Langues ienisseïennes

Les langues ienisseïennes sont une famille de langues parlées dans le centre de la Sibérie en Russie, dans la région du fleuve Ienisseï. Elles font partie de l'ensemble géographique des langues paléo-sibériennes, dont les membres ne sont pas censés être liés généalogiquement les uns aux autres.

Cet article concerne les langues iénisséïennes. Pour les peuples iénisséïens, voir Ienisseïen.

Langues iénisséïennes
Pays Russie
Région Sibérie
Classification par famille
Carte

Répartition des langues ienisseïennes à la fin du XXe siècle (en rose plein) et estimation au XVIIe siècle (hachuré en rouge).

Les linguistes ont longtemps eu des difficultés à relier les langues ienisseïennes à un plus grand groupe. Ce n’est que récemment qu’un lien linguistique a pu être mis en évidence avec les langues na-dené, une famille de langues amérindiennes parlée en Alaska, à l'ouest du Canada et au sud-ouest de États-Unis. Les langues ienisseïennes et les langues na-dené formeraient deux branches d'une ancienne famille représentée des deux côtés du détroit de Béring : les langues dené-ienisseïennes[1].’[2]

Classification interne

Le kott, l'arine, l'assane, le poumpokol, se sont éteintes dès le XVIIIe ou le XIXe siècle, et ne sont connues que par des écrits anciens, notamment, pour le kott, ceux du linguiste finlandais Matthias Alexander Castrén qui avec Julius Klaproth a établi la parenté de ces langues[3].

Histoire

Les populations ayant parlé des langues iénisséïennes ont été rapprochées des Tingling (en)[4] mentionnés au VIe siècle par Wei Chou, à la suite de You Houan (en), comme les voisins septentrionaux des Hunnu, par lesquels ils finirent, au IIIe siècle, par être subjugués. L'historien chinois voit leur origine dans les légendaires Tch'iti (赤狄) de la période des Printemps et Automnes et leur fin dans les Tiele, qui ont alors émigrés vers le lac Balkhach.

Le nom même de Tingling a été rapproché, sur le modèle de beaucoup d'ethnonyme, du ket de?ng, qui signifie peuple, les humains, et du tlingit hling, qui signifie, les gens, le groupe.

Notes et références

  1. Heinrich Werner, „Zur jenissejisch-indianischen Urverwandtschaft“, Otto Harrassowitz Verlag, 2004, (ISBN 9783447048965)
  2. Edward Vajda, A Siberian Link with Na-Dene Languages[PDF], Dene-Yeniseic Symposium, Fairbanks, 2008.
  3. Comptes-rendus des séances de la Société d'Ethnographie américaine et orientale, Paris, 1860.
  4. E. J. Vajda (en), « The Kets and Their Language », Mother Tongue (en), no 4, p. 8, ASLIP, Cambridge (Massachusetts), 1998.

Bibliographie

  • Stachowski, Marek (1996). Über einige altaische Lehnwörter in den Jenissej-Sprachen. In Studia Etymologica Cracoviensia 1: 91-115.
  • Stachowski, Marek (1997). Altaistische Anmerkungen zum “Vergleichenden Wörterbuch der Jenissej-Sprachen”. In Studia Etymologica Cracoviensia 2: 227-239.
  • Stachowski, Marek (2004). Anmerkungen zu einem neuen vergleichenden Wörterbuch der Jenissej-Sprachen. In Studia Etymologica Cracoviensia 9: 189-204.
  • Stachowski, Marek (2006a). Arabische Lehnwörter in den Jenissej-Sprachen des 18. Jahrhunderts und die Frage der Sprachbünde in Sibirien. In Studia Linguistica Universitatis Iagellonicae Cracoviensis 123 (2006): 155-158.
  • Stachowski, Marek (2006b). Persian loan words in 18th century Yeniseic and the problem of linguistic areas in Siberia. In A. Krasnowolska / K. Maciuszak / B. Mękarska (ed.): In the Orient where the Gracious Light... [Festschrift for A. Pisowicz], Kraków: 179-184.

Voir aussi

Liens internes

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