Jean-Antoine Injalbert
Jean-Antoine Injalbert, dit Antonin Injalbert, est un sculpteur français né le à Béziers[1] et mort le à Paris.
Biographie
Fils d'un tailleur de pierre, Jean-Antoine Injalbert est orphelin de mère à la naissance. Il passe son enfance à Béziers, puis entre à l'École des Beaux-Arts de Paris. L'art néo-baroque de cet élève d'Auguste Dumont est marqué par l'influence de Puget, Carpeaux et par le naturalisme de Jules Dalou[2].
Sa première œuvre est le tympan de la chapelle du Bon-Pasteur à Béziers. Il reçoit le prix de Rome de 1874 pour La Douleur d'Orphée. Il expose Le Christ à l'Exposition universelle de 1878 à Paris. Il obtient un grand prix à l'Exposition universelle de 1889. Son Buste de Marianne, réalisé à l'occasion du Centenaire de la Révolution française en 1889, est un des plus répandus dans les mairies et les écoles françaises à la fin du XIXe au début du XXe siècles.
Il est membre de la délégation de la Société nationale des beaux-arts de 1901 à 1905[1].
Son enseignement aux Beaux-Arts de Paris, de 1891 à 1929, est lié au groupe des Toulousains, par lequel Antoine Bourdelle fut profondément marqué[2].
Jean-Antoine Injalbert meurt le à son domicile au 57, boulevard Arago dans le 13e arrondissement de Paris[3]. Il est inhumé au cimetière vieux de Béziers.
Récompenses et nomination
- Prix de Rome en sculpture de 1874.
- Grand prix à l'Exposition universelle de 1889.
- Élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1905.
Distinctions
Jean-Antoine Injalbert est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur par décret du [4] puis promu officier, du même ordre, par décret du et promu commandeur, toujours du même ordre, par décret du [5].
Œuvres
Un grand nombre de ses œuvres se trouvent à Béziers au musée des Beaux-Arts à la suite de la donation du fonds de son atelier par sa veuve en 1934, et à la villa Antonine, où il avait son atelier.
- 1877 : Christ en croix, bronze, musée des Beaux-Arts de Reims[6] ;
- 1879 : L'Amour préside à l'hyménée, statuette en bronze, musée des Beaux-Arts de Béziers[7],[8] ;
- 1883 : L'Amour domptant la force et La Force domptant l'Amour, statues de lions, Montpellier, entrée de la promenade du Peyrou[9] ;
- 1887 : Motif de l’horloge de l'Opéra Comédie de Montpellier[10] ;
- 1888 : La Déclamation, la Muse lyrique, la Comédie et la Danse, statues de l'Opéra Comédie de Montpellier[10],[11] ;
- 1889 : Buste de Marianne, Sceaux, lycée Lakanal[12] ;
- 1891 : Monument à Pierre Puget, buste en marbre, Toulon, jardin Alexandre Ier[13] ;
- 1893 : Buste de jeune femme, château-musée de Nemours[14] ;
- 1893 : Fontaine du Titan, groupe en marbre et bronze, Béziers, plateau des poètes[15],[16] ;
- 1893-1896 : La Ville de Paris, La Navigation, Le Commerce et L'Abondance, statues en bronze ornant les piles du pont Mirabeau à Paris[7] ;
- 1894 : La poésie de l’Amour, triptyque de la cour d'entrée du musée Fabre à Montpellier[17] ;
- 1897 : Monument à Molière, Pézenas, place du 14 juillet[18],[19],[Note 1] ;
- 1898 : Bordeaux et Toulouse, statues en pierre surmontant les pylônes de la façade de la gare de Tours[20] ;
- 1898 : Crucifixion, cathédrale de Reims[réf. nécessaire] ;
- 1900 : La Ville de Paris entourée de muses, groupe en marbre, Paris, tympan du fronton du Petit Palais[21] ;
- 1901 : Monument à Louis Gallet, Valence, parc Jouvet. La Faunesse en bronze à la base du piédestal est envoyée à la fonte sous le régime de Vichy dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux[7],[22] ;
- 1902 : Monument à Auguste Comte, groupe en marbre, Paris, place de la Sorbonne[23],[24] ;
- 1902 : Monument à Gabriel Vicaire, buste en pierre, Paris, jardin du Luxembourg[25] ;
- 1903-1905 : L'Électricité et Le Commerce, hauts-reliefs en pierre, Paris, portique du pont de Bir-Hakeim[7] ;
- 1905 : Statue de Mirabeau, sculpture en marbre, Panthéon de Paris[26] ;
- 1911 : Monument à Auguste Comte, groupe en pierre, inauguré à Montpellier sur l'esplanade Charles-de-Gaulle, puis réinstallé dans divers lieux de la ville[27],[28] ;
- 1914 : Monseigneur de Cabrières, buste en marbre, évêché (22 rue Lallemand) à Montpellier[29] ;
- 1925 : Monument aux morts de Béziers, Béziers, plateau des poètes[30] ;
- vers 1927 : Isabelle, buste en bronze, Paris, musée d'Orsay[31] ;
- Fronton de l'hôpital Saint-Éloi, à Montpellier ;
- La Loire et Le Cher, vers 1900, figures allégoriques, hôtel de ville à Tours, architecte Victor Laloux ;
- Ève après la chute, Montpellier ;
- Hippomène, bronze, Paris, musée d'Orsay ;
- Cariatides de la Maison Chappaz, Béziers ;
- Monument à Sadi Carnot, Sète ;
- L'Enfant au poisson, Béziers.
Élèves
Jean-Antoine Injalbert est professeur à l'École des Beaux-Arts de Paris, où il animera également les cours de sculpture pour jeunes filles, et à l'Académie Colarossi.
- René Andrei (1906-1987), deuxième second grand prix de Rome 1931 en sculpture[32] ;
- Alfred-Alphonse Bottiau (1889-1951) ;
- Gaston Broquet (1880-1947) ;
- Joachim Costa (1888-1971) à partir de 1906[33] ;
- Albert Depréaux (1878-1963) ;
- Helen Dohlmann (1870-1942) ;
- André Juin (1885-1978) ;
- Francis La Monaca (1882-1937), en 1901 ;
- Louis-Aimé Lejeune (1884-1969) ;
- Jenny Lorrain (1867-1943) ;
- Jean Magrou (1869-1945) ;
- Raymonde Martin (1887-1977)[Note 2] ;
- Georges Mathey (1887-1915) ;
- Louis Morel (1887-1975) ;
- Pierre Louis Peyranne (1883-1952) ;
- Francis Renaud (1887-1973), vers 1912 ;
- Pierre Traverse (1892-1979) ;
- Jacques Louis Robert Villeneuve (1865-1933) ;
- Mahonri Mackintosh Young (1877-1956), américain, en 1902 à l'Académie Colarossi ;
- Jacques Zwobada (1900-1967), aux Beaux-Arts de 1918 à 1924, second grand prix de Rome en sculpture en 1928.
- La Ville de Paris, descendant la Seine, guidée par la navigation, armée de sa francisque, symbole de la France.
- La Navigation, représentant la batellerie parisienne.
- L'Abondance, à la proue du bateau du commerce.
- Le Commerce, maniant une gaffe, à l'arrière du bateau de l'abondance.
- Hippomène (vers 1886), musée des Beaux-Arts de Béziers.
- Fontaine du Titan (1893), Béziers, plateau des poètes.
- Le Monument à Auguste-Comte (1902), Paris, place de la Sorbonne.
- Faune ivre (1904), musée des Beaux-Arts de Béziers.
- Double portrait d'Henri et Marcel Desfours (1908), musée des Beaux-Arts de Béziers.
- Nymphe à la coquille, musée des Beaux-Arts de Béziers.
- Monument à Pierre Puget, Toulon, jardin Alexandre Ier.
- Monument à Molière, Pézenas.
- Mirabeau, esquisse en plâtre, musée des Beaux-Arts de Béziers.
- Mirabeau, marbre, Panthéon de Paris.
- Monument à Louis Gallet, Valence.
- Esquisse pour le Monument aux morts de Béziers (1921), musée des Beaux-Arts de Béziers.
- Victoire aux deux couronnes (1929), musée des Beaux-Arts de Béziers.
Notes et références
- Notes
- Le buste de Molière est entouré d'une soubrette, figurée par la Lucette de Monsieur de Pourceaugnac, représentant la comédie, et d'un satyre représentant la satire sur la face arrière, avec les masques des comédiens Coquelin cadet (1848-1909) et Jeanne Ludwig (1867-1898) de la Comédie-Française.
- Sculptrice des monuments aux morts de la Première Guerre mondiale de Néris-les-Bains et des Andelys (Eure).
- Références
- « Acte de naissance de Jean-Antoine Injalbert du 23 février 1845 », sur Archives départementales de l'Hérault (consulté le ).
- Notice biographique, Archives ENSBA, en ligne.
- Archives de Paris 13e, acte de décès no 386, année 1933 (vue 9/31)
- Figures contemporaines tirées de l'Album Mariani, Paris, Henri Floury, , p. 127 Injalbert
- « Le dossier de Légion d'honneur de Jean-Antoine Injalbert », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ).
- « Christ en croix de Jean-Antoine Injalbert », sur Musée des Beaux-Arts de Reims, (consulté le ).
- Henri Danesi, « Jean-Antoine dit Antonin Injalbert », sur Comité des travaux historiques et scientifiques, (consulté le ).
- L'Amour préside à l'hyménée: figurine par Jean-Antoine Injalbert ; figurine (Voir sur Wikidata).
- « Sculptures à Montpellier : Promenade du Peyrou », sur nella-buscot.com (consulté le ).
- « Le décor extérieur des façades : Le motif de l’horloge et la grande statuaire », sur Montpellier, (consulté le ).
- « Montpellier : Histoire de la Médecine et Opéra Comédie », sur culturotheque.fr, (consulté le ).
- « Buste de Marianne », notice no IM92000504, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Monument à Pierre Puget », sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr (consulté le ).
- « Buste de jeune femme », notice no M0381000299, base Joconde, ministère français de la Culture.
- « Le plateau des poètes, un écrin pour le Titan d’Injalbert », sur Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, (consulté le ).
- Dominique Perchet, « Fontaine du Titan - Béziers », sur e-monumen.net, (consulté le ).
- Thierry Arcaix, « Montpellier : l’affaire du triptyque d’Injalbert devant le musée Fabre intrigue », sur La Marseillaise, (consulté le ).
- « Monument (commémoratif) de Molière », notice no IM34001765, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Sculptures dans les jardins, squares et autres lieux publics à Pézenas (Hérault) », sur nella-buscot.com (consulté le ).
- « Quatre statues : allégories des villes de Limoges, Bordeaux, Toulouse et Nantes », notice no IM37000448, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Sculptures du Petit Palais à Paris », sur nella-buscot.com (consulté le ).
- Dominique Perchet, « Monument à Louis Gallet à Valence (fondu en partie et déplacé) », sur e-monumen.net, (consulté le ).
- « La place de la Sorbonne », sur paris1900.lartnouveau.com (consulté le ).
- monument à Auguste Comte: sculpture de Jean-Antoine Injalbert ; sculpture (Voir sur Wikidata)
- « Monument à Gabriel Vicaire », sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr (consulté le ).
- « Statue de Mirabeau », notice no AP85X00810, base Mémoire, ministère français de la Culture.
- « Montpellier : Auguste Comte expulsé de l’Esplanade », sur La Marseillaise, (consulté le ).
- « Monument à Auguste Comte », sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr (consulté le ).
- « Buste : Monseigneur de Cabrières », notice no PM34001844, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Jardin du Plateau des Poètes », notice no PA00103777, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Notice de l'œuvre : Isabelle », sur Musée d'Orsay (consulté le ).
- « Informations, actes officiels », Le Bulletin de l'Art ancien et moderne, no 781, septembre-.
- Alain Sirventon, « Le monument à Molière de Joachim Costa » [PDF], sur amis-pezenas.com, (consulté le ), p. 2 / 2.
Annexes
Bibliographie
- Charles Ponsonailhe, Jean-Antonin Injalbert : L'artiste et l'œuvre, Paris, éditions Ernest Flammarion, , 104 p., in-8° (lire en ligne).
- Jean-Pierre Vanderspelden, Injalbert, statuaire (1845-1933), Ville de Béziers, Musée des Beaux-Arts, 1992, 510 p.
- Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN 978-2-7355-0780-1, OCLC 828238758, notice BnF no FRBNF43504839), p. 286-298.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
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- Mapping Sculpture
- Musée d'Orsay
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- (en) MutualArt
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- (en) Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Liste des œuvres de Jean-Antoine Injalbert sur Wikipedia.en.
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