Minversheim

Minversheim (prononcé [minvərsajm] ; alsacien : mémferschè) est une commune française de la plaine d'Alsace située à 24,4 km au nord-ouest de Strasbourg dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Minversheim

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Saverne
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de la Zorn
Maire
Mandat
Bernard Lienhard
2020-2026
Code postal 67270
Code commune 67293
Démographie
Gentilé Minversheimois, Minversheimoises [1]
Population
municipale
653 hab. (2018 )
Densité 120 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 47′ 09″ nord, 7° 37′ 23″ est
Altitude Min. 157 m
Max. 258 m
Superficie 5,45 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Strasbourg (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bouxwiller
Législatives Septième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Minversheim
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
Minversheim
Géolocalisation sur la carte : France
Minversheim
Géolocalisation sur la carte : France
Minversheim

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    En 2013, la population légale est de 682 habitants. Village de milieu rural, Minversheim est intégrée dans la communauté de communes du pays de la Zorn qui regroupe 27 localités autour de Hochfelden.

    Le village est devenu français en 1648 en vertu du traité de Westphalie. Comme le reste de l'Alsace, le village devient allemand entre 1871 et 1918 puis entre 1940 et 1944.

    Géographie

    Voies de communications

    Minversheim est reliée à Huttendorf par la D 241, et est située sur la D 69 qui relie Kirrwiller à Mommenheim. La D 100 qui relie Hochfelden à Minversheim est prolongée à l'est par la D 139 qui mène à Bischwiller. L'autoroute A4 Paris-Strasbourg longe la commune, un accès est disponible par le péage autoroutier de Schwindratzheim par la D 100.

    La voie de chemin de fer Sarreguemines-Strasbourg traverse le territoire communal ; la gare de Mommenheim est l'arrêt le plus proche.

    Communes limitrophes

    Climat

    Ville Ensoleillement
    (h/an)
    Pluie
    (mm/an)
    Neige
    (j/an)
    Orage
    (j/an)
    Brouillard
    (j/an)
    Médiane nationale 1 852835162550
    Strasbourg[2] 1 637610302965
    Paris 1 66263712178
    Nice 2 7247331271
    Brest 1 5301 21071276
    Bordeaux 2 03594433169

    Le climat qui règne à Minversheim est de type climat océanique dégradé avec une assez grande amplitude de température. Ainsi, les hivers connaissent des précipitations neigeuses assez fréquentes tandis que certaines journées d'étés peuvent être chaudes et étouffantes. Située entre deux massifs montagneux (les Vosges et la Forêt-Noire) le village est peu exposé aux vents. De même, les précipitations sont relativement peu abondantes et irrégulières comparées aux autres régions françaises grâce à la protection naturelle contre les vents d'ouest dominants que constituent les Vosges (effet de foehn). La localité est souvent sujette à de violents orages au printemps et en été. Dans la nuit du 27 au , la foudre s'est abattue sur le toit de la ferme de la famille Burg. L'incendie qui s'est ensuivi a entièrement ravagé la toiture de la maison d'habitation.

    Températures et précipitations moyennes à Strasbourg[3]

    Mois Jan. Fév. Mars Avr Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
    Températures moyennes (°C) 1,6 2,8 6,7 9,7 14,3 17,3 19,5 19,3 15,5 10,6 5,3 2,8
    Précipitations (mm) 30,0 35,0 36,1 42,5 78,2 76,7 66,2 57,9 62,1 52,5 49,8 44,5
    Sources des données : Météo France

    Végétation

    L'ensemble du territoire communal est voué à l'agriculture depuis de nombreux siècles. Les premières mentions écrites remontent au VIIIe siècle quand l'abbaye de Wissembourg se déclare propriétaire de divers biens fonciers à Minversheim. Le paysage est donc entièrement façonné par la main de l'homme et la nature sauvage n'y a que peu de place. Le plus ancien document cartographique décrivant le territoire remonte à l'année 1760 et a été dressé par l'arpenteur Gouget[4].

    Sur un total de 1 040,93 arpents : 708,03 arpents sont consacrés au terres labourables ; 115,60 arpents aux prés ; 98,99 arpents aux pâturages ; 75,51 arpents aux vignes ; 15,04 arpents aux bois ; 1,76 arpent aux jardins et 26 arpents aux vergers et aux habitations.

    Etschhausen, un village disparu

    Ce village se situait à 1,3 kilomètre au sud de Minversheim, entre la route de Mommenheim (D 69) et le ruisseau Landgraben.

    Etschhausen, qui était une circonscription dîmière à part entière, possédait une chapelle Saint-Nicolas, filiale de Minversheim en 1763 ; et en 1762, le curé touchait encore 106 florins de dîme de l'ancien ban. Cependant les dernières mentions de village remontent à 1300, 1308, 1349 et 1360 mais peut-être n'est-il déjà plus habité.

    La chapelle qui apparaît en tant que ruine sur la carte de Cassini du XVIIIe siècle, n'existe plus aujourd'hui. Mais la statue en pierre de saint Hilaire, placée au-dessus du portail de l'église de Minversheim, provient de cette chapelle.

    Cette localité a donné différents noms de lieux-dits :

    • Etschhauser Weg (chemin d'Etschhausen) ;
    • Etschhauser Pfad (sentier d'Etschhausen) ;
    • Etschhauser Feld (champ d'Etschhausen) : seule cette dernière dénomination subsiste sur le plan cadastral actuel.

    D'autres villages ont disparu dans les environs de Schwindratzheim et de Bossendorf[5].

    Urbanisme

    Typologie

    Minversheim est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[9],[10].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (94,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79,5 %), zones agricoles hétérogènes (12,7 %), zones urbanisées (7,8 %)[11].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].

    Agriculture

    Statistiques de l'élevage à Minversheim entre 1866 et 1988 (en unité)[13].

    annéeVachesChevauxMoutonsPorcsvolailleschèvres
    186620437
    189745174892562321
    190146576683745
    190747563103742536
    196054950 ?336
    1980117437292731
    19881300

    Statistiques des cultures à Minversheim entre 1913 et 1988 (en hectares)[14]

    annéeVignesVergersBléOrgePatatesHoublonBetteraves fourragèresBetteraves sucrièresTabacMaïs
    19133628767614,5482,1
    1939281610669312577,56,5
    19608213028015100,5
    19724,62
    1980441408719
    19883021350

    Histoire

    Antiquité

    Vers 1850 furent mises au jour plusieurs tombes de l'époque romaine datant du IIIe siècle après Jésus-Christ. Il s'agit d'urnes funéraires en verre contenant les cendres des défunts, placées dans des réceptacles en grès.

    Toponymie

    Les premiers documents écrits mentionnant Minversheim datent du VIIIe siècle après Jésus-Christ. Il s'agit de documents où l'abbaye de Wissembourg se voit attribuer des biens fonciers par de généreux donateurs. Le village apparaît en 711 sous l'appellation Munefridovilla, puis en 732 sous Monefridovilla, en 742 sous Munefridovillare, et enfin en 744, 782 et 790 sous Munifridesheim.

    La traduction la plus courante du mot Munefridovilla est « la demeure de Mundfrid »; où Mundfrid serait le nom d'un chef germanique qui signifie « le protecteur de la paix ».

    Plus tard, en 1162, le nom du village, sous Munfersheim est presque fixé dans sa forme actuelle et en 1354, il s'est transformé en Münversheim.

    Il est à noter que durant une partie du XIXe siècle, le nom du village s'est orthographié Minwersheim. ( August Kassel, Minwersheim oder Minversheim, Strasbourg, 1896.) De nos jours, la forme du nom en dialecte alsacien est Memfersche.

    Un village impérial

    Un Reichdorf ou village impérial, est une communauté villageoise qui ne reconnaît comme seigneur que l'empereur du Saint-Empire romain germanique.

    La minorité juive

    Une communauté juive est présente à Minversheim dès le Moyen Âge. Ainsi vers 1360, sur 40 familles, trois sont de religion juive. Plus près de nous, le XIXe siècle marque l'apogée de la présence juive à Minversheim et le XXe celui de sa disparition.

    La population juive à Minversheim[15]
    1784 1807 1821 1846 1856 1861 1907 1920 1943
    52279011611510133121

    Héraldique

    Les armes de Minversheim se blasonnent ainsi :
    « D'azur au chiffre 4 d'or posé en bande. »[16].

    Le chiffre quatre provient d'un jeu de mot sur le nom alsacien de la commune « Memfershe » où fer est assimilé à vier qui signifie quatre.

    Politique et administration

    Canton et intercommunalité

    Minversheim est une des 29 communes du canton de Hochfelden. Son conseiller général depuis l'élection cantonale partielle des 8 et est Marie-Paule Lehmann (UMP), maire de Scherlenheim.

    La localité fait partie du la communauté de communes du pays de la Zorn qui regroupe en son sein 26 des 29 communes de canton de Hochfelden. Cette institution est présidée par Bernard Ingwiller (UMP), maire de Grassendorf.

    Les maires de la commune

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1988 1989 Albert Kandel    
    avant 1995  ? Charles Veit DVD  
    mars 2001 mars 2008 Aloyse Grass    
    mars 2008 En cours
    (au 31 mai 2020)
    Bernard Lienhard[17],[18]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
       
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    Évolution démographique

    Évolution démographique depuis l'an 1360
    1360 1376 1666 1693 - - - - - -
    40 feux ou ~200 hab.40 familles ou ~200 hab.110 âmes (est.)200 (est.)------
    feux: nombre de feux (foyers), dans un recensement d'ancien régime. /
    (Sources : "Minversheim, fier de son passé, tourné vers l'avenir", "cassini.ehees")

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[20].

    En 2018, la commune comptait 653 habitants[Note 3], en diminution de 4,25 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    580582654798801850809802825
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    753757728744710744720674679
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    704715703601565596581588534
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    545539541501485510606620633
    2013 2018 - - - - - - -
    682653-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Église catholique Saint-Hilaire

    L'église Saint-Hilaire a conservé la tour-chœur de la fin du Moyen Âge, qui a cependant été remaniée à l’intérieur et surhaussée au début du XXe siècle. La nef qui lui était accolée, orientée est-ouest, a été détruite et remplacée par une nouvelle nef, en 1765, avec l’entrée au nord (date gravée sur le portail d’entrée). La nef fut prolongée d’une travée vers le nord en 1875, d’après un projet de l’architecte Brion. Un nouveau mur-pignon reçut l’ancien portail de 1765 et les oculus qui le surmontent. Entre 1922 et 1925, le mur de soutènement du cimetière fut reconstruit sous la direction de l’architecte A. Molz (l’ancien corps de garde fut détruit) ; la porte d’entrée du cimetière est datée 1934. En 1924 et 1925, le clocher fut rehaussé d’un niveau, en remployant les fenêtres du clocher du dernier niveau, installées au XVIIIe siècle. En 1935, la tribune d’orgue fut surélevée pour laisser plus d’espace au niveau du sol.

    Personnalités liées à la commune

    Père Jean-Marc Meyer, curé de la paroisse depuis 1986, à la retraite depuis .

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/bas-rhin-67
    2. Site de l'Internaute, Encyclopédie des villes
    3. Fiche climatologique de Météo France
    4. Conservé aux Archives départementales du Bas-Rhin sous la cote C562(234)
    5. SHASE cahier I-III, 1962, textes de A. Humm et A. Wollbrett.
    6. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    8. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
    10. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    12. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    13. "Minversheim, fier de son passé, tourné vers l'avenir"
    14. idem
    15.  Minversheim, fier de son passé, tourné vers l'avenir », L'Alsace ancienne et moderne, éditions de 1826 et 1865
    16. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
    17. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
    18. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Liens externes

    • Portail des communes de France
    • Portail du Bas-Rhin
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.