Pierre Ouzoulias

Pierre Ouzoulias, né le , est un archéologue, historien et homme politique français. Membre du Parti communiste français (PCF), il est conseiller départemental du canton de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, depuis 2015, ainsi que sénateur des Hauts-de-Seine depuis 2017.

Pour les articles homonymes, voir Ouzoulias.

Pierre Ouzoulias

Pierre Ouzoulias en 2018.
Fonctions
Sénateur français
En fonction depuis le
(3 ans, 11 mois et 13 jours)
Élection 24 septembre 2017
Circonscription Hauts-de-Seine
Groupe politique CRCE
Prédécesseur Brigitte Gonthier-Maurin
Conseiller départemental des
Hauts-de-Seine
Président du groupe PCF
En fonction depuis le
(6 ans, 5 mois et 12 jours)
Avec Marie-Hélène Amiable (2015-2021)
Hélène Cillières (2021-)
Élection 29 mars 2015
Réélection 27 juin 2021
Circonscription Canton de Bagneux
Groupe politique Gauche Citoyenne, Communiste et Républicaine
Prédécesseur Patrick Alexanian
Biographie
Date de naissance
Nationalité Française
Parti politique PCF
Entourage Albert Ouzoulias (grand-père)
Diplômé de Université de Franche-Comté
Profession Chargé de recherche au CNRS
Résidence Bourg-la-Reine

Biographie

Origines

Pierre Ouzoulias ([awgujaː] en limousin) est issu d’une famille paysanne originaire de la haute Corrèze et du plateau de Millevaches.

Son grand-père, Albert Ouzoulias (1915-1995), fut un des dirigeants de la résistance à Paris et colonel des FTPF (colonel André)[1]. Militant communiste, celui-ci a été conseiller municipal de Paris (1945-1965) et conseiller général de la Seine (1947-1965), puis maire de Palisse (1971-1995), en Corrèze. Sa grand-mère, Cécile Romagon (1912-1986), militante communiste, a dirigé, à partir d’, le service national des liaisons et transmissions des FTPF[2].

L'arrière-grand-père de Pierre, Maurice Romagon (1886-1942), a été conseiller général communiste de l'Aube (1937-1942) et fusillé le à la maison centrale de Clairvaux (Aube)[3].

Le frère d'Albert Ouzoulias, Marcel Ouzoulias (1912-2000), a été conseiller municipal communiste (1955-1983) de Virieu-le-Grand dans l'Ain et conseiller général du canton de Virieu-le-Grand (1973-1992)[4].

Le père de Pierre, Maurice Ouzoulias, a été adjoint au maire communiste de Champigny-sur-Marne, conseiller général du canton de Champigny-sur-Marne-Centre (1985-2015), vice-président du conseil général du Val-de-Marne et président (2001-2015) du SIAAP[5]. Son oncle, André Ouzoulias, a été psychopédagogue et formateur d’enseignants[6].

Activités professionnelles

Pierre Ouzoulias est un archéologue et historien, spécialiste de l'histoire économique et sociale des Gaules romaines, des sociétés rurales gallo-romaines et des systèmes agricoles de l'Antiquité.

Il commence sa carrière professionnelle comme conservateur du patrimoine au ministère de la Culture entre 1989 et 2007. Il est affecté dans les DRAC de Champagne-Ardenne et d'Île-de-France, ainsi qu'à la Direction du patrimoine, en administration centrale. Il est ensuite chargé de mission pour la recherche et la coopération scientifique à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (2007-2008).

Il obtient son doctorat à l'Université de Franche-Comté en 2006 sous la direction de François Favory. Sa thèse de doctorat d'archéologie porte sur L'économie agraire de la Gaule[7].

En 2009, il est recruté par le Centre national de la recherche scientifique comme chargé de recherche et affecté à l’UMR ArScAn de la Maison Archéologie et Ethnologie René-Ginouvès de Nanterre, dans l'équipe Archéologies Environnementales[8].

Il a enseigné à l’université de Paris-Nanterre et à l’École pratique des hautes études, dans le cadre du séminaire de Michel Reddé sur l'histoire et l'archéologie de la Gaule romaine.

Parcours et positions politiques

Pierre Ouzoulias sympathise très tôt avec les idées communistes mais n'adhère au PCF que dans les années 2000, étant longtemps resté en désaccord avec la ligne officielle du parti[9]. Il est toutefois proche de la section communiste de Bourg-la-Reine à partir des années 1990 et se présente à plusieurs élections municipales.

Il est le candidat du Front de gauche aux élections cantonales de 2011 dans les Hauts-de-Seine pour le canton de Bourg-la-Reine. Il obtient 507 voix et 5,03 % des suffrages.

En , il est le suppléant de Pascale Le Néouannic (PG) pour l'élection législative dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine (Antony, Sceaux, Châtenay-Malabry, Bourg-la-Reine). Ils recueillent 3 210 voix (5,91%) face à Patrick Devedjian[10]. Le , après l’invalidation de l’élection de Patrick Devedjian, il est de nouveau le suppléant de Pascale Le Néouannic et ils obtiennent 6,93 % des voix.

En , il prend la tête d'une liste Front de gauche à l'élection municipale de Bourg-la-Reine. Elle obtient 445 voix et 5,57 % des suffrages, mais l’autre liste de gauche, dirigée par Denis Peschanski (PS), refuse la fusion et lui interdit ainsi l’entrée au conseil municipal[11].

À la suite du redécoupage cantonal de 2014, les communes de Bagneux et Bourg-la-Reine forment un nouveau canton. Pour les élections départementales de 2015 dans les Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias forme un binôme avec Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux. Au premier tour, le duo arrive en tête avec 33,39 % et 5 117 voix. Il est élu au second tour, avec 8 006 voix et 54,34 % des suffrages, face aux candidats de l'UMP[12]. Au sein du conseil départemental des Hauts-de-Seine, il est membre du groupe Front de gauche et citoyens[13]. À l'issue des élections départementales de 2021, il est réélu, ainsi qu'Hélène Cillières, avec 6 547 voix et 55,83 % des suffrages exprimés[14].

Il est signataire d'une tribune collective parue dans L'Humanité du appelant à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle, et pour des candidatures uniques de rassemblement aux législatives[15].

Le , le Conseil constitutionnel valide son parrainage[16] en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle.

Pierre Ouzoulias est athée mais se reconnait proche de l’Église catholique et des valeurs portées par le christianisme. Selon lui, « christianisme et marxisme ont un point commun majeur : l’histoire a un sens et chacune de nos vies peut en avoir un aussi, si elle est prise dans un grand projet collectif – l’édification de la Jérusalem céleste, ou de la société sans classes. » Il s'est notamment engagé dans la défense des chrétiens d’Orient. Il est cependant en désaccord avec les positions de l’Église sur certains sujets, par exemple sur la question de l'euthanasie, estimant que les personnes atteintes de maladies douloureuses et incurables doivent avoir droit à une « mort honorable »[17].

Sénateur des Hauts-de-Seine

Il est le candidat en tête d'une liste de large rassemblement des forces de gauche pour les Élections sénatoriales de 2017 dans les Hauts-de-Seine. Cette liste obtient 217 voix de grands électeurs, soit 9,54 % des suffrages[18]. Pierre Ouzoulias devient le nouveau sénateur communiste des Hauts-de-Seine, à la suite de Brigitte Gonthier-Maurin, Roland Muzeau, Michel Duffour, Jacqueline Fraysse-Cazalis, Monique Midy, Anicet Le Pors, Guy Schmaus et André Aubry.

Au Sénat, il est membre du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste.

Fonctions au Sénat

Productions parlementaires

Pour la commission des affaires européennes du Sénat, il rend, le , avec trois autres sénateurs, le rapport d'information n° 279 sur l'intelligence artificielle[19].

Pour l'OPECST, il rend, le , avec trois autres parlementaires, un rapport sur l'évaluation des risques sanitaires et environnementaux[20]. Ce rapport présente une analyse des causes, conséquences et déroulement des « crises » (politiques, médiatiques, sociétales) liées à la question : « évalue-t-on correctement les effets attendus de produits ou de techniques potentiellement dangereuses ?[21] » Il propose treize recommandations pour renforcer les capacités d’évaluation des risques réglementés par les agences, pour améliorer la transparence des travaux d’évaluation, pour conforter les agences dans leur rôle d’expertise des risques et pour rendre l’évaluation des risques accessible et compréhensible.

Il est vice-président de la commission d’enquête du Sénat sur la souveraineté numérique[22], présidée par le sénateur Franck Montaugé et dont le rapporteur est le sénateur Gérard Longuet. Le rapport de cette commission est adopté à l’unanimité le . Les auditions menées durant les six mois de ses travaux ont mis en évidence la dispersion des actions dans les secteurs économiques, juridiques et dans le domaine de la défense, là où une impulsion ambitieuse serait nécessaire pour fédérer les acteurs de tous les secteurs concernés par le devoir de souveraineté numérique. La commission demande au Gouvernement de définir une stratégie nationale numérique, d’inscrire l’effort pour la souveraineté numérique dans le temps en votant une loi d’orientation, de mieux protéger les données personnelles et les données économiques stratégiques, d’adapter la réglementation aux défis numériques et d’utiliser les leviers de l’innovation et du multilatéralisme[23]. Au sein de cette commission, Pierre Ouzoulias a plus particulièrement défendu l’utilité des logiciels libres, la publication des codes sources et la nécessité d’imposer l’interopérabilité aux grands acteurs du numérique.

Catalogne

Lors de la séance de la commission des affaires européennes du Sénat, du , il dénonce les atteintes aux droits de la défense dont sont victimes les parlementaires catalans auxquels il est reproché d’avoir organisé le référendum du 1er octobre 2017[24]. Il est signataire du manifeste des quarante-et-un sénateurs Pour le respect des libertés et des droits fondamentaux en Catalogne[25].

Artsakh (Haut-Karabagh)

Le , il a interpellé le ministre de l’Intérieur français à propos de l’annulation des chartes d’amitié signées par des collectivités territoriales de la France et de l’Artsakh[26]. En tant que membre du groupe d’amitié France-Arménie du Sénat, il participe a un voyage parlementaire en République d’Artsakh, en [27]. Il est l’un des initiateurs de la déclaration du PCF en faveur de la reconnaissance de la République d’Artsakh[28].

Publications

Ouvrages

  • Pierre Ouzoulias, Christophe Pellecuer, Claude Raynaud, Paul Van Ossel et Pierre Garmy (dir.), Les Campagnes de la Gaule à la fin de l’Antiquité, Antibes, Association pour la promotion et la diffusion des connaissances archéologiques, , 640 p. (ISBN 2-904110-31-3)
  • Pierre Ouzoulias et Laurence Tranoy (dir.), Comment les Gaules devinrent romaines, Paris, La Découverte, , 318 p. (ISBN 978-2-7071-5907-6)

Articles

  • « Nos natura non sustinet. À propos de l’intensification agricole dans quatre terroirs du nord des Gaules », Gallia, no 71.2, , p. 307-328 (ISSN 0016-4119, lire en ligne, consulté le )
  • Fanette Laubenheimer, Pierre Ouzoulias et Paul Van Ossel, « La bière en Gaule. Sa fabrication, les mots pour le dire, les vestiges archéologiques : première approche », Cultivateurs, éleveurs, artisans dans les campagnes de Gaule Romaine, actes du VIe colloque de l’association AGER tenu à Compiègne (Oise) du 5 au , Revue archéologique de Picardie, trimestriel N° 1/2 (2003), p. 47-61.

Notes et références

  1. « Notice OUZOULIAS Albert. Pseudonyme : Colonel ANDRÉ, par Claude Pennetier, Marcel Rivollier, Charles Sowerwine », sur Maitron en ligne, .
  2. « Notice ROMAGON Cécile, épouse OUZOULIAS Cécile. Pseudonyme : MARTIAL, par Claude Pennetier », sur Maitron en ligne, .
  3. « Notice ROMAGON Maurice, par René Lemarquis », sur Maitron en ligne, .
  4. « Notice OUZOULIAS Marcel par M. Rivollier », sur Maitron en ligne, .
  5. Voir sur leparisien.fr.
  6. Luc Cédelle, « André Ouzoulias (1951-2014), psychopédagogue et formateur d'enseignants », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  7. Ouzoulias, Pierre, « L'économie agraire de la Gaule : aperçus historiographiques et perspectives archéologiques », http://www.theses.fr/, (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Page de l'équipe sur le site de l'UMR ArScAn : ».
  9. « Dans les prestigieuses classes prépa de Lakanal », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  10. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections législatives 2012 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Municipales à Bourg-la-Reine : les indépendants jouent les trouble-fête », leparisien.fr, 2014-03-27cet00:00:00+01:00 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Résultats des élections départementales 2015, site du ministère de l'Intérieur.
  13. « Site du Conseil départemental des Hauts-de-Seine », sur hauts-de-seine.fr.
  14. Résultats des élections départementales 2015, site du ministère de l'Intérieur.
  15. « Rassemblement à gauche. Quelle candidature pour l’élection de 2017 ? », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Les parrainages validés par candidat - Conseil constitutionnel présidentielle 2017 », sur presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr (consulté le ).
  17. « Loi séparatisme : au Sénat, un allié communiste pour les évêques », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne)
  18. « Élections sénatoriales de 2017 dans les Hauts-de-Seine », sur interieur.gouv.fr, Ministère de l'Intérieur.
  19. Intelligence artificielle : l'urgence d'une ambition européenne.
  20. Évaluation des risques sanitaires et environnementaux.
  21. Sylvestre Huet, « Pesticides, risques et agences sanitaires », sur lemonde.fr, .
  22. « Commission d'enquête du Sénat sur la souveraineté numérique », sur senat.fr.
  23. « Le rapport en une page », sur senat.fr.
  24. « Commission des affaires européennes du Sénat du 14 mars 2019. Débat préalable au Conseil européen », sur senat.fr.
  25. « Pour le respect des libertés et des droits fondamentaux en Catalogne », Médiapart, .
  26. « Question n° 534, posée le 22 janvier 2019 ».
  27. « Communiqué de l’Assemblée nationale de la République d’Arménie ».
  28. « Déclaration du PCF, du 31 octobre 2019 : Protéger les populations du Haut-Karabagh pour bâtir la paix dans le Caucase du Sud ».

Liens externes


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