Michel-Édouard Leclerc

Michel-Édouard Leclerc, né le à Landerneau (Finistère), préside le Comité Stratégique des centres E.Leclerc, qui regroupe les seize présidents élus des coopératives régionales de l'enseigne. Il a succédé à son père Édouard Leclerc à la présidence de l'ACDLec (Association des centres distributeurs Leclerc) en 2006, après en avoir assuré la coprésidence pendant dix-sept ans.

Pour les articles homonymes, voir Michel Leclerc et Leclerc.

À ce titre, il dirige le groupement d'entrepreneurs réunis sous l'enseigne E.Leclerc et représente le groupe auprès des pouvoirs publics et des médias. Il a donné des impulsions fondamentales à l'enseigne, notamment le développement de l'enseigne à l'international, la structuration du groupement et l'élargissement de l'offre E.Leclerc aux services.

Depuis mai 2018, il est le président du conseil d'administration de Neoma Business School[1], membre du conseil d'administration de l'IRIS, de la Fondation pour la recherche sur Alzheimer[2] et président du Fonds Hélène et Édouard Leclerc.

En mai 2021, il est élu « patron préféré des Français » selon un classement du magazine Forbes [3].

Biographie

Enfance et formation

Né le [4], Michel, Marie Leclerc – qui, dans les années 1980, accolera le prénom de son père à son prénom d’état civil pour lui rendre hommage[5],[6] – est le fils d'Édouard et Hélène Leclerc. À Landerneau (Finistère), sa ville natale, il assiste aux débuts du « centre distributeur » dans lequel ses parents expérimentent une formule de vente originale et restera marqué tant par leur enthousiasme et leur ténacité que par la violence de leurs opposants[7].

À onze ans, il quitte le domicile familial pour faire ses études secondaires, comme son père, dans le petit séminaire des pères du Sacré-Cœur de Viry-Châtillon (Essonne), l'Institution missionnaire Saint-Clément [8]. Enfant émotif et sensible, il est un élève médiocre et rêveur[9].

En 1970, après un baccalauréat littéraire A3, il s'inscrit en sciences économiques à l'université de Brest, mais, peu doué en mathématiques[10], il déserte les amphithéâtres et adhère au Parti socialiste unifié (PSU). Un an plus tard, il s'inscrit à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où l'enseignement des sciences économiques est davantage littéraire. Il étudie les sciences politiques et la philosophie – il assiste aux conférences de Vladimir Jankélévitch ou de Michel Serres – et fréquente des intellectuels notamment André Gorz qu'il considère comme un « deuxième père »[11]. Il entreprend un doctorat en sciences économiques sous la direction de Raymond Barre. En 1978, lorsqu'il soutient sa thèse en sciences économiques (Le financement du déficit extérieur de la France après la crise pétrolière de 1973), qu'il considère comme bâclée[11], il est aussi titulaire d'une maîtrise de philosophie[12],[13],[14] et d'une maîtrise de sciences politiques.

Premiers pas au sein des supermarchés Leclerc (1979-1987)

Photo non datée de Michel-Édouard Leclerc

L'arrivée de Michel-Édouard Leclerc dans l'entreprise familiale n'est pas planifiée : en 1978 encore, É. Leclerc envisageait de confier sa suite à l'adhérent[Quoi ?] qui aurait parrainé le plus de chefs d'entreprise[15][source insuffisante]. De son côté, Michel-Édouard Leclerc s'orientait vers une carrière de professeur (professeur assistant à Paris-1 devant 150 étudiants) ou de journaliste, en commençant à rédiger des articles à la pige, notamment pour le magazine Que choisir, et à enseigner à l'université[16][source insuffisante]. Il est également à cette époque nègre pour des hommes politiques, des écrivains[13]. En 1979 quand il se voit proposer par André Jaud (adhérent à Laval et bras-droit de son père Édouard) la mission de développer une société d'importation – future SIPLEC[17] – afin de rendre indépendant l'approvisionnement en carburant des supermarchés, il accepte. Le , il est nommé conseiller technique en intérim et est alors payé au SMIC via une agence d’intérim[18]. Alors que l'accès aux autorisations d'importation vient d'être élargi, son premier but consiste à obtenir une licence d'importation (A3). fréquente les cabinets ministériels et travaille au montage juridique des dossiers ; il apparaît au côté de son père dans les médias et apprend à mener des campagnes de communication offensives[réf. souhaitée]. Simultanément, il s'impose comme l'un des plus farouches opposants de la loi Lang[réf. souhaitée] et lutte, sans succès, contre le prix unique du livre. Il travaille également à de nouvelles offensives contre d'autres secteurs protégés : la parapharmacie, la parfumerie, etc.

Coprésidence et présidence de l'ACDLec (de 1988 à 2019)

En 1988, Michel-Édouard Leclerc est élu coprésident de l'ACDLec (Association des centres distributeurs Leclerc[19][source insuffisante]) au côté de son père[13]. La même année, il dénonce les pratiques des municipalités quant à l'implantation des grandes surfaces et sera entendu à ce sujet par une commission d'enquête gouvernementale[20].

Michel-Édouard Leclerc continue ses combats pour accéder aux secteurs protégés, en se reposant sur une utilisation systématique du droit et du conflit judiciaire, orchestrée et relayée dans des campagnes de communication spectaculaires[non neutre][21]. Les combats s'imposent comme l'un des traits de l'identité du groupe et participent au succès commercial de l'enseigne[réf. nécessaire]. En 1991, les centres E.Leclerc obtiennent la fin du monopole de la pharmacie sur les produits de parapharmacie : la Cour d'appel de Paris condamne la vente exclusive en pharmacie des produits qui ne sont pas des médicaments et ne nécessitent pas les conseils du pharmacien[réf. nécessaire]. L'enseigne E.Leclerc se diversifie dans les secteurs des services, notamment avec la création d'E.Leclerc Voyages en 1987, et dans la distribution des cosmétiques, de la parfumerie, du textile, de l'électronique ou encore de la bijouterie avec la création en 1986 des Manèges à Bijoux, aujourd'hui premier bijoutier de France[réf. nécessaire].

L'enseigne se développe à l'international, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Slovénie et Pologne.

En 1994, Michel-Édouard Leclerc lance avec le groupe la création des Espaces culturels E. Leclerc qui proposent des produits culturels. Il existe aujourd'hui[Quand ?] plus de 200 espaces, le 200e a été inauguré en 2011[réf. nécessaire].

En 1996, les centres E.Leclerc sont les premiers à supprimer les sacs de caisse jetables pour les remplacer par des sacs recyclables et échangeables à vie[12]. L’enseigne poursuit son engagement écologique en organisant un événement annuel de ramassage de déchets à travers la France, « Nettoyons La Nature » (1998)[22]. Depuis, l’enseigne conduit une politique engagée en faveur de l’environnement : conception de nouveaux magasins à Haute qualité environnementale (HQE), participation au programme The Forest Trust (TFT), qui certifie les filières d’approvisionnement de bois (2004), implication des fournisseurs dans la démarche développement durable. En 2005, les centres E.Leclerc deviennent également le premier distributeur de produits équitables en France[23].

Michel-Édouard Leclerc s'impose comme un interlocuteur redouté auprès des pouvoirs publics alors que ses détracteurs le décrivent en « jésuite médiatique surcoté, fasciné par les feux de la rampe, impitoyable derrière son abord agréable »[24].

Il ouvre en 2005 un blog, intitulé De quoi je me M.E.L.[25].

Il succède à son père Édouard Leclerc à la présidence de l'ACDLec en 2006[18].

Il est reconnu pour ses participations à une soixantaine de manifestations culturelles (sponsorisant notamment, de 1990 à 2007, le festival international de la bande dessinée d'Angoulême, La Folle Journée de Nantes, les Étonnants voyageurs de Saint-Malo, le Festival de chansons vivantes de Montauban ou le festival des Vieilles Charrues) et en créant, avec les Espaces Culturels E.Leclerc, le prix Landerneau en 2008 et le Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture (expositions temporaires dans ce centre d'art contemporain) en 2012[26],[23]. Sous son égide, les Espaces Culturels E.Leclerc sont devenus en 2012 le deuxième diffuseur de produits culturels en France (premier pour les BD, deuxième libraire et troisième disquaire de France)[27], ce qui leur vaut d'être accusés de marchandisation de la culture, comme la Fnac, Amazon, ou Lagardère (à travers l'enseigne Virgin)[28].

Passionné de bandes dessinées, il est également un grand collectionneur de planches illustrées[13]. Passionné également de navigation à voile, il a notamment franchi plusieurs fois le Cap Horn[29]. Divorcé[26], il est remarié et père de quatre enfants[12].

Notes et références

  1. Karen, « Michel-Edouard Leclerc prend la présidence de NEOMA BS », sur www.neoma-bs.fr (consulté le )
  2. « Accueil », sur Fondation pour la Recherche sur Alzheimer (consulté le )
  3. Yves Derai, « Exclusif : les 20 patrons préférés des Français », sur Forbes France, (consulté le )
  4. « Biographie », sur Blog Michel-Edouard Leclerc (consulté le )
  5. Voir site du Journal officiel lors de sa nomination au grade de chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur
  6. Déclaration faite lors de l'entretien accordé à Nicolas Poincaré dans l'émission Complément d'enquête, hors-série, diffusé sur France 2 le jeudi 27 aout 2015.
  7. « Michel Edouard Leclerc, biographie », sur Histoire et archives E. Leclerc (consulté le )
  8. LECLERC Michel-Édouard, Du bruit dans le Landerneau, entretien avec Yannick Le Bourdonnec, Albin Michel, 2004 p. 38-39
  9. « Michel-Edouard Leclerc », Les Échos, no 19853, , p. 40
  10. « Adieu notre bac », Paris Match, semaine du 8 au 14 février 2018, pages 26-27.
  11. Pascal Boniface et Marc Verzeroli, « "Distribuer, redistribuer" Entretien avec Michel-Édouard Leclerc », Revue internationale et stratégique, no 97, , p. 7-15 (ISSN 1287-1672, lire en ligne)
  12. « Michel-Edouard Leclerc : Président-directeur général de E. Leclerc », sur www.lsa-conso.fr (consulté le )
  13. Marie-Béatrice Sioufi-Hansen, « Le parler vrai de... Michel Edouard Leclerc », sur Les Entretiens de Valpré,
  14. « Michel-Edouard Leclerc : biographie », sur Histoire et archives E. Leclerc (consulté le )
  15. LSA, entretien d'É. Leclerc, 8 septembre 1978
  16. http://www.michel-edouard-leclerc.com/content/pdf/FR/ressources/textes/Bio_Biblio/MEL_mon_parcours_ma_formation_DBDLL.pdf.
  17. SIPLEC, Société d’Importation Pétrolière Leclerc
  18. « Michel-Édouard Leclerc », sur Linéaires,
  19. De la célébrité à l’enseigne : la création de l’Acdlec (1960-1964)
  20. « Michel-Edouard Leclerc sur le financement partis politiques » [vidéo], sur Ina.fr (consulté le ).
  21. Collard Christophe « performance juridique et avantage concurrentiel. chronique no 2 : le cas des centres É. Leclerc », Petites affiches no 146, 23 juillet 2007
  22. « Forte mobilisation pour l'opération "Nettoyons la nature" », lsa-conso.fr, (lire en ligne, consulté le )
  23. « Michel-Edouard Leclerc », sur Libre Service Actualités,
  24. Luc Le Vaillant, « Michel-Edouard Leclerc. Au rayon culturel », sur liberation.fr,
  25. http://www.michel-edouard-leclerc.com/
  26. Michel-Édouard Leclerc : biographie
  27. Roxana Azimi, « Michel-Edouard Leclerc se rêve en mécène du Finistère », Le Monde, (lire en ligne)
  28. Giorgio Agamben, Michel Butel Maurice Nadeau, « Le livre face au piège de la marchandisation », Le Monde, (lire en ligne)
  29. « Michel-Edouard Leclerc: "J'ai assez d'orgueil pour penser que j'ai du talent" », L'Express, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Michel-Édouard Leclerc, La Fronde des caddies : vers une nouvelle société de consommation, éditions Plon, , 267 p. (ISBN 2-259-00240-4)
  • Michel-Édouard Leclerc et Chantal-Marie Wahl, Itinéraires dans l'univers de la bande dessinée, Flammarion, (ISBN 978-2-08-068452-3)
  • Michel-Édouard Leclerc et Yannick Le Bourdonnec, Du bruit dans le Landerneau : entretiens avec Yannick Le Bourdonnec, éditions Albin Michel, (réimpr. 2016), 312 p. (ISBN 2226392785)
  • Michel-Édouard Leclerc et Nicolas Vial, La planète n’est pas à vendre, éditions Naïve,
  • Michel-Édouard Leclerc et Alexandre Tuaillon, Les Essentiels de la République : Comment la COVID-19 a changé la consommation des Français, éditions de l'Observatoire, , 221 p. (ISBN 979-10-329-2026-8)

Articles connexes

Liens externes

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