Institut de relations internationales et stratégiques
L’Institut de relations internationales et stratégiques ou IRIS, association loi de 1901 créée en 1991 et reconnue d’utilité publique, est un laboratoire d'idées (think tank) français travaillant sur les thématiques géopolitiques et stratégiques.
Pour les articles homonymes, voir IRIS.
Ne doit pas être confondu avec Institut français des relations internationales.
L'IRIS a créé en 2002 IRIS Sup', son école de géopolitique, dispensant des diplômes de niveau master.
Il est dirigé par Pascal Boniface. Son conseil d'administration est présidé par Alain Richard.
Histoire
L'IRIS a été créé en 1991 par Pascal Boniface sous le statut association loi de 1901[1]. La Fondation pour les études de défense nationale publie depuis 1985 L'Année Stratégique. C'est une synthèse annuelle dédiée aux questions militaires, largement inspirée au départ du Military Balance publié par le think tank britannique IISS. Toutefois, cette fondation refuse de poursuivre cette synthèse. Boniface, responsable de cette publication, décide de créer l'IRIS notamment pour pouvoir poursuivre cette entreprise[2]. Avec la Revue internationale et stratégique, elle aussi créée en 1991, il s'agit de la première publication de l'IRIS.
L'IRIS est un think tank français travaillant sur les thématiques géopolitiques et stratégiques. L'IRIS est organisé autour de 4 pôles d'activité : la recherche, la publication, la formation et l'organisation d'évènements. Il a été reconnu d'utilité publique en 2009.
L’origine de la création de l’IRIS relève de la volonté de satisfaire trois objectifs principaux :
- Produire des idées et contribuer à la recherche et au débat sur les questions internationales et stratégiques.
- Créer un lieu de dialogue et de réflexion entre tous ceux qui composent la communauté stratégique, spécialistes venus d’horizons professionnels et philosophiques différents, qu’il s’agisse de responsables politiques, hauts fonctionnaires civils et militaires, industriels, experts, universitaires, etc.
- Rendre accessible au plus grand nombre les questionnements géopolitiques, par une démarche pédagogique et didactique.
L'IRIS crée en 2002 IRIS Sup', son école de géopolitique, dispensant des diplômes de niveau bac +4 et bac +5[3]. L'IRIS est l'unique think tank français présentant la particularité de regrouper un centre de recherche et un lieu d'enseignement délivrant des diplômes, ce modèle contribuant à son attractivité internationale[réf. souhaitée][4]. Sur les 53 think tanks français recensés en 2017, l’IRIS a obtenu un résultat global satisfaisant, se positionnant à la 8e place du classement général et obtenant les 4 étoiles sur les 5 étoiles possibles. Sur le critère de gouvernance et sur celui concernant le volume de production, l’IRIS obtient la 3e position. Sur le critère de la transparence, l’IRIS est à la 12e place du classement[5].
Le conseil d'administration est présidé par Alain Richard, ancien ministre de la Défense.
Le conseil d'administration se compose également de[6] :
- Président d'honneur
- Pascal Lamy, ancien directeur général, Organisation mondiale du commerce (OMC)
- Vice-président
- Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères
- Trésorier
- Pascal Cherki, ancien député, conseiller de Paris
- Secrétaire
- Jean Musitelli, conseiller d'État honoraire
- Administrateurs
- Pouria Amirshahi, ancien parlementaire, directeur de Politis
- Jacques Audibert, diplomate, secrétaire général du groupe Suez
- Sylvie Bermann, ambassadrice de France, présidente du conseil d'administration de l'IHEDN
- Irina Bokova, ancienne directrice générale de l'UNESCO
- Claudie Haigneré, ambassadrice et conseillère auprès du directeur générale de l'Agence spatiale européenne
- Marc-Antoine Jamet, secrétaire général, Louis Vuitton - Moët Hennessy (LVMH)
- Michel Edouard Leclerc, président général de l'enseigne de grande distribution E.Leclerc
- Jacques Maire, député des Hauts-de-Seine
- Julia Maris, directrice exécutive Défense et sécurité nationale BU Industrie chez Engie Solutions
- Alain Marsaud, magistrat honoraire
- Jacques Myard, député des Yvelines, maire de Maisons-Laffitte
- Delphine O, ambassadrice, secrétaire générale du Forum Génération Égalité 2020 de l'ONU
- Jean-Christophe Rufin, écrivain, médecin et diplomate
- Frédéric de Saint-Sernin, directeur général délégué de ACTED, ancien ministre
- Danielle Sallenave, écrivaine, membre de l'Académie française
- Philippe Sueur, premier vice-président du Conseil départemental du Val d'Oise, maire d'Enghien-les-Bains
Financement
En 2009, un dossier sur les principaux think tanks français indique que « Modèle de coopération « public/privé », l’IRIS dispose essentiellement de trois sources de financement distinctes : un tiers des rentrées provient des contrats passés avec le ministère français de la Défense, un autre tiers de la formation offerte par l’Institut à sa centaine d’étudiants, un dernier tiers venant des cotisations d’entreprises privées et des contrats passés avec des organismes internationaux[7]. »
L'IRIS publie chaque année ses comptes, consultables au sein de ses rapports d'activités mis en ligne sur son site internet, et publiés auprès du Journal officiel.
D'après le rapport d'activités de l'année 2018, 28 % du chiffre d'affaires proviennent du secteur public (25 % administration française, 3 % organisations internationales) et 72 % du secteur privé[8]. On note dans le financement de l’association un recours peu important au mécénat[9].
Think tank de référence
Le Global Go-To Think Tanks 2015, de l’Université de Pennsylvanie, dirigé par le Professeur James McGann, classe l'IRIS parmi les think tanks internationaux majeurs pour l'année 2016. L'IRIS est notamment placé au 31e rang pour la catégorie « Top Defense and National Secutity Think Tanks » et au 26e rang mondial pour la catégorie « Top Foreign Policy and International Affairs Think Tanks »[10].
L’Institut Think — en partenariat avec l’Observatoire des Think Tanks — a publié, en , la 2e édition du Baromètre d’Image des Think Tanks, une étude statistique menée auprès de 1 003 cadres supérieurs dont 206 dirigeants d'entreprises et 167 cadres de la fonction publique, interrogés en ligne du 16 au , selon la méthode des quotas. Parmi les 25 think tanks testés, l’IRIS se positionne à la quatrième place en termes de notoriété, et à la troisième position pour la dimension « bonne image ». L’IRIS est également classé troisième au sein de l’indicateur global de réputation (constitué des 5 dimensions de notoriété et d’image)[11].
Poursuites et condamnations
Le , un responsable de l'institut est condamné à 1 000 euros d'amende avec sursis pour avoir refusé, en 2014, de louer une salle à l'association Civitas qui comptait organiser un colloque dans les locaux de l'Iris ; le tribunal ayant retenu, selon Le Figaro, le motif de discrimination « en raison du positionnement idéologique et politique de Civitas »[12].
École : IRIS Sup'
En 2002, L'IRIS créé IRIS Sup’, un établissement privé d'enseignement supérieur technique, enregistré auprès du rectorat de Paris, qui a pour vocation de former les étudiants à différents métiers dans un contexte international. L'école dispense des diplômes, reconnus par l'État, de niveau bac+4 et bac+5[13]. Plusieurs anciens occupent désormais des postes de responsabilité dans le public, le privé ou le secteur associatif[14].
IRIS Sup’ propose des formations en géopolitique appliquée menant à deux titres de niveau 1 reconnus par l’État, enregistrés au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) par arrêté du , publié au Journal officiel du : Analyste en stratégie internationale (ASI) et Manager humanitaire (MH)[15].
Chercheurs
(liste non exhaustive) :
- Kader Abderrahim
- Sébastien Abis
- Bastien Alex
- Jean-Claude Allard
- Lucas Baccarini
- Magali Balent
- Sophie Bessis
- Didier Billion
- Karim Emile Bitar
- Pascal Boniface
- Rémi Bourgeot
- Jean-Éric Branaa
- Jean-Vincent Brisset
- René Cagnat
- Jean-Yves Camus
- Samuel Carcanague
- Fanny Chabrol
- Robert Chaouad
- Pierre Conesa
- Barthélémy Courmont
- Thierry Coville
- Jean-Philippe Daniel
- Olivier de France
- Jean de Gliniasty
- Laure Delcour
- Arnaud Dubien
- Nicholas Dungan
- Eddy Fougier
- Manuel Galea
- Carole Gomez
- Jacques-Pierre Gougeon
- Olivier Guillard
- Emmanuel Hache
- Philippe Hugon
- François-Bernard Huyghe
- Pierre Jacquemot
- Nicolas Kazarian
- Olivier Kempf
- Eilidh Kennedy
- Jean-Jacques Kourliandsky
- Saad Khiari
- Ali Laïdi
- Philippe Le Corre
- Sophie Lefeez
- Pierrick Le Jeune
- Michel Maietta
- Sylvie Matelly
- Jean-Pierre Maulny
- Chloé Maurel
- Niclas Mazzucchi
- Serge Michailof
- Patrice Moyeuvre
- Beligh Nabli
- Marie-Cécile Naves
- Samuel Nguembock
- Bastien Nivet
- Karim Pakzad
- Francis Perrin
- Edouard Pflimlin
- Sabine Sarraf
- Jacques Serba
- Assen Slim
- Eric Vernier
- Christophe Ventura
- Pim Verschuuren
Anciens membres du conseil d'administration
- Marie-Hélène Aubert[16],[17]
- Michel Barnier[17]
- Alain Bauer[17]
- Jacques Boyon[16],[17]
- Paul Boury[16],[17]
- Jean-Michel Boucheron[16],[17]
- Jean-Pierre Delalande[16],[17]
- Renaud Donnedieu de Vabres[16],[17]
- Jean-François Dubos[16]
- Laurent Fabius
- Jean-Michel Gaillard[16]
- Jean-Louis Gergorin[16],[17]
- Claude Goasguen
- François Hollande, administrateur en 1998[18], membre au moins de 2001 à 2006[19].
- Marc-Antoine Jamet[17]
- Alain Marsaud[16],[17]
- Hervé Morin[16],[17]
- Jean Musitelli[16],[17]
- Henri Nallet[16],[17]
- Arthur Paecht[16]
- Michel Rocard[16]
- Gwendal Rouillard[20]
- Yazid Sabeg,[17]
- Nicolas Sarkozy
- Philippe Séguin[16],[17]
- François Scheer[17]
- Frédéric Tiberghien[16]
- Hubert Védrine[17]
- Denis Verret[16],[17]
- Bernard de La Villardière[17]
- Francis Wurtz[17]
Publications
L'IRIS publie des revues et des ouvrages en relations internationales (la Revue Internationale et Stratégique, l'Année stratégique, la collection « enjeux stratégiques »).
Notes et références
- (en) International Security Sector Advisory Team (ISSAT), « Institut de Relations Internationales et Stratégiques - International Security Sector Advisory Team (ISSAT) », sur issat.dcaf.ch (consulté le ).
- Pascal Boniface, « 30 ans de l'IRIS: une anomalie sympathique », sur Club de Mediapart, (consulté le )
- « Iris-sup : quand un think tank crée son école professionnelle », L'Opinion, (lire en ligne, consulté le ).
- « Nouveaux succès de l'IRIS dans les classements du "Label Think Tank & Transparent 2017" », sur IRIS-France.org (consulté le ).
- « La France des thinks tanks 2017 ».
- IRIS, « Conseil d'administration », sur www.iris-france.org (consulté le )
- Geoffrey Geuens, « Les principaux think tanks français », Quaderni. Communication, technologies, pouvoir, no 70, , p. 79–88 (ISSN 2105-2956, DOI 10.4000/quaderni.511, lire en ligne, consulté le )
- « L’IRIS | IRIS », sur www.iris-france.org (consulté le )
- « https://www.nouvelobs.com/rue89/ », sur nouvelobs.com/rue89
- (en) « 2015 Global Go To Think Tank Index Report » [PDF], sur upenn.edu, p. 75 et 87
- « Baromètre image des Think Tanks » [PDF], sur institut-think.com
- « Condamné pour un refus de location de salle à Civitas », sur lefigaro.fr,
- Présentation de IRIS Sup' sur letudiant.fr
- « IRIS SUP’' - IRIS SUP' », sur www.iris-sup.org (consulté le )
- « IRIS SUP' - Diplômes », sur www.iris-sup.org (consulté le )
- « Communique de presse : Conseil d'administration de l'IRIS » [PDF], IRIS, (consulté le ).
- « Communique de presse : Réunion du conseil d'administration : nomination de nouveaux membres » [PDF], IRIS, (consulté le ).
- François Hollande par Le Nouvel Observateur
- Rapport d'activités de l'IRIS 2001, Rapport d'activités de l'IRIS 2002, Communiqué du Conseil d'Administration de l'IRIS 25 juillet 2003, Rapport d'activités de l'IRIS 2004, Communiqué du Conseil d'Administration de l'IRIS 23 juin 2005, Rapport d'activités de l'IRIS 2006
- « Gwendal Rouillard devient président de l’IRIS. », IRIS, (consulté le )