Nousseviller-Saint-Nabor
Nousseviller-Saint-Nabor est une commune française située dans le département de la Moselle et le bassin de vie de la Moselle-est, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Nousseviller-lès-Bitche.
Nousseviller-Saint-Nabor Cadenbronn | |||||
Église Saint-Nabor | |||||
Blason |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Grand Est | ||||
Département | Moselle | ||||
Arrondissement | Forbach-Boulay-Moselle | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Forbach Porte de France | ||||
Maire Mandat |
Grégory Michels 2020-2026 |
||||
Code postal | 57990 | ||||
Code commune | 57514 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Noussevillerois, Noussevilleroises | ||||
Population municipale |
1 202 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 196 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 07′ 12″ nord, 6° 58′ 17″ est | ||||
Altitude | Min. 255 m Max. 372 m |
||||
Superficie | 6,13 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Unité urbaine | Hundling (banlieue) |
||||
Aire d'attraction | Sarreguemines (partie française) (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Stiring-Wendel | ||||
Législatives | Sixième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
| |||||
Géographie
Situé dans le Nord-Est de la France, Nousseviller-Saint-Nabor offre à ses habitants le charme des villages, en profitant de la proximité de nombreuses villes. En effet, situés à 10 kilomètres de Forbach, chef-lieu d'arrondissement, le village de Nousseviller et son annexe de Cadenbronn jouxtent Sarreguemines, à 7 kilomètres, mais aussi Sarrebruck en proche Allemagne, distante seulement de 15 kilomètres. Metz, préfecture de la Moselle se situe à 70 kilomètres.
Commune rurale, les habitants se rendent dans les villes environnantes pour travailler. La proximité de l'Allemagne en fait un site privilégié par ses voisins qui trouvent dans la campagne, le calme et le repos indispensables à un bon équilibre de vie.
Géologie
Le village de Nousseviller-Saint-Nabor est situé sur un plateau où les pierres calcaires jonchent le sol, d'où le nom de Steinart donné à la région. Au cours d'une balade dans les champs, il est très aisé de voir ces pierres blanchâtres qui parsèment les terres labourées, comme autant d'ossements blanchis par la pluie et le soleil.
Cette situation géographique particulière a eu deux principales conséquences :
- les difficultés d'approvisionnement en eau, du fait des sources très rares et des puits profonds et peu rentables.
- le déboisement des hauteurs dès le haut Moyen Âge ; de ce fait, la commune ne possède aucune parcelle forestière.
Écarts et lieux-dits
- Bambusch, la forêt dans laquelle se trouvent les ruines de la villa rustica.
- Cadenbronn.
Urbanisme
Typologie
Nousseviller-Saint-Nabor est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Hundling, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[4] et 2 560 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sarreguemines (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 48 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (87,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (50,4 %), zones agricoles hétérogènes (29,6 %), zones urbanisées (12,8 %), terres arables (4,4 %), forêts (2,8 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Toponymie
Le village de Nousseviller est cité pour la première fois en l'an 875, sous la forme Notuwilre[11]. Il est ensuite attesté successivement : Notelvilre (962), Nochewilre (972), Notuwiller (1137), Norswiller/Noesviller/Nusweiller (1544), Nussweiller (1594), Nosweiler (XVIIIe siècle), Nousweiller (1779), Nousviler (1793), Nousweiller (1801), Noussewiller-lez-Puttelange[11], Nousseviller-lès-Puttelange[12], Nousseviller-Saint-Nabor (1961).
Il y a en Lorraine une centaine de villages dont le nom comporte l'appellatif toponymique -viller, -villers ou encore -weiler, provenant du bas latin villare, dérivé bas latin de villa « domaine rural », il signifie « ferme, propriété terrienne » et a donné l'ancien haut allemand wîler, allemand Weiler « hameau ».
Nusswiller en francique lorrain.
Histoire
La commune est constituée de deux villages : Nousseviller-Saint-Nabor et son annexe Cadenbronn. On situe l'origine des deux villages au VIIe ou VIIIe siècle. Leur histoire est séparée jusqu'en 1808 et 1813 ou respectivement la paroisse puis la commune de Cadenbronn sont rattachées à celle de Nousseviller.
Durant la période gallo-romaine, une route secondaire appelée diverticule, relativement importante, reliait le « Herapel », la colline sur le ban de Cocheren où les Romains édifièrent un oppidum, à Sarreguemines. Cette voie romaine passait par Cocheren, Folkling, Théding, Nousseviller et Welferding.
À l'origine, vers 875, le village de Nousseviller est rattaché à l'église-mère de Maxstadt, puis plus tard à l'abbaye de Saint-Arnouald. Sous l'Ancien Régime, l'abbaye Sainte-Glossinde de Metz possède des biens dans le village, de même que les comtes de Sarrebruck. À partir du XIIIe siècle, Nousweiller devient propriété des comtes de Salm, seigneurs de Puttelange, et ce jusqu'au XVe siècle. Le comté de Puttelange est alors dirigé par un comte, le Rhingraff. Les villages de Guebenhouse, Metzing et Nousseviller forment ce qu'on appelait la mairie de Metzing.
D'autres seigneurs, ainsi que le clergé, possèdent des biens à Nousseviller, comme la commanderie de Metz de l'ordre teutonique. Mais comme ces biens sont difficiles à administrer vu l'éloignement, ils sont cédés à la commanderie de Sarrebruck. Un document atteste qu'au début du XVe siècle, ce dernier signe un contrat avec le comte Johann de Salm de Puttelange pour gérer les possessions à Nousseviller, contrat qui est renouvelé en 1453, avec ses fils Simon et Johann.
Un document manuscrit datant du règne de Louis XIV nous parle du dénombrement effectué en 1708. Ce renseignement d'une grande précision confirme qu'à cette date, le village compte neuf familles, dix garçons, dix filles, un valet et deux servantes, ce qui nous donne un total de quarante-et-une personnes. Il nous indique aussi que ces familles possèdent vingt-trois chevaux, dix-neuf vaches et quarante-cinq cochons. Si le village compte à cette date si peu d'habitants, cela s'explique par la destruction de la région pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Les mercenaires qui mènent cette guerre avec les troupes indisciplinées lui donnent un caractère particulièrement cruel et dévastateur.
Selon la coutume lorraine, l'ensemble du ban du village est soumis au Moyen Âge à la vaine pâture. Cela signifie que chaque propriétaire n'est plus sur son propre terrain, à partir du 1er octobre de chaque année pour faire manger ses bêtes. La capacité de pâture de chaque ban est évaluée une fois pour toutes. Ainsi selon une expertise du , entérinée par une sentence du tribunal de bailliage de Sarreguemines du , le ban de Nousseviller peut nourrir cent cinquante bovins, quatre-vingt porcs, cent soixante brebis ou cent moutons. Selon un principe d'équivalence, la capacité totale du ban est évaluée à six cent trente moutons. En vertu de son droit de vaine pâture, le seigneur peut donc entretenir à Nousseviller un troupeau correspondant à un tiers de la capacité totale, soit deux cent dix moutons, tandis que la bergerie seigneuriale se trouvait à Metzing.
Après avoir appartenu à l'Allemagne, Nousweiller devient français en 1766. Le village devient commune du district de Sarreguemines et du canton de Puttelange. Enfin, sous le règne de Napoléon Ier, le , de nouveaux changements interviennent et la commune est rattachée au département de la Moselle et l'arrondissement de Sarreguemines, dans le canton de Forbach.
Cadenbronn
Le village est situé dans le « Steinart », une région de calcaire coquillier à une altitude de 300 mètres environ, alors que les hauteurs qui forment un demi-cercle autour du village culminent à 371 mètres.
Il n’est pas à exclure que cette maisonnette originelle était une villa rustica gallo-romaine des tout premiers siècles de notre ère ; en effet en 1986, lors des travaux de terrassement du nouveau cimetière, des vestiges d’une telle construction ont été mis au jour. Il est certain que les objets déterrés datent de cette époque, comme les tuiles romaines du type « tegula – imbrex » qui en témoignent.
Il existe aussi des traces de peuplement plus ancien encore. En 1885, l’archéologue Émile Huber a fouillé 18 tombes de type «tumulus » dans la forêt de Cadenbronn, le Bambusch, situé sur la route de Rouhling. Ce qu’il découvrit ne laissait place à aucun doute : il s’agissait bien de tombes de Gaulois ayant vécu là il y a quelque 2000 ans (les trouvailles ont été léguées aux musées de Metz). Signalons encore une trace de l’histoire ancienne, la voie romaine du Hérapel à Sarreguemines qui passe sur les hauteurs sud du village ; un diverticulum quittait cette route pour traverser le village, desservir la villa rustica et la nécropole du Bambusch pour aller vers la villa urbana de Rouhling, avant de rejoindre Welferding.
Le document où figure pour la première fois le nom du village de Kodenborn date de 1485. Il s’agit d’un parchemin du XIe siècle donnant la liste des membres de la confrérie de Saint-Vendelin, patron du village de Diebling. Les textes sont écrits en allemand d’époque, l’écriture gothique est soignée et bien lisible. Ils y mentionnent le meyger (maire), syn Frowe (sa femme) et yr Kint (leur enfant) de Cadenbronn.
Il n’existe pratiquement pas de chroniques relatant les événements des guerres telle que celle des «rustauds » en 1525 et la querelle des Seigneurs en 1570. Au Moyen Âge on trouve quelques traces de l’existence du village qui faisait partie du duché de Lorraine. Il fut donné en fief à la seigneurie de Forbach en 1577.
La guerre de Trente Ans 1618-1648 n’a laissé que des ruines derrière elle. Dans les ruines de Kodenborn ne vivaient plus que cinq personnes mais le village fut reconstruit et d’autres habitants des villages abandonnés et des émigrés les ont rejoints pour former une communauté plus importante (Bettingen et Dittlingen ne furent jamais reconstruits).
Une « déclaration de droit », autre document fourni en 1700 par la communauté de Codenborn au seigneur de Forbach, déclare le droit commun d’usage de deux forêts et le droit de vaine pâture sur le ban de Bettingen (en friche).
Les premiers renseignements précis et détaillés nous viennent d’un manuscrit Le Dénombrement en 1708. Ce recensement confirme la présence de 13 familles, 21 garçons et 16 filles, au total une soixantaine de personnes ; il nous indique que ces familles avaient 36 chevaux, 30 vaches et 44 cochons et cultivaient 131 ha (les 2/3 du ban étaient donc en friche). Les séquelles de la guerre de Trente Ans n’étaient pas encore entièrement effacées.
Sous l’ancien régime, Cadenbronn était un des 16 villages du comté de Forbach dont le seigneur était la comtesse « Marianne von der Leyen » ; douairière du « Duché de Deux Ponts » maîtresse femme, forte personnalité, très cultivée, grande fortune, veuve du duc Christian IV. Elle avait de solides amitiés à la cour de Versailles, surtout celle de la reine Marie–Antoinette.
La carte de l’époque du comté mentionne une chapelle en ruine au sud du clocher de Codenborn ; c’est à notre connaissance le seul document mentionnant cette chapelle située au bord de la voie romaine ; elle a donné le nom à ce lieu-dit, et au lotissement de Nousseviller ; un calvaire a été érigé à cet endroit en 1834.
Pendant la révolution de 1789 le village avait 120 habitants et dut mettre 19 hommes à la disposition de la garde nationale de Forbach. Les habitants avaient des privilèges : la comtesse ne leur imposait pas de taxe pour la glandée.
Après la révolution en 1790 les réformes administratives furent d’une importance capitale pour le village qui était une commune et une paroisse autonome ; le la commune fut rattachée au canton de Forbach, district de Sarreguemines, département de la Moselle. Les registres de l’état-civil tenus jusqu’alors par le curé, furent ouverts en mairie et Nicolas Cosar est devenu maire (son père Michel est nommé maire de Nousseviller).
Après la confiscation des biens de l’église et la vente de ses terres et même du presbytère, la paroisse fut rattachée à celle de Nousseviller le . Et cinq ans après, le le maire Nicolas Cosar suite aux restructurations voulues par Napoléon Ier, a dû accepter à son tour le rattachement de la commune, à celle de Nousseviller.
Ainsi, Cadenbronn perdit définitivement son autonomie communale et paroissiale et devint «annexe de Nousseviller ». N.B. – La fusion ne fut pas trop douloureuse pour les Cadenbronner (Cadenbronnois) car leur maire Nicolas Cosar étant devenu le premier magistrat de la grossgemeinde qui avait déjà Hundling et Metzing comme annexes.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].
En 2018, la commune comptait 1 202 habitants[Note 3], en augmentation de 1,43 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Passage d'une voie romaine.
Édifices religieux
- Église Saint-Nabor 1763, refaite 1902 : autels XVIIIe siècle, chaire de Klem-Colmar début XXe siècle, saint Nicolas XVIIIe siècle.
- Église Saint-Michel de Cadenbronn.
Héraldique
Blason | D'azur à la gerbe de blé d'or, accompagnée de trois noix du même; à la bordure cousue de gueules. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Hundling », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sarreguemines (partie française) », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Portail de la Moselle
- Portail des communes de France