Binali Yıldırım
Binali Yıldırım (prononcé [bi.na.li jɯɫ.dɯ.'ɾɯm]), né le à Refahiye, est un homme d'État turc membre du Parti de la justice et du développement (AKP). Il est président de l'AKP du au , Premier ministre de Turquie du au puis président de la Grande Assemblée nationale de Turquie du au .
Binali Yıldırım | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Président de la Grande Assemblée nationale de Turquie | ||
– (7 mois et 6 jours) |
||
Élection | ||
Législature | 27e | |
Prédécesseur | İsmail Kahraman | |
Successeur | Celal Adan (intérim) Mustafa Şentop |
|
Premier ministre de Turquie | ||
– (5 ans, 3 mois et 20 jours) |
||
Président | Recep Tayyip Erdoğan | |
Gouvernement | Yıldırım | |
Législature | 26e | |
Coalition | AKP | |
Prédécesseur | Ahmet Davutoğlu | |
Successeur | Poste aboli | |
Président général du Parti de la justice et du développement | ||
– (11 mois et 29 jours) |
||
Élection | ||
Prédécesseur | Ahmet Davutoğlu | |
Successeur | Recep Tayyip Erdoğan | |
Ministre des Transports, de la Mer et des Communications | ||
– (6 mois) |
||
Premier ministre | Ahmet Davutoğlu | |
Gouvernement | Davutoğlu III | |
Prédécesseur | Feridun Bilgin | |
Successeur | Ahmet Arslan | |
[N 1] – (2 ans, 5 mois et 19 jours) |
||
Premier ministre | Recep Tayyip Erdoğan | |
Gouvernement | Erdoğan III | |
Prédécesseur | Habip Soluk | |
Successeur | Lütfi Elvan | |
Ministre des Transports et des Communications | ||
– (3 ans, 6 mois et 7 jours) |
||
Premier ministre | Recep Tayyip Erdoğan | |
Gouvernement | Erdoğan II | |
Prédécesseur | İsmet Yılmaz | |
Successeur | Habip Soluk | |
– (4 ans, 5 mois et 20 jours) |
||
Premier ministre | Abdullah Gül Recep Tayyip Erdoğan |
|
Gouvernement | Gül Erdoğan I |
|
Prédécesseur | Naci Kınacıoğlu | |
Successeur | İsmet Yılmaz | |
Député de la Grande Assemblée nationale de Turquie | ||
En fonction depuis le (5 ans, 10 mois et 12 jours) |
||
Élection | 1er novembre 2015 | |
Réélection | 24 juin 2018 | |
Législature | 26e et 27e | |
Groupe politique | AKP | |
– (12 ans, 7 mois et 4 jours) |
||
Élection | 3 novembre 2002 | |
Réélection | 22 juillet 2007 12 juin 2011 |
|
Législature | 22e, 23e et 24e | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Refahiye (Turquie) | |
Parti politique | AKP | |
Diplômé de | Université technique d'Istanbul | |
Profession | Entrepreneur | |
Religion | Islam sunnite | |
Site web | binaliyildirim.com.tr | |
|
||
Premiers ministres de la Turquie Présidents de la Grande Assemblée nationale de Turquie |
||
Président du conseil d'administration d'une compagnie maritime, il est élu député à la Grande Assemblée nationale de Turquie sous les couleurs de l'AKP, à l'issue des élections législatives de 2002, largement remportées par son parti.
Il est nommé ministre des Transports dans le gouvernement d'Abdullah Gül et conserve ce portefeuille stratégique dans le cabinet dirigé par Recep Tayyip Erdoğan, fondateur et dirigeant de l'AKP dont il est l'un des plus fidèles. Comme ministre des Transports, il est le responsable des grands projets d'aménagement des infrastructures décidés par le Premier ministre comme l'expansion des aéroports et des lignes à grande vitesse.
À l'exception des périodes pré-électorales, il conserve cette responsabilité jusqu'en 2013, quand un scandale de corruption le contraint à se retirer. Il est cependant rappelé après les élections de 2015 par Ahmet Davutoğlu. En 2016, ce dernier annonce le 5 mai son retrait de la présidence de l'AKP et de son poste de Premier ministre à la suite de désaccords avec le président[1]. Lors de sa démission effective le 22 mai, le président Erdoğan choisit alors Yıldırım comme nouveau chef de l'exécutif.
En 2017, l'adoption par référendum d'une importante réforme constitutionnelle visant à faire évoluer le pays vers un régime présidentiel doit aboutir à l'abolition du poste de Premier ministre après les élections législatives anticipées de 2018 organisées avec l'élection présidentielle dans le cadre d'élections générales. L'application de cette disposition constitutionnelle intervient le 9 juillet 2018.
Biographie
Famille
Né le , à Refahiye dans la province d'Erzincan en Turquie, Binali Yıldırım est le benjamin d'une famille de sept enfants[2]. Il passe son enfance dans un village nommé Kayı, en hommage à la tribu Kayı dont est issue la dynastie ottomane. Son père, Dursun Yıldırım, fermier, l'envoie à Istanbul après l'école élémentaire décelant en lui un potentiel pour les études. Sa mère, Bahar Yıldırım, femme au foyer, est morte lorsqu'il avait 16 ans[3].
Formation et vie active
Yıldırım suit des études supérieures de génie maritime à l’université technique d’Istanbul (turc : İstanbul Teknik Üniversitesi ou İTÜ), puis de sécurité maritime et de protection environnementale à la World Maritime University de Malmö.
Il devient peu après directeur de la compagnie de ferries İstanbul Deniz Otobüsleri (İDO) qui assure des navettes entre des villes de la mer de Marmara et Istanbul, alors gouvernée par Recep Tayyip Erdoğan.
Débuts
Il entre en politique en en aidant Erdoğan à fonder un parti islamiste conservateur modéré, l'AKP. Il se présente ensuite aux élections législatives du dans la première circonscription d'Istanbul et se trouve élu à la Grande Assemblée nationale.
Ministre des Transports
Le , Binali Yıldırım est nommé ministre des Transports et des Communications dans le gouvernement que forme Abdullah Gül. Il est confirmé dans cette fonction quand Recep Tayyip Erdoğan prend la direction du cabinet, l'année suivante.
Élu député d'Erzincan en 2007, puis de la deuxième circonscription d'Izmir en 2011, il est systématiquement maintenu à la tête de son ministère, rebaptisé « ministère des Transports, de la Mer et des Communications » en 2011. Au cours de chaque période pré-électorale et conformément à la Constitution turque, il est relevé de ses responsabilités.
Passage au second plan et conseiller d'Erdoğan
Il quitte le gouvernement au cours du remaniement ministériel orchestré le par Erdoğan et qui suit un important scandale de corruption. Aussitôt Erdoğan le nomme conseiller spécial à la présidence générale du Parti de la justice et du développement.
Il est alors approché par le Premier ministre pour postuler au poste de maire de la métropole d'Izmir aux élections locales du . Il obtient 947 108 voix, soit 35,9 % des suffrages exprimés. Il est devancé de 900 000 bulletins par le sortant social-démocrate Aziz Kocaoğlu. En suivant, Erdoğan est élu président de la République et conserve Yıldırım comme conseiller officieux, puisque sa nomination officielle le contraindrait à renoncer à son mandat parlementaire.
En vertu des statuts de l'AKP, il n'est pas éligible aux élections législatives de . Après ce scrutin, qui ne dégage aucune majorité, il est formellement nommé conseiller spécial du chef de l'État.
Un nouveau scrutin étant convoqué en novembre, il postule à nouveau dans la deuxième circonscription d'Izmir, retrouve un mandat parlementaire, puis son poste de ministre des Transports dans le troisième gouvernement d'Ahmet Davutoğlu.
Premier ministre
Après la démission d'Ahmet Davutoğlu, sur fond de désaccord avec le chef de l'État, il est désigné candidat unique à la présidence du Parti de la justice et du développement (AKP) à l'occasion du congrès extraordinaire qui se tient le [4],[5],[6],[7]. Finalement, il est élu à l'unanimité comme le nouveau président général du parti et est chargé de former un nouveau gouvernement[8].
Le , il prend ses fonctions de Premier ministre et présente son gouvernement[9]. Ami de longue date de Recep Tayyip Erdoğan, il défend ouvertement le projet de présidentialisation de la Turquie avec le remplacement de la Constitution de 1982, et assure qu'il mettra tout en œuvre pour lutter contre le terrorisme en se référant à l'organisation État islamique et plus particulièrement au Parti des travailleurs du Kurdistan[10].
Le , son gouvernement remporte le vote de confiance par 315 voix pour et 138 voix contre[11].
Les et , il est visé, avec le président Recep Tayyip Erdoğan, par une tentative de coup d'État, qui échoue[12]. L'un de ses principaux conseillers est arrêté en juin 2017 avec son épouse, soupçonné d'avoir soutenu le réseau du prédicateur Fethullah Gülen[13].
Le , Erdoğan lui succède à tête du parti[14].
Président de la Grande Assemblée nationale
Le , après les élections législatives turques de 2018, il est choisi comme candidat de l'AKP à la présidence de la Grande Assemblée nationale de Turquie[15]. Il est élu le 12 juillet[16]. Il annonce qu'il va démissionner de son poste de président de l'Assemblée le pour se présenter comme candidat aux élections municipales d'Istanbul qui ont lieu le [17],[18]. Il est finalement battu par le candidat du CHP[19].
Vie privée
Il est marié à Semiha Yıldırım, institutrice retraitée, et est père de trois enfants[20] : deux fils, Erkan et Ahmet Yıldırım, et une fille, Büşra Köylübay[3],[21]. Sa famille serait à la tête de 17 entreprises et posséderait au total 28 bateaux et 2 yachts, selon le quotidien turc Cumhuriyet[22],[23]. Plus de 140 millions d'euros seraient détenus dans des paradis fiscaux selon des documents révélés par le Malta Files[24].
Selon sa biographie officielle, il parle couramment l'anglais et le français[25].
Notes et références
Notes
- Ministre des Transports et des Communications jusqu'au .
Références
- « Turquie: pas de nouveau mandat pour Davutoglu, Erdogan consolide son pouvoir », sur www.rfi.fr, .
- (tr) « 24 ayar adam 'Binali yıldırım' », sur memurlar.net, (consulté le )
- (en) « Binali Yıldırım: Projecting the new Turkey », sur dailysabah.com, (consulté le )
- (fr) « Turquie : Binali Yildirim, candidat unique pour le poste de Premier ministre », France 24,
- (fr) « Turquie: Binali Yildirim devient le nouveau Premier ministre », Aujourd'hui la Turquie,
- (fr) « Turquie : le ministre des Transports en passe de devenir Premier ministre », Euronews,
- (fr) « Turquie-Yildirim va devenir chef de l'AKP et du gouvernement », Reuters via Boursorama,
- « Turquie: Binali Yildirim, allié d’Erdogan, consacré Premier ministre », sur liberation.fr, (consulté le )
- « Turquie: Binali Yildirim forme un gouvernement de fidèles à Erdogan », sur rfi.fr, (consulté le )
- « Le nouveau Premier ministre turc prône un régime présidentiel », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le )
- LeFigaro.fr avec AFP, « Turquie: le Parlement vote la confiance », sur Le Figaro (consulté le )
- Le soir du 16 juillet 2016
- « Turquie: un conseiller du Premier ministre arrêté dans une opération anti-Gülen », AFP, (lire en ligne)
- « Turquie: Erdogan réélu à la tête du parti au pouvoir », sur 20minutes.fr (consulté le )
- « Turkey’s AK party names Yildirim as parliament speaker » (consulté le )
- « Turquie: l'ex-Premier ministre Binali Yildirim élu chef du Parlement », sur Le Figaro (consulté le )
- (tr) « Son dakika... Binali Yıldırım: 18 Şubat'ta TBMM Başkanlığı'nı bırakacağım », sur hurriyet.com.tr, (consulté le )
- « Erdogan annonce les candidats de son parti dans 40 villes aux élections municipales », sur trt.net.tr, (consulté le )
- Le Point, magazine, « Municipales en Turquie : le parti d'Erdogan fait appel à Istanbul et Ankara », sur Le Point (consulté le )
- (tr) « Binali Yıldırım'ın eşi Semiha Yıldırım kimdir? », sur haberturk.com, (consulté le )
- (tr) « Binali Yıldırım kızını evlendirdi », sur denizhaber.com.tr (consulté le )
- (tr) « 17 şirketi, 28 gemisi ve 2 süperyatı... Binali Yıldırım kimdir? », sur cumhuriyet.com.tr, (consulté le )
- « Cinq choses à savoir sur Binali Yildirim, nouveau Premier ministre turc », sur liberation.fr, (consulté le )
- « L'incroyable fortune offshore du premier ministre turc: 140 millions d'euros », Mediapart, (lire en ligne)
- (tr) « Erdoğan'ın 22 yıllık mesai arkadaşı: Binali Yıldırım », sur bbc.com, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Portail des transports
- Portail de la politique
- Portail de la Turquie