Principauté épiscopale de Strasbourg
La principauté épiscopale de Strasbourg (en allemand : Fürstbistum Straßburg) fut un État du Saint-Empire romain. Les évêques de Strasbourg, qui relevaient du duché de Souabe, obtinrent l'immédiateté impériale comme seigneurs temporels de la principauté épiscopale (Hochstift) au XIIIe siècle. Le siège de la principauté et du diocèse était à Strasbourg dans la région d'Alsace, tandis que la résidence des évêques était à Saverne.
Fürstbistum Straßburg
Statut |
Principauté ecclésiastique - État du Saint-Empire romain germanique |
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Capitale | Strasbourg, Saverne |
Religion | Église catholique romaine |
XIIIe siècle | État immédiat du Saint-Empire |
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1500 | Rejoint le Cercle du Haut-Rhin |
1803 | Recès d'Empire |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Les frontières de la principauté et du diocèse de Strasbourg ne coïncidaient pas. Dans le périmètre du diocèse fondé au IVe siècle, suffragant de la province ecclésiastique de Mayence, l'autorité spirituelle de l’évêque s’étendait sur majeure partie du nord d'Alsace (Bas-Rhin) et les domaines avoisinants sur la rive droite du Rhin supérieur.
Les évêques faisaient partie du collège des princes ecclésiastiques à la Diète d'Empire. Lors de la diète à Augsbourg en 1500, l'évêché de Strasbourg rejoint le Cercle du Haut-Rhin. La principauté épiscopale fut officiellement supprimée par le recès d'Empire en 1803.
Histoire
La principauté épiscopale est créée à partir des territoires des évêques à proximité immédiate de Strasbourg, ainsi qu'à Rouffach et dans la vallée de la Bruche qu'ils avaient déjà reçus par les rois mérovingiens, notamment par Dagobert Ier au VIIe siècle. Les religieux évangélisèrent également les régions de la Forêt-Noire outre-Rhin où ils possédèrent des propriétés autour d'Ettenheim.
Avec le duché de Souabe, les évêques se sont orientés vers la Francie orientale à partir du IXe siècle et vers le royaume de Germanie sous la dynastie des Ottoniens. L'évêque Werner de Habsbourg, nommé par l'empereur Otton III en 1001, fait bâtir la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg en style roman ; il joue également un rôle important à l'élection du roi Conrad II le Salique en 1024. Pendant la querelle des Investitures au XIe siècle, les évêques de Strasbourg étaient des soutiens fidèles des empereurs saliens. Plus tard, toutefois, le chapitre à la cathédrale a soutenu la papauté contre les souverains de la maison de Hohenstaufen et en 1199, les troupes de Philippe de Souabe occupaient le siège épiscopal.
Au XIIIe siècle, les évêques ont considérablement accru leur seigneurie temporelle. Leur territoire était dispersé en Alsace avec les châteaux du Bernstein, de Guirbaden et du Haut-Barr, ainsi que les domaines autour d'Ettenheim et d'Oberkirch dans l'Ortenau, située entre le Rhin et la Forêt-Noire. Le conflit qui oppose depuis de nombreuses années les évêques aux citoyens de Strasbourg, alliés au comte Rodolphe de Habsbourg, s'achève par la défaite de l'évêque Walter de Geroldseck à la bataille de Hausbergen en 1262. La cité devient une ville libre d'Empire. Depuis le XVe siècle, les évêques résidaient à Saverne.
Sous le règne de l'évêque Guillaume III de Hohnstein (1506 – 1541), une grande partie de la population de Strasbourg et de ses environs devint protestante. Au XVIIe siècle, une partie de son territoire se trouva annexé au royaume de France à la suite de la guerre de Trente Ans, cependant d'autres territoires restaient dans l'Empire. Cette distinction permettra à l'évêque, lors de la Révolution française, de conserver son titre pour ses domaines germaniques.
Au début du XVIIe siècle, un conflit dit guerre des évêques (1592 – 1608), opposait catholiques et protestants pour le contrôle de l'évêché. Après la mort du prince-évêque Jean de Manderscheidt, les chanoines protestants élurent pour « administrateur » le petit-fils du prince-électeur de Brandebourg, Jean-Georges de Brandebourg. Dans le même temps les catholiques désignaient en 1604 l'évêque de Metz, Charles de Lorraine, comme seigneur. Il doit conquérir son nouveau diocèse ; le conflit est tranché une première fois par la diète en 1593 puis à nouveau une seconde fois par le traité de Haguenau, le , au profit de Charles de Lorraine.
Après la guerre de Trente Ans, l'évolution de l'évêché de Strasbourg a été encore de nouvelles fois largement marquée par l'histoire de l'Alsace, ainsi depuis 1648, on a observé :
- 1648 : traités de Westphalie : une partie de l'Alsace devient française ;
- 1681 : la cité de Strasbourg, jusqu'alors ville libre impériale, est annexée par le roi Louis XIV de France.
L'évêque François-Egon de Fürstenberg avait reconnu la souveraineté française en 1680. Par un arrêt du , le conseil souverain d'Alsace, siégeant à Brisach, réunit le domaine de l'évêché en Basse et Haute-Alsace à la France.
Par le recès d'Empire du , les possessions de l’évêque de Strasbourg situées sur la rive droite du Rhin sont sécularisées et cédées au nouvel électorat de Bade.
Territoire
L'évêché comprenait :
- sur la rive gauche du Rhin :
- en Basse-Alsace, les bailliages de Benfeld, Dachstein, Kochersberg, Mutzig, Marckolsheim, Saverne et Wantzenau ainsi que les terres du Haut-Chapitre, ou Comte-Ban, à Franckenbourg, composé des bailliages de Châtenois, Erstein et Bœrsch ;
- en Haute-Alsace, le Haut-Mundat de Rouffach, composé des prévôtés de Rouffach, Soultz et Eguisheim ;
- sur la rive droite du Rhin :
Notes
Références
Voir aussi
- Portail du Saint-Empire romain germanique
- Portail de l’Alsace
- Portail du Bade-Wurtemberg
- Portail de Strasbourg