Théories sur l'assassinat de John F. Kennedy

Les théories sur l'assassinat de John F. Kennedy sont relatives aux circonstances entourant l'assassinat du président Kennedy le à Dallas. La grande majorité de ces théories sont basées sur des explications conspirationnistes de l'assassinat, en opposition avec les conclusions du rapport de la commission Warren, qui a conclu que Lee Harvey Oswald, est le seul responsable du meurtre commis à Dallas. Les théoriciens du complot estiment que l'assassinat du Président — et peut-être celui de son assassin — résultent de complots mis en place par des groupes en ayant à la fois les moyens et les motifs. Certaines des théories sont compatibles entre elles, d'autres sont exclusives les unes des autres ; cependant, toutes rejettent, à un degré ou un autre, les conclusions de la Commission Warren. Parmi les autres théories, certaines concernent les circonstances de l'autopsie, notamment sur l'éventualité de destruction de preuves, d'autres affirment que le film Zapruder montrant l'assassinat en direct a été falsifié, d'autres font un lien entre la mort de témoins de l'assassinat et l’événement.

En 1979, le Comité restreint de la Chambre sur les assassinats (House Select Committee on Assassinations), tout en affirmant la culpabilité d'Oswald, a conclu que le président Kennedy avait été « probablement assassiné à la suite d'une conspiration »[1].

Des sondages effectués au début des années 2000 ont indiqué qu'environ 20 % des citoyens des États-Unis d'Amérique croient qu'Oswald a agi seul[2], et que donc environ 80 % d'entre eux croient à une forme de conspiration. L'expression de coup d'État est également utilisée.

Théories de la conspiration

Les chercheurs affirmant l'existence d'une conspiration se basent soit sur un examen critique des éléments matériels de l'affaire, parfois avec des outils plus modernes que ceux disponibles à l'époque de la Commission, soit sur un examen critique des actions des protagonistes, pour conclure qu'une conspiration est possible, vraisemblable ou certaine. Parmi les éléments ayant été présentés comme des indices de la conspiration, sont relevés les points suivants :

Lee Harvey Oswald

Le fait que Lee Harvey Oswald, en tant que seul et unique membre du comité Fair Play for Cuba, a travaillé sous la direction de Guy Banister, membre de l'extrême droite, ancien du F.B.I. et de la Marine, financé par la C.I.A. pour les opérations anti-castristes et par le F.B.I. pour les actions anti-communistes. Il entraînait les anti-castristes, eux-mêmes formés militairement par la C.I.A., à l'infiltration des milieux pro-castristes[3],[4].

Dans le carnet d'adresses d'Oswald figuraient plusieurs adresses d'activistes anti-castristes. La secrétaire de Guy Banister témoigna que ce dernier avait déclaré à propos de Lee Harvey Oswald : « Ne vous en faites pas pour lui, c'est un associé du bureau[4]. »

L'action pro-communiste affichée de Lee Harvey Oswald, au sein même du quartier du renseignement au sein de la Nouvelle Orléans, avec les antennes du F.B.I., de la C.I.A et de l'O.N.I. (les services secrets de la Marine), n’entraîna aucune réaction, enquête ou surveillance, en pleine période anti-communiste des États-Unis et de lutte contre le régime de Fidel Castro à La Havane[3].

Les droits d'Oswald ne furent pas respectés au cours de sa garde à vue et notamment celui de disposer d'un avocat. Les autorités texanes repoussèrent toutes les propositions d'avocat. Or, présenté à minuit le à la presse, Oswald déclara : « (...) je demande que quelqu'un vienne me donner une assistance légale[3] ».

Le dossier militaire d'Oswald a été détruit en 1973, officiellement à la suite d'un « nettoyage de routine ». Ce fait fut découvert par le H.S.C.A. lorsqu'il en demanda la copie. Le dossier a été partiellement communiqué à la Commission Warren mais non au H.S.C.A..

La photo d'Oswald avec un Carcano et un journal communiste à la main, qu'Oswald lui-même qualifia de photomontage, est suspecte. Des experts de Scotland Yard et de la police canadienne noteront des anomalies[3] : la photo a officiellement été prise au mois de mars, mais la végétation ne correspond pas ; de plus, les ombres du nez et de la silhouette d'Oswald n'ont pas le même angle, le journal n'est pas à l'échelle de son corps, la forme du menton ne correspond pas à celui du suspect et le poignet droit présente une excroissance osseuse que n'avait pas Oswald[5].

En 1975, une lettre écrite par Lee Harvey Oswald fut envoyée depuis Mexico au chercheur Rose Penn. Datée du , et destinée à un certain Mr. Hunt, elle indiquait qu'Oswald souhaitait obtenir des informations sur sa situation et souhaitait qu'aucune étape ne soit franchie par lui-même ou une quelconque autre personne[3].[pas clair]

Lors d'une perquisition dans le garage de Ruth Paine[Qui ?] à Irving, le , les policiers de Dallas découvrirent, parmi les affaires de Lee Harvey Oswald, un appareil photo Minox portant un numéro de série non public ; cet appareil était alors très prisé au sein des services secrets pour les activités d'espionnage. Les policiers auraient subi les pressions des agents du F.B.I. pour faire disparaître la mention de cet appareil de leur rapport, ou que le modèle soit modifié. Ces faits furent révélés par le Dallas Morning News en 1978[3].

En 1977, à la suite de l'entrée en vigueur de la loi sur la liberté de l'information, la C.I.A. dut reconnaître détenir dans ses archives un dossier dit « 201 » sur Lee Harvey Oswald, un tel dossier signifiant que la personne concernée est habilitée à exercer des activités d'espionnage et d'infiltration. Ce fait fut communiqué en 1978 lors de l'enquête du H.S.C.A., qui demanda à avoir accès au dossier, mais celui-ci parvint vide au comité, alors qu'il aurait dû contenir une trentaine de documents[3],[4]. En outre, un ancien agent de la C.I.A. a indiqué qu'Oswald était rémunéré par celle-ci depuis son passage sur la base d'Atsugi au Japon. Victor Marchetti, dont l'ouvrage sur la C.I.A. fut partiellement censuré à sa sortie, indiqua : « Concrètement, si Oswald avait un dossier 201, c'est qu'il était agent[4]. »

De même, les enregistrements des conversations téléphoniques d'Oswald au consulat soviétique, faits par la C.I.A. et datant d', ont été détruits lors d'un « nettoyage de routine » peu avant l'ouverture de l'enquête du H.S.C.A. en 1978[3]. Des photos de la caméra de la C.I.A., présentées comme preuves, montraient un homme se faisant passer pour Oswald, afin semble-t-il de le piéger.[pas clair] Plusieurs personnes, dont un employé de l'ambassade du Mexique et une particulière[Qui ?], ont été troublées d'avoir rencontré un autre Lee Harvey Oswald plus âgé (35 ans).[pas clair]

Jack Ruby

Au cours de la conférence de presse du procureur Wade le , Jack Ruby, tenant du bar Le Carrousel et futur assassin d'Oswald, intervient pour corriger le nom du groupuscule pro-castriste Fair Play for Cuba, dirigé par Oswald et dont il était le seul et unique membre. La Commission Warren ne demande ni enquête ni éclaircissement à ce sujet[3].

Témoins de l'assassinat

La mise à l'écart par la Commission Warren de tous les témoignages indiquant, selon les cas : plus de trois coups de feu ; la présence de tireurs ailleurs que dans le Texas School Book Depository, et notamment sur le Grassy Knoll (Abraham Zapruder et 12 autres personnes témoignèrent qu'un des tirs ne provenait pas du dépôt de livres) ; la présence de complices ; l'odeur de poudre (sénateur Ralph Yarborough) ; la présence de lumière et de fumée derrière la barrière de bois juste après les tirs (témoignage de Lee Bowers).

C'est notamment le cas du témoignage du Sheriff Robert Craig qui déclara avoir vu Lee Harvey Oswald sortir du Texas Book Depository et monter dans un véhicule de type break de couleur beige avec trois autres hommes à son bord avant de prendre la fuite, conduit par un homme d'origine sud-américaine. Son témoignage ne fut pas retenu par la Commission Warren et il dut quitter les forces de l'ordre[3]. J.C. Price, Sam Holland, James Altgen et Seymour Weitzman témoignèrent également de la présence d'hommes derrière la barrière en bois. Le Sherif Decker, juste après les tirs, donna ordre à ses agents d'investir la butte gazonnée. Un nombre important de témoins coururent également dans cette direction.

A également été mentionnée, la présence sur le lieu de l'attentat de personnes dont l'identité n'a jamais fait l'objet d'enquête (c'est le cas notamment du Dark Completed Man).

Sécurité du président

La sécurité du président à Dallas, plus réduite que d'ordinaire, notamment le fait qu'aucun agent du Service Secret n'entourait la limousine, et que les mesures de sécurité pour une apparition publique du président, d'ordinaire très draconiennes (fenêtres fermées, tireurs d'élite sur les toits) n'aient pas été appliquées. De même, le code du Secret Service fut enfreint puisqu'il interdisait les virages à plus de 120° (maximum 90°) afin d'éviter de ralentir le véhicule et de faire des passagers des cibles plus facilement accessibles. Enfin, une unité de l'armée fut maintenue au repos alors qu'elle aurait dû renforcer le dispositif de sécurité présidentiel[3].

Alertés par des coups de feu, les premiers policiers qui arrivèrent sur le Grassy Knoll, comme l'agent Joe Smith et son adjoint, se heurtèrent à une personne exhibant une carte du Service Secret. Le Service Secret a affirmé n'avoir déployé aucun personnel sur cette zone[3],[5].

Arme de l'assassinat

Les shérifs fédéraux Roger Craig, Eugene Boone et Seymour Weitzman sont les premiers à découvrir l'arme cachée dans le coin nord-ouest du cinquième étage. Pour Weitzman, ayant tenu une armurerie pendant près de vingt ans, l'arme est facilement identifiable. Il a fait une déclaration sous serment concernant cette dernière le [3]. Ainsi, dans leurs rapports, ainsi que lors de deux conférences de presse dans l'après-midi du dont celle du procureur Wade, les shérifs mentionnent un Mauser Gewehr 43 calibre 7,65 mm, une arme de tir allemande puissante et de très haute précision. Cette information figure dans le rapport Warren. Le Mauser disparut après avoir été confié au capitaine Fritz[3].

Les empreintes digitales d'Oswald sur le Carcano ne furent pas détectées lors d'une première analyse le à Dallas, ni le à Washington au siège du F.B.I. où l'arme avait été envoyée pour un complément d'analyse. Elles apparurent le surlendemain quand l'arme se trouvait au siège du F.B.I. pour analyse.[pas clair] Il est à noter que le préparateur funéraire d'Oswald a été interrompu par des agents fédéraux venus relever les empreintes du cadavre[2].

Autopsie du président

Lors de l'arrivée à Bethesda, Mme Kennedy remit aux praticiens un morceau de matière cervicale en provenance de la blessure de son époux[3]. Le témoignage de Jackie Kennedy sur les blessures de son mari n'a pas été intégré dans le rapport, si ce n'est la mention : « référence aux blessures supprimées ».[pas clair] Ce témoignage ne devrait être connu qu'en 2039, à l'issue de la période de 75 ans imposée par la commission Warren.

A également été mentionné, le fait que le corps de Kennedy ait été emporté à Washington pour procéder à l'autopsie, ce qui n'est pas conforme aux lois du Texas. En 1963, l'assassinat d'un président n'était pas un crime fédéral et relevait de l'État fédéré dans lequel se produisait l'événement[3].

Les praticiens qui réalisèrent l'autopsie n'avaient pas pratiqué depuis plusieurs années, et le firent sous la direction des militaires sur la base navale de Bethesda. Ils n'eurent pas la possibilité d'effectuer toutes les analyses (recherche des trajectoires des balles, correspondance des trous d'entrée sur les vêtements) et durent suivre les ordres des officiers présents[3]. En 1978, le H.S.C.A. estima que les trois praticiens avaient une expérience et une pratique insuffisante pour pratiquer l'examen de blessures par armes à feu.

Le Dr. Humes détruisit toutes ses notes d'autopsie.

La commission Warren a notifié qu'il n'était pas nécessaire de rechercher l'origine exacte des blessures du gouverneur Connaly, malgré l'existence d'un rapport du F.B.I. indiquant la présence de deux balles distinctes, ouvrant la porte à la « théorie de la balle magique » imposée par le conseil Alan Specter[Qui ?].

Le , William Harper, étudiant en médecine, découvrit un morceau du crâne du président à l'arrière-gauche de l'emplacement ou se trouvait la limousine au moment du tir fatal. Photographié et mesuré, le morceau fut identifié par le Dr. Cairn, légiste à Dallas, comme un morceau d'occiput. Le F.B.I. reçut l'ordre[précision nécessaire] de n'en faire aucune publicité[3].

Au cours de l'autopsie, une quatrième balle fut remise aux agents O'Neil et Sibert du F.B.I. ; cet élément de preuve balistique, disparu depuis, a été révélé en 1969[3].

La commission Warren ne demanda pas à avoir accès aux photos de l'autopsie et se contenta des dessins reproduits par le F.B.I.[3].

Films et photos de l'assassinat

À l'examen du film de Zapruder, on pourrait supposer que le coup de feu qui a frappé Kennedy à la tête est venu de l'avant, car sa tête recule lors de l'impact. Des théoriciens soulignent aussi le grand nombre de médecins et d'infirmières à l'hôpital Parkland, ainsi que d'autres[Qui ?], qui ont déclaré que la majeure partie de l'arrière de la tête du président avait été soufflée par l'impact, ce qui suggère fortement qu'il a été frappé par l'avant[6],[7] [3]. Cela conduit à supputer qu'il y avait un autre tireur situé sur le monticule herbeux à l'avant-droit du président. En outre, cette hypothèse serait corroborée par la découverte, le , par William Harper, étudiant en médecine, d'un morceau du crâne du président à l'arrière gauche de l'emplacement où se trouvait la limousine au moment du tir fatal (voir supra).

Le Secret Service a réquisitionné le cliché de Mary Ann Morman montrant le Texas School Book Depository quelques secondes avant l'attentat ; celui-ci n'a jamais été rendu public[3].

Le F.B.I aurait dissimulé les photos et le film montrant les fenêtres du 5e étage, où certains témoignages ont rapporté la présence de deux personnes avant les tirs[3]. Le F.B.I. aurait également altéré le film d'Orville Nix montrant la scène de la fusillade d'une perspective opposée à celle d'Abraham Zapruder, et permettant de détecter des mouvements derrière la barrière en bois du Grassy Knoll[3].

Lors de l'impression des images montrant le coup à la tête, les n° 314 et 315, ces dernières furent inversées par le F.B.I., faisant croire que le corps du président était projeté vers l'avant. J Edgar Hoover, invoqua une erreur matérielle[3].

Preuves balistiques

La théorie de la balle unique, une des pierres d'achoppement des conclusions de la Commission Warren, est jugée non crédible. En effet, des essais de tirs effectués par le F.B.I. en 1963 sur des cadavres d'animaux donnèrent systématiquement des résultats de balles déformées et/ou compressées[2]. En outre, le gouverneur Connally a toujours affirmé avoir été frappé par une autre balle que la première ayant touché le président au cou. Enfin, sur les films de l'assassinat, un délai de deux secondes s'écoule entre le moment où John F. Kennedy porte les mains à son cou et celui où le gouverneur Connally s'effondre touché à son tour par une balle[3].

Au Parkland Hospital, il fut déclaré qu'une fois l'état de santé du gouverneur stabilisé, il resterait une balle à extraire de sa cuisse. Or, selon la Commission Warren, la « balle magique » n° CE 399 était déjà sortie et reposait sur un brancard.

À 12 h 40, un agent présenté comme membre du F.B.I. a été photographié en train de prélever ce qui s'apparente à une balle dans l'herbe[3].

Au cours de l'autopsie, une quatrième balle fut remise aux agents O'Neil et Sibert du F.B.I. (voir supra).

Lieux de l'assassinat

Le dernier employé à avoir quitté le cinquième étage du Texas School Book Depository est sorti du bâtiment entre 12 h 15 et 12 h 20. Afin de construire le mur de cartons autour de la fenêtre, Oswald n'aurait eu que quelques minutes pour déplacer 43 boites totalisant plus d'une tonne, le tout en ne laissant que deux empreintes sur l'ensemble des boites, parmi celles d'une dizaine d'employés du Depository qui ne furent pourtant jamais soupçonnés du meurtre. À noter que la commission Warren a estimé qu'Oswald ne portait pas de gants[3].

La Dealey Plaza ne fut même pas fermée afin de permettre à l'enquête de se faire dans les meilleures conditions.

Éléments de preuves négligés ou disparus

Des événements ultérieurs ont démontré que les agences gouvernementales, la police de Dallas, le Secret Service, le F.B.I. et la C.I.A. avaient dissimulé des informations, altéré ou détruit des preuves, fait pression sur des témoins et délibérément menti.[réf. nécessaire]

À la suite du tir, la limousine présidentielle a été entièrement nettoyée et réparée. Cette opération fut réalisée en , et les différentes preuves balistiques démontées notamment sur le pare-brise et le pare-soleil[pas clair], furent définitivement perdues[3], interdisant toute possibilité d'examen ultérieur.

Le Dr. Humes détruisit toutes ses notes d'autopsie.

Le cerveau du président a disparu. Ce fait fut constaté en 1971 par le praticien Cyril Wecht, alors président de l'Académie américaine de médecine légale. Il fut révélé ultérieurement[Quand ?] que cet organe, qui aurait permis de connaitre l'origine des tirs, était manquant dès 1966[3].

Des photos de l'autopsie ont disparu. Le photographe John Thomas Stringer, présent pendant l'autopsie, a notamment indiqué que sur l'ensemble des photos présentes, certaines n'étaient pas de lui et plusieurs avaient disparu, notamment les photos du torse du président[3].

Les dossiers saisis dans le bureau de Guy Banister, représentant des opérations illégales et clandestines de la C.I.A. sur le sol des États-Unis, et directeur d'Oswald à la Nouvelle Orléans, ont été saisis à sa mort en 1964 par les agences gouvernementales. Le H.S.C.A. a affirmé qu'ils avaient été détruits avant son enquête de 1978[3].

En 1976, il a été révélé que le rapport d'enquête classé confidentiel par le F.B.I. concernant David Ferrie, qui avait travaillé de manière extrêmement étroite avec Guy Banister et Lee Harvey Oswald, avait été perdu[4]. L'appartenance de David Ferrie à la C.I.A. en tant qu'agent secret a été confirmée en 1975.

Commanditaires ou bénéficiaires présumés des différentes théories du complot

Les personnes ou groupes de personnes suivants ont été accusés d'avoir été à la source d'une conspiration :

  • Le vice-président Lyndon B. Johnson, qui aurait organisé l'assassinat ou y aurait participé. Johnson est une des personnes qui avaient le plus à gagner de la mort du président, puisque celle-ci faisait de lui le nouveau président. Johnson est parfois décrit comme un homme aux abois avant l'assassinat : Kennedy aurait envisagé de ne plus le prendre comme candidat vice-président pour les élections de 1964, notamment à cause des enquêtes criminelles le visant (pour trafic d'influence, détournement de fonds, blanchiment d'argent et corruption), qui s'arrêtèrent ou furent abandonnées une fois Johnson devenu président. Autre argument en faveur de cette thèse : Johnson était originaire du Texas, l'État où a été assassiné J.F.K. ; toutes les affaires dans lesquelles il était impliqué de près ou de loin avaient pour théâtre le Texas ou les États adjacents (Nouveau Mexique notamment). Selon ces thèses, Johnson n'était peut-être pas le conspirateur du début à la fin de l'opération, mais il est possible qu'il se soit entendu avec l'extrême droite sudiste, la mafia et la C.I.A. pour leur permettre d'assassiner le président (rôle de la mafia) et d'étouffer l'affaire (rôle de la C.I.A. et surtout d'Allen Dulles) ; Johnson, en tant que maître de la justice et de la police texane, aurait simplement permis aux uns et aux autres leurs allées et venues non entravées. La thèse d'un complot avec à sa tête Johnson est étayée par des témoignages inédits, documents secrets et enregistrements clandestins évoqués dans un documentaire de 2003 réalisé par William Reymond et Bernard Nicolas, dans lequel est identifié un second tueur, nommé Malcolm Wallace. Cette thèse est également détaillée dans le livre best-seller de Barr McClellan (en) paru en 2003, Blood, Money & Power: How LBJ Killed JFK, ainsi que dans celui de William Reymond, paru en 2004, JFK : autopsie d'un crime d'État. La thèse de Michael Collins Piper dans Final Judgment cite Lyndon B. Johnson comme participant à la conjuration, sans en être le centre. Enfin, un rapport français, issu d'une enquête de deux officiers (dont André Ducret) avec l'accord de Charles de Gaulle, montre de forts soupçons quant à Lyndon B. Johnson.

  • La C.I.A., ou des agents hors de contrôle de la C.I.A., qui auraient tué Kennedy pour diverses raisons, notamment pour son manque de soutien au débarquement de la baie des Cochons et pour diverses menaces que l'administration Kennedy faisait peser sur l'indépendance de l'agence. Kennedy aurait déclaré en privé que la C.I.A. l'avait manipulé pour qu'il donne l'ordre d'envahir Cuba. Cependant, on sait par ailleurs que les Kennedy voulaient la mort de Fidel Castro.[réf. nécessaire] D'autre part, Allen Dulles, ancien chef de la C.I.A. et premier directeur de l'agence, avait été renvoyé par Kennedy après le fiasco de la baie des Cochons, et Dulles aurait cherché à se venger. Il a été nommé par Johnson à la commission d'enquête Warren chargé de faire la lumière sur l'assassinat, d'où le soupçon de connivence entre les deux hommes.
  • L'extrême droite des États-Unis d'Amérique, qui aurait tué Kennedy car celui-ci s'apprêtait à révéler les liens étroits entre une partie de l'etablishment des États-Unis et les Nazis jusqu'à Pearl Harbor (une thèse reprise par Paul-Loup Sulitzer dans son thriller Puits de lumière). Ces milieux trouvaient Kennedy trop doux avec Cuba (il refusait l'emploi de l'U.S. Air Force lors de la crise de la baie des Cochons), trop doux avec l'U.R.S.S. (il acceptait le dialogue avec Khrouchtchev), trop doux avec les Noirs (soutien à Martin Luther King et aux droits civiques dans le Sud), trop catholique (JFK était le seul président américain catholique jusqu'à l'élection de Joe Biden), le K.K.K. étant fondé sur une conception extrémiste du christianisme) ; tout cela faisait beaucoup pour un seul homme, fût-il président des États-Unis.[style à revoir] Le jour même de l'arrivée de J.F.K. à Dallas (fief sudiste), des activistes de l'extrême droite affiliée au KKK distribuaient des tracts anti-Kennedy intitulés « Recherché pour Haute Trahison ».[réf. nécessaire]
  • Les pétroliers, en raison des millions de dollars qu'allait leur coûter un changement fiscal planifié par Kennedy.[précision nécessaire][réf. nécessaire]
  • La pègre de Chicago (en anglais The Outfit, « L'Équipe ») aurait assassiné le président (ainsi que son frère, Robert Kennedy, en 1968) en raison des menaces que l'administration Kennedy faisait peser sur le crime organisé. En effet, le gouvernement voulait faire arrêter Jimmy Hoffa, un syndicaliste qui participait au blanchiment d'argent de la mafia italo-américaine de Chicago, à travers un complexe système utilisant l'argent de la caisse de retraite des Teamsters. Selon cette thèse, c'est Sam Giancana, boss de l'Outfit à l'époque qui aurait fait tuer les frères Kennedy. De plus, John F. Kennedy n'avait pas payé sa dette envers la mafia pour son aide lors des élections de 1960 à Chicago.[réf. nécessaire] Il fut par ailleurs démontré que la mafia avait collaboré avec la C.I.A. dans le cadre de tentatives d'assassinat de Fidel Castro et que celle-ci avait donc également un intérêt particulier à l'égard de Cuba. En effet, avant la chute de Battista, l'île et particulièrement sa capitale La Havane étaient sous la férule de Meyer Lansky et de Lucky Luciano, une plaque tournante du blanchiment d'argent de la mafia italo-américaine. L'arrivée au pouvoir de Castro, qui mit fin à cet état de fait, fut considérée comme la déroute la plus coûteuse de l'histoire de l'organisation criminelle[11]. De plus, Kennedy et Giancana avaient une maîtresse commune, Judith Campbell. Celle-ci entama une liaison avec le président, qui dura jusqu'à l'été 1962, tout en étant parallèlement la compagne de Giancana. Les liaisons Campbell-Kennedy-Giancana sont citées publiquement pour la première fois en 1975.[réf. nécessaire] Judith Campbell en profita pour expliquer sa théorie sur l'assassinat de Kennedy. Selon elle, Kennedy fut assassiné par la mafia de Chicago, plus précisément par Sam Giancana, car il aurait utilisé la mafia pour être élu président et l'aurait abandonnée ensuite, déclarant une guerre totale au crime organisé.[réf. nécessaire]
  • Des exilés cubains anti-castristes, entraînés par la C.I.A. et travaillant sous ses ordres, auraient tué Kennedy également en raison de la crise de la baie de Cochons et du manque de soutien de l’administration aux actions contre Castro. Ils avaient également partie liée avec l'extrême droite. Tous en voulaient à Kennedy du fait que, dans sa politique de dialogue avec l'U.R.S.S., pendant la crise des missiles en , le Président ait engagé officiellement son pays à ne jamais envahir Cuba.
  • Fidel Castro, qui aurait pu vouloir se venger des multiples tentatives du gouvernement des USA de le renverser ou de l'assassiner. Certains, estimant que cette hypothèse est démentie par l'existence de contacts secrets entre Kennedy et Castro à partir de [12], analysent cette hypothèse comme une tentative, par la mafia, de détourner l'attention. L'hypothèse selon laquelle Castro aurait voulu assassiner J.F.K. est peu probable, puisque lors de la crise de la baie des Cochons, c'est Kennedy qui avait empêché l'U.S. Air Force de bombarder Cuba (à la grande fureur de la C.I.A. et également de l'État-major de l'armée des USA qui travaillait à l'opération Northwood)[réf. nécessaire]. En 1975, Fidel Castro a vigoureusement démenti cette accusation, la jugeant « monstrueuse », à l'occasion d'une visite du sénateur démocrate Georges MacGovern à Cuba[13]. Il se trouve aussi que le jour même de l'assassinat, le journaliste français Jean Daniel s'entretenait à Cuba avec Fidel Castro ; il témoigna par la suite que la nouvelle l'avait profondément affecté. De surcroît, le dirigeant cubain venait juste d'envoyer une lettre à Kennedy acceptant des négociations pour une normalisation des relations américano-cubaines[14]. Le H.S.C.A. a également obtenu confirmation de ces informations[3].
  • Des agents d'Israël qui, d'après les allégations de Mordechai Vanunu (technicien nucléaire à la centrale de Dimona) faites dans le journal arabophone Al-Hayat en , auraient voulu se venger des pressions relatives à son programme nucléaire[15]. Vanunu a été le premier à avoir révélé les détails de ce programme nucléaire en 1986 et a été condamné en 1988 à 18 ans de prison pour trahison, espionnage et révélation de secrets d'État. Ces allégations ont été rendues publiques trois mois après sa liibération[16]. La thèse de la piste israélienne est aussi défendue par Michael Collins Piper (en) dans son livre Final Judgment.
  • Le président sud-vietnamien Ngo Dinh Diem aurait découvert les plans des États-Unis pour le renverser et aurait ainsi conspiré pour faire éliminer Kennedy, même si son décès est survenu le , soit trois semaines avant l'assassinat de Kennedy[réf. nécessaire].
  • Un groupe de « patriotes » des USA, qui auraient tué Kennedy en raison des risques de troisième guerre mondiale que son inexpérience faisait courir au pays[réf. nécessaire].
  • Charles Harrelson (1928-2007), père de l'acteur Woody Harrelson, emprisonné pour avoir tué le juge John H. Wood, Jr. le  ; en 1982, Charles Harrelson a prétendu avoir participé à l'assassinat de John F. Kennedy[17].
  • La mafia des États-Unis aurait fait appel à Antoine Guérini pour engager des tueurs à gages corso-marseillais (Lucien Sarti déguisé en policier de Dallas et ses deux complices Sauveur Pironti et Roger Bocognani qui auraient effectué un tir croisé à partir de leurs trois positions), selon un documentaire diffusé le par la chaîne ITV[18],[19].

Enfin, parmi les possibles complices à tout le moins de la dissimulation du complot, on cite J. Edgar Hoover, directeur du FBI, qui aurait pu subir un chantage de la part de la mafia, sous la menace d'une divulgation de son homosexualité dissimulée. Hoover fut ensuite nommé directeur à vie du F.B.I. par Lyndon B. Johnson.

On[Qui ?] cite aussi souvent Allen Dulles qui devait à Kennedy d'avoir perdu son poste de directeur de la C.I.A. (à la suite du désastre du débarquement de la baie des Cochons), alors qu'il en était l'incarnation depuis une décennie. Dulles, nommé par le Lyndon B. Johnson comme membre de la Commission Warren, aurait dissimulé à la commission les liens de la C.I.A. avec la mafia et les anti-castristes. Il est également mentionné que l'ancien adjoint de Dulles à la C.I.A., le sous-directeur Charles Cabell (limogé en même temps que Dulles), avait pour frère le maire de Dallas. Pour les intérêts financiers américains dans les années 1950 Dulles avait participé à l'étranger au renversement d'hommes d'états régulièrement élus : Mossadegh en Iran, Jacobo Arbenz au Guatemala ; puis Lumumba en 1960 au Congo, dont la chute déboucha à la mi-, sur son assassinat.

La théorie de la mort accidentelle causée par un agent du Service Secret a été mise en l'avant par l'expert en balistique Howard Donahue, dont les preuves accumulées ont fait l'objet du livre de Bonar Menninger Error: The Shot That Killed JFK paru en 1992, qui émet l'hypothèse que pendant qu'Oswald atteignait le président Kennedy avec deux tirs, le coup fatal aurait été ensuite tiré accidentellement par l'agent George Hickey du Service Secret, qui était assis dans la voiture suivant immédiatement la limousine du président. Cette thèse allègue qu'à la suite des deux coups tirés par Oswald, le cortège aurait accéléré alors que Hickey tentait de répondre aux coups tirés par Oswald, ce qui lui aurait fait perdre l'équilibre et l'aurait conduit à appuyer accidentellement sur la gâchette de son AR-15, déclenchant un tir qui aurait atteint mortellement Kennedy. Cette thèse suscite l'attention du public en 2013 lorsqu'elle obtient le soutien de Colin McLaren dans son livre et documentaire intitulés JFK: The Smoking Gun.

Notes et références

  1. (en) « Table of Contents », sur National Archives, (consulté le )
  2. Voir notamment ce sondage de ABC News ou celui de Fox News en 2003
  3. Thierry Lentz, L'assassinat de John F. Kennedy : Histoire d'un mystère d’État, Paris, Nouveau Monde Editions, , 446 p. (ISBN 978-2-84736-508-5).
  4. (en) Jim Marrs, Cross Fire : The Plot That Killed Kennedy, Basic Books, , 612 p p. (ISBN 978-0-465-03180-1)
  5. William Reymond, JFK : Autopsie d'un crime d'État, Paris, Flammarion, , 492 p. (ISBN 2-08-067506-0)
  6. Summers 2013, p. 31-.
  7. Marrs 1990, p. 55-89.
  8. par l'ordre exécutif numéro 111 110 abrogeant ainsi l’acte exécutif 10289
  9. Les secrets de l’institut d’émission des États-Unis, par Wolfgang Freisleben, 2007, Horizons et débats.
  10. « uhuh.com/money/kennmon.htm »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  11. Quand la mafia enfumait la havane - article du Point du 27 juin 2010.
  12. Manuela Semidei, Kennedy et la Révolution cubaine, Paris Gallimard, 1972 coll. Archives
  13. Robert Sam Anson, Ils ont tué Kennedy, Paris, Denoêl, 1976.
  14. Jean Daniel, Le Temps qui reste, Paris, 1974.
  15. Israel killed JFK,says Vanunu sur rediff India Abroad
  16. L'Israélien Vanunu a été libéré - article du Nouvel Observateur du 22 avril 2004.
  17. Entretien avec Charles Harrelson, Dallas Channel 4, 1982.
  18. Voir : Michel Mertz et Jean Souètre.
  19. Jacques Follorou et Vincent Nouzille, Les Parrains Corses. Leur histoire, leurs réseaux, leurs protections, Fayard, , p. 201.

Voir aussi

Filmographie

  • Documentaire vidéo, Affaires criminelles : l'assassinat de John F. Kennedy, raconté par Yves Rénier, éd. Marshall Cavendish.
  • I... comme Icare, film réalisé par Henri Verneuil, 1979.
  • JFK, film réalisé par Oliver Stone, 1991.
  • JFK, autopsie d'un complot, documentaire de William Reymond et Bernard Nicolas, France, 2003.
  • Parkland, film réalisé par Peter Landesman, 2013.

Bibliographie

  • Vincent Quivy, Qui n'a pas tué John Kennedy : des faits avérés aux théories les plus folles, Paris, Seuil, , 281 p. (ISBN 978-2-02-108538-9, OCLC 863049312)
  • (en) Vincent Bugliosi, Reclaiming history : the assassination of President John F. Kennedy, New York, W.W. Norton & Co, , 1612 p. (ISBN 978-0-393-04525-3, OCLC 80180151)
  • (en) Michael Benson, Who's who in the JFK assassination : an A-to-Z encyclopedia, Secaucus, NJ, Carol Publishing Group, , 511 p. (ISBN 978-0-8065-1444-4, OCLC 28424031)
  • (en) Jim Marrs, Crossfire : the plot that killed Kennedy, New York, Carroll & Graf Publishers, , 625 p. (ISBN 978-0-88184-648-5, OCLC 22670956)
  • (en) Jim Garrison, On the trail of the assassins : my investigation and prosecution of the murder of President Kennedy, New York, Sheridan Square Press Distributed by Kampmann, , 406 p. (ISBN 978-0-941781-02-2, OCLC 299227512)
  • (en) Anthony Summers, Not in Your Lifetime, New York, Open Road, (ISBN 978-1-4804-3548-3)

Articles connexes

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