Pascal Antoine Fiorella

Pasquale Antonio, comte Fiorella, francisé en « Pascal Antoine Fiorella », né à Ajaccio, le et mort au même lieu le , est un militaire et homme politique d'origine corse des XVIIIe et XIXe siècles.

Pascal Antoine Fiorella
Pasquale Antonio Fiorella

Naissance
Ajaccio
Décès
Ajaccio
Origine Corse
Allégeance Royaume de France
 Royaume de France
 République française
 République cisalpine
 République française
 République italienne
 Royaume d'Italie
 Empire français (Cent-Jours)
Arme Infanterie
Grade général de division
Années de service 17701817
Commandement Forces de l'Intérieur et infanterie de la République italienne
Arrondissements d'Ajaccio et de Sartène
Conflits guerres révolutionnaires
guerres napoléoniennes
Distinctions Légion d'honneur
(commandeur)
ordre de la Couronne de fer
(commandeur)
Hommages nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile : 21e colonne.
Autres fonctions sénateur du Royaume d'Italie (1805-1814)

Fils de Gio Gieronimo Fiorella (né vers 1715) et Maria Apollonia da Leca (née vers 1716), Pascal-Antoine Fiorella serait un cousin[réf. à confirmer][1] de Napoléon Bonaparte. Il servit en Italie pendant la majeure partie de sa carrière.

Biographie

Volontaire au Royal-Corse-infanterie en garnison à Antibes le , Fiorella fut promu sous-lieutenant le , lieutenant le , capitaine en second le , puis capitaine dans le 4e bataillon de chasseurs corses (formé par scission de son ancien régiment en deux) le .

Au moment de la formation des bataillons de volontaires, il est élu lieutenant-colonel du 4e bataillon de volontaires de l'Isère le . Au cours des années qui suivirent, il servit à l'armée des Alpes, en particulier à l'affaire du col de la Madeleine.

En 1794 Fiorella est promu chef de brigade et rejoint l'armée d'Italie, où il servira les cinq années suivantes. En avril de la même année, il a pris part à l'expédition de Masséna sur Saorge et fut blessé à l'action du col Ardente (26 au ). Il commande la 46e demi-brigade à partir du .

Promu général de brigade par Masséna le , il prit le commandement de la réserve de ce général, puis l'année suivante celui d'une brigade de la division Sérurier.

Le 3 nivôse an IV (), le Directoire confirma sa nomination au grade de général de brigade, signé par Masséna.

Première campagne d'Italie

Plan des combats du Mont Medolano, bataille de Castiglione.

Au début d' Fiorella rejoint l'état-major de Berthier puis combat à Mondovi (22 avril), avant de retourner au commandement d'une brigade de la division Sérurier. Deux mois plus tard, il servait sous Vaubois et a pris part à l'expédition de Livourne avant de revenir une fois de plus à la division Sérurier. Sérurier étant tombé malade avant la bataille de Castiglione (3 et 5 août), Fiorella prit le commandement de la division qu'il conduisit tout au long de la bataille. Sa précipitation faillit coûter la bataille aux Français : désireux d'affronter l'ennemi, il n'avait pas été en mesure d'attendre le bon moment et était arrivé trop tôt sur la position qui lui avait été assignée, bouleversant le plan élaboré. Le général Bonaparte, démontrant une capacité de raisonnement et d'improvisation rare, arracha néanmoins la victoire. Moins d'une semaine plus tard, Fiorella tomba aussi malade, et fut remplacé par Sahuguet.

Un mois plus tard, le général Fiorella reprenait du service à la division Vaubois et s'illustra dans des actions autour de Mantoue, qu'il bloquait avec le général Dallemagne. Un corps de 4 500 hommes étant sorti de cette ville pour attaquer les batteries françaises, il fondit sur eux et les poursuivit jusqu'aux palissades de Mantoue, après leur avoir tué plus de 600 hommes et les avoir mis dans une déroute complète

Alors que l'armée française affrontait les Autrichiens à la bataille de Rivoli (1797), la division Vaubois affrontait les forces de Davidovitch : malgré la victoire française, les généraux Fiorella et Vallet furent capturés au cours de combats féroces. Libéré en , à la suite d'un échange de prisonniers, Fiorella servit à la division Bernadotte. Durant l'été de cette année, il commandait la division Sérurier, parti à Paris, avant de retourner à la division Bernadotte au retour de Sérurier.

Deuxième campagne d'Italie

Le 24 brumaire an VI (), Fiorella fut nommé général de division au service de la République cisalpine, et commanda toutes les troupes françaises et italiennes en Lombardie.

Au moment de la formation de la Seconde Coalition, ses supérieurs le nommèrent commandant de la forteresse de Turin (). Les défenses étaient en mauvais état, et la garnison était insuffisante en nombre et en qualité. Il n'est pas possible de défendre efficacement la ville, le général Fiorella prit alors des mesures pour renforcer la citadelle. Le 26 mai il fut attaqué par Suvorov, qui le somma de se rendre : Fiorella refusa et répondit au feu des assiégeants. Le , l'ennemi établit ses retranchements et commença un bombardement meurtrier et destructeur. Le peuple alors se souleva, et les bourgeois armés ouvrirent leurs portes aux alliés. La garnison surprise eut à peine le temps de se retirer dans la citadelle, et Fiorella faillit tomber entre les mains des insurgés. Chargé du siège de la citadelle, le général Kray l'attaqua avec vigueur. Le 17 juin, après 9 heures d'un feu terrible, Fiorella demanda à capituler : on tint des conférences, mais sans succès ; le feu recommença avec plus de vivacité. Lorsque toute la défense sembla impossible, un conseil de guerre de la forteresse décida de sa reddition alors que l'assiégeant préparait son assaut final (20 juin). Cette reddition parut prématurée; Fiorella fut obligé de se justifier. Il l'attribua aux canonniers qui, presque tous Piémontais, désertèrent ou refusèrent le service. La garnison faite prisonnière, le général et son personnel furent emmenés en Autriche en tant que prisonniers.

En , Fiorella rejoignit l'armée française comme général de brigade, et remplit des postes administratifs jusqu'en , époque à laquelle il prend le commandement des forces de l'Intérieur et de l'infanterie de la République italienne (1802-1805).

Général italien

Le , il fut promu au grade de lieutenant-général de la République italienne, et, à la fin de l'année, fait commandeur de la Légion d'honneur. Après que la guerre eut éclaté en 1805, le général Fiorella prit le commandement de la 2e division du corps sous les ordres d'Eugène de Beauharnais, lequel bloquait Venise.

Pendant toute la période du Premier Empire, il exerça des commandements en Lombardie et en Vénétie, sauf pour une courte campagne dans le Tyrol en 1809, au moment de l'insurrection de l'aubergiste Andreas Hofer. Continuant sa carrière au service du royaume d'Italie (1805-1814), Fiorella fut récompensé en étant nommé commandeur de l'ordre de la Couronne de fer.

Séparé de sa première épouse Amélie Catherine Josèphe Gorlier[2] ( † - Boulogne-sur-Mer, en son domicile, rue Damboise), il épousa, le à Bergame Marie Félicité Aloyse Gaetti (née le - Milan), dont il aura deux filles.

Le , il devint comte-sénateur du royaume d'Italie.

Il quitta la vallée du Pô en 1814.

Restauration française

Pendant les Cent-Jours (1815), il commanda pendant quelques semaines les arrondissements d'Ajaccio et de Sartène en Corse (4 mai au ).

Sous la Restauration, il eut de sérieuses difficultés pour faire valider sa nomination au grade de lieutenant-général, qui avait été obtenue dans le royaume d'Italie. Il réussit néanmoins à être admis à la retraite avec rang de lieutenant-général le .

Le gouverneur de la Corse, le marquis de Rivière, émettait des doutes quant aux sentiments du Corse. Dans son rapport au sujet de la retraite de Fiorella, il n'a pas peur de dire que « le général a le droit au maximum en fonction de son âge et l'ancienneté de son service, mais il a mal agi, et se sera toujours mal comporté envers le roi, selon les rapports que j'ai eus. Il ne mérite que le "minimum" ».

Titres

Décorations

Hommage, honneurs, mentions,...

21e colonne de l’arc de triomphe de l’Étoile.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de comte du Royaume,

Écartelé: au 1, des comtes sénateurs du Royaume ; au 2, d'azur à un château donjonné de deux pièces, ouvert et ajouré du champ ; au 3, de gueules à un canon d'or sur son affût de sable ; au 4, de sinople, à deux barres d'argent.[3]

Annexes

Bibliographie

  • Biographie moderne : ou Dictionnaire historique de tous les hommes morts et vivans qui ont marqué à la fin du 18e siècle et au commencement de celui-ci, et surtout dans le cours de la Révolution française, par leurs vertus, leurs talens..., vol. 2, P. J. Besson, (lire en ligne) ;
  • Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy et Jacques Marquet de Norvins, baron de Montbreton, Biographie nouvelle des contemporains : ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers; précédée d'un tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événemens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour, et d'une table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblée constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés, vol. 7, Librairie historique, (lire en ligne) ;
  • Jean-Ange Galletti, Histoire illustrée de la Corse : contenant environ 300 dessins représentant divers sujets de géographie et d'histoire naturelle, les costumes anciens et modernes, les usages, les susperstitions, les vues des paysages..., Impr. Pillet, (lire en ligne) ;
  • Félix Bouvier, Bonaparte en Italie, : 1796, Léopold Cerf, , 2e éd., 745 p. (lire en ligne) ;
  • Georges Six et préface par le commandant André Lasseray, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), vol. 1, Paris, Gaston Saffroy, , 613 p. (ISBN 2-901541-06-2, lire en ligne) ;
  • Jules Balteau, Michel Prévost et Roman d'Amat, Dictionnaire de biographie française, vol. 1, Letouzey et Ané,  ;
  • (en) Martin Boycott-Brown, The Road to Rivoli : Napoleon's First Campaign, Cassell Military Trade Bks, , 640 p. (ISBN 978-0-304-36209-7, lire en ligne) ;

Notes et références

  1. www.virtualarc.com
  2. Avec qui il avait vécu jusqu’en 1791, date à laquelle il l’a quitta, sans divorcer. Celle-ci vivait dans la misère en 1836 à Boulogne-sur-Mer, selon une lettre du député Pouyer, volume IV, pages 274, 274 a, 274 b.
  3. Armorial du Souvenir

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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