Maurice Buffet

Maurice-Armand Buffet (1909-2000) est un artiste plasticien français.

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Biographie

Maurice Buffet est né aux Sables-d'Olonne en 1909 de parents vendéens. Le contact avec la mer le marquera définitivement. Sa famille s'installe à Coulombs (Eure-et-Loir) où son père, Hippolyte Buffet, est directeur d'une minoterie, il y vivra de ses dix à treize ans. Son père deviendra ensuite agent d'assurances à Chartres[1].

Il fait ses études au collège Rotrou de Dreux où il a notamment pour condisciple Raymond Bussières qui lui prêta ses premiers tubes de peinture[2].

Il se consacre à l'art du vitrail qu'il étudie à Chartres auprès de Charles Lorin[3] puis à Paris où il travaille comme dessinateur-maquettiste chez le maître verrier Jacques Grüber. Il exécutera, outre des vitraux, plusieurs projets de glaces décoratives pour le paquebot Île-de-France

Il se lie d'amitié avec le fils de Jacques Grüber, Francis Gruber et avec Max Ingrand. Il fréquente Montparnasse où il fait la connaissance de Soutine, de Kisling et de plusieurs peintres de la brasserie Le Select.

De 1927 à 1929, il étudie à l'École nationale supérieure des arts décoratifs puis à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (Atelier d'André Devambez) où il obtient des diplômes.

Il expose en 1929 au Salon des artistes français Ma sœur (buste plâtre patiné)[4].

En 1934, il crée un atelier de vitrail à Tours.

En 1937, il se fixe à Sèvres où son épouse, professeur agrégée d'anglais, est nommée.

Il est fait prisonnier en , s'évade et passe en zone libre à Lyon. Il y restera 18 mois. Devenu clandestin, il peut se consacrer pleinement à la peinture.

C'est en 1946, à la galerie Carmine, qu'il réalise sa première exposition. Celle-ci remporte un succès complet auprès du public et des critiques, et particulièrement auprès de Gertrude Stein. Sa peinture intéresse d'autres peintres qui l'invitent à participer à divers groupes tels la Poésie du Réel, la Réalité Poétique, Les Trois Dimensions (Durand-Ruel).

Il publie un album de lithographies sur la cathédrale Notre-Dame de Chartres (alors dépouillée de ses vitraux). Ouvrage en tirage limité (100 exemplaires) sur presse à bras chez Lucien Détruit. Vue sous un jour différent, la cathédrale y est magnifiée. Puis il expose dans diverses galeries parisiennes.

En 1948, Bernard Buffet fait une entrée remarquée et médiatisée dans le monde de la peinture, Maurice Buffet est alors contraint de renoncer aux galeries parisiennes, en raison du risque de confusion. Mais doit-il changer de nom alors qu'il est déjà connu ?

Maurice Buffet persiste : il se consacrera quelque temps à l'étude de la nature afin de se dégager de toute influence étrangère et d'approfondir sa vision du réel. C'est alors qu'il ouvre un magasin d'antiquités rue Saint-Sulpice où il se spécialisera dans la Haute Époque sans pour autant abandonner son œuvre de peintre, désormais plus connu des peintres et des connaisseurs que du grand public.

En 1954, la ville de Paris lui achète plusieurs toiles. Il est nommé sociétaire au Salon d'automne.

En 1955, il participe au salon Les Grands et les Jeunes d'aujourd'hui et c'est sa Première mention au Grand prix de la Ville de Paris.

En 1958, il devient sociétaire de la Société nationale des beaux-arts dont il deviendra vice-président de la section Peinture.
L'État fait quelques achats de ses œuvres, notamment une toile exposée chez Paul Durand-Ruel, pour le Palais de Tokyo.

En 1959, il obtient le Grand prix du conseil général de Seine-et-Oise pour sa toile Auberge de la Tête noire à Bellevue

En 1960, il réalise une exposition particulière dans le cadre des Fêtes Mariales à Chartres consacrée aux vitraux de la cathédrale Murs de lumière et expose à Terres Latines, lieu où il exposera régulièrement durant tous les salons de cette importante manifestation.

En 1961, l'exposition Murs de lumière va à New York (Vera Lazuk Gallery) ; elle reçoit le même enthousiasme du public et rencontre le même succès. Désormais il se tourne vers les États-Unis. Plusieurs marchands américains lui font des achats réguliers. À Paris il se refuse à faire une exposition particulière en raison de son homonymie avec Bernard Buffet. Les expositions se succèdent aux États-Unis Sagitarius Gallery, Dallas Galerie Barbizon.

En 1962, il fait une exposition particulière à Cannes (Galerie Française) : Terres de Soleil.

1964 : Grand Prix de l'automobile (Le Mans)

En 1965, c'est une exposition Internationale de New York (Galerie Barbizon)

Maurice Buffet voyage en Italie : Bomarzo, les lacs italiens, Venise et la Guidecca qui provoqueront un choc, et une réelle découverte dont se ressentira désormais toute son œuvre.

En 1966, avec l'appui de la galerie Ror Volmar, il se décide à montrer à nouveau ses œuvres à Paris sur le thème Les Paradis Perdus. Les critiques sont bonnes : il peut y avoir deux Buffet, mais pour le public le prénom reste à faire. Grand Prix Signatures (Réalité poétique)

En 1967, il expose à la Biennale de Arts à Cannes et reçoit le Prix Michel-Ange.

En 1968, il participe à au Salon des peintres témoins de leur temps, dont il fera partie chaque année.

En 1969, il participe à plusieurs expositions: galerie Mirage à Montpellier, galerie du Beffroy à Fougères, galerie Reflets à Bruxelles.

En 1970, il expose à la galerie Manuel Rudolf à Berne.

En 1971, peintre reconnu, Maurice Buffet vit désormais de sa peinture. Il participe à la plupart des salons d'Île-de-France (Juvisy, Colombes, Vanves, Viroflay, Saint-Maur, Sceaux, Versailles, Antony, Vélizy). Il y est fréquemment membre du jury.

En 1977, en 1981, il reçoit le prix Puvis de Chavannes de la Société Nationale des Beaux arts.

En 1980, il est invité d'honneur à la maison de la culture de Taverny. La mairie se porte acquéreur de la toile qui obtient le Grand Prix de l'exposition.

En 1981, il obtient un grand succès à l'exposition France-Japon à Tokyo et expose à la IIIème biennale d'Arts 28 à Dreux où il revoit son ami de collège, l'acteur Raymond Bussières[2].

En 1989, il expose à la galerie du Lys Blanc à Paris et présente cinquante-trois toiles au Palais des Festivals de Saint-Jean-de-Monts, représentatives de ses recherches, notamment dans le cadre du surréalisme symbolique.

En 1990, son épouse Marcelle meurt à son domicile de Sèvres. Il continue de peindre malgré son grand âge, mais il reste très affecté par le décès de son épouse.

En 1992, il est invité d'honneur de l'exposition les Artistes Présents au salon du Bourget.

1993, il est invité d'honneur au salon de Sèvres (SEL).

Il s'éteint à son domicile de Sèvres le .

Il est membre du salon « Souvenir de Corot »[5], créé en 1952 par André Dunoyer de Segonzac.

En , une exposition d'œuvres découvertes dans son atelier après sa disparition est organisée à la galerie Rappin-Gabillet à Paris.

« Les peintures de Maurice Buffet, un artiste qui mérite vraiment d'être reconnu comme un maître, constituent une magnifique redécouverte pour les professionnels et les amateurs[6]. »

 Artcult (archives des news) , Maurice Buffet à la galerie Rappin-Gabillet 1er juillet 2001

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Prix et récompenses

  • Première mention au Grand Prix de la Ville de Paris, 1955 ;
  • Grand Prix du conseil général de Seine-et-Oise, 1959 ;
  • Prix de l'Automobile (Le Mans), 1964 ;
  • Grand Prix de l'Île-de-France (section Lithographie), 1966 ;
  • Grand Prix "Signatures", 1966 (avec Les Cargos à Amsterdam ;
  • Grand Prix Michel-Ange de la Biennale de Cannes, 1967 ;
  • Grand Prix Puvis de Chavannes (Nationale des Beaux Arts) ;
  • Grand Prix du Salon de Taverny, 1979.

Musées et villes

Art Moderne (Palais de Tokyo), Mantes, Taverny, Juvisy, Sceaux, Nantes, Scelles (Allemagne), Francfort, Dortmund, Chartres, Dreux, Saint-Jean-de-Monts, Sèvres.

Bibliographie

  • Maurice Buffet par André Weber, 1983, in-4 cartonné, 80 pages, Éditions Visions sur les Arts ;
  • Maurice Buffet Peintres d'aujourd'hui par André Flament (Éditions de l'Archipel) 1972 ;
  • Dictionnaire Benezit: Éditions Grund ;
  • Les Signes du Temps et l'Art moderne de René Huygues (Flammarion) ;
  • L'Officiel des Arts (UNESCO) ;
  • La Peinture Reflet de son Temps : Pierre Orsenat.

Décorations

Chevalier du Mérite Culturel et Artistique[réf. nécessaire].

Liens externes

Références

  1. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 30 janvier 1957.
  2. Journal L'Action Républicaine du 20 octobre 1981 : "La IIIème biennale d'Arts 28. "Bubu" était là...il y a 60 ans, il prêtait ses tubes de peinture à Maurice Buffet."
  3. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 30 janvier 1957
  4. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 216.
  5. « Souvenir de Corot, les peintres », sur www.souvenirdecorot.com
  6. « Maurice Buffet : une grande redécouverte - 1er juillet 2001 », sur www.artcult.fr.
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