André Dunoyer de Segonzac

André Albert Marie Dunoyer de Segonzac, né le à Boussy-Saint-Antoine (Seine-et-Oise, aujourd'hui Essonne) et mort le à Paris, est un peintre, graveur et illustrateur français.

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Biographie

Il est issu d'une famille de la noblesse française d'extraction (1558), originaire du Quercy. Dans sa jeunesse, André Dunoyer de Segonzac fréquente le lycée Henri-IV à Paris où il rencontre Gus Bofa qui restera un de ses proches.

En 1900, il est élève libre de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. En 1903, il entre dans l’atelier privé de Luc-Olivier Merson. En 1907, il est l'élève de Jean-Paul Laurens et dispose d'un atelier ensuite à l'Académie de la Palette à Montparnasse, où il enseigna. Il fait la connaissance de Luc-Albert Moreau et de Jean-Louis Boussingault avec lequel il partage un atelier. Ses premiers dessins sont publiés en 1908 dans La Grande revue et Le Témoin.

En 1908, il commence à exposer au Salon d'automne et au Salon des indépendants, avec Paul Signac et Maximilien Luce. Il s'installe à Chaville (alors en Seine-et-Oise, aujourd'hui dans les Hauts-de-Seine), ville qu'il habitera jusqu'en 1974, année de sa mort[1],[2]. Il travaille cependant dans son atelier de la rue Bonaparte à Paris[3].

À partir de cette période, louant une maison appartenant à Paul Signac, Dunoyer découvre les paysages de Saint-Tropez, auxquels il restera fidèle et où il vécut jusqu'à la fin de sa vie. Il ne séjourne à Saint-Tropez qu'à la belle saison. Pour le reste, il mène une véritable vie de nomade, à la recherche du motif surtout à travers l’Île-de-France, la vallée du Grand Morin, Feucherolles, Chennevières-sur-Marne, Guyancourt, etc.

En 1910, il connaît le couturier Paul Poiret et rencontre Max Jacob, Raoul Dufy et Maurice de Vlaminck.

De 1910 à 1914, il voyage en Italie, en Espagne, en Afrique du Nord, et s’intéresse au sport et à la danse (dessins des Ballets russes d’Isadora Duncan, 1911, Les Boxeurs 1910).

De 1914 à 1918, mobilisé dans l’infanterie, il fait la guerre durement, avant d’être affecté au camouflage. Il exécute de nombreux dessins de guerre, précieux pour leur valeur artistique et documentaire.

Dès 1919, il figure de nouveau dans de très nombreuses expositions, dont les principaux salons parisiens.

En 1921, il rencontre Paul Valéry, Léon-Paul Fargue et Jean Cocteau. En 1928, il fait un voyage aux États-Unis où il rencontre un vif succès. En 1930, il se lie d’amitié avec André Derain.

Il est membre du comité d'honneur de l'Association du foyer de l’abbaye de Royaumont et président de la Société des peintres-graveurs français.

Sous l'Occupation, il participe, en novembre 1941 à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker, acceptant, comme d'autres artistes parmi les plus renommés, de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d’artistes.

En 1947, il est élu membre de la Royal Academy de Londres. À partir de 1951, ses œuvres peintes et gravées font l'objet d'expositions multiples en France, en Europe et aux États-Unis. De nombreuses études lui sont consacrées.

André Dunoyer de Segonzac est inhumé au cimetière de Saint-Tropez auprès de son épouse, l'actrice Thérèse Dorny (1891-1976)[4].

Œuvre

À peu près indifférent aux révolutions esthétiques contemporaines, Dunoyer de Segonzac entreprend, avec les graveurs Jean-Louis Boussingault et Luc-Albert Moreau, de ressusciter le réalisme de Gustave Courbet en exécutant des natures mortes, des nus, des paysages, dans une pâte épaisse et maçonnée.

Il donne sa définition de l'art dans l'une de ses lettres au peintre Maurice Boitel, il écrit, dans les années 1950 : « Je n'ai pas oublié la période héroïque des indépendants — quand nous étions groupés autour de Paul Signac, du charmant et vaillant Maximilien Luce — dans ces baraques où l'Art vivant et authentique se groupait en dehors des formules académiques — ou des tendances littéraires et systématiques — qui devaient aboutir à cette esthétique abstraite dont crève la peinture. »[réf. nécessaire]

Initié à la gravure par Jean Émile Laboureur, il réalisa près de 1 600 cuivres de 1919 à 1970.

Il a illustré des ouvrages, notamment L'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert (édition du centenaire 1821-1921 : Librairie de France, Paris, 1922) et La Treille Muscate de Colette. À propos de son dessin, Jean Alazard souligne son caractère « essentiellement français »[5].

Collections publiques

Expositions

Prix et distinctions

Prix

Distinctions

Postérité

Son nom a été attribué à un collège dans sa commune natale de Boussy-Saint-Antoine, à une résidence universitaire à Guyancourt, une allée à Vannes et à une école à Antony.

Notes et références

  1. François Murez. Tribune : Sauvegardons la maison et le jardin du peintre Dunoyer de Segonzac à Chaville. Connaissance des Arts, 28 mai 2020. Lire en ligne
  2. https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/chaville-bientot-une-residence-dans-le-jardin-du-peintre-andre-dunoyer-de-segonzac-les-riverains-excedes-26-08-2020-8373633.php
  3. Guillaume Gillet. Mon voisin Dunoyer de Ségonzac. Revue des Deux Mondes, novembre 2016, pp. 342-352. Lire en ligne
  4. Cimetières de France et d’ailleurs – Saint-Tropez.
  5. Jean Alazard. André Dunoyer de Ségonzac. La Revue des Deux Mondes, novembre 2016, pp. 481-488. Lire en ligne
  6. « Antoinette Schulte à son chevalet », notice no 000DE012770, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. René-Jean. Un magnifique ensemble résume l'œuvre d'André Dunoyer de Ségonzac. Le Monde, 19 mai 1948. Lire en ligne

Annexes

Bibliographie

  • René-Jean, A. Dunoyer de Segonzac, Les Peintres français nouveaux, no 11, Paris, NRF, 1922.
  • Claude Roger-Marx, Dunoyer de Segonzac, Genève, 1951.
  • Antoinette Liore, Pierre Cailler, Catalogue de l'œuvre gravé de Dunoyer de Segonzac, 8 volumes, Genève, Pierre Cailler, 1958-1970.
  • Anne Distel, A. Dunoyer de Segonzac , collection Les maîtres de la peinture moderne, Paris Flammarion, 1980.
  • Michel Charzat, André Dunoyer de Segonzac : la force de la nature, l'amour de la vie, Gourcuff Gradenigo Ed., 2021, 239 p.

Filmographie

  • Dunoyer de Segonzac (1962), film documentaire en couleur réalisé par Michèle Brabo (1916-2013), musique de Tony Aubin, commentaires de Robert Rey lus par Françoise Spira et Colette, production des films Septentrion. Il a obtenu la plaque du Lion de Saint-Marc à la 5e Exposition internationale du film sur l'art à Venise en 1962 (OCLC 77219194).

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