Liste d'excommuniés

L'excommunication est la plus grave des peines canoniques chez les catholiques et les orthodoxes.

Aux débuts du christianisme

  • Dès le concile d'Elvire vers l'an 300, l'Église d'Occident punit toute personne pratiquant l’interruption de grossesse d'excommunication (Aujourd'hui l'avortement provoque une excommunication latae sententiae, c'est-à-dire une exclusion automatique du simple fait de l'acte[1]).
  • Arius en 325 pour avoir énoncé l'hérésie de l'arianisme, selon laquelle Jésus-Christ n'est pas Dieu, mais lui est subordonné (voir aussi article Filioque).
  • L'empereur de Rome Théodose Ier, par Saint Ambroise et pour avoir pratiqué une répression qui tua plus de 7 000 Romains. L'excommunication ne fut levée que quand l'empereur, après plusieurs mois, accepta de faire repentance de son action, en se présentant publiquement couvert de cendres pour demander sa réintégration.

Au Moyen Âge

Grand schisme d'Occident

Pour un article plus général, voir Grand Schisme d'Occident.

À la suite de dissensions concernant l'élection du pape, la chrétienté eut un moment jusqu'à trois papes qui bien entendu s'excommunièrent mutuellement.

Époque moderne

  • Martin Luther[2] en 1521, pour son opposition aux dérives du catholicisme romain. Il sera l'initiateur du protestantisme (luthéranisme)
  • Henri VIII d'Angleterre en 1533 pour ses pratiques matrimoniales très personnelles. Celui-ci réagit en coupant tout contact avec Rome et en instaurant l'anglicanisme, coupant ainsi Rome d'une source importante de revenus. L'excommunication perd à compter de cette date toute valeur dissuasive auprès des souverains d'Europe.
  • Élisabeth Ire d'Angleterre en 1570, Rome lui refusant son titre de reine et l'accusant de favoriser le protestantisme anglais.
  • En 1578 l'ex-dominicain Giordano Bruno est excommunié et brulé.
  • Henri IV en 1585 et 1590, Sixte V et Grégoire XIV le déclarant successivement relaps en hérésie, déchu de ses couronnes et inapte à régner sur la France.
  • Mgr Dominique Marie Varlet en 1724.
  • Sœur Mary MacKillop excommuniée par Mgr Sheil, évêque d'Adélaïde (Australie), en 1871 : la religieuse fondatrice des sœurs de Saint-Joseph du Sacré-Cœur, vouées à l'enseignement, institua une enquête sur le père Keating pour abus sur les enfants, aujourd'hui nommé pédophilie. L'évêque lui ordonna de ne plus convoquer les témoins, d'annuler son enquête et l'excommunia. Elle fut condamnée à ne plus communiquer avec les catholiques de son entourage et à s'excuser auprès du père Keating qui fut toutefois renvoyé en Irlande sous prétexte d'abus d'alcool. À la suite d'un soulèvement des fidèles catholiques organisé par les sœurs de la Congrégation, Mgr Sheil, avoua la tromperie et leva l'excommunication. Sœur Mary MacKillop a été canonisée le par le pape Benoît XVI.
  • Napoléon Ier en 1809, pour l'invasion des États pontificaux

Époque contemporaine

  • Victor-Emmanuel II de Savoie et tous ses descendants participant à la vie politique italienne, en 1860 dans le cadre de la question romaine.
  • Mgr Joseph-René Vilatte en 1900.
  • Alfred Loisy en 1908 pour son refus de souscrire à l'encyclique Pascendi et à la suite de la mise à l'Index de ses livres en 1903[3].
  • Charles Maurras en 1927, notamment pour le primat donné à la nation sur l’Église (non-respect de la souveraineté universelle du Siège apostolique, conséquence du règne du Christ sur le monde[4]).La condamnation de l'Action Française et de Charles Maurras a été levée le par Pie XII.
  • Prosper Alfaric en 1933 à la suite de la publication de Le Problème de Jésus et les origines du christianisme
  • Léon Degrelle (1906-1994) en 1943. Chef du mouvement rexiste en Belgique: d'abord mouvement catholique, puis politique et collaborationniste sous l'occupation allemande, Degrelle s'engagea dans la "Légion wallonne", incorporée dans la SS sur le front de l'Est. En 1943, en permission dans sa famille, il malmena et enferma le curé-doyen de Bouillon qui lui refusait la communion en application d'une décision des évêques belges interdisant toute participation en uniforme à un office religieux - interdiction qui visait les mouvements collaborationnistes. Il fut alors excommunié par l'évêque de Namur, Mgr Charue ( par la suite, deux prêtres de la cathédrale de Namur furent arrêtés et déportés). L'excommunication fut levée plus tard lorsque, de retour au front, il fut considéré comme en danger de mort.
  • Leonard Feeney, prêtre jésuite, en 1953, pour son interprétation du principe « Hors de l'Église, point de salut »[5].
  • Joaquín Sáenz y Arriaga, après ses prises de positions sédévacantistes, 1972.
  • Mgr Marcel Lefebvre en 1988, Jean-Paul II a officiellement constaté son excommunication latae sententiae, pour avoir consacré quatre évêques sans mandat pontifical[6]. Il est le fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Les quatre évêques qu'il a consacrés (Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta) ont eux aussi été excommuniés. Le , le pape Benoît XVI a levé l'excommunication de ces derniers par décret[7].
  • Mgr Emmanuel Milingo en 2006, Benoît XVI a officiellement constaté son excommunication latae sententiae, pour avoir consacré quatre évêques sans mandat pontifical[8]. Les quatre évêques qu'il a consacrés (George Augustus Stallings, Jr., Peter Paul Brennan, Patrick E. Trujillo et Joseph J. Gouthro) ont eux aussi été excommuniés[9]. Également, deux autres évêques qui ont été consacrés en par Mgr Emmanuel Milingo[10] ont été excommuniés latae sententiae[11].
  • Dr Rivaldo Mendes, en mars 2009 : un médecin brésilien ayant pratiqué une interruption médicale de grossesse sur une fillette de neuf ans, tombée enceinte de jumeaux à la suite du viol de son beau-père. L'archevêque de Recife, Mgr José Cardoso Sobrinho a prononcé l'excommunication de sa mère (qui a décidé de l'avortement) et de l'équipe médicale qui y a procédé. L'excommunication a été par la suite levée par la Conférence des Évêques du Brésil[12].
  • Paul Lei Shiyin, prêtre catholique chinois, pour s'être fait consacrer évêque sans l'accord du pape, en 2011[13].
  • Thierry de Roucy, prêtre catholique français et fondateur de l'ONG Points-Cœur, pour son refus de payer les indemnités auxquelles il avait été condamné par le tribunal canonique de Lyon, alors qu'il était solvable. L'excommunication a été prononcée en et pourra être levée au versement des indemnités à sa victime[14].
  • Alessandro Maria Minutella, prêtre italien, pour hérésie et schisme[15],[16].
  • Tomislav Vlašić, ancien prêtre franciscain et accompagnateur spirituel des voyants de Međugorje[17].

Notes et références

  1. Enseignements pontificaux : l'avortement
  2. Annick Sibué, Luther et la réforme protestante, Eyrolles, 2011
  3. Biographie d'Alfred Loisy
  4. Jacques Prévotat, « La condamnation de l'Action française par Pie XI », Publications de l'École française de Rome, vol. 223, no 1, 15-18 mars 1989, p. 359-395 (lire en ligne, consulté le )
  5. Décret d'excommunication de Marcel Lefebvre
  6. Décret de la Congrégation pour les évêques levant les excommunications de 1988
  7. copie du décret
  8. Bureau de presse du Saint-Siège « Copie archivée » (version du 28 juillet 2011 sur l'Internet Archive)
  9. Clerical Whispers: Rebel priests await Milingo visit
  10. Bureau de presse du Saint-Siège « Copie archivée » (version du 28 juillet 2011 sur l'Internet Archive)
  11. prise de position du Vatican
  12. Le Vatican déclare "illégitime" un évêque chinois ordonné sans son accord
  13. Renvoi de l’état clérical du père De Roucy
  14. (en) « Arcidiocesi di Palermo » Notifica del Decreto di scomunica a Don Alessandro M. Minutella », sur www.diocesipa.it (consulté le )
  15. (en) « Notification of decree of excommunication - Vatican News », Vatican News, (lire en ligne, consulté le )
  16. « L’ancien prêtre accompagnateur des voyants de Medjugorje excommunié », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
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