Louis-Aimé Lejeune

Louis-Aimé Lejeune est un sculpteur français né le à Livet-sur-Authou (Eure) et mort à Paris le .

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Biographie

Flore (1937), Paris, terrasse inférieure du palais de Chaillot.
Figures allégoriques du frontispice de l'ancien conservatoire de musique, 14, rue Carnot à Reims.
En collaboration avec René Grégoire, Bacchus appuyé sur un tronc d'arbre et tenant une grappe de raisin, parc du château de Versailles, bassin d'Apollon.

Louis-Aimé Lejeune naît le à Livet-sur-Authou dans l'Eure[1]. Il est le fils d'un ébéniste et décorateur. Durant son adolescence, il étudie le dessin à l'école Bernard-Palissy de Paris. Il reçoit ensuite une bourse pour étudier à l'École nationale supérieure des beaux-arts dans les ateliers de Gabriel-Jules Thomas et de Jean-Antoine Injalbert[2]. L'histoire de la ville d'Évreux restitue que le jeune artiste lui fait don de l'une de ses œuvres en [3].

Lauréat du prix de Rome en 1911 avec le bas-relief Oreste et Électre endormis[4], il devient pensionnaire de la villa Médicis à Rome de 1911 à 1914[5]. En 1915, il entretient une correspondance avec Lili Boulanger dont le séjour romain coïncide avec sa dernière année à l'Académie. Il se consacre à l'enseignement de la sculpture. Il a notamment pour élève l'orfèvre et sculpteur Jean Puiforcat (1897-1945)[6].

En 1926, il voyage en Californie pour compléter un portrait en buste d'Horace Huntington. La mécène californienne Anita Baldwin lui commande la sculpture Je n'oublierai pas (1930)[7] et une fontaine en bronze à l'entrée d'Anoakia, la maison d'Arcadia. Il est très apprécié au début du XXe siècle. Les musées européens et américains collectionnent ses œuvres. Le Metropolitan Museum of Art de New York possède un Éphèbe de 1927[8].

En 1924, il rassemble autour de lui un groupe d'artistes avec lesquels il fonde la société d'habitations à bon marché « Montmartre aux artistes » à l'origine de la cité éponyme du 189, rue Ordener  « il rêvait d'en faire un phalanstère », évoque Frédéric Brillet, « faisant la part belle à la vie communautaire avec des salles d'exposition et de conférence, une bibliothèque et une coopérative »[9]  dont le projet est soutenu par Jean Varenne, conseiller du quartier des Grandes-Carrières dans le 18e arrondissement de Paris au nord de la butte Montmartre, et créée par son ami l'architecte Adolphe Thiers[10],[11].

En 1927, Adolphe Thiers réalise l'hôtel particulier du sculpteur dans le style Art déco. L'immeuble, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques est situé au 28, avenue Junot et au 22, rue Simon-Dereure sur la butte Montmartre[12]. En 1937, il réalise une sculpture de Flore, pour la terrasse inférieure du palais de Chaillot, restructuré pour l'Exposition universelle, à l'entrée des jardins du Trocadéro, faisant pendant à la Pomone de Robert Wlérick.

Louis-Aimé Lejeune participe en , avec Paul Belmondo, Henri Bouchard, André Derain, Charles Despiau, Kees van Dongen, André Dunoyer de Segonzac, Othon Friesz, Paul Landowski, Raymond Legueult, Roland Oudot et Maurice de Vlaminck, au « voyage d'études » en Allemagne, organisé par Arno Breker et l'ambassadeur d'Allemagne en France, Otto Abetz, de peintres et de sculpteurs français acceptant de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d'artistes. Ce voyage qui est alors présenté au groupe comme devant favoriser la libération d'artistes français prisonniers est en réalité largement exploité par la propagande du Troisième Reich.

Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1941.

Lejeune meurt le à Paris[1]. C'est sur le lieu-même de son atelier, au 22, rue Simon-Dereure, que celui-ci est dispersé aux enchères par Maître Tailleur, commissaire-priseur à Paris, le [13].

Œuvres

Publication

  • Notice sur la vie et les œuvres de Jean Boucher (1870-1939), Institut de France, Académie des beaux-arts, 1943.
France
États-Unis
France
États-Unis
Suisse

Églises

Collections particulières référencées

  • Ancienne collection Octave Join-Lambert, bustes de ses enfants, François et Marguerite Join-Lambert, localisation inconnue[29].

Prix et distinctions

  • Salons : médaille de troisième classe, 1911 ; médaille d'argent, 1913 ; médaille d'or, 1920[2].
  • Chevalier de la Légion d'honneur en 1931[2].

Notes et références

  1. (notice BnF no FRBNF14849804)
  2. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.8, p. 470.
  3. L'histoire d'Évreux ; L'année 1906.
  4. « Oreste et Électre endormis », notice no 50510013530, base Joconde, ministère français de la Culture L'œuvre est conservée en dépôt auprès de l'École des beaux-arts.
  5. « Louis-Aimé Lejeune », Académie de France à Rome (villamedici.it).
  6. « Jean Puiforcat », Galerie Marcilhac, Paris (marcilhacgalerie.com).
  7. Public Art Archive, « Je n'oublierai pas ».
  8. Louis-Aimé Lejeune, Éphèbe, Metropolitan Museum of Art (metmuseum.org).
  9. Frédéric Brillet, « Montmartre, du phalanstère au village endormi », Témoignage chrétien, n°3706, décembre 2016, p. 62-67.
  10. « L’histoire de la cité Montmartre aux Artistes et de ses habitants de 1925 à nos jours… » (montmartre-aux-artistes.org)
  11. L'artiste au cœur des politiques urbaines : pour une sociologie des ateliers-logements à Paris et en Île-de-France, Dominique Billier, thèse de doctorat en sociologie-démographie, 16 novembre 2011, Université Nancy II (docnum.univ-lorraine.fr).
  12. « Immeuble (Hôtel Lejeune) », notice no PA00086744, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  13. La Gazette de l'Hôtel Drouot, vendredi 15 septembre 1978.
  14. Éloïse Rémy et Lola Hanout, Le monument aux morts de Beaumont-le-Roger, collège Croix Maître Renault, 28 mars 2014.
  15. Ville de Bernay, le monument aux morts
  16. Ville de Bernay, Le monument aux morts communautaire, fiche pédagogique.
  17. Villers-Farlay, le monument aux morts.
  18. Archi Reims Déco, L'ancien conservatoire de musique.
  19. Château de Versailles, « Bacchus » par Louis-Aimé Lejeune et René Grégoire dans les collections.
  20. Arboretum, Louis-Aimé Lejeune, « Je n'oublierai pas »
  21. Dartagnans, « Les Maisonnettes », Gargenville, présentation des collections.
  22. Cité de la musique-Philharmonie de Paris, Louis-Aimé Lejeune dans les collections.
  23. École nationale supérieure des beaux-arts, Louis-Aimé Lejeune dans les collections
  24. Musée Cognacq-Jay, buste d'Ernest Cognacq dans les collections
  25. Musée Cognacq-Jay, buste de Marie-Louise Cognacq-Jay dans les collections
  26. Petit-Palais, « Devant la vie », sculpture dans les collections.
  27. Petit Palais, buste de Julia S. Tuck dans les collections.
  28. Scott Meacham, Dartmouth College, an architectural tour, Princeton Architectural Press, 2008.
  29. [PDF] Arnaud Join-Lambert, Octave Join-Lambert au confluent de quatre familles, Université catholique de Louvain.

Annexes

Bibliographie

  • Louis Leygue, Notice sur la vie et les travaux de Louis-Aimé Lejeune (1884-1969) : lue à l'occasion de son installation comme membre de la section de sculpture, séance du mercredi , Paris, Firmin-Didot, 1970, 17 p. (notice BnF no FRBNF36205805).
  • Éric Aupoix, « La petite histoire de nos monuments aux morts 1914-1918 », L'Éveil normand, , page 22.
  • Nicola Zapata-Aubé et Serge Aubé, Bernay, collection « Mémoire en images », Éditions Alain Suitton, 1994.
  • André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éditions André Roussard, 1999.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Nadine-Josette Chaline, « Les monuments aux morts de la Grande Guerre en Haute-Normandie », Études normandes, n°1 (numéro spécial Les monuments de la mémoire), 2009.
  • « Louis-Aimé Lejeune, sculpteur oublié de monuments aux morts, a œuvré dans tout le canton de Bernay », Paris Normandie, (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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