La Marseillaise (journal)
La Marseillaise est un quotidien régional français dont le siège est situé sur le cours d'Estienne-d'Orves à Marseille. Il est créé par des résistants durant la période de l'Occupation de la Seconde Guerre mondiale en .
Pour les articles homonymes, voir La Marseillaise (homonymie).
Ne doit pas être confondu avec La Marseillaise (journal, 1868).
La Marseillaise | |
Pays | France |
---|---|
Zone de diffusion | Bouches-du-Rhône, Var, Gard et Hérault |
Langue | Français |
Périodicité | Quotidien |
Genre | Presse régionale |
Date de fondation | 1943 |
Éditeur | Les éditions des fédérés[1],[2] |
Ville d’édition | Marseille |
Propriétaire | Maritima Médias[3] |
Directeur de publication | Léo Purguette[2] |
ISSN | 0763-7705 |
Site web | lamarseillaise.fr |
Historique
XXe siècle
Fondé le , le journal est né de la volonté du Front national de la résistance - région sud (réseau de résistance communiste), de se doter d'un organe de presse. Clandestin, il paraîtra d'abord mensuellement, puis en 1944, et au fur et à mesure de l'avance des armées alliées, chaque semaine, et enfin, quotidiennement dans les jours qui précèdent la libération de Marseille.
C'est le lendemain de cette libération, le , que paraît le premier numéro légal de La Marseillaise. Les rédacteurs du journal, tous membres du FN CR, rédigeront ce premier numéro depuis les locaux du Petit Marseillais, journal collaborationniste, saisis, encore aujourd'hui propriété du journal. Par la suite, François Billoux, député communiste des Bouches-du-Rhône en sera son directeur politique. Le quotidien fait partie des journaux fondateurs de l'Union française de l'information, agence de presse qui en regroupe près d'une centaine, pour la plupart des titres régionaux résistants d'orientation communiste.
Le journal a longtemps été d'orientation communiste. En 1997, sa ligne éditoriale s'est ouverte à « toutes les composantes du mouvement social ».
XXIe siècle
En , La Marseillaise dépose le bilan au tribunal de commerce de Marseille, dans le but de permettre une procédure de mise en redressement judiciaire[4].
En , La Marseillaise dépose à nouveau le bilan et dit espérer un placement en redressement judiciaire[5]. En , La Marseillaise sort de la procédure de redressement judiciaire [6] et accorde un plan sur une durée de 10 ans.
Au fil des plans sociaux, le journal a perdu les trois quarts de ses effectifs : de 200 salariés en 2014, à 50 en 2018[7],[8].
Il a fêté ses 75 ans d'existence en .
2020 : crise financière
À la veille du , avec ses 55 salariés, le journal est placé en liquidation judiciaire, en attente d'une reprise éventuelle dont la date butoir est fixée au [9]. Lourdement impacté par la crise sanitaire malgré la mise en chômage partiel, la parution en édition papier est suspendue quelques jours après le confinement du , entraînant la perte des recettes d’abonnements, de ventes en kiosques, de publicité et d’annonces légales[9]. Non éligible au prêt garanti de l'État (PGE) pour atténuer les retombées économiques provoquées par la crise sanitaire, le compte-rendu de l’audience auprès du tribunal mentionne : quelques subventions allouées par le ministère de la Culture, une « intervention du Premier ministre [qui] a permis un décalage de certaines créances » et une subvention de 100 000 euros débloquée, fin avril, par le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier[9]. La situation s'aggrave le , par la liquidation sans poursuite d'activité prononcée par le tribunal de Paris de la « société d'agences et de diffusion » (SAD), filiale du groupe Presstalis, dont le rôle est de distribuer le périodique[10],[11].
Au cours de l'été, deux repreneurs potentiels se manifestent. Le , le journal La Provence renonce au rachat de son concurrent en estimant ne pas pouvoir « préserver la totalité des emplois, contrairement à l'offre de Maritima Médias », le média préfère se retirer[8]. Quelques 200 personnes se sont rassemblées devant les locaux du journal historique afin de s'opposer au projet d'offre de reprise envisagée par La Provence, associée à l'entrepreneur Xavier Niel, via sa holding personnelle NJJ Presse[8]. Les manifestants dénoncent l'absence de pluralisme et la suppression de 80 % des effectifs[8],[12].
À la même date, après le renoncement du concurrent, le groupe Maritima Médias, financé par la ville communiste de Martigues, dépose une offre de reprise pour le journal[13]. Maritima Médias emploie quarante personnes et possède une chaîne de télévision, une station de radio et un site web.
L'audience concernant le plan de reprise de La Marseillaise a lieu le au tribunal de commerce de Marseille.
Informations financières
2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires | 7 009 | 6 594 / 5 894 | 4 868 | - | - |
Résultat (perte) | 1 253 | 2 480 | 2 737 / 1 200[9] | 0,55[9] | - |
Diffusion
La Marseillaise diffuse un tirage d'environ 15 000 exemplaires[7],[8].
Pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le quotidien est distribué dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Var[16] et une partie du Vaucluse, et fait paraître une édition hebdomadaire dans les départements du Gard et de l'Hérault, dans la région Occitanie[8].
Siège, activités
Le journal organise annuellement, chaque premier week-end de juillet, le plus grand concours de pétanque du monde, le Mondial la Marseillaise à pétanque[17]. Plus de 12 000 joueurs y participent chaque année. Il organise aussi la première course cycliste de la saison en Europe : le Grand Prix cycliste La Marseillaise, première manche de la coupe de France cycliste, et suivi dans la foulée de l'Étoile de Bessèges.
La Marseillaise est adhérente du Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR).
Notes et références
- « Société : Les éditions des fédérés », sur societe.com (consulté le ).
- « Mentions légales », sur La Marseillaise (consulté le ).
- D. Gesualdi, « C'est officiel, La Marseillaise sera reprise par le groupe Maritima Médias », sur Maritima Médias, (consulté le ).
- « La Marseillaise » dépose son bilan mais veut continuer à exister - Le Monde/AFP, 14 novembre 2014
- Le quotidien régional La Marseillaise, ancré à gauche, dépose le bilan - France 3, 23 novembre 2016
- Article du journal Le Monde, « Le journal « La Marseillaise » sort de redressement judiciaire », PQN, (lire en ligne, consulté le )
- lemonde,fr 6 juin 2018 18h19
- « Le journal La Provence renonce au rachat de son concurrent La Marseillaise », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Julien Vinzent, « En liquidation judiciaire, La Marseillaise a un mois pour trouver un repreneur », sur Marsactu, (consulté le ).
- AFP, « Distribution des journaux : Presstalis à moitié liquidé, 500 salariés sur la sellette », sur Le Point, (consulté le ).
- Jean Poustis, « Marseille : 134 emplois supprimés chez la SAD, la CGT porte un projet de continuité de l'activité », sur France 3 Régions, (consulté le ).
- Caroline Constant, « Presse Niel renonce à la Marseillaise », sur L'Humanité, (consulté le ).
- Aude Carasco, « Un repreneur pour le journal « La Marseillaise » », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- « Fiche entreprise : Les éditions des fédérés » (version du 27 avril 2021 sur l'Internet Archive), sur Infogreffe (consulté le ).
- « Société : Les éditions des fédérés » (version du 24 octobre 2019 sur l'Internet Archive), sur societe.com, (consulté le ).
- « La justice autorise le journal La Marseillaise à poursuivre son activité », sur Marsactu (consulté le )
- Mondial la Marseillaise à pétanque - Site officiel
Annexes
Bibliographie
- Pierre Brandon (1915-2003), Coulisses de la Résistance à Toulouse, Lyon, Marseille et Nice, Paris, Éd. l'Harmattan, coll. « Mémoires du XXe siècle », , 281 p., 22 cm (ISBN 2-7384-2431-7 et 9782738424310, OCLC 416316515, notice BnF no FRBNF35696263, SUDOC 003277615, présentation en ligne).
- Marcel Guizard (1907-2002), Michèle Loriguet et Joël Jung, Mémoires de Simon (1941-1945) : Marseille, Nice, Lyon, Paris, chronique de la Résistance et de l'occupation…, Marseille, Impr. Seilpca, , 372 p., 23 cm (ISBN 2-9504820-0-7 et 9782950482006, OCLC 413426005, notice BnF no FRBNF35087822, SUDOC 00164503X, présentation en ligne).
- Paul Chauvet (1900-1984), La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Deuxième Guerre mondiale : Témoignages, Paris, imp. Richard, , 501 p., 22 cm (OCLC 461716283, notice BnF no FRBNF34619995, SUDOC 000271187, présentation en ligne).
- André Carrel (préf. Raymond Aubrac), Mes humanités : itinéraire d'un homme engagé, Paris, L'Œil d'or : Musée de la Résistance nationale, coll. « Mémoires & miroirs », , 284 p., 21 cm (ISBN 2-913661-30-0 et 978-2-913661-30-1, OCLC 495237167, SUDOC 135695023, présentation en ligne).
- Laurence Thibault (1946-) (dir.) (préf. Raymond Aubrac), Imprimeurs et éditeurs dans la Résistance, Paris, AERI : La Documentation française, coll. « Cahiers de la Résistance », , 231 p., 24 cm (ISBN 978-2-11-007136-1 et 2110071362, OCLC 690794333, SUDOC 143366823, présentation en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- La Une du jour (édition marseillaise) - Site officiel [PDF]
- Portail de la presse écrite
- Portail de Marseille
- Portail du communisme