïkalie et en Mongolie. Le site de fouilles de Tamir 1, issu du 2005 Silkroad Arkanghai Excavation Project, est le seul cimetière Xiongnu de Mongolie à avoir été entièrement cartographié à l'échelle 1[120]. Tamir 1 est situé sur le Tamiryn Ulaan Khoshuu, un affleurement granitique important situé près d'autres cimetières du néolithique, de l'âge du bronze et de la période mongole[121]. Parmi les découvertes importantes faites sur ce site, on trouve un bol en laque, des perles de verre et trois miroirs TLV. Les archéologues de ce projet pensent que ces artefacts, associés à la richesse générale et à la taille des tombes, suggèrent que ce cimetière était destiné à des individus Xiongnu importants et/ou riches[121].

Arc Xiongnu.

Les miroirs TLV présentent un intérêt particulier. Trois miroirs ont été trouvés, dans trois tombes différentes du site. Le miroir trouvé au point 160 est considéré comme une imitation locale de mauvaise qualité d'un miroir Han, tandis que le miroir entier trouvé au point 100 et les fragments d'un miroir trouvé au point 109 sont considérés comme appartenant aux miroirs TLV classiques et remontent à la dynastie Xin ou à la première partie de la période des Han orientaux[122]. Les archéologues ont choisi, pour la plupart, de ne pas établir d'hypothèses sur les relations Han-Xiongnu juste en se basant sur ces trois miroirs. Cependant, ils étaient prêts à mentionner ce qui suit :

« Il n'y a pas d'indication claire sur l'appartenance ethnique de l'occupant de cette tombe, mais dans une tombe similaire en brique de la fin de la période des Hans orientaux, (située) dans le même cimetière, les archéologues ont découvert un sceau en bronze portant le titre officiel que le gouvernement des Han avait accordé au chef des Xiongnu. Les fouilleurs ont suggéré que ces tombes à chambre de briques appartiennent toutes aux Xiongnu (Qinghai 1993)[122]. »

Les classifications de ces sites funéraires font la distinction entre deux types de sépultures prédominantes :

  • les tombes monumentales en terrasse à rampe qui sont souvent flanquées de sépultures « satellites » plus petites ;
  • les sépultures « circulaires » ou « en anneau »[123].

Certains spécialistes considèrent qu'il s'agit d'une division entre les tombes « d'élite » et les tombes « communes ». D'autres chercheurs trouvent cette division trop simpliste et peu évocatrice d'une véritable distinction car elle montre « l'ignorance de la nature des investissements mortuaires et des ensembles funéraires typiquement luxuriants [et ne tient pas compte] de la découverte d'autres inhumations de moindre importance qui ne se rattachent pas à l'un ou l'autre de ces types »[124].

Culture

Cerf en or avec une tête d'aigle, et dix autres têtes dans les bois. Provient d'une tombe Xiongnu à la frontière avec la Chine, IVe – IIIe siècle av. J.-C.

Spécificités artistiques

Au sein de la culture Xiongnu, on constate une plus grande variété de sites que d'« ère » à « ère », pour reprendre un terme issu de la chronologie chinoise. Cependant, tous forment un ensemble distinct de celui des Han et des autres peuples du nord non chinois[125]. Dans certains cas, l'iconographie ne peut être utilisée comme principal identifiant culturel, car l'art représentant la prédation animale, qui prédomine chez les Xiongnu, est courant chez les peuples des steppes. Un exemple de prédation animale associée à la culture Xiongnu est la représentation d'un tigre portant une proie morte[125]. Il existe des représentations similaires dans les œuvres d'art trouvées à Maoqinggou, un site qui est présumé avoir été sous le contrôle politique des Xiongnu mais qui est encore clairement non-Xiongnu. Cependant, à Maoqinggou, la proie est remplacée par une extension de la patte du tigre. L'œuvre représente également un niveau d'exécution inférieur, le tigre de Maoqinggou ayant été exécuté dans un style plus rond et moins détaillé que ceux de tigres trouvés sur d'autres sites[125]. Dans son sens le plus large, l'iconographie Xiongnu de la prédation animale comprend des exemples tels que la coiffe en or d'Aluchaideng et les boucles d'oreilles en or avec une incrustation de turquoise et de jade découvertes à Xigouban, en Mongolie intérieure[125]. On peut voir cette coiffe en, ainsi que d'autres exemples de l'art xiongnu, via les liens externes présents au bas de cet article.

L'art xiongnu est plus difficile à distinguer de l'art saka ou scythe. Il existe une similitude dans l'exécution stylistique, mais l'art Xiongnu et l'art Saka diffèrent souvent en termes d'iconographie. L'art Saka ne semble pas avoir inclus de scènes de prédation, en particulier avec des proies mortes, ou de combat entre animaux identiques. En outre, l'art Saka comprenait des éléments qui ne sont pas communs à l'iconographie Xiongnu, comme des chevaux ailés et cornus[125]. Les deux cultures utilisaient également deux types de têtes d'oiseaux différents. Les représentations d'oiseaux Xiongnu ont tendance à avoir un œil et un bec modérés et à avoir des oreilles, tandis que les oiseaux Saka ont un œil et un bec prononcés et n'ont pas d'oreilles[125]. Certains érudits prétendent que ces différences sont révélatrices de différences culturelles. Le chercheur Sophia-Karin Psarras affirme que les images de prédation animale des Xiongnus, en particulier le tigre et ses proies, sont spirituelles, représentatives de la mort et de la renaissance, et que le combat entre animaux est représentatif de l'acquisition ou de la conservation du pouvoir[125].

Art rupestre et écriture

L'art rupestre des monts Yin et Helan couvre une période allant du 9e millénaire av. J.-C. au XIXe siècle apr. J.-C. Il est principalement constitué de signes gravés (Pétroglyphes) et, dans une moindre mesure, d'images peintes[126].

Les fouilles menées entre 1924 et 1925 dans les kourganes de Noin-Ula ont permis de trouver des objets comportant plus de vingt caractères gravés, qui étaient soit identiques, soit très similaires, aux lettres runiques de l'ancien alphabet turc découvertes dans la vallée de l'Orkhon. Certains chercheurs en déduisent que le Xiongnu avaient une écriture similaire au runiforme eurasien et que cet alphabet lui-même a servi de base à l'écriture turque ancienne[127].

Dans le volume 110 du Shiji, Sima Qian rapporte que lorsque les Xiongnu notaient quelque chose ou transmettaient un message, ils faisaient des entailles sur un morceau de bois. Il mentionne également l'existence d'une "écriture Hu".

Régime alimentaire

Les Xiongnu étaient un peuple nomade. D'après leur mode de vie, qui consiste à élever des troupeaux et à faire du commerce de chevaux avec la Chine, on peut conclure que leur alimentation se composait principalement de viande de mouton, de cheval et d'oies sauvages abattues.

Liens possible avec la dynastie Silla

Dans divers types d'inscriptions anciennes présentes sur les monuments du roi Munmu de Silla, il est écrit que ce dernier est peut-être issu d'une tribu Xiongnu inconnue, ou qu'il a des ancêtres partiellement Xiongnu. Selon plusieurs historiens, il est possible que cette tribu inconnue soit d'origine coréenne et qu'elle ait rejoint la confédération Xiongnu. Plus tard, la famille régnante de la tribu serait retournée en Corée et ses membres se seraient mariée avec la famille royale de Silla. Certains chercheurs coréens soulignent également que les objets funéraires de Silla et des Xiongnu de l'Est sont similaires[128],[129],[130],[131],[132].

Notes et références

  1. « Xiongnu People », sur britannica.com, Encyclopædia Britannica (consulté le ).
  2. di Cosmo 2004: 186.
  3. René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Éditions Payot, , 4e éd., 620 p. (lire en ligne).
  4. Beckwith 2009, p. 51–52, 404–405.
  5. Vaissière 2006.
  6. Harmatta 1994, p. 488: "Their royal tribes and kings (shan-yii) bore Iranian names and all the Hsiung-nu words noted by the Chinese can be explained from an Iranian language of Saka type. It is therefore clear that the majority of Hsiung-nu tribes spoke an Eastern Iranian language.".
  7. Bailey 1985, p. 21–45.
  8. Jankowski 2006, p. 26–27.
  9. Tumen D., "Anthropology of Archaeological Populations from Northeast Asia « https://web.archive.org/web/20130729140858/http://user.dankook.ac.kr/~oriental/Journal/pdf_new/49/11.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), page 25, 27.
  10. Hucker 1975: 136.
  11. Pritsak 1959.
  12. Di Cosmo, 2004, pg 166.
  13. Adas 2001: 88.
  14. Vovin, Alexander. "Did the Xiongnu speak a Yeniseian language?". Central Asiatic Journal 44/1 (2000), p. 87–104.
  15. Jingyi Gao 高晶一, « 確定夏國及凱特人的語言為屬於漢語族和葉尼塞語系共同詞源 » [« Xia and Ket Identified by Sinitic and Yeniseian Shared Etymologies »], Central Asiatic Journal, vol. 60, nos 1–2, , p. 51–58 (DOI 10.13173/centasiaj.60.1-2.0051, JSTOR 10.13173/centasiaj.60.1-2.0051).
  16. Geng 2005.
  17. Di Cosmo 2002, 2.
  18. Di Cosmo 2002, 129.
  19. Di Cosmo 2002, 107.
  20. Di Cosmo 1999, 892–893.
  21. (en) Li Feng, Early China : A Social and Cultural History, Cambridge et New York, Cambridge University Press, , 345 p. (ISBN 978-0-521-89552-1, présentation en ligne), p. 268.
  22. Pulleyblank 2000, p. 20.
  23. Di Cosmo 1999, 892–893 & 964.
  24. Beckwith 2009, p. 71–73.
  25. Notons que les étriers n'existent pas encore à cette époque
  26. Bently, Jerry H., Old World Encounters, 1993, p. 38.
  27. Barfield 1989.
  28. di Cosmo 1999: 885–966.
  29. Jerry Bentley, Old World Encounters: Cross-Cultural Contacts and Exchanges in Pre-Modern Times (New York: Oxford University Press, 1993), 36.
  30. 又《漢書》:“使王烏等窺匈奴。法,漢使不去節,不以墨黥面,不得入穹盧。王烏等去節、黥面,得入穹盧,單於愛之。” extrait duYouyang zazu, Scroll 8, version française basé sur la traduction en anglais du texte original chinois parue dans Carrie E. Reed, « Tattoo in Early China », Journal of the American Oriental Society, vol. 120, no 3, , p. 360–376 (DOI 10.2307/606008, JSTOR 606008).
  31. Thomas J. Barfield, « The Hsiung-nu imperial confederacy: Organization and foreign policy », The Journal of Asian Studies, vol. 41, no 1, , p. 45–61 (DOI 10.2307/2055601, JSTOR 2055601).
  32. Yap, page liii.
  33. Grousset, page 20.
  34. Bently, Jerry H., Old World Encounters, 1993, pg. 36.
  35. , p. 31.
  36. Qian Sima et Burton Watson, Records of the Grand Historian : Han dynasty, Renditions-Columbia University Press, , 243 p. (ISBN 978-0-231-08166-5, lire en ligne), p. 161–.
  37. Monumenta Serica, H. Vetch, (lire en ligne), p. 81.
  38. Frederic E. Wakeman, The Great Enterprise : The Manchu Reconstruction of Imperial Order in Seventeenth-century China, University of California Press, , 1337 p. (ISBN 978-0-520-04804-1, lire en ligne), p. 41–.
  39. Lin Jianming (林剑鸣), 秦漢史 (History of Qin and Han), Wunan Publishing, (ISBN 978-957-11-0574-1, lire en ligne), p. 557–8.
  40. China : Dawn of a Golden Age, 200–750 AD, Metropolitan Museum of Art, , 392 p. (ISBN 978-1-58839-126-1, lire en ligne), 18
    « sima. »
    .
  41. James A. Millward, Eurasian crossroads : a history of Xinjiang, Columbia University Press, , 440 p. (ISBN 978-0-231-13924-3, lire en ligne), p. 20.
  42. Julia Lovell, The Great Wall : China Against the World, 1000 BC – AD 2000, Grove Press, , 412 p. (ISBN 978-0-8021-4297-9, lire en ligne), p. 73.
  43. Alfred J. Andrea et James H. Overfield, The Human Record : To 1700, Houghton Mifflin, , 485 p. (ISBN 978-0-395-87087-7, lire en ligne), p. 165.
  44. Yiping Zhang, Story of the Silk Road, China Intercontinental Press, , 176 p. (ISBN 978-7-5085-0832-0, lire en ligne), p. 22.
  45. Charles Higham, Encyclopedia of ancient Asian civilizations, Infobase Publishing, , 440 p. (ISBN 978-0-8160-4640-9, lire en ligne), p. 409.
  46. Indian Society for Prehistoric et Quaternary Studies, Man and environment, Volume 23, Issue 1, Indian Society for Prehistoric and Quaternary Studies., (lire en ligne), p. 6.
  47. Adrienne Mayor, The Amazons : Lives and Legends of Warrior Women across the Ancient World, Princeton University Press, , 536 p. (ISBN 978-1-4008-6513-0, lire en ligne), p. 422–.
  48. Les fantassins mobiles sont des soldats chinois qui voyagent à cheval mais combattent à pied. Ce dispositif permet aux armées Han de suivre le rythme des armées Xiongnu, composées de cavaliers légers très mobiles
  49. Loewe 1974.
  50. Han Shu (Pékin: Zhonghua shuju ed) 94B, p. 3824.
  51. Ce point de vue a été exposé à Wang Mang en l'an 14 de notre ère, pour le conseiller sur la conduite à tenir face aux Xiongnu [50].
  52. Bently, Jerry H, "Old World Encounters", 1993, p. 37.
  53. Fairbank & Têng 1941.
  54. Yü 1986, 399.
  55. (en) « Sand-covered Hun City Unearthed », Chine, China.
  56. (en) « National Geographic ».
  57. Obrusánszky 2006.
  58. Jacques Gernet, A history of Chinese civilization, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-49781-7, lire en ligne), 200
    « kao-ch'ang northern liang family turfan kingdom. »
    .
  59. Guilhem André et Hélène Martin, 2012 310.
  60. Thomas J Barfield, The Perilous Frontier : Nomadic Empires and China, 221 BC to AD 1757, .
  61. Ying-shih , The Cambridge History of China, Volume 1 : The Ch'in and Han Empires, 221 BC – AD 220, Cambridge, Cambridge University Press, , 1024 p. (ISBN 978-0-521-24327-8, lire en ligne), « Han Foreign Relations », p. 384.
  62. (Beckwith 2009, p. 405): "Accordingly, the transcription now read as Hsiung- nu may have been pronounced *Soγdâ, *Soγlâ, *Sak(a)dâ, or even *Skla(C)da, etc.".
  63. (en) Keyser, C., Zvénigorosky, V., Gonzalez, A. et al., Genetic evidence suggests a sense of family, parity and conquest in the Xiongnu Iron Age nomads of Mongolia, Human Genetics, 30 juillet 2020, doi.org/10.1007/s00439-020-02209-4.
  64. Baxter-Sagart (2014).
  65. Étienne Vaissière, « Xiongnu », Encyclopedia Iranica.
  66. Otto J. Maenchen-Helfen, « Huns and Hsiung-Nu », Byzantion, vol. 17, 1944-1945, p. 222-243.
  67. (en) Endre Neparaczki et al., Y-chromosome haplogroups from Hun, Avar and conquering Hungarian period nomadic people of the Carpathian Basin, Scientific Reports, volume 9, Article numéro: 16569, novembre 2019.
  68. Ts. Baasansuren "The scholar who showed the true Mongolia to the world", Summer 2010 vol.6 (14) Mongolica, p. 40.
  69. Sinor Denis, Aspects of Altaic Civilization III.
  70. (en) N. Bichuri, Collection of information on the peoples who inhabited Central Asia in ancient times, 1950, p. 227.
  71. Henry H. (Henry Hoyle) Howorth, History of the Mongols from the 9th to the 19th century, London : Longmans, Green (lire en ligne).
  72. « Sun and Moon » [JPG], sur depts.washington.edu.
  73. « Xiongnu Archaeology », sur depts.washington.edu.
  74. (en) Miller et al., Elite Xiongnu Burials at the Periphery: Tomb Complexes at Takhiltyn Khotgor, Mongolian Altai, p.301-314, 2009.
  75. (de) Pritsak O. « XUN. Der Volksname der Hsiung-nu ». Central Asiatic Journal, 5, 1959, p. 27-34.
  76. Wink 2002: 60-61.
  77. (en) Craig Benjamin (2007, 49), In: Hyun Jin Kim, The Huns, Rome and the Birth of Europe. Cambridge University Press. 2013. page 176.
  78. Bei Shi (en), vol. 99.
  79. Livre de Zhou, vol. 50.
  80. Henning 1948.
  81. Sims-Williams 2004.
  82. (en) Peter de Barros Damgaard et al., 137 ancient human genomes from across the Eurasian steppes, Nature, volume 557, pages 369–374 (2018).
  83. (en) Choongwon Jeong et al., A dynamic 6,000-year genetic history of Eurasia’s Eastern Steppe, biorxiv.org, 26 mars 2020, https://doi.org/10.1101/2020.03.25.008078.
  84. Vovin 2000.
  85. Nicola Di Cosmo (2004). Cambridge. page 164.
  86. The Peoples of the Steppe Frontier in Early Chinese Sources, Edwin G. Pulleyblank, page 49.
  87. "Once again on the etymology of the title qaγan" Alexander Vovin (Honolulu) – Studia Etymologica Cracoviensia vol. 12 Kraków 2007 (http://ejournals.eu/sj/index.php/SEC/article/viewFile/1100/1096).
  88. Di Cosmo 2004: 165.
  89. (en) Hyun Jin Kim, The Huns, Rome and the Birth of Europe. (ISBN 978-1-107-00906-6). Cambridge University Press. 2013. page 31.
  90. Linghu Defen et al., Livre de Zhou, Vol. 50. (zh).
  91. Li Yanshou (李延寿), Histoire des dynasties du Nord (en), Vol. 99. (zh).
  92. Christian, p. 249.
  93. Wei Zheng et al., livre des Sui, Vol. 84. (zh).
  94. (zh-Hans) You Du, Tongdian, vol. 197, Pékin, Zhonghua Book Company, , 5760 p. (ISBN 978-7-101-00258-4), « 辺防13 北狄4 突厥上 », p. 5401.
  95. « Об эт нической принадлежности Хунну », sur rudocs.exdat.com.
  96. (Sinor 1990).
  97. Peter B. Golden, An Introduction to the History of the Turkic Peoples : Ethnogenesis and State-Formation in Medieval and Early Modern Eurasia and the Middle East, , 483 p. (ISBN 978-3-447-03274-2), « Chapter VI – The Uyğur Qağante (742–840) », p. 155.
  98. Nabijan Tursun, « The Formation of Modern Uyghur Historiography and Competing Perspectives toward Uyghur History », The China and Eurasia Forum Quarterly, vol. 6, no 3, , p. 87–100 (lire en ligne).
  99. James A. Millward et Peter C. Perdue, Xinjiang : China's Muslim Borderland, M. E. Sharpe, (ISBN 978-0-7656-1318-9, lire en ligne), « Chapter 2: Political and Cultural History of the Xinjiang Region through the Late Nineteenth Century », p. 40–41.
  100. (en) Susan J. Henders, Democratization and identity : regimes and ethnicity in East and Southeast Asia, Lanham (Md.), Lexington Books, , 267 p. (ISBN 978-0-7391-0767-6 et 0-7391-0767-4, lire en ligne), p. 135.
  101. J. Todd Reed et Diana Raschke, The ETIM : China's Islamic Militants and the Global Terrorist Threat, ABC-CLIO, , 244 p. (ISBN 978-0-313-36540-9, lire en ligne), p. 7.
  102. Di Cosmo 2004: 164.
  103. Helfen-Otto Maenchen,-Helfen, The World of the Huns : Studies of Their History and Culture, pp.371., Berkeley, California, University of California Press, (lire en ligne), p. 371.
  104. William Honeychurch, « Thinking Political Communities: The State and Social Stratification among Ancient Nomads of Mongolia », The Anthropological Study of Class and Consciousness, , p. 47.
  105. « Quelques jalons de l'archéologie xiongnu au 20e siècle », sur Gol Mod — Mission archéologique française en Mongolie.
  106. Jean-Paul Desroches, Guilhem André, « Une tombe princière Xiongnu à Gol Mod, Mongolie (campagnes de fouilles 2000-2001) », Arts asiatiques, .
  107. Jean-Paul Desroches, « Que savons-nous des Khunnu, maîtres de la Mongolie du IIIe siècle avant notre ère au IIe siècle de notre ère ? », Archives audiovisuelle de la recherche.
  108. I. Lebedynsky, Les Saces, éditions errance, 2006, (ISBN 2-87772-337-2), p. 130-132.
  109. Otto Maenchen-Helfen, The World of the Huns : studies in their history and culture, UC Berkeley, University of California Press, , 1re éd., 602 p. (ISBN 0-520-01596-7, lire en ligne), 370–371.
  110. Lebedynsky 2007, p. 125 "Europoid faces in some depictions of the Ordos, which should be attributed to a Scythian affinity".
  111. (en) [PDF] Camilla Trever, Excavations in Northern Mongolia (1924–1925), J. Fedorov Printing House, Leningrad, 1932.
  112. (en) Thomas Harrison, The Great Empires of the Ancient World, 2009, p. 288.
  113. Fu ren da xue (Beijing, China), S.V.D. Research Institute, Society of the Divine Word – 2003 .
  114. A. V. Davydova, Ivolginskii arkheologicheskii kompleks II. Ivolginskii mogil’nik. Arkheologicheskie pamiatniki Siunnu 2 (Sankt-Peterburg 1996). А. В. Давыдова, Иволгинский археологи-ческий комплекс II. Иволгинский могильник. Археологические памятники Сюнну 2 (Санкт-Петербург 1996).
  115. S. S. Miniaev, Dyrestuiskii mogil’nik. Arkheologicheskie pamiatniki Siunnu 3 (Sankt-Peterburg 1998). С. С. Миняев, Дырестуйский могильник. Археологические памятники Сюнну 3 (Санкт-Петербург 1998).
  116. Ts. Törbat, Keramika khunnskogo mogil’nika Burkhan-Tolgoi. Erdem shinzhilgeenii bichig. Arkheologi, antropologi, ugsaatan sudlal 19,2003, 82–100. Ц. Тѳрбат, Керамика хуннского могильника Бурхан-Толгой. Эрдэм шинжилгээний бичиг. Археологи, антропологи, угсаатан судлал 19, 2003, 82–100.
  117. Ts. Törbat, Tamiryn Ulaan khoshuuny bulsh ba Khünnügiin ugsaatny büreldekhüünii asuudald. Tükhiin setgüül 4, 2003, 6–17. Ц. Төрбат, Тамирын Улаан хошууны булш ба Хүннүгийн угсаатны бүрэлдэхүүний асуудалд. Түүхийн сэтгүүл 4, 2003, 6–17.
  118. Ningxia Cultural Relics and Archaeology Research Institute (寧夏文物考古研究所), Chinese Academy of Social Sciences Archaeology Institute Ningxia Archaeology Group et Tongxin County Cultural Relics Administration (同心縣文物管理所), « (zh) 寧夏同心倒墩子匈奴墓地 », 考古學報 [Archaeology Journal], no 3, , p. 333–356.
  119. Ursula Brosseder, Bryan Miller et Jan Bemmann (dir.), Xiongnu Archaeology, Bonn, Vor- und Fruhgeschichtliche Archaeologie Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universitat Bonn, , 653 p. (ISBN 978-3-936490-14-5, lire en ligne).
  120. David Purcell, « Maps of the Xiongnu Cemetery at Tamiryn Ulaan Khoshuu, Ogii nuur, Arkhangai Aimag, Mongolia », The Silk Road, vol. 9, , p. 143–145 (lire en ligne).
  121. David Purcell et Kimberly Spurr, « Archaeological Investigations of Xiongnu Sites in the Tamir River Valley », The Silk Road, vol. 4, no 1, , p. 20–31 (lire en ligne).
  122. Guolong Lai, « The Date of the TLV Mirrors from the Xiongnu Tombs », The Silk Road, vol. 4, no 1, , p. 34–43 (lire en ligne).
  123. Bryan Miller, Xiongnu Archaeology, Bonn, Vor- und Fruhgeschichtliche Archaologie Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universitat Bonn, , 653 p. (ISBN 978-3-936490-14-5, lire en ligne), p. 23.
  124. Bryan Miller, Xiongnu Archaeology, Bonn, Vor- und Fruhgeschichtliche Archaologie Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universitat Bonn, , 653 p. (ISBN 978-3-936490-14-5, lire en ligne), p. 24.
  125. Sophia-Karin Psarras, « Han and Xiongnu: A Reexamination of Cultural and Political Relations », Monumenta Serica, vol. 51, , p. 55–236 (DOI 10.1080/02549948.2003.11731391, JSTOR 40727370).
  126. Demattè 2006.
  127. Ishjamts 1996: 166.
  128. (ko) Cho Gab-je, Ko : 騎馬흉노국가 新羅 연구 趙甲濟(月刊朝鮮 편집장)의 심층취재 내 몸속을 흐르는 흉노의 피, Monthly Chosun (lire en ligne).
  129. (ko) 김운회, Ko:김운회의 '대쥬신을 찾아서' <23> 금관의 나라, 신라”, 프레시안, (lire en ligne).
  130. (ko) Ko : 경주 사천왕사(寺) 사천왕상(四天王像) 왜 4개가 아니라 3개일까, 조선일보, (lire en ligne[archive du ]).
  131. 김창호, 〈문무왕릉비에 보이는 신라인의 조상인식 – 태조성한의 첨보 -〉, 《한국사연구》, 한국사연구회, 1986년.
  132. « 자료검색>상세_기사 | 국립중앙도서관 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur www.nl.go.kr (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Ban Gu et al., Livre des Han, esp. vol. 94, part 1, part 2.
  • Fan Ye et al., Livre des Han postérieurs, esp. vol. 89.
  • Sima Qian et al., Shiji, esp. vol. 110.
  • Guilhem André (collaboration) et Hélène Martin (« Le nomadisme dans les steppes aux environs de notre ère. Culture matérielle et objets symboles »), in : La préhistoire des autres : Perspectives archéologiques et anthropologiques. sous la direction de Nathan Schlanger et Anne-Christine Taylor, Paris, La Découverte, coll. « Inrap », , 381 p. (ISBN 978-2-7071-7406-2), p. 305-320 (version numérique : (ISBN 978-2-70717-692-9)
  • Corinne Debaine-Francfort, Entre l'Empire du Milieu et le cœur de l'Asie. Etudes pluridisciplinaires du Néolithique final à l'Antiquité , Mémoire ou thèse (version d'origine), Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 2010. 7 volumes : (258, 440, 129 f., pagination multiple, 159, 245, 435 p.) (référence : catalogue SUDOC)
  • René Grousset, L'Empire des steppes, Payot, Paris, 1939, 639 pages.
  • Louis Hambis, « Langues et littératures turco-mongoles », in Encyclopedia Universalis.
  • N. Ishjamts, « Nomads in eastern Central Asia », History of Civilizations of Central Asia, Volume II, The development of sedentary and nomadic civilizations: 700 B.C. to A.D. 250, UNESCO Publishing, 1996.
  • Otto Maenchen-Helfen, The world of the Huns, Berkeley, 1973.
  • Étienne de la Vaissière, « Huns et Xiongnu », in Central Asiatic Journal, 2005-1, p. 3-26.
  • Jean-Paul Desroches (commissaire), Mongolie, le premier empire des steppes exposition, : Monaco, Grimaldi Forum, 12 avril-2 mai 2003, Paris, Musée national des arts asiatiques-Guimet, 29 avril-19 mai 2003, Musée des beaux-arts d'Oulan-Bator, 17 juin-17 septembre 2003, Actes Sud, Arles, 2003, 227 p., (ISBN 2-7427-4395-2)
  • Susan Whitfield (sous la dir. de), La route de la Soie. Un voyage à travers la vie et la mort, édité à l'occasion de l'exposition aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles, 2009 - 20010, Fonds Mercator, p. 207 (ISBN 978-90-6153-892-9) Sur les Xiongnu : pages 53-63.
  • Docteur Adolphe Bloch, « De l'origine des Turcs et en particulier des Osmanlis », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, année 1915, volume 6, numéro 6-3, pp. 158-168 », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, (lire en ligne)
  • Juliana Holotová Szinek, « L’organisation sociale et économique des Xiongnu de Mongolie. Interprétation des sources archéologiques et textuelles (iiie siècle avant notre ère –iiie siècle de notre ère) », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, (lire en ligne) (résumé)
  • Juliana Holotova Szinek, Les Xiongnu de Mongolie : Organisation territoriale et économique selon les découvertes archéologiques récentes et les sources historiques, Editions Universitaires, coll. « OMN.UNIV.EUROP. », , 296 p., 22.0 x 15.0 x 1.8 (ISBN 978-613-1-58040-6 et 613-1-58040-5, lire en ligne) (en ligne: présentation)
  • Paolo Daffina (trad. Pierre-Henri Giscard), Histoire des Xiongnu : le premier empire des steppes, Eurasiat, , 84 p., 30 cm. (Feuillet imprimé seulement sur le recto)
  • Adas, Michael. 2001. Agricultural and Pastoral Societies in Ancient and Classical History, American Historical Association/Temple University Press.
  • Harold W. Bailey, Indo-Scythian Studies : being Khotanese Texts, VII, Cambridge University Press, (JSTOR 312539, lire en ligne)
  • Barfield, Thomas. 1989. The Perilous Frontier. Basil Blackwell.
  • (en) Christopher I. Beckwith, Empires of the Silk Road : a history of Central Eurasia from the Bronze Age to the present, Princeton (N.J.), Princeton University Press, , 472 p. (ISBN 978-0-691-13589-2, lire en ligne)
  • Brosseder, Ursula, and Bryan Miller. Xiongnu Archaeology: Multidisciplinary Perspectives of the First Steppe Empire in Inner Asia. Bonn: Freiburger Graphische Betriebe- Freiburg, 2011.
  • Csányi, B. et al., Y-Chromosome Analysis of Ancient Hungarian and Two Modern Hungarian-Speaking Populations from the Carpathian Basin, Annals of Human Genetics, 27 mars 2008, 72(4): 519–534.
  • Demattè, Paola. 2006. Writing the Landscape: Petroglyphs of Inner Mongolia and Ningxia Province (China). In: Beyond the steppe and the sown: proceedings of the 2002 University of Chicago Conference on Eurasian Archaeology, edited by David L. Peterson et al. Brill. Colloquia Pontica: series on the archaeology and ancient history of the Black Sea area; 13. 300–313. (Proceedings of the First International Conference of Eurasian Archaeology, University of Chicago, May 3–4, 2002.)
  • Davydova, Anthonina. The Ivolga archaeological complex. Part 1. The Ivolga fortress. In: Archaeological sites of the Xiongnu, vol. 1. St Petersburg, 1995.
  • Davydova, Anthonina. The Ivolga archaeological complex. Part 2. The Ivolga cemetery. In: Archaeological sites of the Xiongnu, vol. 2. St Petersburg, 1996.
  • (ru) Davydova, Anthonina & Minyaev Sergey. The complex of archaeological sites near Dureny village. In: Archaeological sites of the Xiongnu, vol. 5. St Petersburg, 2003.
  • Davydova, Anthonina & Minyaev Sergey. The Xiongnu Decorative bronzes. In: Archaeological sites of the Xiongnu, vol. 6. St Petersburg, 2003.
  • Di Cosmo, Nicola. 1999. The Northern Frontier in Pre-Imperial China. In: The Cambridge History of Ancient China, edited by Michael Loewe and Edward Shaughnessy. Cambridge University Press.
  • Di Cosmo, Nicola. 2004. Ancient China and its Enemies: The Rise of Nomadic Power in East Asian History. Cambridge University Press. (First paperback edition; original edition 2002)
  • Fairbank J.K. et S.Y. Têng, « On the Ch'ing Tributary System », Harvard Journal of Asiatic Studies, vol. 6, no 2, , p. 135–246 (DOI 10.2307/2718006, JSTOR 2718006)
  • (zh) Shimin [耿世民] Geng, « 阿尔泰共同语、匈奴语探讨 » On Altaic Common Language and Xiongnu Language »], 语言与翻译(汉文版)/ Yu Yan Yu Fan Yi, no 2, (ISSN 1001-0823, OCLC 123501525, lire en ligne[archive du ])
  • Genome News Network. 2003 July 25. "Ancient DNA Tells Tales from the Grave"
  • Grousset, René. 1970. The empire of the steppes: a history of central Asia. Rutgers University Press.
  • (ru) Gumilev L. N. 1961. История народа Хунну (History of the Hunnu people).
  • Hall, Mark & Minyaev, Sergey. Chemical Analyses of Xiong-nu Pottery: A Preliminary Study of Exchange and Trade on the Inner Asian Steppes. In: Journal of Archaeological Science (2002) 29, pp.;135–144
  • János Harmatta, History of Civilizations of Central Asia: The Development of Sedentary and Nomadic Civilizations, 700 B. C. to A. D. 250, UNESCO, (ISBN 978-9231028465, lire en ligne), « Conclusion », p. 485–492
  • (hu) Helimski, Eugen. "A szamojéd népek vázlatos története" (Short History of the Samoyedic peoples). In: The History of the Finno-Ugric and Samoyedic Peoples. 2000, Eötvös Loránd University, Budapest, Hungary.
  • Henning W. B. 1948. The date of the Sogdian ancient letters. Bulletin of the School of Oriental and African Studies (BSOAS), 12(3–4): 601–615.
  • Hill, John E. (2009) Through the Jade Gate to Rome: A Study of the Silk Routes during the Later Han Dynasty, 1st to 2nd Centuries CE. BookSurge, Charleston, South Carolina. (ISBN 978-1-4392-2134-1). (en particulier les p. 69–74)
  • Hucker, Charles O. 1975. China's Imperial Past: An Introduction to Chinese History and Culture. Stanford University Press. (ISBN 0-8047-2353-2)
  • N. Ishjamts. 1999. Nomads In Eastern Central Asia. In: History of civilizations of Central Asia. Volume 2: The Development of Sedentary and Nomadic Civilizations, 700 bc to ad 250; Edited by Janos Harmatta et al. UNESCO. (ISBN 92-3-102846-4). 151–170.
  • Henryk Jankowski, Historical-Etymological Dictionary of Pre-Russian Habitation Names of the Crimea, Brill, coll. « Handbuch der Orientalistik [HdO], 8: Central Asia; 15. », , 1233 p. (ISBN 978-90-04-15433-9)
  • (ru) Kradin N.N., "Hun Empire". Acad. 2nd ed., updated and added., Moscow: Logos, 2002, (ISBN 5-94010-124-0)
  • Kradin, Nikolay. 2005. Social and Economic Structure of the Xiongnu of the Trans-Baikal Region. Archaeology, Ethnology & Anthropology of Eurasia, No 1 (21), p. 79–86.
  • Kradin, Nikolay. 2012. New Approaches and Challenges for the Xiongnu Studies. In: Xiongnu and its eastward Neighbours. Seoul, p. 35–51.
  • (ru) Kiuner (Kjuner, Küner) [Кюнер], N.V. 1961. Китайские известия о народах Южной Сибири, Центральной Азии и Дальнего Востока (Chinese reports about peoples of Southern Siberia, Central Asia, and Far East). Moscow.
  • (ru) Klyashtorny S.G. [Кляшторный С.Г.]. 1964. Древнетюркские рунические памятники как источник по истории Средней Азии. (Ancient Türkic runiform monuments as a source for the history of Central Asia). Moscow: Nauka.
  • (de) Liu Mau-tsai. 1958. Die chinesischen Nachrichten zur Geschichte der Ost-Türken (T'u-küe). Wiesbaden: Otto Harrassowitz.
  • Loewe, Michael. 1974. The campaigns of Han Wu-ti. In: Chinese ways in warfare, ed. Frank A. Kierman, Jr., and John K. Fairbank. Harvard Univ. Press.
  • Otto Maenschen-Helfen, The World of the Huns : Studies in Their History and Culture, University of California Press, , 602 p. (ISBN 978-0-520-01596-8, lire en ligne)
  • Minyaev, Sergey. On the origin of the Xiongnu // Bulletin of International association for the study of the culture of Central Asia, UNESCO. Moscow, 1985, No. 9.
  • Minyaev, Sergey. News of Xiongnu Archaeology // Das Altertum, vol. 35. Berlin, 1989.
  • Miniaev, Sergey. "Niche Grave Burials of the Xiong-nu Period in Central Asia", Information Bulletin, Inter-national Association for the Cultures of Central Asia 17(1990): 91–99.
  • Minyaev, Sergey. The excavation of Xiongnu Sites in the Buryatia Republic// Orientations, vol. 26, n. 10, Hong Kong, November 1995.
  • Minyaev, Sergey. Les Xiongnu// Dossiers d' archaeologie, # 212. Paris 1996.
  • Minyaev, Sergey. Archaeologie des Xiongnu en Russie: nouvelles decouvertes et quelques Problemes. In: Arts Asiatiques, tome 51, Paris, 1996.
  • Minyaev, Sergey. The origins of the "Geometric Style" in Hsiungnu art // BAR International series 890. London, 2000.
  • Minyaev, Sergey. Art and archeology of the Xiongnu: new discoveries in Russia. In: Circle of Iner Asia Art, Newsletter, Issue 14, December 2001, p. 3–9
  • Minyaev, Sergey & Smolarsky Phillipe. Art of the Steppes. Brussels, Foundation Richard Liu, 2002.
  • (ru) Minyaev, Sergey. Derestuj cemetery. In: Archaeological sites of the Xiongnu, vol. 3. St-Petersburg, 1998.
  • Miniaev, Sergey & Sakharovskaja, Lidya. Investigation of a Xiongnu Royal Tomb in the Tsaraam valley, part 1. In: Newsletters of the Silk Road Foundation, vol. 4, no.1, 2006.
  • Miniaev, Sergey & Sakharovskaja, Lidya. Investigation of a Xiongnu Royal Tomb in the Tsaraam valley, part 2. In: Newsletters of the Silk Road Foundation, vol. 5, no.1, 2007.
  • (ru) Minyaev, Sergey. The Xiongnu cultural complex: location and chronology. In: Ancient and Middle Age History of Eastern Asia. Vladivostok, 2001, p. 295–305.
  • Miniaev, Sergey & Elikhina, Julia. On the chronology of the Noyon Uul barrows. The Silk Road 7 (2009: 21–30).
  • (hu) Obrusánszky, Borbála. 2006 October 10. Huns in China (Hunok Kínában) 3.
  • (hu) Obrusánszky, Borbála. 2009. Tongwancheng, city of the southern Huns. Transoxiana, August 2009, 14. (ISSN 1666-7050).
  • Petkovski, Elizabet. 2006. Polymorphismes ponctuels de séquence et identification génétique: étude par spectrométrie de masse MALDI-TOF. Strasbourg: Université Louis Pasteur. Dissertation
  • (ru) Potapov L.P. Потапов, Л. П. 1969. Этнический состав и происхождение алтайцев (Etnicheskii sostav i proiskhozhdenie altaitsev, Ethnic composition and origins of the Altaians). Leningrad: Nauka. Facsimile in Microsoft Word format.
  • (de) Pritsak O. 1959. XUN Der Volksname der Hsiung-nu. Central Asiatic Journal, 5: 27–34.
  • Psarras, Sophia-Karin. "HAN AND XIONGNU: A REEXAMINATION OF CULTURAL AND POLITICAL RELATIONS (I)." Monumenta Serica. 51. (2003): 55–236. Web. 12 Dec. 2012. <https://www.jstor.org/stable/40727370>.
  • (en) Edwin G. Pulleyblank, « Ji 姬 and Jiang 姜: The Role of Exogamic Clans in the Organization of the Zhou Polity », Early China, vol. 25, no 25, , p. 1–27 (DOI 10.1017/S0362502800004259, lire en ligne[archive du ] [PDF], consulté le )
  • Sims-Williams, Nicholas. 2004. The Sogdian ancient letters. Letters 1, 2, 3, and 5 translated into English.
  • (ru) Talko-Gryntsevich, Julian. Paleo-Ethnology of Trans-Baikal area. In: Archaeological sites of the Xiongnu, vol. 4. St Petersburg, 1999.
  • Taskin V.S. [Таскин В.С.]. 1984. Материалы по истории древних кочевых народов группы Дунху (Materials on the history of the ancient nomadic peoples of the Dunhu group). Moscow.
  • Hoong Teik Toh, « The -yu Ending in Xiongnu, Xianbei, and Gaoju Onomastica », Sino-Platonic Papers, vol. 146, (lire en ligne)
  • Vaissière, « Huns et Xiongnu », Central Asiatic Journal, vol. 49, no 1, , p. 3–26
  • Vaissière, Étienne de la. 2006. Xiongnu. Encyclopædia Iranica online.
  • Alexander Vovin, « Did the Xiongnu speak a Yeniseian language? », Central Asiatic Journal, vol. 44, no 1, , p. 87–104
  • Wink, A. 2002. Al-Hind: making of the Indo-Islamic World. Brill. (ISBN 0-391-04174-6)
  • Yap, Joseph P. (2009). "Wars with the Xiongnu: A translation from Zizhi tongjian". AuthorHouse. (ISBN 978-1-4490-0604-4)
  • (zh)Bibo (张碧波) Zhang et Guoyao (董国尧) Dong, Zh : 中国古代北方民族文化史 (Cultural History of Ancient Northern Ethnic Groups in China), Harbin, Heilongjiang People's Press, (ISBN 978-7-207-03325-3)
  • (ru) Потапов, Л. П. 1966. Этнионим Теле и Алтайцы. Тюркологический сборник, 1966: 233–240. Moscow: Nauka. (Potapov L.P., The ethnonym "Tele" and the Altaians. Turcologica 1966: 233–240).
  • Houle, J. and L.G. Broderick 2011 "Settlement Patterns and Domestic Economy of the Xiongnu in Khanui Valley, Mongolia", 137–152. In Xiongnu Archaeology: Multidisciplinary Perspectives of the First Steppe Empire in Inner Asia.
  • Yap, Joseph P, (2019). The Western Regions, Xiongnu and Han, from the Shiji, Hanshu and Hou Hanshu. (ISBN 978-1792829154)

Vidéographie

Liens externes

  • Portail de l’histoire
  • Portail du monde antique
  • Portail de la Mongolie
  • Portail de la Sibérie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.