Tchétchénie
La République tchétchène (en russe : Чече́нская Респу́блика, Tchetchenskaïa Respoublika ; en tchétchène : Нохчийн Республика, Noxçiyn Respublika) ou Tchétchénie (russe : Чечня́, Tchetchnia ; tchétchène : Нохчийчоь, Noxçiyçö), également nommée Itchkérie par les indépendantistes, est une république constitutive de la fédération de Russie, tirant son nom du peuple tchétchène.
République tchétchène (ru) Чеченская республика (ce) Нохчийн Республик | |
Armoiries de la Tchétchénie |
Drapeau de la Tchétchénie |
Administration | |
---|---|
Pays | Russie |
Région économique | Caucase du Nord |
District fédéral | Caucase du Nord |
Statut politique | République |
Création | 10 décembre 1992[1] |
Capitale | Grozny |
Président | Ramzan Kadyrov |
Démographie | |
Population | 1 478 726 hab. (2020) |
Densité | 95 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 15 647 km2 |
Autres informations | |
Langue(s) officielle(s) | Tchétchène et russe |
Fuseau horaire | UTC+4 |
Code OKATO | 95 |
Code ISO 3166 | RU-CE |
Hymne | Hymne national de la république de Tchétchénie |
Immatriculation | 20 |
Liens | |
Site web | http://chechnya.gov.ru |
Située sur le versant nord des montagnes du Caucase et la vallée de Tchétchénie, dans le district fédéral du Caucase du Nord, sur les marches de l'ancienne Union soviétique et de l'ancien Empire russe, elle est limitrophe du kraï de Stavropol au nord-ouest, de la république du Daghestan au nord-est et à l'est, et des républiques d'Ingouchie et d'Ossétie du Nord-Alanie à l'ouest, toutes trois des républiques de la fédération de Russie. Elle a également, le long de la ligne de crête du Caucase, une frontière internationale avec la Géorgie, au sud.
Géographie
Situation
La Tchétchénie est une république qui s'étend sur 15 647 km2 et qui est située dans la partie centrale du Caucase du Nord russe (Ciscaucasie) dans le district fédéral et la région économique homonymes. Environ 35 % du territoire est constitué de hautes montagnes escarpées, qui ne sont pas habitables, ce qui favorise la biodiversité. Cette partie du territoire pourrait devenir un parc naturel.
Pays et régions limitrophes
- Frontières internes au sein de la Russie
- Frontières extérieures
- Géorgie (S)
Topographie et hydrographie
La Tchétchénie est située entre la partie centrale-nord de la chaîne montagneuse du Grand Caucase et la Vallée Tchétchène et celle de Terek-Koum. Le pic le plus haut de la Tchétchénie culmine à 4 493 m[2].
Les rivières principales sont :
Les principaux lacs de la république sont : Galantchoj, Guékhi-Am, Kézénoï-Am, Tchentiï-Am et Vezik-Om. Le lac Kézénoï-Am est le lac le plus profond (72 m) et le plus vaste (2 km2) en Ciscaucasie[3].
Géologie et risques naturels
Le sol tchétchène recèle d'importantes réserves de pétrole (plus de 30 gisements dont les plus importants sont proches de Grozny et de Goudermes), de gaz naturel, de calcaire et de marne.
La Tchétchénie se trouve dans une zone de sismicité élevée (magnitude potentielle de 7) avec une profondeur inférieure à 40 km[4].
Météorologie et climat
Le climat de la Tchétchénie est continental, avec des hivers tempérés dans les vallées (température moyenne du mois de janvier est de −3 °C) et froids dans les montagnes (−12 °C). La température moyenne du mois de juillet varie de 25 °C dans les vallées à 21 °C dans les montagnes.[réf. nécessaire] Même si le territoire est assez montagneux au sud et comprend des plaines au nord, les étés peuvent être très chauds, et le thermomètre peut souvent dépasser les 35°.
Flore et faune
Dans la vallée sèche de Terek-Koum la végétation dominante est composée essentiellement d'armoises et de salsolas, tandis que dans la Vallée tchétchène la végétation est celle des steppes ou des steppes boisées — on y trouve entre autres des fétuques et des stipes à feuilles pennées. Les montagnes (jusqu'à 2 200 m d'altitude) sont couvertes de forêts tempérées caducifoliées. Plus haut, s'ouvrent ensuite les étages subalpins.[réf. nécessaire]
La faune de la Tchétchénie est relativement variée : on y trouve de nombreux rongeurs et reptiles, des oiseaux de la région (grande outarde, canard et oie sauvages, faisan du Caucase, etc.). Dans les montagnes on croise la fouine, la martre des pins, l'ours brun, le sanglier, le chevreuil. le chat sauvage et le loup, dans les prés — les vautours à tête noire et les tétras du Caucase[2]. L'ours brun a beaucoup été victime des conséquences des nombreuses guerres de Tchétchénie.
Routes
Les guerres eurent un impact considérable sur l'état des routes tchétchénes. À l'heure actuelle, les routes les plus empruntées ont été renouvelées, en majorité celles de Grozny.
Population
Démographie
Composition ethnique
La composition ethnique d'après le recensement de 2010 est la suivante :
Ethnie | Nombre | Pourcentage |
---|---|---|
Tchétchènes | 1 206 551 | 95,3 % |
Russes | 24 382 | 1,9 % |
Koumyks | 12 221 | 1,0 % |
Avars | 4 864 | 0,4 % |
Autres | 18 456 | 1,5 % |
Selon les ONG, entre 100 000 à 300 000 civils ont péri lors des conflits entre 1994 et 2000[7]. Cependant, d'après les recensements officiels russes de 1989 et de 2002, malgré les ravages de la guerre, la population tchétchène est actuellement plus nombreuse qu'avant le début des hostilités. Le nombre total des citoyens de nationalité tchétchène en fédération de Russie en 2002 était de 1 360 253 personnes, dont 1 031 647 résident en Tchétchénie même, contre 899 000 en 1989 dans toute la Russie dont 734 000 en Tchétchénie.
Les Tchétchènes sont le peuple du Caucase du Nord le plus nombreux[8]. La population du groupe ethnique Russe à beaucoup baissé : en 1985, il y avait environ 150 000 Russes, et ils ne sont que 24 382 en 2010. Mais avant 1992, et la chute de l'URSS, de nombreux Russes étaient présents en Tchétchénie, dans un cadre professionnel, avec des contrats qui dépassaient rarement les 2 ans de présence sur le territoire.
Il existe aussi un groupe minoritaire issu d'unions entre Tchétchènes et Russes, et qui souvent éprouvent des difficultés à se définir comme appartenant à un groupe ethnique en particulier[réf. nécessaire]. Les autres groupes minoritaires sont les Coumykes, les Ingouches, les Ukrainiens, les Kazakhs, les Azerbaïdjanais, les Arméniens, etc[réf. nécessaire].
En 1940, il y avait un petit groupe d'Allemands en Tchétchénie, estimé entre 500 et 1000 personnes, souvent issus de la communauté des Allemands de la Volga. Entre 1944 et 1947, ils sont tous intégralement déportés en représailles à la guerre contre l'invasion Allemande, entre 1941 et 1945.
Politique et administration
Subdivision actuelle
Les raions (chiffres en noir) :
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… | … |
Les chefs-lieu des raions – chiffres en rouge (population à la date du )[9] :
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… |
Symboles
Le symbole tchétchène est le loup[réf. nécessaire]. Le loup personnifie l'endurance, le courage, la fierté, la dignité et surtout la liberté[réf. nécessaire].
Le drapeau lui aussi est composé de trois couleurs (vert, blanc, rouge) : vert pour la religion, blanc pour la paix, rouge pour la guerre[réf. nécessaire].
L'organisation des pouvoirs
La Tchétchénie est une république présidentielle avec un pouvoir exécutif fort[réf. nécessaire]. Le président actuel, depuis 2007, est Ramzan Kadyrov.
- Le gouvernement est constitué de 8 membres et 14 ministres sectoriels. Le Président dispose du Cabinet (Apparat) composé de plusieurs départements spécialisés ou sectoriels.
- Le parlement, à nouveau monocaméral depuis [10], se compose de 41 députés. Le Parti pro-Kremlin Russie unie avait obtenu 61 % des voix lors du scrutin de 2005. Depuis l'élection de 2016, ce parti domine l'assemblée avec 37 sièges sur 41. Russie juste et le Parti communiste de la fédération de Russie ne disposent chacun que de deux sièges.
- Le Conseil d'État (Gossoviet), composé de 34 membres, est un organe représentatif des raions administratifs de la république. Il joue un rôle consultatif auprès du Parlement.
Après des années de conflit, le Kremlin a mis l’accent sur la mise en place d'organes législatifs et exécutifs démocratiques tchétchènes qui devront fonctionner selon la Constitution de la fédération de Russie. La restauration d’un État de droit est avancée par Vladimir Poutine comme gage ultime de normalisation et de non-retour au régime de la junte militaire.[réf. nécessaire]
À la suite de l’adoption, à une grande majorité et au suffrage universel, d'une Constitution pro-fédérale en et après les deux élections présidentielles d' et d', la république a élu son parlement, le . Ainsi, avec ces dernières élections, le processus de mise en place d'un nouveau pouvoir en Tchétchénie a été achevé[réf. nécessaire]. « Les élections ont officiellement clos le rétablissement du système constitutionnel de la République », a déclaré M. Poutine cité par l'agence de presse Interfax.
Liste des présidents de la République
- Djokhar Doudaïev, 1991-1996 : assassiné par un missile téléguidé russe le ; aurait été repéré par la localisation de son téléphone satellitaire, qu'il utilisait juste avant sa mort.
- Zelimkhan Iandarbiev, 1996-1997 : à la mort de Doudaïev, il lui succède temporairement.
- Aslan Maskhadov, 1997-2000 : élu lors d'une élection présidentielle;il s'était réfugié dans la clandestinité d'où il continua à revendiquer sa légitimité. Il est tué par les forces fédérales le , dans des circonstances qui restent encore incertaines.
- Akhmad Kadyrov, 2003-2004 : ancien mufti suprême, assassiné par un attentat terroriste lors du défilé en l'honneur de l'anniversaire de la victoire contre les nazis.
- Alou Alkhanov , élu le à la suite d'élections au suffrage universel et révoqué par Vladimir Poutine le .
- Ramzan Kadyrov, désigné par Vladimir Poutine et entériné dans cette fonction par le parlement tchétchène le ; jusqu'alors chef du gouvernement.
Le président Ramzan Kadyrov
Le président actuel Ramzan Kadyrov, fils du défunt président tchétchène et ancien grand mufti Akhmad Kadyrov, assassiné le , lors d'un attentat pendant la célébration de l'anniversaire de la victoire contre les nazis, occupe actuellement le poste de président de la République tchétchène (depuis le ), après avoir occupé celui du Premier ministre (depuis le ). Avant ces nominations, Kadyrov fils se trouvait à la tête des services de sécurité et de la garde présidentielle, constituée sous son père. Il contrôla alors entre 12 000 et 34 000 hommes armés et entraînés, souvent d'anciens combattants anti-russes chevronnés.
Aujourd’hui, soutenu par admiration ou par peur par la majorité de la population, surtout pour ses succès dans l'écrasement de la rébellion et dans la reconstruction accélérée du pays, Ramzan se constitue en véritable maître de la Tchétchénie, aux côtés du nouveau parlement. Publiquement pro-fédéral et ostensiblement anti-wahhabite, il prône, d'un autre côté, une islamisation des mœurs et des coutumes tchétchènes et agit souvent en nationaliste radical. Maintes fois accusé d'être violent et antidémocratique, il aurait été impliqué dans de nombreux cas de torture, voire de meurtres[11],[12]. La haute commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Louise Arbour, a exprimé le à Grozny son inquiétude devant les témoignages d'enlèvements et de tortures perpétrés par les commandos de Ramzan Kadyrov en Tchétchénie. Human Rights Watch dénonce un usage systématique de la torture par les forces de sécurité[13].
Ouvertement soutenu par le président, puis le Premier ministre russe Vladimir Poutine, qui veut à travers lui exercer un contrôle du véritable pouvoir en Tchétchénie, celui des clans (teips), Kadyrov fils n'hésite pas à multiplier les initiatives volontaristes, en édictant des oukazes non écrits que tout le monde doit suivre. Ainsi, en 2005, il interdit dans la république les jeux de hasard, ou en février 2006, l'entrée des citoyens danois sur le sol tchétchène, en réponse à la publication des caricatures de Mahomet. Comme c'était prévu par les analystes, passé l'âge de 30 ans en octobre 2006, limite légale pour toute candidature présidentielle, Kadyrov fils a pu approcher ce mandat suprême. Le , il est nommé par le président russe Vladimir Poutine, président par intérim après la démission surprise d'Alou Alkhanov. De plus, les titulaires de ce poste pourraient être désignés par la présidence russe et non plus par une élection locale, et ce pour tout sujet fédéral de Russie, y compris les républiques ; une telle idée commence à être avancée par le Kremlin dans le but de rétablir le contrôle du pouvoir central sur les régions.
Éducation et santé
Le système éducatif est le même qu'en Russie chaque enfant entre en première classe (le cp), jusqu'à la onzième classe (la terminale), mais il restera dans la même classe durant toute sa scolarité cela veut dire qu'il y restera onze ans, avec le même enseignant et les mêmes élèves[réf. nécessaire].
Lorsqu'ils arrivent en onzième classe ils doivent passer l'Examen pour entrer à l'université.
Mouvements séparatistes actuels
Certains représentants tchétchènes indépendantistes se trouvent toujours en activité à l'étranger, où ils reçoivent un soutien politique et financier ou une couverture médiatique, grâce, notamment, au travail de relations publiques qu'ils mènent[réf. nécessaire].
Deux gouvernements en exil, celui de Dokou Oumarov (depuis 2006) et celui de Akhmed Zakaïev (depuis 2007) maintiennent cette opposition indépendantiste [réf. nécessaire].
Akhmed Zakaïev, représentant du gouvernement déchu d'Aslan Maskhadov, est réfugié à Londres[réf. nécessaire]. La Russie tente d'obtenir son extradition des pays européens, où il fait sporadiquement des apparitions[réf. nécessaire], en l'accusant de liens avec le terroriste Chamil Bassaïev, chef de guerre et organisateur déclaré de plusieurs attentats meurtriers dont celui de Beslan en 2004[14].
Économie et développement
En Tchétchénie se poursuit activement le programme de reconstruction résidentielle et industrielle, dont le but principal est de donner des logements convenables à la population, d'augmenter le PIB et de diminuer le chômage. À titre d'exemple, le combinat géant « Krasny Molot » — la plus grande entreprise de la république fondée en 1886, qui livrait de l'équipement pétrochimique dans 56 pays avant la guerre, a été entièrement détruit dans les années 1990. Sa reconstruction est terminée et le combinat est à nouveau opérationnel depuis le début 2006. L'aéroport de Grozny, le plus grand dans le Caucase du Nord, a rouvert en , entièrement rénové, avec une autoroute qui y mène depuis la capitale.
Depuis le début 2006, la reconstruction civile et résidentielle, effectuée sous la tutelle directe de Ramzan Kadyrov et financée en grande partie par sa fondation dont le financement provient des prélèvements obligatoires auprès des hommes d'affaires tchétchènes, a pris une accélération fulgurante. Kadyrov, qui se rend régulièrement aux chantiers, exigea en que le centre-ville de Grozny soit entièrement dépourvu des traces de guerre. Fin 2007, il ne reste presque plus en ville de traces des deux guerres dévastatrices.
La compagnie publique pétrolière « Grozneftegaz » a extrait en 2005 2,2 millions de tonnes du pétrole et 500 000 m3 de gaz naturel (700 000 tonnes de pétrole en 2001, 1,5 million en 2002, 1,8 million en 2003 et 2 millions en 2004). Les analystes estimaient que les gisements tchétchènes devraient diminuer et s'attendent à ce que le volume d'extraction s'établisse à 1,8 million de tonnes vers 2008 et qu'il continue à descendre par la suite.
Emploi, revenus de la population et développement humain
Parmi les problèmes importants qu'affronte la société tchétchène actuelle, il faut noter le niveau record de chômage (impossible à déterminer en raison de la prépondérance du travail non déclaré), le nombre de chômeurs officiels étant de 340 000 personnes en 2006. Le chômage de masse induit un important niveau de pauvreté. Le budget de la Tchétchénie est d'environ de 250 milliards de roubles (environ 6 milliards d’euros) en 2011[réf. nécessaire].
Principaux secteurs de l'activité économique
Agriculture et agro-alimentaire
Le volume de la production agricole est de 11 milliards de roubles (2010). La branche principale de l'agriculture est l'élevage (70% de la production agricole), la production végétale représente 30%.
Des céréales, des vignobles et des légumes sont cultivés en Tchétchénie. La superficie ensemencée des cultures agricoles en 2010 s'élevait à 189 000 hectares, dont les céréales pour 54%, les cultures fourragères - 33%, les cultures industrielles - 8%, les pommes de terre et les cultures de légumes et de melons - 5%. La production céréalière est de 126 000 tonnes, la betterave à sucre - 40 000 tonnes, les pommes de terre - 22 000 tonnes, les légumes - 26 000 tonnes.
L'élevage avicole et ovin est bien développé dans le secteur de l'élevage. L'élevage de bovins est en cours. En 2010, le cheptel bovin s'élevait à 211 000, ovins et caprins - 195 000. Production de viande en poids carcasse - 21 000 tonnes, lait - 263 000 tonnes (2010).
Ces dernières années, il y a eu une croissance régulière de la production agricole en Tchétchénie. De 2004 à 2010, l'indice de la production agricole a augmenté de 41%.
Industrie et construction
En 2011, le volume de production de l'industrie tchétchène s'élevait à 13,6 milliards de roubles, dont l'industrie extractive représentait 32%, l'industrie de transformation - 8%, la production et la distribution d'électricité, de gaz et d'eau - 60%.
Depuis 2008, l'industrie de la ville de Grozny est représentée par les grandes entreprises suivantes: Grozneftegas, Transmash, Usine électromécanique de Grozny, Electropult-Grozny, Usine de meubles expérimentaux de Grozny, Usine de confection Berkat, Conserverie Grozny. À Gudermes, il y a une usine chimique. À Argun, il y a Pishchemash (production de voitures " VAZ "), CHP, ZhBZ.
Commerce
Chiffre d'affaires du commerce de détail + 55,5 milliards de roubles (2009).
Le plus grand centre commercial de Tchétchénie est la ville de Grozny, qui représente plus de 50% du commerce de détail de la république. Il y a beaucoup de magasins à Gudermes, les plus grands sont Detsky Mir, le centre commercial de Kosmos, le salon de meubles de l'Arizona, la maison de commerce de Zhemchuzhina et le marché central.
Culture et société
Philatélie : entre 1991 et 2003, les philatélistes eurent connaissances de l'émission de nombreux timbres de Tchétchénie. Certains sujets émis sur les timbres ne concernent pas la Tchétchénie, d'autres sujets abordent des héros tchétchènes des temps passés ou le patrimoine tchétchène. La Tchétchénie faisant partie intégrante de la fédération de Russie, les autorités russes ne reconnaissent pas l'émission de ces timbres, et les seuls timbres en vigueur et utilisés en Tchétchénie sont ceux de la fédération de Russie. L'usage de ces timbres "fantaisistes" est interdit en Tchétchénie. Les catalogues de philatélie reconnus, comme Yvert et Tellier et Michel ne reconnaissent pas ces timbres, surtout émis à l'étranger, et introuvables en Tchétchénie. On ignore à qui va la recette de la vente de ces timbres non reconnus et frauduleux. Les philatélistes experts en émissions de timbres signalent l'émission de plus de 200 timbres différents entre 1991 et 2003. La vente de ces timbres, même dans un cadre de philatélie, est rigoureusement interdite en fédération de Russie, qui combat l'indépendantisme tchétchène sous toutes ses formes.
Religion
L'islam sunnite, qui fait son apparition dans la région au 7e siècle, comme une conséquence de la conquête musulmane de la Perse (633-654), serait la religion dominante en Tchétchénie.
Une minorité russe de Tchétchénie est toutefois orthodoxe russe. Le pays est partiellement christianisé aux 8e-13e siècles, aux grandes époques du Royaume de Géorgie, particulièrement de la reine Tamar.
Historiquement, l'islam pratiqué dans cette région était modéré, se rattachant au soufisme, tendance Qadiriyya (avec Dhikr). Avec la première guerre russo-tchétchène en 1994, des courants extrémistes comme le wahabisme et le salafisme djihadiste se seraient implantés au sein d'une partie de la population et continueraient à exercer une influence. Depuis 2004, pour mieux lutter contre l'islamisme radical et terroriste, l'homme fort de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, revient à une forme de soufisme, tendance Qadiriyya (avec Dhikr au moins en hommage hebdomadaire au père assassiné Akhmad Kadyrov).
En 2020, le régime politique de Ramzan Kadyrov fait appliquer la charia, avec restreinte de certaines libertés individuelles et fondamentales. Ainsi, l'alcool se vend dans les villes moyennes, dans les mêmes proportions que certaines villes du reste de la Fédération de Russie. Le code vestimentaire décent (musulman) est exigé des femmes. Et depuis 2017, c'est la persécution des homosexuels en Tchétchénie.
Les chrétiens orthodoxes représentent environ 2 % de la population, et sont surtout constitués de Russes et d'autres Slaves. Les protestants évangéliques sont environ 2 000, et d'implantation récente. Il y aurait environ une centaine de catholiques. La part des athées serait de l'ordre de 5 %, constitué autant de Russes et Slaves que de Tchétchènes. Des animistes, peu nombreux, peuvent se rencontrer dans les zones de haute montagne, où des rites chamaniques sont pratiqués avec les rites musulmans, dans le cadre de traditions orales.
Globalement, il est difficile de se dire agnostique ou athée en Tchétchénie, et ceux qui le sont, sont très discrets, ou se cachent. Avant 1992, la population est plutôt tolérante, ou indifférente à la religion, et ressemble à de nombreuses autres contrées de l'ex-URSS, et le regain religieux est plutôt le fait des conséquences des guerres de Tchétchénie, ce qui fit renaître un sentiment identitaire, nationaliste, et communautaire, chez le peuple tchétchène.
Entre 1941 et 1944 les Tchétchènes (et les Ingouches) sont accusés de collaboration avec les Allemands. Les Tchétchènes qui collaborent alors le font plutôt pour échapper au joug stalinien, et à la politique de collectivisation, le caractère religieux étant vraiment absent à l'époque. Par l'Opération Tchétchévitsa en février 1944, de nombreux Tchétchènes (500 000) sont déportés, Tout le long passé violent entre Russie et Tchétchénie est désormais nié, avec la montée en puissance des forces spéciales tchétchènes, utilisées par la Russie dans les différents conflits.
Langues
Dans les grands espaces urbains, comme Grozny, au moins 90 % de la population parle parfaitement le russe. Le russe est obligatoire à l'école, dès la maternelle.
Le tchétchène est parlé par 85 à 90 % de la population. Le russe est presque parlé dans les mêmes proportions, car il est obligatoire à l'école. À Grozny, plus de 90 % de la population sait parler le russe. La langue russe est moins importante dans les zones rurales, mais y est parlée par au moins 75 % de la population. Il existe une minorité de Tchétchènes qui ne parlent que le russe, et qui sont présents à Grozny, et qui représentent environ 10 % de la population. De petits groupes parlent des langues présentes dans le reste du Caucase comme l'ingouche, le laze, l'azéri, le géorgien ou encore l'arménien.
Patrimoine architectural
Après la guerre le patrimoine architectural existant jusqu'alors, notamment dans la capitale Grozny, a complètement disparu. Il reste cependant dans les montagnes, là où les bombardements russes n'ont pas été moins intensifs, des maisons habitées par la majorité des Tchétchènes avant leur déportation en 1944 dans l'URSS. Cette architecture spécifique, est un des seuls patrimoines encore existants en Tchétchénie.
Il existe également quelques tours datant du Haut moyen âge dans les montagnes.
Depuis la reconstruction de la capitale quelques édifices modernes s'élèvent sur la ville.
Cinéma
- 2007 : Itchkéri Kenti, documentaire français tourné en 1996 par Florent Marcie
Sports
En Tchétchénie, les sports de combat sont une passion prédominante, tels que la lutte, la boxe, les MMA[réf. nécessaire]. Les jeunes pratiquent les sports de combat dès leur plus jeune âge. Ayant toujours vécu dans un environnement conflictuel avec les nombreuses guerres, les tchétchènes s'entrainent très tôt au combat. Dans la culture tchétchène, si un combat est lancé, il n'y a pas d'issues possibles, il faut aller jusqu'au bout. L'honneur est une valeur cruciale en Tchétchénie[Interprétation personnelle ?].
C'est pour cette raison que de nombreux champions de lutte ou MMA sont issus de la Tchétchénie ou du Daghestan à l'image de Khabib Nurmagomedov, Zubaira Tukhugov ou encore Abdulrashid Sadulaev.
Droits LGBT
En , Novaya Gazeta, un journal d’opposition russe affirme que les autorités tchétchènes ont mené un projet de répression des homosexuels, les arrêtant et parfois les battant à mort[15],[16],[17], Moscou a ouvert une enquête pour vérifier la véracité de ces accusations[18]. À la suite de cela l’Union des journalistes de Tchétchénie a envoyé une lettre au Haut-commissaire de l’ONU qualifiant les affirmations du journal Novaya Gazeta de mensonges[19]. Selon plusieurs témoignages, les autorités tchétchènes encouragent les familles à tuer leurs enfants homosexuels[20]. À la suite de ces révélations, fondées sur les témoignages de survivants, les journalistes ont été menacés par des responsables tchétchènes et des dirigeants religieux[21]. En , la situation est telle que certains pays de l'Union européenne décident d'accorder des visas aux homosexuels persécutés[22]. En 2017, un jeune chanteur, Zelimkhan Bakaev, disparaît après avoir été arrêté sur des soupçons d'homosexualité.
Littérature
- Raïssa Akhmatova, poétesse russe de Tchétchénie ;
- Kanta Ibraguimov, romancier tchétchène de langue russe.
Notes et références
- (en) « Закон РФ от 10 декабря 1992 г. N 4071-I "О внесении изменений в статью 71 Конституции (Основного Закона) Российской Федерации - России" » (consulté le ).
- (ru) Чечня - общая информация и география.
- (ru) Озеро Кезеной-Ам Site Ichkeria Online.
- (fr) [PDF] D'après l'Institut de physique du globe de Paris ().
- (ru) В Грозном открыли аэропорт.
- .
- LDH-Toulon] Tchétchénie, briser le silence.
- (ru) Tableur НАСЕЛЕНИЕ ПО НАЦИОНАЛЬНОСТИ И ВЛАДЕНИЮ РУССКИМ ЯЗЫКОМ ПО СУБЪЕКТАМ РОССИЙСКОЙ ФЕДЕРАЦИИ
Tableur НАЦИОНАЛЬНЫЙ СОСТАВ НАСЕЛЕНИЯ
Recensements russes de 1989 et 2002. - .
- Office français de protection des réfugiés et apatrides, Tchétchénie : le régime de Ramzan Kadyrov, (lire en ligne), p. 5
- « Tchétchénie : les « disparitions », un crime contre l’humanité », sur HRW, Human Rights Watch, (consulté le ).
- « Tchétchénie : qui est le président Kadyrov, accusé de torturer et tuer des personnes LGBT ? », sur RTL, RTL, (consulté le ).
- « Russie : Répression pré-électorale en Tchétchénie », sur HRW, (consulté le ).
- Voir aussi (en) Sur la prise d'otages de Beslan.
- Fanny Marlier, « Arrestations, tortures… La Tchétchénie accusée de tuer des homosexuels », lesinrocks.com, 11 avril 2017.
- « VIDÉO. Oui, en Tchétchénie, il existe bel et bien des prisons secrètes pour homosexuels », 20minutes.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Meurtres d’homosexuels en Russie : « Être gay en Tchétchénie, c’est déjà être en danger de mort » », sur http://www.telerama.fr, (consulté le ).
- Sputnik, « Enlèvements présumés d’homosexuels en Tchétchénie : Moscou ouvre une enquête », sur fr.sputniknews.com (consulté le ).
- Sputnik, « Les journalistes tchétchènes adressent une lettre au Haut-commissaire de l’Onu », sur fr.sputniknews.com (consulté le ).
- « La police demande aux parents de tuer leurs enfants gay », sur www.ledauphine.com, (consulté le ).
- « Russie : Des responsables tchétchènes et dirigeants religieux menacent des journalistes », sur www.hrw.org, (consulté le ).
- BFMTV, « Tchétchénie : des pays commencent à accorder des visas aux homosexuels persécutés », sur BFMTV (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Histoire du Caucase, Caucase
- République tchétchène d'Itchkérie
- Première guerre de Tchétchénie
- Seconde guerre de Tchétchénie
- Insurrection dans la vallée du Pankissi
- Anna Politkovskaïa et Natalia Estemirova, journalistes russes, militantes des droits de l'homme en Tchétchénie ayant été assassinées dans des circonstances non encore élucidées
Éclairage supplémentaire sur les dernières guerres
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