Sèvre Niortaise
La Sèvre Niortaise est un fleuve côtier qui prend sa source près de Sepvret dans les Deux-Sèvres, traverse Niort, puis descend dans le marais poitevin dont elle forme la principale artère hydraulique, pour finir par se jeter dans l'océan Atlantique dans l'anse de l'Aiguillon en face de l'île de Ré.
Ne doit pas être confondu avec Sèvre Nantaise.
la Sèvre Niortaise | |
La Sèvre Niortaise, dans les environs de Niort en février 2000. | |
Cours de la Sèvre Niortaise. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 158,4 km [1] |
Bassin | 3 650 km2 [réf. nécessaire] |
Bassin collecteur | la Sèvre Niortaise |
Débit moyen | 11,90 m3/s [réf. nécessaire] |
Nombre de Strahler | 5 |
Régime | pluvial océanique |
Cours | |
Source | au lieu-dit les Grandes Fontaines |
· Localisation | Sepvret, Deux-Sèvres, France |
· Altitude | 152 m |
· Coordonnées | 46° 17′ 33″ N, 0° 06′ 11″ O |
Embouchure | Océan Atlantique |
· Localisation | entre Charron et Puyravault |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 46° 18′ 35″ N, 1° 07′ 45″ O |
Géographie | |
Pays traversés | France |
Départements | Deux-Sèvres, Vendée, Charente-Maritime |
Régions traversées | Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire |
Sources : SANDRE:« N---0060 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap | |
Étymologie
Le nom de la Sèvre Niortaise est tiré de la racine préceltique *Sab, désignant un élément liquide, et du suffixe ara, également préceltique. La plus ancienne forme conservée date de 932, sous la forme Severa[2].
Navigation
La longueur de son cours est de 158,4 km[1]. Un ensemble de sources (au minimum de 14 visibles sur la carte IGN) situées sur la commune de Sepvret permettent de former le cours d'eau de la Sèvre. La Grande Fontaine est considérée comme la source la plus éloignée. Jusqu'a Exoudin elle ressemble à un petit ruisseau, plusieurs fontaines permettent un cours d'eau plus important et donc de voir au fur et a mesure de son cours différents moulins. Ce n'est qu'à partir de La Mothe Saint Heray que l'on peu commencer à y naviguer en canoë. Entre Saint Maixent et Niort, on peut compter une cinquantaine de seuils utilisés pour d'anciens moulins. À l'aval de Niort, la Sèvre Niortaise et ses affluents forment un domaine navigable de plus de 100 km, organisé en neuf biefs qui s'étagent de l'écluse de Comporté (Niort) à celle du Brault, au débouché dans la baie de L'Aiguillon. Dans l'ordre depuis le Port Boinot de Niort, vers le domaine Maritime : écluse de Comporté (Niort), écluse de La Roussille (Niort), écluse de la Tiffardière (Niort), écluse du Marais Pin (Magné), écluse de la Sotterie (Coulon), écluse des Boudettes (Arçais), écluse de Bazoin (Maillé), écluse du Carreau d'Or (Marans), écluse du Brault (Charron).
Le domaine Maritime commence 3.2 km après l'écluse du Brault, au niveau du Port du Corps de Garde à Charron.
Parcours de la Sèvre Niortaise
Dans les trois départements suivants Deux-Sèvres, Vendée, Charente-Maritime, la Sèvre Niortaise traverse trente-huit communes dont les principales sont :
Principales communes traversées (de la source à l'embouchure) :
- Sepvret, Chey, Exoudun, La Mothe-Saint-Héray, Souvigné, Sainte-Éanne, Nanteuil, Saint-Maixent-l'École, Saint Martin de Saint Maixent, Sainte Néomaye, La Crèche, François, Chauray, Saint-Gelais, Échiré, Saint-Maxire, Sciecq, Niort, Magné, Coulon, Arçais, Damvix, Maillé, L'Île-d'Elle, Marans, Charron.
Canaux de redressement
Intégré au complexe hydraulique de la Sèvre Niortaise, le canal maritime du Brault ou canal maritime de Marans à la mer fut creusé à la fin du XIXe siècle pour desservir le port de Marans. Ce canal est une dérivation de la Sèvre Niortaise et fait la jonction avec le canal de Marans à La Rochelle.
D'autres canaux de "redressement" ont été creusés au début du XIXe siècle pour faciliter la navigation (dans l'ordre en partant de Niort, d'après la carte de J. Parent de 1767[3]) :
- Canal Saint-Martin (entre le port Boinot et l'écluse de Comporté à Niort)
- à l’écluse de la Tiffardière de Niort (pas de nom pour le "nouveau tracé", cours naturel conservé)
- au lieu-dit La Moucherie de Niort (pas de nom pour le "nouveau tracé", cours naturel conservé)
- au lieu-dit Les Cénobites de Magné (pas de nom pour le "nouveau tracé", cours naturel conservé)
- au lieu-dit Jousson de Magné (cours naturel comblé)
- entre les lieux-dits de Maurepas et La Trigale de Coulon (cours naturel comblé)
- au lieu-dit La sotterie de Coulon (pas de nom pour le "nouveau tracé", cours naturel conservé partiellement)
- au lieu-dit l'Adressoir du Vanneau-Irleau (pas de nom pour le "nouveau tracé", cours naturel conservé sous le nom de Bief d'Ambreuil)
- Canal du Nouveau Béjou (entre Damvix et Bazoin, cours naturel conservé)
- le Fossé du Loup (Contour de Maillé)
- Canal du Sablon (Contour des Combrands)
- au lieu-dit Digolet de Vix (pas de nom pour le "nouveau tracé", cours naturel conservé)
- Canal de Pomère (Contour de Pomère)
Un grand projet de redressement a été étudié entre Coulon et Niort en 1847, mais ne fut pas réalisé[4].
Principaux affluents
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Rang de Strahler
Le rang de Strahler est de cinq par le ruisseau de Saint-Rémy, puis le ruisseau de Rocheteau, puis la Ligueure, puis le Chambon, pour terminer dans la Sèvre.
Hydrologie
Son régime hydrologique est dit pluvial océanique.
La Sèvre Niortaise à Niort
La station hydrologique située le plus en aval sur le cours de la Sèvre Niortaise pour laquelle on dispose de données hydrologiques se trouve à Niort à la Tiffardière, c'est-à-dire très loin de son embouchure. La surface de son bassin versant y est de 1 074 km2, ce qui ne représente que 29,2 % de sa totalité. Son débit moyen inter annuel ou module y est de 11,90 m3/s et la lame d'eau écoulée dans son bassin versant annuellement y est de 352 millimètres. Son débit mensuel y varie entre 26 m3/s[5] en hiver en période de hautes eaux et 3,05 m3/s en été à l'étiage. (voir histogramme ci-dessous)
Mais les fluctuations peuvent être bien plus importantes si on considère les valeurs extrêmes suivantes. Ainsi le débit maximal instantané est de 274 m3/s(valeur mesurée le à minuit) tandis que le débit minimum sur trois jours consécutifs est de 0,399 m3/s (valeur mesurée entre le 28 et le ).
Retenue de soutien d'étiage
Le barrage de la Touche Poupard (15 Mm3) situé sur le ruisseau du Chambon à Clavé, permet principalement pendant le mois d’août de maintenir un débit minimum de la Sèvre en amont de Niort et ainsi de compenser les pompages autorisés pour l'agriculture.
Sur la rivière de la Vendée, il y a 3 retenues d'eau qui permettent de maintenir un débit sur le marais poitevin en rive droite de la Sèvre : les barrages d'Albert (3 Mm3), de Mervent (8,3 Mm3) et de Pierre-Brune (3,05 Mm3). Le barrage de Mervent a été rénové entre 2016 et 2018.
Crues
Les crues références ont été mesurées (en m) à la station du Vieux Pont de Niort et le débit à la station de la Tiffardière (en m3/s mesuré depuis 2000) :
- : 14,15 m (329 m3/s)
- : 13,6 m (250 m3/s)
- : 12,75 m (205 m3/s)
- : 12,34 m
Dans différents documents de prévention des risques, il est évoqué des crues importantes en 1936 et 1872[6], et dans une moindre mesure celles de 1904, 1906, 1961, et 1994.
A chaque crue, le marais mouillé (secteur entre Magné et Maillé) permet de jouer un rôle « tampon » avant l'évacuation totale de la masse d'eau dans la baie de l'Aiguillon. Suivant les marées, les canaux permettent l'évacuation en moyenne d'environ 40m3/s à l'embouchure, la différence créant des évailles pendant quelques jours à plusieurs semaines voire dans certains secteurs plusieurs mois (durant l'hiver 2019, le marais de Bessines a quasiment été inondé en permanence entre et ). Ce genre de crues dans le marais mouillé du Marais Poitevin apparaissent quasiment chaque année, voire plusieurs fois durant un même hiver.
Écologie
La partie amont de la rivière conserve une bonne qualité de l'eau, mais elle a été depuis le Moyen Âge artificialisée par la disparition des castors et de leurs barrages et des embâcles naturels d'une part et par un ralentissement non-saisonnier de la masse d’eau de sa source à Nanteuil (facies lentique sur environ 50 % du linéaire total) accentué par plusieurs ouvrages construits en travers du cours d’eau comme sur le Pamproux, le Bougon ou la Tranchée chevaleresse.
La rivière est localement caractérisée par des phénomènes actifs de biominéralisation. Dans ce cours d'eau, les encroutements se forment généralement sur des tapis de mousses aquatiques (bryophytes) ou de Marchantiophyta.
Il existe une Commission locale de l'eau du SAGE Sèvre Niortaise-Marais poitevin[7], et après un premier Contrat Restauration Entretien (CRE, signé entre l’Agence de l'Eau Loire Bretagne et le Syndicat Mixte à la Carte du Haut Val de Sèvre (SMC) pour 2004-2008, ayant notamment permis un état des lieux et un diagnostic des cours d’eau du bassin amont de la Sèvre Niortaise ; une étude des impacts d’une sélection d’ouvrages hydrauliques du bassin versant de la Sèvre Niortaise amont sur la continuité écologique a été lancée en 2010[8].
Flore et paysage subaquatiques
- Lemna trisulca, accrochée sur des aspérités du substrat encroûté
- Myriophyllum sp.
- Encroutement algal et ou bactérien sur Marchantiophyta
Encroûtements algobactériens dans la Sèvre Niortaise (Azay-le-Brûlé)
- Concrétion achevée
- Détail
- Ici, sur fil de pêche
Paysages
- Coulon, quai Louis Tardy
- Soleil couchant sur la Sèvre à Marans
- La Sèvre au Brault
- Pont levant du Brault
Liens externes
- [PDF] Le bassin versant de la Sèvre Niortaise
- Institution Interdépartementale du Bassin de la Sèvre Niortaise : www.sevre-niortaise.fr
- [PDF] http://www.sevre-niortaise.fr/IIBSN_/wp-content/uploads/etagement_biefs.pdf
- [PDF] http://sevre-niortaise.fr/IIBSN_/wp-content/uploads/24_71_histoire-de-lamenagement-de-la-sevre_260.pdf
Voir aussi
- Elle a donné son nom au département des Deux-Sèvres avec la Sèvre Nantaise.
- la liste des fleuves français
- la liste des cours d'eau des Deux-Sèvres
- la liste des cours d'eau de la Vendée
Notes et références
Notes
- rd pour rive droite et rg pour rive gauche
Références
- Sandre, « Fiche cours d'eau - La Sèvre Niortaise (N---0060) » (consulté le )
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 1 : Formations préceltiques, celtiques, romanes, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 193), , 1869 p. (ISBN 978-2-600-02884-4, lire en ligne)., notice 1064, p 42
- Parent (17-17 ? ; ingénieur des Ponts et cha) Auteur du texte, « Plan général des marais mouillés et desséchés des provinces du Bas Poitou, de l'Aunis et de la Saintonge... / fait et levé par nous ingénieur et sous-inspecteur des Ponts et Chaussées... commencé en 1762, fini le 13 novembre 1767 ; signé Parent », sur Gallica, (consulté le )
- « Projets de canaux de redressement de la Sèvre Niortaise entre Niort et Magné, présentés par l'ingénieur de Laffore en 1847. (Niort, les bords de Sèvre et Saint-Liguaire : présentation) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur gertrude-diffusion.poitou-charentes.fr (consulté le )
- Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Sèvre Niortaise à Niort (la Tiffardière) (N4300623) » (consulté le )
- « La situation en Poitou-Charentes - Eau en Poitou-Charentes : RPDE », sur www.eau-poitou-charentes.org (consulté le )
- Commission Locale de l’Eau du SAGE Sèvre Niortaise-Marais poitevin
- Études pour l'amélioration de la continuité écologique de la Sèvre Niortaise amont ; Syndicat mixte à la Carte du Haut Val de Sèvre et du Sud Gâtine, cahier des charges, 2010
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