Politique étrangère de l'Arménie

La politique étrangère de l'Arménie regroupe l'ensemble des liens diplomatiques entretenus par la République d'Arménie depuis son indépendance de l'Union soviétique le .

Depuis son indépendance, l'Arménie a maintenu une politique équilibriste en essayant d'avoir de bonnes relations avec la Russie et l'Iran d'une part et l'Occident d'autre part, notamment les États-Unis et l'Union européenne.

Très enclavée du fait d'une absence totale d'accès à la mer, l'isolement géographique de l'Arménie est accentué par la fermeture de deux de ses frontières terrestres avec la Turquie et l’Azerbaïdjan. Les tensions accrues entre l'Arménie et ces deux pays frontaliers concernent le génocide arménien perpétré par les Ottomans à partir de 1915 et la souveraineté du Haut-Karabagh disputée avec l'Azerbaïdjan.

Les relations internationales de l'Arménie sont souvent influencées par le parti pris des gouvernements étrangers sur la question de la souveraineté du Haut-Karabagh, et sur la reconnaissance politique du génocide arménien. La Russie, principal allié historique de l'Arménie se pose traditionnellement en médiateur dans la guerre du Haut-Karabagh opposant les deux anciennes républiques soviétiques[1]. Néanmoins, la Russie est aussi régulièrement accusée de bénéficier de ce conflit en profitant de son rôle d'arbitre pour accroître son influence sur ses deux anciens états satellites[2],[3], et en exportant des armes aux deux pays en guerre[4],[3].

Enfin, les relations internationales de l'Arménie sont largement influencées par l'importante diaspora arménienne estimée à plus de 8 millions d'individus (descendants de réfugiés pendant le génocide arménien), soit 2 à 3 fois plus que le nombre d'habitants recensés en Arménie (un peu plus de 3 millions)[5],[6]. En effet, l'Arménie entretient traditionnellement de bonnes relations avec les États dont les populations comptent d'importantes communautés arméniennes, notamment la Russie (plus de 2 millions), les États-Unis (1,5 million), la France (500 000), et certains pays du Moyen-Orient, principalement l'Iran, le Liban et la Syrie.

Chronologie des relations

La Première République d'Arménie

La République Démocratique d'Arménie a été fondée le , puis a été intégrée à l'Union Soviétique le .

Période soviétique

L'Arménie est intégrée à l'URSS de 1920 jusqu'à sa dislocation en 1991, sous le nom de République socialiste soviétique d'Arménie. Entre 1922, l'Arménie fusionne avec l’Azerbaïdjan et la Géorgie pour former la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie, dissoute en 1936[7].

Depuis l'indépendance

L'Arménie déclare son indépendance de l'Union Soviétique la , devenant la République d'Arménie.

Le Ministre des Affaires étrangères de l'Arménie est Ara Aivazian, depuis le 18 novembre 2020[8].

Relations avec l'ex Union soviétique

Historique des relations

Ligne de défense arménienne pendant le siège de Van

Pendant plusieurs siècles, les ambitions expansionnistes de l'Empire russe sur l'Empire ottoman ont été largement justifiées par le pouvoir russe par une nécessité de protéger l'importante communauté orthodoxe de l'Empire ottoman. Entre le 16e et le 19e siècles, plus d'une dizaine de guerres éclatent entre les deux Empires, contribuant largement au déclin de l'Empire ottoman ainsi qu'aux revendications indépendantistes de ses communautés chrétiennes.

A la veille de la Première Guerre mondiale, la plupart des communautés orthodoxes de l'Empire ottoman ont pris leurs indépendances (la Grèce en 1829, et les Balkans après le congrès de Berlin en 1878), à l'exception des Arméniens.

Lorsque la première guerre mondiale éclate, les deux empires s'affrontent de nouveau lors de la campagne du Caucase, au cours de laquelle des volontaires arméniens se battent aux côtés des forces russes. En 1915, le siège de la ville arménienne de Van par les troupes ottomanes est un épisode marquant du génocide arménien, l'un des rares cas où les Arméniens se sont battus contre les forces armées turques. L'intervention de l'armée russe force les troupes ottomanes à se retirer, mais à la suite de la révolution russe de 1917, les troupes russes quittèrent la ville et l'armée ottomane en reprit le contrôle jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.

Récolte de coton en République socialiste soviétique d'Arménie, dans les années 1930

Par le traité de Sèvres, la ville fut ensuite brièvement incorporée à la première République d'Arménie en 1920. Mais la guerre d'indépendance turque amputa par la suite l'Arménie de la moitié de son territoire, dont la ville de Van qui fut intégrée à la République de Turquie. Affaiblie, l'Arménie est intégrée à l'Union Soviétique après la prise d'Erevan par les bolcheviks le .

Pour l'Arménie, l'époque soviétique est très difficile économiquement, jusqu’à la mort de Staline en 1953, après laquelle l’agriculture, favorisée par un climat propice, et l’industrie (surtout l’extraction de matières premières) se développent considérablement[9].

La libéralisation du régime soviétique sous Mikhaïl Gorbatchev permet la mise en place de l’Union pour l’autodétermination nationale en 1987. Le , plus d’un an avant la chute de l’URSS, l’Arménie déclare sa souveraineté par rapport à l’Union Soviétique, sous l’influence notable de Levon Ter-Petrossian. La République d’Arménie proclame officiellement son indépendance le et élit son nouveau président, Ter-Petrossian, le [9].

Relations entre la Russie et l'Arménie indépendante

Depuis son indépendance en 1991, l’Arménie a gardé des relations étroites avec la Russie, son indispensable partenaire dans la région, notamment au sein de la Communauté des États indépendants fondée en 1991 et regroupant la plupart des anciennes Républiques soviétiques.

L'Arménie rejoint en 2012 l'Organisation du traité de sécurité collective (dont elle est membre fondateur) et l'Union économique eurasiatique en , deux organisations réunissant des ex-Républiques soviétiques. En 2014, Erevan a apporté son soutien au rattachement,de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie, qualifié d'annexion par les Occidentaux[10]. Sur le volet militaire, les relations entre l'Arménie et la Russie sont régies par un accord de coopération militaire qui court jusqu’en 2059, et prévoit la protection de toutes les zones frontalières en Arménie par l'armée russe[11]. L'Arménie accueille une base militaire russe à Gyumri, et met une partie d'une base militaire arménienne à Erevan à la disposition de la Russie[12]. Le , le gouvernement arménien donne son feu vert à l’élargissement de la présence militaire russe son territoire, incluant le déploiement de 18 hélicoptères de combat russes supplémentaires, ainsi que des missiles balistiques Iskander-M. et la modernisation de 16 avions de combat MiG- 29 stationnés en Arménie[11]. La Russie a de nouveau renforcé son implantation à Gyumri en 2015, en y déployant sept hélicoptères MI-24 et MI-8 supplémentaires[12].

Nikol Pashinyan, Premier ministre arménien depuis mai 2018 et Mikhaïl Michoustine, président du gouvernement russe depuis janvier 2020

Sur le plan énergétique, l'Arménie couvre environ 80 % de ses besoins en gaz par des importations de Russie, qui fournit également le combustible de la seule centrale nucléaire du pays, la centrale de Metsamor[13].

En 2017, afin de réduire sa dépendance au gaz russe, le gouvernement arménien s'est fixé dans une feuille de route énergétique un objectif de 8 % de la consommation d'énergie couverte par les énergies renouvelables d'ici 2021[13]. Ce plan prévoit d'améliorer l'utilisation du potentiel du solaire au pays estimé à 3 000 mégawatts, soit l'équivalent de plus de deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération[13].

En , le journaliste et opposant politique Nikol Pachinian est élu Premier ministre d'Arménie, marquant une rupture forte après plusieurs années de gouvernance de l'Arménie par des chefs d'État inféodés à la Russie[14]. Après avoir dans un premier temps critiqué la Russie, souhaitant que son pays sorte de l'Union eurasiatique, Nikol Pachinian s'est ensuite engagé à maintenir de bonnes relations avec les Russes, insistant sur les liens fraternels qui unissent les deux pays[15].

Selon les dernières estimations, plus de 2 millions d'Arméniens habitent en Russie[16], contre un peu plus de 3 millions en Arménie[6]. Moscou est à la fois le principal client de Erevan avec 28 % de ses exportations en 2019, et son principal fournisseur avec 27 % de ses importations en 2019[17].

Relations avec les autres pays du Caucase

Entre 1922, l'Arménie fusionne avec l’Azerbaïdjan et la Géorgie pour former la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie, dont la capitale était Tbilissi, actuelle capitale géorgienne[7]. En 1936, la nouvelle Constitution russe divise la Fédération soviétique de Transcaucasie, rendant leurs autonomies relatives aux trois républiques soviétiques qui restent néanmoins fédérées au sein de l'URSS jusqu'à son effondrement[7].

Relations avec l’Azerbaïdjan

L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont respectivement déclaré leurs indépendances et la , soit à moins d'un mois d'intervalle, alors que l'éclatement de l'URSS est officialisé en .

La frontière qui sépare l'Arménie et l’Azerbaïdjan, d'une longueur totale de 787 km, est constituée de deux parties distinctes :

  • le segment principal entre les deux pays mesure 566 km et est situé à l'est de l'Arménie.
  • le deuxième segment de 221 km restant est situé au sud de l'Arménie et la sépare du Nakhitchevan, une enclave azerbaïdjanaise frontalière de la Turquie, séparée du reste du pays.
Soldats arméniens dans le Haut-Karabagh en 1994

Depuis 1988, les deux États s'opposent dans la guerre du Haut-Karabagh, territoire majoritairement peuplé d'Arméniens dont la souveraineté est revendiquée par les deux pays. A noter que des combats avaient déjà eu lieu pour le contrôle de ce même territoire en , entre les deux républiques éphémères à la suite de la dislocation de l'Empire ottoman, avant leurs intégrations à l'Union soviétique[18]. Le , un cessez-le-feu est signé à Moscou[18], mais aucun armistice ne met véritablement fin au conflit. À la suite d'une victoire militaire arménienne, le Haut-Karabagh, est rattaché de facto à l'Arménie, mais la communauté internationale le reconnaît toujours comme faisant partie de l’Azerbaïdjan[19].

Cette situation géopolitique est lourde de conséquences pour l'enclave du Nakhitchevan séparée du reste de l’Azerbaïdjan. Toutes les voies terrestres transitant par l'Arménie étant fermées, ses habitants azéris ne peuvent rejoindre Bakou que par avion[20]. Cette situation affecte aussi les enclaves azerbaïdjanaises situées en territoire arménien (Barkhudarli, Ashagi Askipara, Yukhari Askipara et Karki) et la seule enclave arménienne en territoire azerbaïdjanais (Artsvashen), qui sont toutes contrôlées par les pays à l'intérieur desquels elles sont situées. En 2014, l'Arménie lance la construction d'un mur sur la frontière séparant les régions de Tavuch en Arménie et Qazax, en Azerbaïdjan, séparant encore davantage ces enclaves des pays dont elles font officiellement partie[21].

En , les hostilités reprennent pendant quatre jours sur la ligne de front du Haut-Karabagh, faisant près de 110 morts dans les deux camps[22].

En juillet 2020, les hostilités reprennent de nouveau pendant trois jours le long de la frontière, faisant 16 morts dans les deux camps[23].

En octobre 2020, les hostilités reprennent avec une intensité jamais vue depuis 1994, faisant des centaines de morts de part et d'autre[24]. Au terme d'un conflit de six semaines, un armistice est signé le 10 novembre sous médiation de la Russie, et l'Arménie, défaite, est contrainte de céder le contrôle de la majeure partie du Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan[25]. Néanmoins, une partie de la population arménienne est autorisée à y rester (tandis que ceux qui évacuent brûlent leurs maisons), et 2000 soldats russes sont déployés pour assurer leur sécurité et surveiller l'application du cessez-le-feu[26].

En 2020, habitations en République d'Artsakh, détruit par les bombardements de l'Azerbaïdjan.

Le 11 janvier 2021, deux mois après la fin de la guerre, les chefs des deux États Nikol Pashinyan et Ilham Aliyev se rencontrent à Moscou à l’invitation de président russe Vladimir Poutine qui souhaite les inciter à bâtir une paix durable après une période des conflits récurrents depuis 30 ans[26]. Il s’agissait pour les trois dirigeants de revenir sur l’article 9 de l’accord de paix, qui annonce la liberté de circulation dans la région, afin de relier Bakou au Nakhitchevan et Erevan à la Russie d'une part et à la ville turque de Kars[26]. Les voies de communication envisagées traverseraient l'Arménie et l'Azerbaïdjan, un tel réseau pouvant réactiver des voies ferroviaires datant de l'Union soviétique, complétées par de nouvelles constructions[26].

En dépit des incertitudes de ce projet ferroviaire (notamment son coût élevé et sa acception sociale par les populations), celui-ci est comparé à la Communauté européenne du charbon et de l’acier qui permet en 1952 à la France et à l’Allemagne de poser les bases de la construction européenne[26].

Relations avec la Géorgie

L'Arménie et la Géorgie sont séparés par une frontière de 164 km et partagent des liens socio-culturel et des relations étroites l'éclatement de l'URSS[27]. Les relations entre les deux États sont d'une importance particulière pour l'Arménie pour qui la Géorgie est un point de passage obligé dans ces échanges avec la Russie[28].

La Géorgie offre à l'Arménie sa liaison terrestre, ainsi que le passage à proximité de Tbilissi d'un gazoduc entre Vladikavkaz et Erevan.

L'Arménie a été fortement affectée par la fermeture des frontières entre la Géorgie et la Russie entre 2006 et 2009, en raison de fortes tensions entre les deux pays qui ont culminé avec la deuxième guerre d'Ossétie du Sud en 2008[28].

Le , le Premier ministre arménien Nikol Pachinian reçoit le Ministre géorgien de la Défense Irakli Gharibachvil[27]. Les deux hommes d'État s'entretiennent sur la coopération arméno-géorgienne en matière sécuritaire.et la mise en place d'un programme de coopération bilatérale pour la défense en 2020[27].

Relations avec les pays européens et occidentaux

Depuis la fin de la guerre froide, l'Arménie entretient de bonnes relations avec la plupart des pays occidentaux, mais l'enclavement de ce pays, notamment lié à la fermeture de sa frontière avec la Turquie, limite les possibilités d'échanges commerciaux. En outre, la politique étrangère de l'Arménie est régulièrement alignée avec celle de la Russie, parfois au prix d'importantes divergences avec l'Occident, comme sur leurs positions vis-à-vis de l'Iran[29], de la Syrie[30], ou sur la rattachement de la Crimée à la Russie[10].

Relations avec l'Union Européenne

L'Arménie fait partie des pays visés par la politique européenne de voisinage, formulée par la Commission européenne en [31]. Cette politique vise pour l'UE à améliorer ses relations avec les pays riverains n'entrant pas dans une procédure d'adhésion, et favoriser la coopération sur des thèmes tels que la sécurité, la stabilité et le développement économique[32].

En , à la surprise générale, l'Arménie décide de renoncer à signer un accord d'association avec l'Union européenne, préférant rejoindre l'Union économique eurasiatique lancée par Moscou[33]. La Russie a aussitôt exonéré l'Arménie du droit de douane de 30 % sur ses achats de pétrole et lui a offert des tarifs préférentiels pour ses achats de gaz[33].

En 2018, sur à la révolution arménienne, la Cheffe de la Politique Étrangère de l’UE, Federica Mogherini, a exprimé son « soutien total » au programme de réformes du nouveau gouvernement arménien[34].

En mars 2021, un accord de partenariat global et renforcé entre l’Union européenne et l’Arménie (ACPE) entre en vigueur[35]. Celui-ci fournit un cadre permettant à l’UE et à l’Arménie de travailler ensemble dans un large éventail de domaines : renforcement de la démocratie, de l’État de droit, création d’emplois et de débouchés commerciaux, amélioration de la législation, de la sécurité publique, de l’environnement, ainsi que de l’éducation et des possibilités de recherche[35].

Relations avec la France

L'écrivain français,Anatole France, participe à dénoncer le génocide arménien

Les sociétés françaises et arméniennes entretiennent de longue date des relations fortes.

Parmi les évènements historiques illustrant ces relations, on peut citer l'exil en France du dernier roi d'Arménie, Léon VI de Lusignan (1342-1393), enseveli à la basilique de Saint Denis[14], et le rôle de protecteur des chrétiens de l'Empire ottoman revendiqué par la France depuis l'alliance franco-ottomane signée en 1530 par François 1er et Soliman le Magnifique[36].

À partir de la fin du 19e siècle, plusieurs intellectuels français comme François Clemenceau[37], Anatole France, Charles Péguy, et Jean Jaurès, alertent le gouvernement et l'opinion publique française sur la multiplication des exactions subit par les Arméniens dans l'Empire ottoman[38]. Le , au moment du génocide arménien, Anatole France déclare à la Sorbonne : « L'Arménie expire. Mais elle renaîtra. Le peu de sang qui lui reste est un sang précieux dont sortira une postérité héroïque »[38].

Si le déclenchement de la première guerre mondiale rend la France impuissante à agir alors que l'armée allemande envahit une grande partie de son territoire, la France est l'un des principaux pays d'accueil des réfugiés arméniens, dont les descendants forment une diaspora importante (500 000 citoyens en 2007[39]).

Dans les années 1940, pendant l'occupation de la France, Missak Manouchian, rescapé du génocide arménien et réfugié en France, fonde et dirige l'un des principaux groupes de résistants en France, le Groupe Manouchian[40]. Il est arrêté puis fusillé par les nazis au fort du Mont-Valérien le [40].

Le poète et résistant franco-arménien Missak Manouchian

À partir de 1945, la guerre froide succède à la seconde guerre mondiale, caractérisée par de fortes tensions géopolitiques entre d'une part les États-Unis et leurs alliés, et d'autre part l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et ses États satellites.

La fin de la guerre froide en 1991 crée un contexte favorable au rapprochement entre les deux États.

En 2001, le Parlement français vote une loi reconnaissant le génocide arménien[41].

Le , le président français Jaques Chirac se rend en Arménie pour la célébration du 90e anniversaire du génocide arménien, deux jours après la visite du président arménien Robert Kotcharian à Paris[42]. A cette occasion, il rappelle que l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne dépendra de sa capacité à adopter les valeurs de l'Union et « nécessitera naturellement un devoir de mémoire » sur la question du génocide[42].

En , le président Nicolas Sarkozy accueille à Paris son homologue arménien Serge Sarkissian, puis se rend une semaine plus tard à Erevan où il évoque les liens « indestructibles » unissant la France et l'Arménie[43]. Nicolas Sarkozy a également tenté pendant son mandat de faire voter une loi réprimant la négation du génocide arménien, sans succès faute de soutien du Sénat[43].

Dans les années 2010, les échanges entre la France et l’Arménie étaient d'environ à 50 millions d’euros par an, une « goutte d’eau » selon Mourad Papazian du Parti socialiste arménien, comparée à « l’intensité des relations politiques entre ces deux pays »[44].

En 2012, l'Arménie intègre l'Organisation internationale de la Francophonie, bien que n'étant à la base pas un État francophone (200 000 locuteurs francophones y sont quand-même recensés en 2018[14]), puis est désignée pour organiser le 17e sommet de cette organisation internationale en [45].

le chanteur franco-arménien Charles Aznavour en concert à Deauville en 1988.

En , le président français François Hollande se rend à Erevan, à l'occasion du centenaire du génocide arménien, accompagné d’une délégation de la communauté arménienne de France, notamment le chanteur Charles Aznavour, le député Patrick Devedjian, le musicien André Manoukian, la journaliste Valérie Toranian, et le cinéaste Robert Guédiguian[46].

Le , aux Invalides, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian participe aux funérailles de Charles Aznavour décédé quatre jours plus tôt[47], saluant aux côtés d'Emmanuel Macron un ambassadeur des cultures françaises et arméniennes[48].

Les deux chefs d'États se rencontrent de nouveau à Erevan moins d'une semaine plus tard lors du 17e sommet de la Francophonie[14], à l'occasion duquel le Ministre arménien des Affaires Étrangères Zohrab Mnatsakanyan déclare que : « La diversité linguistique est extrêmement importante pour un petit État comme le nôtre. C’est primordial du point de vue du développement, des échanges avec nos nombreux partenaires. La Francophonie, ça n’est pas seulement le français, c’est aussi une plateforme pour la promotion et le développement de valeurs telles que la démocratie, les droits de l’homme, la diversité et la solidarité, qui sont au fondement de cette organisation »[49].

En , le président français Emmanuel Macron fait du la journée nationale de commémoration du génocide arménien[50].

Le joueur de l'équipe de France de football d'origine arménienne Youri Djorkaeff, participe à la victoire de la France à la coupe du monde 1998

En 2020, pendant la guerre du Haut-Karabagh, Emmanuel Macron envoie plusieurs avions d'aide humanitaire pour les déplacés du Karabakh, avec à bord du premier vol, le footballeur français d'origine arménienne Youri Djorkaeff[51]. Le président français condamne la participation de mercenaires syriens au conflit dans le camp de l’Azerbaïdjan, ce qu'il définit comme une « ligne rouge »[52].

En février 2021, alors que Nikol Pachinian est confronté à d'importantes contestations en Arménie en raison de la défaite arménienne face à l’Azerbaïdjan, le Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian appelle le gouvernement arménien et l'opposition au dialogue et à préserver la stabilité et la démocratie[53].

Relations avec l'Allemagne

La fin du 19e siècle est marquée par un rapprochement entre l'Allemagne, État unifié en 1871 et l'Empire ottoman dans lequel la population arménienne est intégrée. Les premiers pas furent faits sous la conduite du chancelier Otto von Bismarck et du sultan Abdülhamid II (1842-1918)[54].

Otto von Bismark, Chancelier d'Allemagne de 1871 à 1890

L’engagement débuta par des affaires civiles, car au départ des fonctionnaires allemands sont envoyés pour l’administration et les finances, mais aucun officier[54]. En 1898, Guillaume II se rendit en Orient, et approuve le projet de chemin de fer Berlin-Bagdad, dont la construction prendra plusieurs années[54].

L'alliance germano-turque pendant la première guerre mondiale se fit au détriment de la communauté arménienne de l'Empire ottoman, ou l'Allemagne avait encouragé un sentiment panislamique et pantouranique en espérait un soulèvement musulman généralisé contre la Triple-Entente[54].

Au moment du génocide arménien, l'armée ottomane est alors largement sous commandement militaire allemand, et des officiers allemands sont directement impliqués dans les exactions commises contre les arméniens[55]. Ce n'est qu'un siècle plus tard, en , que l'Allemagne reconnaîtra officiellement le génocide arménien et le rôle joué par son gouvernement à l'époque[56]. À noter que parmi les députés allemands ayant voté en faveur de cette décision, 11 sont d'origine turque[57].

Après la Deuxième Guerre mondiale, la guerre froide voit l'Allemagne se séparer entre deux États, la République démocratique allemande favorable à l'Union Soviétique et la République fédérale d'Allemagne membre de l'OTAN. L'effondrement de l’URSS permet la réunification de l'Allemagne en 1990, et l’indépendance de l'Arménie l'année suivante.

La souveraineté retrouvée de ces deux États dans un contexte international marqué par la fin de la guerre froide permet un rapprochement entre eux. L'Allemagne devient dans les années 1990 le premier donateur de l’Union Européenne en Arménie, via des centaines de millions d’euros d’aide et de prêts à faible taux d’intérêt[34].

En , le président arménien Armen Sarkissian rencontre la chancelière Angela Merkel en Allemagne et déclare que « l'Arménie considère l’Allemagne un partenaire politique et économique et un pays ami »[58].

Le , le Premier ministre arménien Nikol Pachinian se rend en Allemagne pour une visite de trois jours, et s'entretient avec Angela Merkel à Berlin sur les relations économiques et commerciales entre Erevan et Berlin, ainsi que la sécurité dans la région du Caucase[59]. Le ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanyan, l’Ambassadeur d’Arménie en Allemagne Achot Smbadyan, et le ministre arménien de l’Économie Tigrane Khatchatryan participent également à cette rencontre[59].

Relations avec le Danemark

L'ambassadeur de l'Arménie au Danemark est Alexander Arzumanyan, ancien Ministre des Affaires étrangères de l'Arménie entre 1996 et 1998.

Relations avec le Vatican

En , le pape Jean-Paul II se rend en Arménie, première visite d'un souverain pontife depuis l'indépendance du pays où il évoque les massacres d’Arméniens en 1915 (sans évoquer le terme génocide) et les souffrances du peuple arménien pendant 70 ans d’occupation soviétique[60]. Le terme « génocide » est évoqué par le pape François à l'occasion d'une messe à la Basilique Saint-Pierre dédiée au centenaire de cet événement lors de laquelle le pape déclare : « Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme le premier génocide du XXe siècle a frappé votre peuple arménien »[61].

Le pape François se rend en Arménie en , et visite le mémorial de Tsitsernakaberd d'où il défend le droit du peuple arménien à « entretenir sa mémoire »[62], et appelle à la paix en l'Arménie et l'Azerbaïdjan, où il se rend également lors de sa tournée au Caucase[63].

Relations avec les États-Unis

Le président arménien Armen Sarkissian en compagnie du secrétaire d'État des États-Unis Mike Pompeo en juin 2018

Les États-Unis reconnaissant l'indépendance de l'Arménie le , et ouvrent une ambassade à Erevan en . Les États-Unis abritent la deuxième plus grande communauté arménienne à l'étranger (après la Russie), avec 1.5 million d'Arméniens sur le sol.

Le , la Chambre des représentants des États-Unis reconnaît formellement le génocide arménien lors d’un vote inédit[64].

Le 24 avril 2021, à l'occasion de la 106ème commémoration du génocide arménien, le président américain Joe Biden reconnait officiellement ces événements comme étant un « génocide », déclarant dans un communiqué[65] :

« Les Américains honorent tous les Arméniens ayant péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd'hui. Nous affirmons l'histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s'est passé ne se répètera jamais. »

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian salué une « mesure très forte envers la justice et la vérité historique »[65].

Relations avec l'Asie

Relations avec l'Iran

L'Iran et l'Arménie partagent une frontière de 35 km (la plus court ligne frontalière pour l'Arménie, mais la seule à être totalement ouverte) et des liens culturels et historiques forts. Tant sous les périodes parthe, sassanide que séfévide, la Perse a toujours eu une influence importante en Arménie[29].

Pendant la guerre froide, l'Iran était un État pro-américain, au détriment de l'Union Soviétique jusqu'au changement de régime provoqué par la révolution iranienne de 1979.

Depuis l'éclatement de l'URSS, l'Iran s'est rapproché de l'Arménie au détriment de l’Azerbaïdjan[66], bien que les deux États aient en commun des populations majoritairement chiites. Les relations entre l'Iran et l’Azerbaïdjan, sont marquées par une méfiance mutuelle, notamment en raison de la proximité entre l’Azerbaïdjan et Israël, et de la peur d’une volonté sécessionniste de la minorité azérie d’Iran[67].

Dans ce contexte, l’Arménie apparaît comme un allié fiable pour Téhéran qui y voit une petite porte d’entrée vers l’Europe, ainsi qu'un moyen de conserver des liens forts avec la Russie[29]. De son côté, l'Arménie s'est naturellement tournée vers l'Iran après la fermeture de deux de ses frontières au début des années 1990, décision concrétisée par la construction d’un pont sur la rivière Araxe frontière entre les deux pays, et l’ouverture d’une liaison aérienne entre les deux capitales[68]. Le rapprochement des deux pays est par la suite facilité par l'élection en de Robert Kotcharian à la présidence de l'Arménie, plus favorable à l'Iran que son prédécesseur Levon Ter-Petrossian[68].

En , l'Iran et l'Arménie signent un protocole d'accord pour renforcer leur coopération dans les domaines énergétique, commercial et industriel[69]. Ces accords portent notamment sur la construction d'une troisième ligne électrique reliant leurs réseaux électriques et la construction de deux barrages hydroélectriques sur la rivière Araxe, frontalière entre les deux pays[69].

En , lors de la guerre des Quatre Jours opposant l'Arménie à l’Azerbaïdjan, le ministre iranien de la Défense Hossein Dehghan se pose en médiateur, appelant les deux pays à faire « preuve de retenue et régler la crise par des voies pacifiques »[70].

En 2019, une politique touristique est mise en place entre les deux pays afin d’augmenter les échanges[29].

En 2020, lors de la reprise de la guerre au Haut-Karabagh, l'Iran joue de nouveau la carte de la neutralité, et se propose comme médiateur, affirmant même travailler sur un plan de sortie de crise[71].

L'Iran exporte du gaz vers l'Arménie, qui en retour exporte de l'électricité produite par la centrale nucléaire de Metsamor[71]. Néanmoins, de par sa taille, l'Arménie est pour l'Iran un débouché commercial assez modeste, ne pesant que pour 0,45 % des exportations iraniennes[71].

Selon les dernières estimations environ 8 000 Iraniens vivent en Arménie[67], tandis que l'Iran compte une communauté arménienne d'un peu moins de 100 000 personnes[70].

Relations avec la Turquie

Les relations entre Ankara et Erevan sont marquées depuis plus d'un siècle par le souvenir du génocide arménien commis par les Ottomans pendant et après la Première Guerre mondiale[72].

Ahmet Davutoğlu, ancien Premier ministre turc, auteur et défenseur de la doctrine zéro problème avec les voisins

En 1991, la Turquie a reconnu l'État arménien, peu après son indépendance, avant de décider deux ans plus tard unilatéralement de fermer la frontière de 380 km qui sépare ces deux pays en soutien à l'Azerbaïdjan turcophone dans le conflit du Haut-Karabagh[73].

Les conséquences de la fermeture de cette frontière se sont aussi faites ressentir du côté turque, principalement dans la province de Kars dont l'économie est sinistrée[73]. Paradoxalement, la fermeture de cette frontière n'empêche pas la continuité d'échanges entre des deux pays transitant via la Géorgie et l'Iran, estimés à 300 millions de dollars en 2018[73], et à 2 milliards de dollars sur la décennie 2010-2020[26]. Néanmoins, en raison de la fermeture de la frontière turco-arménienne, la province turque de Kars, frontalière de l'Arménie ne contribue qu'à 1% du commerce extérieur de la Turquie[73], bien que celle-ci soit très dépendante du textile turc[26].

Sur le plan diplomatique, il n'existe actuellement aucune relation officielle entre les deux États, malgré les accords signés entre les deux pays, en , à Zurich, qui envisageaient cette normalisation[72]. En effet, peu après, la Turquie a conditionné cette normalisation à un règlement, favorable à son allié azerbaïdjanais, de la question du Haut-Karabagh. Face à cette condition, le président arménien Serge Sarkissian fit publier un décret ordonnant d'« annuler la procédure de signature des accords » de Zurich[74].

En , le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, auteur et défenseur de la doctrine zéro problème avec les voisins, propose à l'Arménie un « nouveau départ » afin d'apaiser les graves tensions qui opposent les deux pays[75].

En , à la suite du changement de gouvernement provoquée par la révolution arménienne, le Premier ministre turc Binali Yıldırım s'est lui aussi déclaré prêt à ouvrir une « nouvelle page » avec l'Arménie, appuyant ses propos en disant : « Nous voulons avoir plus d'amis et moins d'ennemis »[74].

Néanmoins, la persistance des hostilités entre l'Arménie et l’Azerbaïdjan et le refus de la Turquie de reconnaître le génocide arménien restent des points bloquants à un rapprochement de ces deux États.

En octobre 2020, l'armée turque participe activement à la guerre de 2020 au Haut-Karabagh, en envoyant des instructeurs turcs en Azerbaïdjan, et des milliers de mercenaires syriens recrutés parmi les réfugiés de la guerre civile syrienne installés en Turquie[76]. En outre, Erevan affirme qu'un de ses avions a été abattu par un F-16 turc venant du territoire azerbaïdjanais, ce qu'Ankara dément[77].

Le 11 janvier 2021, deux mois après la fin de la guerre, une rencontre à Moscou entre les chefs d'États arménien et azerbaïdjanais Nikol Pachinian et Ilham Aliyev pose les bases d'un projet de liaison ferroviaire entre les deux pays qui inclurait la Géorgie, l'Iran, la Russie et la Turquie[26]. Dans ce contexte, la question d'une réouverture de la frontière turco-arménienne se pose, alors que la reprise de l'essentiel du Haut-Karabagh lève l'un des principaux obstacles à la normalisation des relations entre les deux pays voisins[26].

En août 2021, Nikol Pachinian évoque des « signaux positifs en termes de paix dans la région » venus d'Ankara[17]. Deux jours plus tard, le président turc Recep Tayyip Erdogan déclare que son pays était prêt à « normaliser progressivement ses relations avec Erevan »[17].

Pour l’heure, néanmoins, la normalisation n’est abordée que dans le débat public, alors que l’épineux dossier du génocide arménien continue de hanter les rapports entre les deux pays[17]. Le chercheur et analyste Richard Giragosian déclare s'attendre à une réouverture de la frontière dans les deux années à venir, en insistant néanmoins sur la différence entre normalisation et réconciliation, bien que l'un soit une étape importante pour l'autre[17].

Relations avec la Syrie

Avant le début de la guerre civile syrienne en 2011, environ 350 000 chrétiens originaires d'Arménie étaient établis en Syrie, dont 150 000 dans la ville d'Alep au nord du pays, dont le quartier de Midane abrite une importante communauté arménienne[78]. Il s'agit de descendants de ceux qui ont fui les massacres d'Arméniens dans l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale[79].

En 2017, seuls 10 000 Arméniens étaient encore établis à a Alep, la majorité ayant quitté le pays en raison du conflit syrien[78]. La plupart ont fui en Arménie, au Liban, en Europe et aux États-Unis[78].

Les gouvernements des deux États entretiennent des relations fortes, étant tous deux des alliés stratégiques et historiques de la Russie. En , le président arménien Serge Sarkissian félicite Bachar el-Assad pour sa réélection[30], alors que la plupart des pays occidentaux ont rompu leurs relations avec Damas depuis le début de la guerre civile syrienne, et contestent fortement la légitimité de ce scrutin[80].

Entre 2015 et 2016, la Cathédrale arménienne des Quarante-Martyrs à Alep subit des dommages importants pendant la bataille d'Alep[81], alors que la vieille ville d'Alep où l'église est située est contrôlée par les groupes rebelles et islamistes. En , la ville entière repasse sous le contrôle gouvernemental, et des travaux sont entrepris pour restaurer l'édifice, où des messes sont de nouveau célébrées depuis [82].

En 2017, le café arménien d'Alep, célèbre symbole du multiculturalisme de la ville, rouvre ses portes après avoir également été gravement endommagé, étant situé sur la ligne de front pendant la bataille d'Alep[78].

Le , le parlement syrien reconnaît officiellement le génocide arménien[83].

Relations avec le Liban

L'Arménie et le Liban entretiennent de bonnes relations bilatérales, marquées par des affinités culturelles et sociales fortes.

Le Liban est le huitième pays du monde à accueillir le plus d'Arméniens, dont le nombre au Liban était estimé à 140 000 en 2015[84]. Une part significative d'entre eux est concentrée dans le quartier de Bourj Hammoud, au nord-est Beyrouth[85]. Celle-ci est bien intégrée au tissu économique, social et politique du Liban, bénéficiant du caractère multi-culturel du pays, qui comme l'Arménie, est issu de la désintégration de l'Empire ottoman[85].

Camp de réfugiés arméniens à Beyrouth dans les années 1920

De facto, la majeure partie des Arméniens ayant émigré au Liban sont devenus libanais en même temps que leurs concitoyens, puisque le projet de création du Liban en tant qu'État indépendant existe depuis 1923, soit après le génocide de 1915-1916 qui a provoqué les plus importantes migrations[85]. Le parlement libanais, qui fonctionne par quota communautaire, réserve six siège à la communauté arménienne du pays[85].

Dans les années 1950, les Arméniens ont été des acteurs majeurs de l’essor économique et artistique du Liban, bénéficiant d'un régime capitaliste favorable à entrepreneuriat pendant que l'Arménie était soviétique[85].

En , en rencontrant le Premier ministre arménien Serge Sargsian, le président libanais Michel Aoun déclare au sujet des Arméniens du Liban qu’« ils font partie intégrante du peuple libanais et constituent une source de richesse pour la société libanaise pluraliste, plate-forme de dialogue »[86].

Lors de cette même rencontre, Michel Aoun a déclaré au sujet du génocide arménien que « La non-reconnaissance des massacres passés et l’absence de reddition des comptes ont encouragé à perpétrer les massacres actuels »[86]. Le Liban est le premier pays arabe à avoir reconnu le génocide arménien depuis un vote du parlement le [87].

En 2012, l'adhésion de l'Arménie à la Francophonie, dont le Liban est également membre, a été un facteur de rapprochement supplémentaire entre les deux États[88].

Sur le plan économique, les deux États coopèrent dans les secteurs bancaire, industriel, agricole et des télécommunications et des nouvelles technologies[86].

L'Arménie participe aux forces de la FINUL au Liban-Sud, déployées pour pacifier la frontière israélo-libanaise[88].

Lors de la guerre de 2020 dans le Haut-Karabagh, l'Arménie et le Liban sont des alliés objectifs contre Israël, officiellement en guerre contre le Liban et proche allié de l’Azerbaïdjan en guerre avec l'Arménie[85].

Le 24 avril 2021, à l'occasion de la 106ème commémoration du génocide arménien, le Président Michel Aoun demande que justice soit rendue aux victimes, et exhorte les pays ne l'ayant pas encore fait à le reconnaître, estimant que : « ces massacres pèsent sur la conscience du monde, sans toutefois le pousser à agir et à prendre une décision historique, permettant de distinguer le bourreau de la victime. »[89]. Michel Aoun dresse également un parallèle avec la grande famine du Mont-Liban, considérée comme un autre génocide perpétré par les Ottomans à la même période, et qui a entraîné la disparition d'environ le tiers de la population du Mont-Liban[89]. La Ministre libanaise de la Jeunesse et des Sports, Varty Ohanian, elle-même d'origine arménienne, se rend le même jour à Erevan, et déclare[89] :

« Les relations libano-arméniennes se sont renforcées lorsque des centaines de milliers d'Arméniens se sont installés sur le territoire libanais au début du siècle dernier. Ils sont devenus une composante essentielle de notre nation et y prennent pleinement part à la vie politique et aux progrès économique, social et culturel. Ils ont fait preuve d'une loyauté totale à l'égard du Liban sans abandonner leur attachement à l'Arménie. »

Relations avec Israël

Malgré des affinités importantes entre leurs sociétés civiles, le développement des relations entre les deux gouvernements est limité par de la proximité qu'Israël entretien de longue date avec la Turquie et l'Azerbaïdjan. Ces relations ont été nouées après la création de l'État d'Israël en 1948 dans le cadre de sa « diplomatie de la périphérie », censée lui permettre de surmonter l’encerclement par des pays arabo-musulmans hostiles en nouant des liens avec le « deuxième cercle » comprenant des États musulmans non arabes[90].

Pendant la guerre froide, les relations entre Israël et l'Union Soviétique dont l'Arménie est membre changent plusieurs fois. L'URSS soutient officieusement Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1948-1949 (qui fait suite à la création de l'État d'Israël en 1948) en lui livrant des armes via la Tchécoslovaquie alors qu'Israël est sous embargo de l'ONU. Les années suivantes, l'amitié d'Israël avec les États-Unis ainsi la promotion d'idéaux socialistes dans le monde arabe provoquent un rapprochement de l'URSS des pays arabes, qui leur apporte un soutien diplomatique pendant la crise du canal de Suez (1956), puis militaire pendant la guerre du Kippour (1973).

À la suite de la dislocation de l'URSS, Israël et l’Arménie nouent des relations diplomatiques officielles en .

L'État hébreu, soucieux de ne pas froisser la Turquie, s'est toujours refusé à qualifier de génocide les massacres survenus en 1915, bien qu'une partie croissante de l'opinion israélienne réclame la remise en cause de cette posture[91].

En , pendant la guerre des quatre jours, l'État d'Israël est mis en cause par l'Arménie pour avoir livré des drones à l'armée azérie[92]. Le , Zehava Gal-On, chef groupe parlementaire du Parti socialiste israélien Meretz, exige l'arrêt de ces livraisons, déclarant que « L'Arménie et l'Azerbaïdjan sont tous deux favorables à Israël, et il est inconcevable que les armes israéliennes soient utilisées dans une guerre entre ces deux pays dans la région du Haut-Karabakh »[92].

En octobre 2020, dans le contexte de la reprise des affrontements armés entre l'Arménie et l’Azerbaïdjan, l'Arménie rappelle son ambassadeur auprès d'Israël pour protester contre les ventes d'armes très importantes de l'État hébreu à l'Azerbaïdjan (375 millions de dollars entre 2017 et 2019)[93]. Le ministère israélien des Affaires étrangères déclare dans un communiqué regretter cette décision, et attacher de l'importance à sa relation avec l'Arménie[93].

Israël abrite une petite communauté arménienne principalement concentrée dans le quartier arménien de la vieille ville de Jérusalem.

Relations avec l'Irak

En février 2021, le vice-ministre arménien des affaires étrangères Artak Apitonyan et son homologue irakien Nizar Kheyrallah se rencontrent à Bagdad, et signent un accord permettant l’entrée sans visa du personnel diplomatique, ainsi qu’un protocole d’accord sur les consultations politiques entre l’es deux pays[94] Lors de sa visite en Irak, Artak Apitonyan rencontre également le ministre irakien de l’agriculture Mohammed al-Khafaji. le président de la Commission intergouvernementale Arménienne-Irakienne Rehan Hanna Ayoubi, et le Primat du Diocèse apostolique arménien en Irak, l’Archevêque Avak Assadourian[94].

Relations avec la Chine

L'Arménie entretient une forte coopération économique avec la Chine, marquée par de nombreux traités commerciaux et investissement chinois dans la République caucasienne[95],[96],[97].

Relations avec l'Inde

En septembre 2019, les chefs d'État arménien et indien Nikol Pachinian et Narendra Modi se rencontrent à New-York en marge de la 74e Assemblée Générale des Nations unies, et expriment leur satisfaction en constatant la croissance régulière des relations bilatérales entre les deux pays[98]. Le Premier ministre indien a exprimé l'intérêt des entreprises indiennes à investir en Arménie dans les domaines de l'informatique, de l'agro-industrie, des produits pharmaceutiques, du tourisme et d'autres secteurs de l'Arménie[98].

L'Inde et l'Arménie ont des affinités diplomatiques assez fortes, partageant une animosité commune envers le Pakistan avec qui l'inde a été plusieurs fois en guerre, et étant le seul pays de l'ONU à refuser de reconnaître l'Arménie en tant qu'État[99]. Ainsi, en raison de la politique pakistanaise en faveur de l'Azerbaïdjan et de la Turquie, l'Arménie soutient la position indienne sur le conflit du Cachemire[99].

Notes et références

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