Merlin (mini-série, 1998)

Introduction

L'histoire est contée par un Merlin vieillissant, qui introduit les Âges sombres de l'île de bretagne avec les guerres entre tyrans se renversant et se succèdant : ici, les trahison et meurtre du roi Constant par Vortigern, qui usurpe sa couronne ainsi que son trône.

Naissance de Merlin

La reine Mab, qui contrairement à sa sœur la Dame du Lac craint la montée du christianisme, décide de créer un magicien aux pouvoirs surpuissants pour ramener le peuple vers « les anciennes croyances » : ainsi dans une cabane en forêt et par son influence, naît Merlin d'une femme mortelle, Elissa, et de la magie. Sa mère meurt en le mettant au monde et Mab vient pour le récupérer, mais Ambrosia, la sage-femme qui méprise les anciennes croyances qu'elle juge cruelles, lui fait comprendre qu'elle n'a pas la patience, ni l'étoffe d'une mère : Mab accepte alors qu'elle l'élève, jusqu'à ce qu'il soit prêt pour apprendre la magie.

Jeunesse de Merlin

Le temps passant, le jeune Merlin apprend de sa « tante » à écouter son cœur avant toutes choses. Il fait la rencontre de Nimue, fille de noble dont il tombe éperdument amoureux, et découvre ses pouvoirs au moment de lui sauver la vie. Mab le fait venir peu après avec un cheval surnaturel dans son pays magique et son assistant gnome, Frik, lui enseigne la magie : il y a trois stades (les magies d'incantation, de geste et par la pensée), mais Merlin n'ira pas au-delà du deuxième, sa tante lui manquant et n'ayant pas envie de devenir un puissant magicien.

C'est alors que la Dame du Lac lui apparaît et lui révèle que sa sœur a laissé sa mère mourir : le jeune homme rentre chez lui et découvre Mab au chevet de sa nourrice mourante, dont elle aura involontairement précipité le trépas en tentant vainement de la convaincre à pousser le garçon pour qu'il achève sa formation. Sur la tombe d'Ambrosia, Merlin fait serment de ne se servir de sa magie que pour détruire Mab.

Merlin l'Enchanteur du Dragon blanc

Des années plus tard, quand Merlin est devenu un homme mûr, le roi Vortigern, tyran cruel et impitoyable, échoue à se faire bâtir un château au sommet d'un rocher à cause d'effondrements systématiques, tandis qu'une armée menée par le prince Uther s'apprête à voguer vers eux depuis la Normandie. Le seigneur Ardente, dont la langue fourche, se voit à son tour punir par Vortigern, qui pour s'assurer sa loyauté pourtant déjà acquise prend en otage sa fille : Nimue. Apostrophant ensuite son devin esquivant, le roi lui somme de trouver l’explication à ces effondrements. La nuit suivante, le druide désespéré se rend sur un site consacré : il y fait la rencontre de Mab, qui saisit l'occasion pour le guider vers Merlin, qui se fait emmener de force au chantier. Face au roi, il le convainc par ses aptitudes surhumaines et son éloquence de ne pas le sacrifier à la construction, mais d'utiliser plutôt ses services ainsi que ses visions pour la bataille à venir contre Uther.

Jeté dans une geôle sombre et étroite, qui affaiblit ses pouvoirs et le fait dépérir, Merlin retrouve sa bien-aimée Nimue qui, voyant depuis les barreaux son état empirer, convainc avec l'intéressé Vertigern de le laisser sortir à l'air libre. Leurs retrouvailles, dont ils profitent pour se déclarer, n'est cependant que de courte durée : Mab rend en effet visite au roi et, après l'avoir mystifié avec la complicité de Frik, le convainc de lui céder le magicien contre ses propres services et de suivre son plan, s’aliénant le seigneur Ardente et Merlin en acceptant de sacrifier — sous les yeux de ce dernier — Nimue au grand Dragon.

Au réveil de Merlin, qui est fixé à un tronc d'arbre, les hommes de Vertigern finissent d'attacher sa bien-aimée en face de la grotte et les abandonnent à la créature. Usant dans un premier temps de sa force et du tronc déraciné pour détourner l'attention du dragon, le magicien utilise le souffle de flammes de la créature pour rompre ses liens puis use de sa magie pour l'embourber et le maîtriser au sol avec des plantes : toutefois, quand le dragon parvient à libérer sa tête et crache son feu une dernière fois vers Nimue, Mab qui les observait à leur insu l'empêche d'utiliser ses pouvoirs, et sa bien-aimée est gravement brûlée. Merlin l'emporte alors en urgence avec Rupert, son cheval magique qui vient de les rejoindre, et pour la sauver fonce vers Avalon, un îlot rocheux accueillant une abbaye. Pendant que Nimue est laissée aux bons soins des sœurs, le magicien rumine sa vengeance et renouvelle, cette fois à Mab elle-même, son projet de la détruire. La jeune femme s'en sortant défigurée et demeurant en convalescence, Merlin la rassure sur ses sentiments et quitte Avalon temporairement, lui promettant de revenir à ses côtés.

Merlin l'Enchanteur du Dragon rouge

L'hiver tombant, il va à la rencontre de la Dame du Lac pour quérir son aide afin de vaincre le roi dans sa future bataille contre Uther : elle lui cède l'épée magique Excalibur. Au château de Winchester, le magicien prévient le prince et ses hommes de l'intention de Vertigern d'attaquer malgré la saison peu propice, de sa vision prêtant à Uther la victoire dans leur bataille, et le convainc d'accepter ses services, pensant qu'il pourrait faire un bon roi. Tandis que Merlin choisit le lac précédent comme théâtre des affrontements, l'orgueilleux et incroyant roi, de son côté, rejette la protection magique de Mab, qui souhaitait prendre ses précautions : durant la bataille entre les deux armées, Merlin prend sa revanche sur Vortigern en le tuant en duel avec Excalibur, grâce à laquelle il l'emprisonne sous la glace du lac, mettant fin au conflit à la faveur prévue d'Uther, qui se voit léguer l'épée magique par l'enchanteur.

Toutefois, le jour même de son couronnement, Uther est influencé par Mab et tombe entièrement sous le charme de Dame Igerne, l'épouse du Duc de Cornouailles et mère de la petite et vilaine Morgane la Fée : cette transe amoureuse du roi se transforme en obsession, puis en convoitise et le corrompt, le poussant à quémander l'aide de Merlin pour obtenir Igerne. L'enchanteur la lui refuse et tente vainement de le dissuader, Uther affirmant être prêt au pire pour l'avoir en se reposant sur l'acquisition d'Excalibur : réussissant à mystifier le roi pour récupérer temporairement l'épée, Merlin la plante alors dans la pierre et s'adresse au Rocher de l'Éternité, lui demandant de la garder jusqu'à ce qu'un homme brave et bon vienne la retirer. Ainsi s'en va-t-il, laissant Uther à son désarroi et discutant avec son fidèle Rupert, pour retourner auprès de son aimée à Avalon.

Nimue reste meurtrie par ses cicatrices et est rétive à montrer son visage à Merlin : il tente vainement de les effacer, le pouvoir de Mab étant encore beaucoup trop fort pour lui. Ne se sentant pas encore prête à affronter le monde, elle refuse pour le moment sa demande de quitter Avalon avec lui.

Quelque temps après, Uther, qui a perdu la tête, est entré en guerre contre le Duc de Cornouailles afin de lui ravir Igerne : néanmoins, elle est bien malgré lui retranchée avec sa famille, et inatteignable dans leur imprenable château de Tintagel, assiégée depuis trois mois. Laissant son royaume se désagréger pendant ce temps, même le seigneur Boris, l'un de ses plus proches sujets, ne parvient pas à lui faire entendre raison : l'enchanteur se contraint donc à revenir sur sa décision de lui refuser son aide, moindre mal afin de sauver la situation. Merlin passe avec le roi l'accord de lui permettre d'accéder à Igerne, contre la promesse de lui céder leur fils illégitime — dont il sait la naissance à venir — afin de l'élever lui-même et ainsi, le préserver de la corruption de son père ; mais également, celle d'épargner le Duc de Cornouailles.

Usant d'un stratagème, l'enchanteur fait retirer les troupes d'Uther afin d'inciter le duc à les poursuivre avec les siennes : durant son absence, le temps d'une nuit Merlin donne au roi son apparence pour lui permettre d'entrer dans le château par la grande porte, et atteindre la couche de la dame sans éveiller les soupçons. Sa petite fille Morgane, la seule en ces lieux à être immunisée contre cette illusion, est précipitamment congédiée par l'intrus et n'a pas le temps de prévenir sa mère, qui passe la nuit avec ce qu'elle croit être son époux. Bien qu'Uther ait obtenu ce qu'il désirait, il trahit tout de même sa parole auprès de Merlin : en effet, il fait bel et bien assassiner le duc et ses hommes dans une embuscade.

Naissance d'Arthur

À la naissance imminente de l'enfant illégitime, sur ordre Frik rend visite à Morgane, constate son potentiel (la petite sachant parfaitement que son cadet n'est que son demi-frère et le père de ce dernier, un étranger), et gagne sa confiance en lui proposant de lui enseigner tout ce qu'il sait contre un service : glisser une pierre magique dans le berceau de l'enfant, qui vient bien au monde.

Celui-ci, Arthur, serait néanmoins maudit par la duperie de Mab qui se confronte à Merlin et le toise, prédisant que le fils provoquera à son tour des malheurs et que le peuple reviendra aux anciennes croyances.

Intermède

Avant de reprendre le fil de l'histoire, le vieux Merlin se souvient avec mélancolie de l'un de ses moments passés avec sa bien-aimée Nimue à Avalon : parce qu'elle n'arrive pas à supporter le regard des autres sur ses cicatrices, elle se réfugie de plus en plus dans la prière et la méditation en dépit des projets d'avenir de son aimé, qui la rassure autant qu'il le peut — parlant de vivre retirés à deux en forêt — et craint de la voir s'éloigner de lui à la faveur de son dieu.

Peu après la naissance d'Arthur, Merlin le prit comme prévu sous sa tutelle et le plaça chez un noble, le seigneur Hector, se chargeant exclusivement de son instruction éthique et morale. Quant au roi Uther, devenu définitivement fou avec les années il mit de lui-même fin à ses jours.

Naissance du roi Arthur

Arthur, devenu un jeune homme à la mort du roi, chevauche alors en forêt pour rejoindre Merlin dans sa cabane isolée : l'enchanteur, déjà au fait des événements, grimpe sur Rupert et l'embarque avec lui à peine arrivé pour en faire le futur roi. Ailleurs, face au Rocher de l'Éternité, moult prétendants au trône — dont le seigneur Boris — s'acharnent piteusement et échouent à extraire l'épée magique Excalibur, qui refuse radicalement de bouger de son socle.

Sur leur trajet en forêt, tandis que Merlin repousse l'inévitable moment de révéler à son pupille la vérité sur ses origines, ils sont attaqués sous l'impulsion de la reine Mab par une horde de griffons, que le magicien parvient finalement à repousser avec l'aide d'un essaim d'abeilles. Un soir, sous l'insistance d'Arthur, il finit par lui avouer sa parenté avec Uther : la réaction du jeune homme qui, fidèle à ses enseignements, désire ardemment devenir roi pour bâtir une cité idyllique et prospère sur des bases vertueuses, satisfait Merlin.

Arrivés auprès du Rocher de l'Éternité, qui est convaincu par l'humilité d'Arthur, l'enchanteur encourage celui-ci à faire ce que nul autre avant lui n'a jamais réussi : retirer Excalibur de la pierre par sa seule force, ce que le jeune homme parvient à accomplir en dépit de l'interférence de Mab. Malgré son propre échec, elle continue d'affirmer les malheurs à venir de son règne à un Merlin confiant et sûr de lui. Les badauds présents quant à eux se rapprochent et, constatant la réussite d'Arthur, reconnaissent sa légitimité en s'agenouillant devant le nouveau roi. Rentrée dans son royaume magique, Mab peste et renonce à faire du magicien son allié, reconnaissant pour la première fois son erreur ce qui vaut au gnome Frik, pourtant son seul assistant fiable, une punition pour le lui avoir fait remarquer : elle n'en compte pas moins sur lui, ainsi que la malédiction jetée sur le futur roi, pour autant.

À la cour du roi, les seigneurs présents autour du corps d'Uther — dont Boris, Leo, Lot ainsi que le fils dévoué de ce dernier, Gauvain — se querellent sans égard ni manières pour sa succession et s'apprêtent à en venir aux mains : arrivant sur ces entrefaites, Merlin impose le silence par sa magie et leur révèle — avec l'appui du témoignage du seigneur Boris, déjà présent aux côtés du roi à l'époque et dans la confidence — Arthur, fils illégitime que Dame Igerne eut avec Uther. Sceptique, le jeune et fougueux Gauvain le défie alors de retirer Excalibur du rocher, ce à quoi il répond en brandissant calmement l'épée magique à la vue de tous. Pas encore totalement convaincu, le fils de Lot insiste pour qu'il prouve son authenticité, ce qu'Arthur accomplit d'un coup d'épée magique qui ne laisse plus place au doute : malgré les sujets qui prêtent majoritairement allégeance au fils d'Uther et s'agenouillent devant lui, Lot et ses quelques suiveurs s'obstinent à refuser de reconnaître à un si jeune garçon sa légitimité et prévoient d'entrer en guerre. Son propre fils Gauvain, homme juste au cœur noble et fidèle, reconnaît quant à lui Arthur comme son souverain et s'oppose de son propre chef à son père, se déclarant comme son ennemi tant qu'il persistera sur cette voie : même Merlin ne parvient pas à dissuader ce buté de Lot.

Durant ce temps, au château de Tintagel, la vilaine Morgane la Fée devenue femme est de nouveau visitée par Frik, qui se rappelle à son bon souvenir et vient tenir sa promesse : il la séduit en usant de ses pouvoirs illusionnistes pour se rendre tous deux beaux. Profitant du moment passé ensemble pour se rapprocher d'elle, le gnome rallie Morgane, qui souhaite obtenir la couronne et prendre sa revanche sur son demi-frère, à la cause de Mab en lui proposant de faire à son tour un enfant illégitime au roi : au-delà de leurs intérêts convergents, Frik et Morgane la Fée s'apprécient sincèrement et tombent dans les bras l'un de l'autre.

Au commencement imminent de la bataille censée advenir entre l'armée d'Arthur et celle du seigneur Lot qui se font face, le jeune homme va toutefois entièrement seul à la rencontre de son adversaire ainsi que de ses troupes, puis accomplit l'exploit digne d'un roi de tuer à lui seul cette guerre dans l’œuf : non par les armes et la force, mais bien par son courage ainsi que sa grandeur d'âme et le pouvoir d'Excalibur, convainquant pacifiquement son ennemi de ne pas engager les hostilités grâce à une mise à l'épreuve entre chefs, et réussissant à le convaincre de se rallier de bonne grâce à lui sans avoir à verser le moindre sang. Lot reconnaît ainsi son roi et met fin de lui-même au conflit, à la grande joie de tous — dont Gauvain, qui se réconcilie avec son père. Merlin l'air fier contemple son pupille, entouré de tous ses sujets présents, leur faire discours de ses aspirations vertueuses en tant que souverain. Heureux d'avoir enfin offert au peuple un roi bon et juste, le magicien se retire avec Rupert du champ de bataille.

La Fée et le Roi

Cependant, la nuit qui suit, Morgane et Frik — avec leurs nouvelles apparences, qui les rendent méconnaissables — se présentent au camp d'Arthur sous de fausses identités et parviennent à duper le roi grâce au charme jeté sur lui dans son berceau : séduit par cette prétendue reine qu'il ignore être sa demi-sœur, Arthur partage sa couche avec elle. Durant leurs ébats, à Avalon, Merlin qui veille auprès de Nimue est contacté indirectement par Mab — qui exulte avec Frik, portant à sa connaissance leur subterfuge pour le narguer, sachant qu'il ne pourra pas l'empêcher. Se rendant de ce pas à la cour d'Arthur en chevauchant de nuit, le magicien y arrive en trombe le surlendemain et fait promptement sortir tous les sujets présents de la salle à fin de s'entretenir seul avec le roi, l'interrogeant pour s'assurer de son innocence puis le sermonnant en lui révélant ce qu'il a commis (malgré lui) : Arthur, bien que rassurant son mentor sur sa bonne foi ainsi que son ignorance, est bouleversé par son propre geste. L'enchanteur lui prédit alors la naissance future de leur enfant, dont l'ambition selon lui sera de les détruire.

Mab profite de son absence d'Avalon pour visiter Nimue afin de la tenter avec le même type de proposition qui séduisit Morgane la Fée : lui rendre sa beauté en effaçant ses cicatrices et lui permettre de vivre heureuse avec Merlin, si la jeune femme accepte de se retirer définitivement de tout avec son bien-aimé enchanteur dans un lieu magique mis à disposition par la reine. Malgré ses tentatives pour la convaincre, Nimue résolument loyale et fidèle à Merlin rejette son offre, que Mab maintient cependant en l'incitant à l'invoquer si, un jour, elle changeait d'avis : constatant qu'après son départ, ses cicatrices sont réapparues à leur place, la jeune femme est affligée.

Naissance de Camelot et de Mordred

En dépit de son erreur, aussi grave soit-elle, Arthur ne se laisse pas abattre et entreprend la construction de Camelot, sa fameuse cité idyllique : sur le chantier même, il accepte auprès de Merlin ce qu'il a fait, et lui réaffirme ses aspirations et projets vertueux. L'abcès crevé, Arthur profite également de l'occasion pour lui parler de sa future épouse et reine, Guenièvre, fille du seigneur Leo, et l'inviter à leur mariage qui est officialisé sans attendre sur le chantier de Camelot.

Quand la construction de la cité est bien avancée et que le roi Arthur planifie sa quête du Saint Graal, Merlin se rend au château de Tintagel afin de persuader Morgane la Fée, pour le bien commun, de ne pas enseigner les anciennes croyances à son bien-aimé fils : Mordred, dont la croissance fut surnaturellement accélérée par la magie et qui, même en tant qu'enfant, trahit déjà la noirceur qui l'habite. Pour toute réponse à ses injonctions, la mère dit ses quatre vérités au magicien et le confronte — à raison — à ses propres responsabilités, coupable qu'il est d'avoir tenu un rôle de premier plan dans les événements qui auront ruiné sa vie, et contrairement à son désir embrasse les anciennes croyances, prévoyant de les transmettre à Mordred pour qu'il devienne roi à la place d'Arthur : « tante Mab » et son bien-aimé « oncle Frik » apparaissent alors à ce moment, agissant pour le fils et sa mère comme une famille de substitution, et confortent Morgane dans ses positions. Ayant échoué à convaincre cette dernière, Merlin se retire sous leurs moqueries.

Le Champion de Camelot

Mab montant en puissance, Merlin se rend auprès de la Dame du Lac pour lui demander de nouveau son aide, souhaitant trouver un homme capable de garder le trône de Camelot en l'absence du roi Arthur : la sœur de Mab, énigmatique, lui envoie une barque l'amenant à la Joyeuse Garde où il trouverait, selon ses dires, un « homme au cœur pur ». Réveillé sur la plage par le jeune Galaad, le magicien est mené par ce dernier auprès de ses parents, Dame Élaine et le seigneur Lancelot, chevalier aventurier : ce dernier accepte de quitter temporairement son épouse sous ses encouragements, la laissant aux bons soins de leur fils, et repart avec Merlin pour vivre une dernière grande aventure au service de la cité d'Arthur.

Arrivant juste à temps pour la joute équestre organisée par le roi, afin de désigner le champion protecteur de Camelot et de son épouse la reine durant sa quête, Merlin lui introduit le chevalier Lancelot du Lac, dissimulé sous son armure et prêt à participer, et se porte garant pour lui, recevant l'accord du souverain. La compétition se déroulant en une unique mêlée, les concurrents tombant de leur destrier sont éliminés les uns après les autres jusqu'à ce qu'il ne reste que deux concurrents en lice : Lancelot lui-même face au fidèle Gauvain. Dans une ultime charge frontale, les finalistes sont départagés par la victoire du seigneur du Lac. Lorsqu'il se présente au couple royal et révèle son visage Mab en profite, comme auparavant avec Uther, pour influencer Guenièvre et la faire tomber sous le charme du chevalier, qui s'effondre lui-même dû à la blessure infligée par Gauvain, le bout brisé de sa lance étant resté fiché dans son épaule. Laissé aux soins de médecins incompétents, qui bavassent et traînent à lui retirer la pointe pour des considérations futiles, Gauvain accompagné de la reine s'emporte contre eux et en prend l'initiative contre leur avis, Guenièvre tenant à sa demande la main de Lancelot.

Peu de temps après, Arthur accompagné de fidèles chevaliers s'en va pour un long temps de Camelot en quête du Saint Graal, après un baiser de Guenièvre et sous les salutations de Merlin.

Le Champion et la Reine de Camelot

Des années passées, le sombre Mordred est devenu un jeune homme aussi cruel et calculateur que Mab, qui a beaucoup d'influence sur lui, et démontre au-delà de certaines capacités surhumaines ainsi que de son agressivité latente, une aptitude à attaquer sans hésitation ni remords jusqu'aux membres de sa propre « famille ».

À Camelot, Lancelot supervise l'achèvement des travaux de construction de la cité et discute fugacement avec Guenièvre, qui est attentivement surveillée par Merlin — guère dupe sur leurs sentiments réciproques et substitué au chevalier comme protecteur de la reine — et sujet de rumeurs auprès des gens. Le magicien la met en garde et l'incite à donner l'exemple, malheureusement elle est au contraire rejointe une nuit dans sa chambrée par Lancelot et cède à la tentation : Mab en profite pour donner les amants à voir — par le biais de son miroir — à Dame Elaine, qui refuse d'abord d'y croire puis sombre dans la tristesse. Mordred se réjouit de ce machiavélisme de sa « tante », qui punit à nouveau Frik pour lui avoir simplement fait remarquer l'« indignité » de ce genre de méthode vis-à-vis d'eux-mêmes. À la suite de leur faute l'enchanteur, qui les avait prévenus, sermonne les deux adultérins en leur apprenant la terrible nouvelle : l'épouse de Lancelot est morte à cause d'eux, emportée par le chagrin.

De son côté à Avalon, Nimue est informée par le père supérieur que Merlin est sur le chemin du retour pour la rejoindre, vraisemblablement pour de bon cette fois. L'homme encourage lui-même la jeune femme à prioriser leur amour avant sa foi.

Sentant depuis Tintagel poindre le retour d'Arthur, Mab décide d'emmener Mordred — qui la suit de bon cœur — dans son royaume afin de l'instruire à la magie, jugeant qu'ils n'ont plus besoin de sa mère : celle-ci s'oppose néanmoins à se faire ravir son fils chéri, donc Mab la fait mortellement chuter dans les escaliers de pierre du château, sous l'approbation de son propre enfant et les yeux affligés de son bien-aimé Frik, qui se rue auprès d'elle. Le charme qui les rendait tous deux beaux s'évanouit à l'approche de sa fin, leur rendant leurs véritables apparences : leur amour transcendant toutefois cette considération, ils renouvellent leurs sentiments et s'embrassent une dernière fois avant que Morgane ne trépasse. Rongé par le chagrin et n'ayant plus rien à perdre désormais, Frik pousse sa reine à le tuer en la reniant : mais celle-ci, comprenant parfaitement son intention, se contente par cruauté de lui enlever tous ses pouvoirs et le condamne à errer seul parmi les Humains avec sa laideur et sa tristesse, suscitant un sarcasme de son « neveu » envers le gnome avant de le laisser en larmes auprès du corps de sa mère.

Retour d'Arthur

À proximité de Camelot, Arthur devenu plus mûr est de retour avec ses hommes et, en joie, contemple aux côtés de son fidèle Gauvain la cité désormais achevée : ils sont cependant surpris et inquiets de ne trouver personne pour les accueillir en entrant dans le château, et retrouvent les sujets réunis à la cour du roi. Au moment où en rejoignant Guenièvre ce dernier constate les absences de Merlin ainsi que Lancelot, et comprend que quelque chose de grave s'est produit, Mordred fait son entrée : en bon sycophante, il sème la discorde en révélant à l'intéressé — et au su de tous — sa parenté avec Arthur, la mort de sa mère ainsi que la trahison adultérine de la reine avec leur champion, malgré l'intervention de Merlin (qui est précipitamment apparu pour l'en empêcher), et divise Camelot en retournant leur propre loi ainsi que les principes moraux des chevaliers contre eux, obligeant son père — qui demande conseil auprès de l'enchanteur — à condamner contre son désir son épouse à mort afin de sauvegarder le royaume. Se pensant arrivé, mais se faisant en réalité chasser de la salle de la Table Ronde par Arthur, Mordred lui promet de le détruire et de prendre par la force ce qu'il estime lui revenir de droit.

Nimue, en prévision de son départ avec Merlin, invoque Mab à Avalon afin de lui rappeler l'offre qu'elle lui fit des années auparavant, souhaitant cette fois-ci l'accepter pour vivre le restant de ses jours avec son visage et son bien-aimée. La reine l'avertit toutefois de la condition que, si elle atteint ce lieu magique choisit par ses soins, elle ne pourra plus le quitter : avec l’assurance de Mab d'obtenir tout ce qu'elle souhaite (avoir une vie heureuse avec Merlin ainsi que récupérer son visage), Nimue accepte.

Le jour de son exécution, la reine de Camelot est condamnée sur place publique au bûcher, sous le regard impuissant et tourmenté d'Arthur qui observe loin des regards avec l'enchanteur, mais aussi le témoignage satisfait de Mordred qui, aux premières loges, guette une interférence de leur part. Face aux supplications du roi qui ne veut pas de cette issue pour son épouse, Merlin décide d'user de sa magie pour déclencher un orage et faire tomber la pluie sur la place, ce qui réduit le brasier et fait évacuer la foule juste à temps pour permettre à Lancelot, qui fait sa réapparition au dernier moment en destrier, de sauver Guenièvre et fuir pour toujours la cité avec elle.

Chute de Camelot

Mordred use à point nommé de ce prétexte pour remettre en cause le roi, les fondements de Camelot et diviser davantage les sujets en en ralliant à sa cause, prévoyant d'entrer en guerre sous de « nobles » raisons contre Arthur et ses fidèles.

Merlin, de son côté, est surpris de tomber sur le père supérieur d'Avalon, qui prétend avoir fait le trajet jusque la cité pour lui porter un message de Nimue, exposant l'accord qu'elle a passé : l'enchanteur n'est cependant pas dupe et perce vite à jour la reine Mab, qui reprend sa véritable apparence et l'incite à la rejoindre. Apprenant d'Arthur que sa présence n'est pas désirée par ses loyaux sujets à la bataille contre Mordred, Merlin fait donc ses adieux à son ancien pupille et projette bel et bien de se retirer définitivement auprès de Nimue.

Le jour de la bataille, le camp du roi Arthur — qui compte nouvellement Frik dans ses rangs — s'avance dans le brumeux et forestier théâtre des affrontements tandis que le magicien, qui guidé par la voix de sa bien-aimée chevauche Rupert, retrouve au fin fond d'une grotte leur petit « havre » personnel conçu — à l'abri des regards — par Mab : une reproduction magique du coin de forêt où a grandi Merlin, sa « cabane » y trônant en son centre et Nimue les y accueillant avec un visage resplendissant.

Durant les luttes déjà bien entamées, Gauvain tombe sur Mordred et l'affronte en duel, mais se retrouve bien vite à sa merci : il est toutefois sauvé par Lot, qui se sacrifie héroïquement pour son fils dans un assaut contre celui d'Arthur. Laissant Gauvain pleurer son père et ignorant les autres combats, il va sagement attendre près d'un arbre l'arrivée du sien pour l'affronter. L'enchanteur, qui perçoit à distance et par avance leur duel s'inquiète brièvement, mais est distrait par sa douce et tendre qui le ramène à eux deux.

Le rude combat entre le fils et le père tourne à la faveur de ce dernier, qui blesse sérieusement Mordred avec sa propre arme et l'a — à son tour — à sa merci, sachant parfaitement ce qu'il a à faire : cependant, son fils use à nouveau de sa perfidie pour semer le doute en Arthur, et profite d'un instant d’hésitation de sa part pour lui porter en traître un coup de poignard mortel au flanc ; puis se fait rendre la pareille par le roi, qui l'embroche avec Excalibur.

Mort d'Arthur

Chacun de leur côte, Merlin et Mab ressentent à distance l'agonie de leur petit protégé respectif et décident de se rendre auprès de lui, l'enchanteur apprenant à sa triste tendre la mort prochaine d'Arthur et lui promettant de revenir très vite : toutefois, le magicien n'étant pas au fait des détails de l'accord — que Nimue s'est gardée de lui révéler — déplore, à peine sorti hors de la grotte sur le dos de Rupert, que le sort en referme l'entrée derrière lui — et sur sa bien-aimée — sans qu'il ne puisse l'empêcher, les séparant définitivement.

La bataille se soldant par un massacre, la « tante » aux cheveux blanchis et affaiblie y assiste aux derniers instants de son préféré, qu'elle n'a pas le pouvoir de sauver, et regrette amèrement sa perte ; Merlin, quant à lui, retrouve au milieu du charnier le roi, dont les hurlements de loups accompagnent l'agonie. L'enchanteur part sans tarder pour respecter sa dernière volonté de rendre au plus vite Excalibur à la Dame du Lac, assurant en passant à Arthur qu'il fut bel et bien son seul porteur légitime : à peine quitté, ce dernier rend son dernier souffle et roule au milieu des corps.

Affligé, Merlin jette l'épée dans le lac et reproche son « mensonge » sur la Joyeuse Garde à la Dame du Lac, qui lui fait comprendre son énième erreur : en effet, l'« homme au cœur pur » auquel elle faisait allusion n'était pas Lancelot, mais son fils Galaad. Faisant ses adieux au magicien, la sœur de Mab lui révèle tacitement la seule chose capable de faire disparaître les fées comme elles : l'oubli.

L’Enchanteur et la Reine des fées

Retrouvant des survivants du conflit, qui comptent Gauvain et Frik, Merlin se surprend auprès de ce dernier de sa trahison envers Mab pour se ranger du côté des hommes de Camelot, ainsi que son inhabituel courage, le gnome lui offrant spontanément son aide pour affronter son ancienne reine.

Arrivés à la cité, tous deux se rendent ensemble à la Table Ronde et y trouvent Mab, qui bien qu'affaiblie énumère les échecs de l'enchanteur et demeure sûre de sa victoire. Apprenant de sa bouche la mort de Mordred après le retrait du gnome de la salle, Merlin annonce que cette bataille finale n'aura lieu qu'entre eux seuls : ce à quoi elle répond en faisant exploser la Table Ronde en deux. À l'issue d'un duel magique qui ne les départage pas, Mab explose également la porte de la salle, révélant les sujets de Camelot qui furent regroupés autour de l'entrée durant ce temps par Frik : selon le plan de l'enchanteur, en toute réponse à Mab qui, bien qu'étant très affaiblie, se repose sur ce qu'il lui reste encore d'influence auprès des Humains, toutes les personnes présentes se contentent de lui tourner le dos et de l'ignorer, Merlin lui affirmant en se joignant à eux qu'elle n'a plus aucune importance et qu'ils l'oublient. Ce rejet est fatal à la reine Mab, qui malgré ses supplications s'efface progressivement jusqu'à disparaître tandis qu'ils quittent les lieux à la suite de l'enchanteur.

Conclusion

Le vieux Merlin exprime sa tristesse d'avoir perdu tous ses êtres chers ainsi que sa désolation face à tant de gâchis : il apprend toutefois qu'un jour, Galaad rapporta le Saint Graal tant recherché et, avec ce dernier, une prospérité inédite.

Épilogue

Dans son présent, le vieil enchanteur conclut son histoire et révèle qu'il s'adressait en réalité à un public de badauds, s'étant reconverti en conteur pour gagner sa vie. Il n'a jamais pu retrouver Nimue ni la fameuse grotte, et a perdu l'habitude d'utiliser la magie face à la montée du désenchantement du monde. L'un de ses auditeurs, qui tarde à s'en aller comme les autres, lui fait remarquer que « ses souvenirs » des événements diffèrent des siens : il s'agit de Frik, tout aussi vieillissant, qui lui fait la bonne surprise de leurs retrouvailles.

Profitant de leur discussion où son vieil ami s'enquiert de lui, l'espiègle gnome l'amène innocemment auprès de Rupert, son vieux cheval magique et parlant qu'il avait perdu de vue, et n'a pas fini de le surprendre : en effet, il lui apprend mine de rien avoir rencontré Nimue le mois passé, révélant que le charme de Mab ayant déjà commencé à perdre de sa puissance peu de temps après sa disparition, lui permit finalement de se libérer de la grotte. Rupert se chargeant de guider Merlin auprès d'elle, Frik — qui « adore les histoires qui finissent bien » — le quitte sur ces entrefaites, avec ses sincères remerciements.

Dans la forêt de son enfance où ils se sont rencontrés, l'enchanteur est accueilli par sa bien-aimée aussi vieille que lui — et au visage intègre. Avant de se retirer avec elle dans leur cabane, Merlin utilise ce qu'il lui reste de magie pour rattraper leurs années perdues en les rajeunissant comme à l'époque d'Avalon.