Guy Banister

Guy Banister, ancien membre de l'ONI (Office Naval Intelligence, les services secrets de la Marine Américaine), ancien inspecteur de la Police de Dallas et ancien agent du FBI, était propriétaire d'une agence de détective privée à La Nouvelle Orléans, située au 531 Lafayette Street et ayant une seconde entrée au 544 Camp Street.

Son action fut mise en lumière à la suite de l'enquête du procureur Jim Garrison en 1966 sur l'assassinat de John F. Kennedy le et de Lee Harvey Oswald, son assassin présumé, qui fut présent de juin à à La Nouvelle-Orléans à proximité des locaux de son agence.

Biographie

Agent du FBI

Guy Banister naît dans la campagne de l'État de la Louisiane, le . Il est le dernier enfant d'une famille de sept[1].

Il commence sa carrière professionnelle au sein de la division criminelle de la police de la ville de Monroe.

Puis, en 1934, il intègre le département spécial de la Justice (qui deviendra le FBI) auprès de J. Edgar Hoover. Il y travaille durant 20 ans, dont 17 en tant qu'agent spécial sur la zone de Chicago. Il travaille alors en relation avec l'agent Robert Maheu. Ce dernier, par la suite, dirigera également deux agences de détectives privés, similaires à la sienne, et situées à Las Vegas et à Washington. Il servira d'intermédiaire pour mettre en relation la CIA et le Crime Organisé en la personne notamment de Sam Giancana, patron de l'outfit de Chicago, pour lutter contre le régime de Fidel Castro à Cuba[2].

À ce poste, il participe à la traque de l'ennemi public dans les années 1930, John Dillinger[3]. Il prend sa retraite de l'agence fédérale à l'âge de 53 ans.

Membre de la police de La Nouvelle-Orléans

Il devient membre de la police de La Nouvelle-Orléans en 1954, en tant qu'intendant de la division de lutte contre la corruption des membres de cette dernière. Il est contraint de démissionner de cette dernière à la suite d'accusations pour malfaisance portées contre le maire de la ville [1], et après avoir menacé un serveur avec son arme au Old Absinthe House[3].

Il crée par la suite sa propre société : une agence de détectives privés nommée l'Associated Banister Inc, située jusqu'à la fin de l'année 1961 dans les locaux du Balter Building Office, puis à partir de 1962, au sein du Neiman Building au 531 Lafayette Street à la Nouvelle Orléans et doté d'une seconde entrée au 544 Camp Street. Il est donc situé en plein cœur du quartier des services de renseignements, à savoir le FBI, l'ONI et la CIA, où ces derniers possèdent alors leurs antennes [4],[5].

Associated Banister Inc.

Anti communiste convaincu, il était également membre de la John Birch Society, société politique d'extrême droite prônant la suprématie blanche. Il était également lié au groupe paramilitaire dit des minutemen.

Guy Banister était aussi chargé des opérations anti-castristes appointées par la CIA et le FBI dans la lutte opposant les États-Unis au régime du leader Fidel Castro à Cuba en place depuis .

Son agence de détective privé, en réalité une couverture, servait également de lieu de rassemblement aux cubains anti-castristes, entrainés militairement dans les environs par la CIA, ainsi qu'au Cuban Revolutionary Council (ou CRC), formation politique anti-castriste, dirigé par Sergio Arracha Smith, lui-même financé par le parrain de la Nouvelle Orléans Carlos Marcello[4].

Cette structure permettait de dissimuler les opérations illégales de la CIA sur le sol américain. En effet, fondée en 1947, la CIA (succédant à l'Office of Strategic Services ou OSS fondé en 1942 pendant la Seconde Guerre mondiale à la suite de l'attaque de Peal Harbour en 1941) avait en effet, l'interdiction formelle d'intervenir sur le sol des États-Unis d'Amérique, rôle dévolu exclusivement au FBI de J. Edgar Hoover[4].

À ce titre, Guy Banister a participé à la logistique de l'opération montée par la CIA tout au long de l'année 1960 du débarquement de la baie des Cochons sur l'ordre du président Dwight D. Eisenhower et suivi par le vice-président Richard Nixon. Lancée en , cette opération visait à faire débarquer une troupe de 1 500 Cubains formés, équipés et dirigés par les États-Unis afin de restaurer une régime plus compatible avec les intérêts américains[6]. Son agence sert également de zone d'entreposage d'armes et de munitions dans ce cadre suivant un axe géographique Miami, La Nouvelle-Orléans Dallas [3]. Son bureau permit de stocker des munitions militaires dans le cadre de la préparation de l'opération par la CIA. Il participe au soutien de l'Association de la Démocratie Cubaine qui fournit du matériel dont des camions achetés auprès de la concession Ford le dans le cadre de l'opération d'[7].

C'est au travers de ce soutien actif qu'il est amené à travailler directement en lien avec le pilote David Ferrie qui effectue des livraisons d'armes à Cuba et qui partage son anti-communisme profond[1]. Ce dernier intervenait dans les opérations anti-castristes en tant que pilote, spécialisé dans les opérations aériennes périlleuses de livraison d'armes pilotées par la CIA. Il fut l'un des meilleurs livreurs d'armes pour Cuba. Il était également en lien avec le parrain Carlos Marcello et également Sam Giancana qui utilisèrent ses compétences pour le trafic de stupéfiant par voie aérienne[8]. En , Guy Banister est amené à défendre David Ferrie, en liaison avec son avocat, G. Wray Gill, face aux accusation portées à son encontre par la compagnie aérienne Eastern Airlines qu'il l'a licencié et dont le procès à lieu durant l'été 1963 et au cours duquel il témoigne pour la défense[1].

En parallèle, il participe à la défense du parrain de la Nouvelle Orléans Carlos Marcello qui était menacé d'une nouvelle expulsion du territoire des États-Unis. En effet, le , Carlos Marcello, parrain de La Nouvelle-Orléans, qui travaillait en parallèle avec la CIA pour éliminer Fidel Castro et avait contribué à l'élection de John F. Kennedy, avait été expulsé des États-Unis vers le Guatemala sur décision de l'attorney général, et frère de John Fitzgerald Kennedy, Robert Kennedy. Cette décision avait d'ailleurs ulcéré les agents opérationnels de la CIA qui avaient pour objectif d'éliminer le leader cubain et de provoquer la chute de son régime[4],[8]. Il put revenir sur le territoire de manière clandestine mais une très forte possibilité d'expulsion se profilait pour le procès qui devait se tenir en .

Enfin, spécialiste des opérations d'infiltrations, Guy Banister recrutait également des étudiants afin d'infiltrer les mouvements favorables au régime cubain.

Les actions de Lee Harvey Ostwald à La Nouvelle-Orléans

Lee Harvey Ostwald fut présent à La Nouvelle-Orléans du mois de mai à celui d'. C'est au cours de cette période qu'il effectue une série d'actions le reliant à l'agence de détectives privés de Guy Banister. Ayant créé la structure politique dont il est le seul et unique membre le Fair Play for Cuba Commite ou FPCC, il effectue l'impression de tracts et de 500 cartes d'adhérents. Plusieurs de ces tracts seront retrouvés sur le campus de l'université de Tulane[3].

Le , Lee Harvey Oswald fut arrêté par la police de la Nouvelle Orléans à la suite d'une bagarre sur la voie publique l'opposant à trois personnes anti-castristes, dont Carlos Bringuier, anti castriste membre et représentant à la Nouvelle Orléans d'une association étudiante le Directorio Revolucionario Estudiantil ou DRE , au cours de la distribution de prospectus pro-castristes en faveur de Cuba (Association étudiante en apparence, le DRE était une structure qui avait été conçue, créée et financée directement par la CIA[5]. Le HSCA révéla dans son enquête en 1978, qu'elle faisait partie des plus amères à l'encontre du président John Fitzgerald Kennedy après la crise ces missiles d'[1]). Confisqués par la police, les prospectus affichaient comme adresse de contact l'adresse du 544 Camp Street New Orléans l'adresse de la seconde entrée de l'agence de détectives de Guy Banister[4],[1].

Lee Harvey Ostwald Ostwald passe la nuit en prison. Il reçoit une amende de 10 dollars. Le matin du samedi , il demande à être entendu par un agent du FBI, ce qui lui est accordé. Il rencontre en cette occasion en entretien l'agent John L. Quigley à qui il déclare qu'il s'est marié avec son épouse à Fort Worth au Texas.

Son altercation initiale attire l'attention des médias sur la forme d'une station de télévision locale qui propose de le filmer en train de distribuer des tracts, ce qui est fait le . Ses aides venaient de l'agence pour l'emploi locale, le film passant le soir-même à la télévision. Ostwald est alors contacté par une radio locale (WDSU), et après un premier entretien avec le journaliste William Kirk Stuckey le , il leur suggère d'organiser un débat entre lui et Carlos Bringuier[9].

D'après la Commission Warren, sa correspondance de l'époque montre un Ostwald heureux du bruit qu'il réussit à faire autour de Fair Play for Cuba et présentant sa section — dont il était le seul membre — comme un succès.

C'est au cours du débat radio-diffusé Carte blanche, qui s'ensuit le , en présence du membre du DRE et du Information Concile of America que Lee Harvey Ostwald indique qu'il est marxiste mais pas communiste[9]. Le débat tourne au désavantage d’Ostwald : Carlos Bringuier est bien préparé et le journaliste interroge Lee Harvey Ostwald sur son passage en Union soviétique, qu'il n'a déclaré lors de son premier entretien. D'après le journaliste William Kirk Stuckey, interrogé par la Commission Warren sur cet épisode, le Fair Play for Cuba Commite, lié à un marxiste ayant vécu en URSS, n'avait désormais plus d'avenir à La Nouvelle-Orléans.

Le , à la suite de la naissance de son second enfant, une fille du nom de Rachel, et un court voyage au Mexique, Lee Harvey Ostwald, quitte La Nouvelle-Orléans pour s'installer à Dallas.

Événements du 22 novembre 1963

Le soir du , Guy Banister eut une grave altercation sur l'assassinat de John F. Kennedy avec son collaborateur de longue date, le détective Jack Martin qui intervenait à sa demande sur des opérations de filature ou de prise d'informations. Ce fait fut confirmé par Delphine Roberts, secrétaire de son agence depuis longue date. Imbibé d'alcool, et face aux reproches que lui faisait Jack Martin concernant son attitude positive à la suite du décès du président, et au prétexte de vol dans ses dossiers à l'agence, Guy Banister agressa ce dernier au moyen de son arme, un revolver 357 magnum lui assénant plusieurs coups de crosse sur le crâne[10]. Jack Martin est admis au Charity Hospital et prévient la police. Cependant il refuse de porter plainte considérant Guy Banister comme un père[4],[1].

Ce sont ces événements et ceux concernant Lee Harvey Ostwald qui vont attirer par la suite l'attention du procureur Jim Garrison (voir paragraphe suivant).

Enquête de la commission Warren

Guy Banister est interrogé par le Secret Service et le FBI dans les mois qui suivent l'assassinat de John F. Kennedy le . Aucune connexion ou relation, n'est alors découverte avec les actions de Lee Harvey Ostwald[1] bien qu'une carte de bibliothèque au nom de David Ferrie fut retrouvée le pendant la garde à vue de l'ancien marine [4]. La Commission Warren qui enquêta sur l'activité politique de Lee Harvey Oswald, dont [1]les informations avait été centralisées par le F.B.I de J. Edgar Hoover, considéra qu'il n'existait pas de lien reliant l'ancien marine aux activités menées au sein du 544 Camp Street[1].

Ce sont par la suite, ces événements conjugués, qui amenèrent le procureur indépendant Jim Garrison de La Nouvelle-Orléans à ouvrir une enquête sur les actions de Lee Harvey Oswald sur l'année 1963.

Décès

Guy Banister décède le , des suites d'une thrombose coronarienne.

À sa mort, l'ensemble de ses dossiers furent saisis par les autorités. D'après le procureur indépendant Jim Garrison, qui mena une enquête à partir de 1966, sur les agissements de Lee Harvey Ostwald à la Nouvelle Orléans, seules furent retrouvées les étiquettes des dossiers qui furent saisies par la police de l'État et comportant les indications suivants : C.I.A 20-10, munitions et armes 32-1, programme de droits civiques de J.F.K 15-6, Comité de soutien à Cuba 23-7, Amérique latine 23-1, destruction base missiles - Turquie et Italie 15-16 [7].

L'enquête du procureur de La Nouvelle-Orléans, Jim Garrison

Ce dernier avait précédemment fait interpeller, fait, le , David Ferrie, l'ancien pilote de ligne reconverti dans la livraison d'armes sur les opérations anti castristes de la CIA en lien avec l'officine du détective privé anti communiste Guy Bannister, sur une information transmise par le détective privé Jack Martin qui avait révélé que le pilote connaissait Lee Harvey Ostwald, lui aussi présent au sein de cette officine. En outre, Lee Harvey Oswald avait été interpellé le , avec sur lui une carte de bibliothèque au nom et prénom de David Ferrie. Remis au bureau local du FBI, ce dernier relâcha David Ferrie, et arrêta les investigations à partir du [4].

L'enquête de 1966

Au cours de l'été 1966, à la suite d'une conversation qu'il a eue avec le sénateur Russell Long fils de Huey P. Long, et Hale Boggs, sénateur de Louisiane, qui remettaient en cause les conclusions de la commission Warren, Jim Garrison entreprit d'abord une relecture des 26 volumes du rapport. Il lut également les livres sur l'assassinat écrits par l'avocat Mark Lane, l'universitaire Edward Jay Epstein qui avait publié une étude sur le fonctionnement de la commission, ou encore Harold Weinberg[7]. Puis, dans un second temps et en secret, il décide de relancer avec ses enquêteurs une enquête sur l'assassinat du président Kennedy sous le nom de code « The Smith Case ».

Il examina le rapport Warren avec son équipe en analysant les dépositions, les informations et la synthèse, et arriva, après plusieurs semaines de travail à la conclusion que les conclusions du rapport selon lesquelles Lee Harvey Oswald avait agi seul, entraient en contradiction avec de nombreux témoignages et éléments contenus dans les 26 volumes. Intrigué, le procureur notait une garde à vue de ce dernier dont les droits fondamentaux, notamment la défense par un avocat, n'avaient pas été respectés, des interrogatoires de témoins non conduits de manière approfondie ou encore des informations non prises en compte dans la synthèse de la Commission, comme la présence de personnes avant les tirs, ou des agents du Secret Service présents après les tirs derrière la barrière en bois de la butte gazonnée arrêtant les témoins accourus dont des policiers comme l'officier Marshall, alors que ce service avait indiqué que tous ses hommes présents avaient suivi la limousine après les coups de feu, ou encore les déclarations des témoins comme les cheminots Lee Bowers, Sam Hollande faisant état de présence d'individus, de flashs, de fumée et ou de lumière derrière la barrière en bois du monticule herbeux au moment du passage du cortège présidentiel[7].

Il retraça également le parcours de l'ancien marine sur plusieurs années, son incorporation dans l'armée, puis son transfert au Japon sur une base de vol des U2 qui survolaient l'URSS, son voyage et son retour d'URSS en pleine guerre froide et marié avec une épouse russe, son intégration au sein de communauté des Russes blancs anticommunistes au Texas, ses activités à la Nouvelle-Orléans en tant que "militant communiste" et enfin ses derniers mois à Dallas au Texas.

De même, grâce aux déclarations du détective Jack Martin, l'équipe de Jim Garrison retraça plus précisément les derniers mois de la vie de Lee Harvey Ostwald et plus précisément les mois d'été, de mai à août en 1963, passés à La Nouvelle-Orléans. Elle retrouva le lieu des agissements de l'ancien marine, c'est-à-dire l'agence de détectives privés de Guy Banister, dans laquelle il avait évolué et qui l'avait dirigé durant les mois d'été de 1963. Au sein de cette entité évoluait également David Ferrie, en tant qu'instructeur pour les Cubains anti-castristes, que le procureur avait déjà interrogé au cours de sa première enquête en 1963, lui permettant de resserrer plus étroitement l'étau autour de l'ancien pilote en 1966. C'est au vu des actions anti-castristes avérées de l'officine du détective privé, Guy Banister, à proximité du quartier de la communauté du renseignements que le procureur concentra une partie de son enquête. Il mit en lumière que l'officine de Guy Banister ne respectait pas l'arrêt de l'opération Mangouste de déstabilisation du régime cubain décidé en par l'administration de John Fitzgerald Kennedy pour apaiser les relations américano-cubaines à la suite de la crise des missiles d'octobre 1962. Le FBI intervint sur ordre de la Maison Blanche pour faire fermer les camps d'entraînements dévolus aux anti-castristes[3],[11].

Ses recherches l'amenèrent également à émettre l'hypothèse de l'implication du crime organisé[12], au travers d'une collaboration dans les opérations anti-castristes, en tant que bras armé de la CIA, qui, dans un dérapage incontrôlé conjugué d'éléments du monde des services de renseignements opposés à la politique d'apaisement menée à l'égard de Cuba aurait conduit à la disparition du président des États-Unis, hypothèse qu'il exposa en détail dans son ouvrage paru en 1988 : JFK On the trail of Assassins paru sous le titre français : JFK, Affaire non classée. Son ouvrage servit de base de scénario pour le film d'Oliver Stone, JFK de 1991[4].

L'enquête du House of Representatives Select Committee on Assassinations 1976-1979

À la suite des révélations sur les agissements illégaux des services secrets américains sur le sol des États-Unis, mis en lumière par la commission sénatoriale Church instituée de 1975 à 1976, et à la suite des scandales retentissants du Watergate et des Panama Papers qui ébranlèrent profondément le système politique américain, et la déficience constatée par la commission sur l'enquête menée par les services secrets en 1963 et leur collaboration avec la commission Warren, le House of Représentatives Select Commite on Assassinations (ou HSCA) fut institué par le congrès de 1976 à 1978 pour ré-enquêter sur l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy le face à une demande de plus en plus pressante de l'opinion publique américaine.

Les résultats du HSCA

À partir des mêmes éléments de départ et ré-interrogeant les témoins vivants ayant travaillé avec Guy Banister, le HSCA a également mis en lumière des éléments qui avaient volontairement été ignorés par la commission Warren et notamment les liens reliant l'ancien Marine Lee Harvey Ostwald au détective privé Guy Banister. À la différence de la Commission Warren, du Secret Service et du FBI qui avaient conclu à un intérêt mineur dans leur enquête de cet aspect de la vie de l'ancien marine sans creuser davantage au motif que leur enquête n'avait pas révélé la présence de Lee Harvey Ostwald au 544 Camp Street, le H.S.C.A révéla au contraire plusieurs témoins qui confirmèrent la présence de Lee Harvey Ostwald au sein de l'antenne illégale de la CIA dont les frères Allen et Daniel Campbell, anciens marines recrutés par Guy Banister, sa secrétaire Delphine Roberts ou encore son propre frère[1]. Dans le carnet d'adresse de Lee Harvey Ostwald furent retrouvées également les coordonnées de plusieurs anti-castristes connus[4].

De même, le HSCA a révélé plusieurs témoins confirmant l'existence d'un lien entre Lee Harvey Oswald et David Ferrie. Le HSCA a prouvé que Lee Harvey Ostwald a assisté à un discussion en compagnie de David Ferrie[1].

De même, Delphine Roberts, la secrétaire de Guy Banister, a témoigné que Lee Harvey Ostwald était allé en compagnie de David Ferrie dans un camp d'entraînement pour les exilés cubains anti-castristes, (camps qui furent par la suite, fermés par le FBI sur ordre de la présidence de J.F.K pour respecter l'accord de neutralité sur Cuba à la suite de la crise des missiles d'octobre de 1962). De même, elle signala que Guy Banister se mit en colère en présence de James Arthus et Sam New man quand il apprit que Lee Harvey Ostwald employait l'adresse du 544 Camp Street sur ses tracts[1]. Le HSCA ne put également retrouver l'intégralité des dossiers de Guy Banister dont certains étaient manquants lors de leur transfert vers la police de l'État de Louisiane et d'autres avaient été détruits comme celui de l'interview que donna Lee Harvey Ostwald à la radio WDSU qui avait suivi l'altercation du [1].

À ce sujet, le HSCA enquêta sur le contexte historique des opérations anti-castristes menées par la CIA sur ordre de la Maison Blanche à partir de 1960, et l'alliance avec les exilés cubains anti-castristes recrutés et formés par cette dernière et avec le crime organisé pour mettre fin au régime de Fidel Castro[11]. L'avènement du régime de Fidel Castro fut pour la mafia américaine, en et malgré ses tentatives se concilier les faveurs du nouveau régime, une perte considérable et catastrophique lors de la fermeture par les forces cubaines castristes de l'ensemble des casinos, lieux de prostitution et trafic de drogue installés sur l'île de Cuba sous le régime du dictateur Batista, lui-même protégé par les États-Unis, malgré son impopularité auprès de la population cubaine civile et ce, au nom de la défense des intérêts économiques américains. En 1959, le montant annuel généré par les activités criminelles était estimé à 100 millions de dollars soit 900 millions rapporté en 2013[3].

Le HSCA détermina que le changement progressif de politique menée par l'administration de John Fitzgerald Kennedy à l'égard de Cuba, préalablement conditionné par l'échec retentissant de l’invasion de la baie des cochons en , puis plus profondément avec la crise des missiles d'octobre 1962, qui avait fait mesurer aux États-Unis et à l'URSS les risques d'une confrontation nucléaire, et ce, afin d'apaiser durablement les relations avec le régime cubain et ouvrir de nouvelles perspectives, contribua à braquer sinon à renforcer, au sein même des nombreux groupes d'opérations paramilitaires la frange la plus radicale de Cubains anti-castristes, d'agents américains du monde du renseignement et des criminels de la mafia qui continuèrent leurs opérations conjointes pour renverser le régime de Fidel Castro et ce malgré les demandes d'arrêts formels de la Maison-Blanche[4].

Culture populaire

Il est interprété dans le film J.F.K du réalisateur américain OIiver Stone sorti en 1991, et qui relate ces événements, par l'acteur Edward Asner.

Références

  1. (en) House of Representatives Select Committee on Assassinations, Report, Volume X : Section XIII : 544 Camp Street and Related Events, Washington, US Government Printing Office, , 210 p. (lire en ligne), p. 123-130
  2. (en) House Selected Committee on Assassinations, HSCA Report, Volume X : Las Vegas Wiretap Incident, Washington, US Printing Government Office, , 210 p., p. 152-153
  3. (en) Anthony Summer, Not in Your Lifetime, Londres, Heading, , 630 p.
  4. Thierry LENTZ, L'assassinat de John F. Kennedy : histoire d'un mystère d'État, Paris, Edition Nouveau Monde, , 446 p.
  5. (en) James W. Douglass, JFK and the Unspkeable, New York, Touchstone, , 518 p.
  6. Fabrice Drouelle, « Affaires sensibles : 17 avril 1961 - La baie des cochons », sur https://www.franceinter.fr (consulté le )
  7. Jim Garrison, J.F.K Affaire non classée, Paris, J'ai lu, , 319 p.
  8. Samuel Giancana, Notre Homme à la Maison Blanche, Paris, Robert Laffont, , 366 p.
  9. (en) Marry Ferrel Foundation, Document Appendix to Oswald in New Orleans: Fair Play For Cuba New Orléans : FBI summary for Commission Warren, Private Collection, (lire en ligne)
  10. Devant le HSCA Jack Martin déclara qu'il avait dit à Guy Banister : "Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas me tuer comme tu as tué John Kennedy ?" (voir HSCA Rapport X Hearing, mars 1979, US Government Printing Office p.130).
  11. (en) House Select Committee on Assassinations, HSCA Report, Volume X : The Ingredients of an Anti-Castro Cuban Conspiracy, Washington, US Government Printing Office, , 210 p. (lire en ligne), p. 5-18
  12. L'avènement du régime de Fidel Castro fut pour mafia américaine, et malgré ses tentatives se concilier les faveurs du nouveau régime une perte considérable lors de la fermeture par les forces cubaines castristes de l'ensemble des casinos, lieux de prostitution et trafic de drogue générés sur l'île de Cuba. En 1959, le montant généré par les activités criminelles était estimé à 100 millions de dollars soit 900 millions rapportés en 2013 (Voir à ce sujet Anthony Summers Not in your Lifetime).
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