Trois-Palis
Trois-Palis est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).
Trois-Palis | |||||
L'église romane de Trois-Palis. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Charente | ||||
Arrondissement | Angoulême | ||||
Intercommunalité | GrandAngoulême | ||||
Maire Mandat |
Denis Durocher 2008-2026 |
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Code postal | 16730 | ||||
Code commune | 16388 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Tripaliciens | ||||
Population municipale |
948 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 225 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 38′ 28″ nord, 0° 03′ 23″ est | ||||
Altitude | Min. 22 m Max. 92 m |
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Superficie | 4,22 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Angoulême (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Val de Nouère | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : Charente
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Liens | |||||
Site web | www.trois-palis.fr | ||||
Ses habitants sont les Tripaliciens et les Tripaliciennes[1].
Géographie
Localisation et accès
Trois-Palis est une commune située 8 km à l'ouest d'Angoulême dont elle fait partie de l'aire urbaine, dans la vallée de la Charente, sur la rive droite du fleuve.
Le village de Trois-Palis est aussi à 5 km au sud-est d'Hiersac, chef-lieu de son canton, 10 km à l'est de Châteauneuf[2]. Elle fait partie du Grand Angoulême, la commune est proche à l'est et au sud des communes membres de Nersac, La Couronne, Saint-Michel, Linars, Fléac...
À l'écart des grandes routes, la commune est traversée par la D 72, qui longe la rive droite de la Charente en direction d'Angoulême à l'est, et par la D 41 qui franchit la Charente au pont de la Meure et relie la commune à Nersac. La D 41 va au nord-ouest vers Saint-Saturnin et Hiersac. La D 84 et la D 53 traversent aussi l'ouest de la commune[3].
Hameaux et lieux-dits
L'habitat est assez dispersé et la commune compte quelques hameaux : Villars au nord, Puybertier et l'Ageasson à l'ouest, près de Rochecorail. Il y a aussi quelques lotissements, comme Pré Richard à l'est du bourg, ou la Plaine près de Villars[3].
Communes limitrophes
Géologie et relief
Géologiquement la commune appartient aux calcaires du Bassin aquitain, comme les trois quarts ouest du département de la Charente, mais elle est à la limite du Jurassique qui occupe la moitié nord du département et le Crétacé au sud.
Le Portlandien (Jurassique supérieur) occupe une bande centrale est-ouest de la commune, à une altitude entre 30 et 50 m (à la hauteur de la D.72). Au-dessus, on trouve le plateau de Cénomanien (Crétacé supérieur[Note 1]), qui occupe la moitié nord et l'ouest de la commune.
La vallée de la Charente est occupée par les alluvions du Quaternaire, plus récentes pour la partie inondable, et qui atteignent quelques mètres pour les plus anciennes, et constituent une terrasse alluviale entre Cheneuzac et le bourg. On trouve aussi des grèzes au nord-ouest du bourg[4],[5],[6].
La commune occupe la vallée de la Charente, ainsi que des bas plateaux sur sa rive droite. Le point culminant est à une altitude de 92 m, situé sur la limite nord près de Villars. Le point le plus bas est à 22 m, situé le long du fleuve. Le bourg situé dans la vallée est à environ 30 m d'altitude[3].
Hydrographie
La commune est sur la rive droite de la Charente en aval d'Angoulême, et le fleuve en arrose toute la bordure sud.
Climat
Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain.
Urbanisme
Typologie
Trois-Palis est une commune rurale[Note 2],[7]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[8],[9]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Angoulême, une agglomération intra-départementale regroupant 18 communes[10] et 109 055 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[11],[12].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Angoulême, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (70,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (37,2 %), zones urbanisées (18,4 %), prairies (18,1 %), forêts (17,5 %), cultures permanentes (7,5 %), terres arables (1,4 %)[15].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Les formes anciennes latinisées sont Tribus Palliis vers 1300[16], Tres Palas[17], Tribus Paliis (non datée, Moyen Âge)[18].
L'origine du nom de Trois-Palis nom vient du bas latin palicia signifiant « palissade ». Il signifie donc "Trois palissades" ou "triple enceinte". C'est le sens de palis au Moyen Âge qui est passé en ancien français[19],[20].
Histoire
Au Moyen Âge, Trois-Palis était sur un des chemins de pèlerinage en Charente[Note 4]. Une barque transportant des pèlerins qui rentraient à Pomport en Périgord avait chaviré sur la Charente en 1538 et avait fait 39 victimes[19].
En 1535, lorsque Jean Calvin, traqué, vint se réfugier à Angoulême sous le nom de Charles d'Hespeville, il trouva d'abord asile chez le curé de Claix, Louis du Tillet, puis sa retraite découverte, sur le conseil d'amis, il s'est réfugié dans les grottes de Rochecorail pour y achever son ouvrage « De l'Institution chrétienne ».
Ces grottes forment plusieurs chambres assez vastes, agrandies par la main de l'homme, et reliées au logis par un pont-levis. Elles comprenaient un silo creusé et couvert, et elles ont dû être habitées dès les temps anciens pour servir de refuges. D'après la tradition, Calvin habita la plus vaste de ces chambres.
À la fin du XVIIe siècle, lors de la Révocation de l'édit de Nantes, les protestants, persécutés par les dragonnades, trouvèrent aussi refuge dans ces grottes.
Les registres de l'état civil de la commune remontent à 1600, ce qui est assez ancien pour le département[21].
Trois-Palis comptait plusieurs moulins dont un moulin à blé au lieu-dit la Mothe. En 1836 a été construite à sa place une usine métallurgique qui a été transformée en 1886 en usine à papier puis devient une annexe de la tannerie de Sireuil dans les années 1930. Elle est transformée en centrale hydroélectrique en 1963. Au milieu du XIXe siècle, il y avait six roues hydrauliques. En 1988, il y a deux turbines de la Société hydromécanique de Toulouse et un générateur CEM de 300 kW[22].
Au début du XXe siècle, l'industrie était aussi représentée par les carrières de pierre de taille de Rochecorail[21].
Administration
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2018, la commune comptait 948 habitants[Note 5], en augmentation de 5,33 % par rapport à 2013 (Charente : −0,48 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Pyramide des âges
Économie
Agriculture
La viticulture occupe une partie de l'activité agricole. La commune est classée dans les Fins Bois, dans la zone d'appellation d'origine contrôlée du cognac[29].
Certains producteurs vendent cognac, pineau des Charentes et vin de pays à la propriété.
Industrie et commerces
Trois-Palis n'a plus ses moulins, une chocolaterie renommée s'y est installée.
Équipements, services et vie locale
Enseignement
L'école est un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) entre Champmillon et Trois-Palis. Trois-Palis accueille l'école primaire, et Champmillon l'école élémentaire.
L'école communale s'appelle Georges-Brassens et elle est située en face de la mairie.; elle comprend une classe de maternelle et deux classes d'élémentaire. Le secteur du collège est Saint-Michel[30].
Culture locale et patrimoine
Église Notre-Dame
L'église paroissiale Notre-Dame est romane et date du XIIe siècle. Elle possède un clocher roman à deux étages de baies cintrées et une flèche conique. Une coupole est à la croisée et les chapiteaux sont ornés de sculptures. Au pignon de la façade, des bas-reliefs figurent le Christ entre les symboles évangéliques. Sa façade a été endommagée à la Révolution, et lourdement restaurée au XIXe siècle[19]. Elle a été classée monument historique le [31].
Logis de Rochecorail
Le logis de Rochecorail date du XVIe siècle. Fuie XVIIe siècle, couverte en pierre.
Personnalités liées à la commune
- Jean Calvin, un des fondateurs du protestantisme, réfugié à Rochecorail en 1535.
Héraldique
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Les armoiries de Trois-Palis se blasonnent ainsi : |
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Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Il n'y a pas de Crétacé inférieur en Charente. Le Crétacé supérieur est directement en contact avec le Jurassique.
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Chemin transversal, venant du Limousin et Périgord, passant par Angoulême et longeant la Charente jusqu'à Saintes où les pèlerins se rendaient pour y vénérer les reliques de saint Eutrope.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- Site habitants.fr, « Les gentilés de Charente », (consulté le )
- Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
- Carte IGN sous Géoportail
- Carte du BRGM sous Géoportail
- Visualisateur Infoterre, site du BRGM
- [PDF] BRGM, « Notice de la feuille d'Angoulême », sur Infoterre, (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 d'Angoulême », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- Jean Nanglard, Livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d'Angoulême [« Liber feodorum »], t. 5, Société archéologique et historique de la Charente, (1re éd. 1273), 404 p. (lire en ligne), p. 59,66,283
- Bulletin de la Société archéologique, 1865, p.91
- Jean Nanglard, Pouillé historique du diocèse d'Angoulême, t. II, Angoulême, imprimerie Roux et Despujols, , 588 p., p. 157
- Joël Guitton et al., Les chemins de Saint-Jacques en Charente, éditions Sud Ouest, , 254 p. (ISBN 978-2-8177-0053-3, présentation en ligne), p. 162-164
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 687.
- Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 391-392
- « Usine hydro-électrique de la Mothe », notice no IA00066413, base Mérimée, ministère français de la Culture
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Evolution et structure de la population à Trois-Palis en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
- « Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 » [archive du ], sur le site de l'Insee (consulté le )
- Union générale des viticulteurs pour l'AOC Cognac, « Crus du cognac par communes » [PDF], (consulté le ).
- Site de l'inspection académique de la Charente, « Annuaire des écoles » (consulté le )
- « Église Notre-Dame », notice no PA00104526, base Mérimée, ministère français de la Culture
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Le patrimoine de Trois-Palis (site de la communauté de communes)
- Catillus Carol, « Trois-Palis », (consulté le )
- Amigos del Románico, fiche descriptive de l'église romane Notre-Dame
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