Massacre de Thessalonique

Le massacre de Thessalonique fut un massacre perpétré par les troupes gothiques sur les ordres de l'empereur Théodose I^er en 390 contre les habitants de Thessalonique.

Antoine van Dyck, Ambroise interdisant l'entrée de la cathédrale de Milan à l'empereur Théodose. XVII^e siècle.

Contexte

Dix ans plus tôt, en 380, l'édit de Thessalonique fait du christianisme l'unique religion licite du peuple romain, renversant la liberté de culte établie en 313 par l'empereur Constantin. Pendant les dix ans qui suivent les Thessaloniciens se révoltent de plus en plus contre les troupes germaniques de l'Empire et beaucoup refusent en particulier de payer l'impôt.

Les faits

En 390, Buthéric, magister militum chargé de l'Illyrie, arrête un célèbre aurige accusé d'avoir entretenu des relations homosexuelles avec un jeune domestique. La population demanda la libération de l'aurige (les courses de chars étaient, dans l'Antiquité tardive, un divertissement extrêmement populaire). Buthéric refuse et l'affaire dégénère en émeute, provoquant sa mort et peut-être celle de plusieurs responsables romains. L'empereur Théodose, fou de rage, ordonne des représailles immédiates puis un contrordre qui arrivera trop tard[1].

Les conséquences

Le nombre de victimes (estimé à environ 7 000) fut suffisamment élevé pour que l'évêque de Milan, Ambroise, excommunie Théodose jusqu'à ce que celui-ci fasse repentance publique. En août 390, l'empereur publie une loi imposant un délai de 30 jours incompressibles entre la sentence et l'exécution, dans le cas où celle-ci serait inhabituellement sévère[1].

Écrits antiques

Les auteurs antiques ayant écrit sur le massacre sont :

Sozomène, Histoire ecclésiastique 7.25
Théodoret, Histoire ecclésiastique 5.17
Ambroise, ep. 51.3

Il est à noter que Zosime, historien païen du siècle suivant, ne fait aucune mention de l'événement[1].

Références

Catherine Virlouvet (dir.) et Claire Sotinel, Rome, la fin d'un empire : De Caracalla à Théodoric 212 apr. J.-C - fin du V^e siècle, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », 2019, 687 p. (ISBN 978-2-7011-6497-7, présentation en ligne), chap. 9 (« L'illusion théodosienne (382-410) »), p. 433-435.

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[belin-1] Catherine Virlouvet (dir.) et Claire Sotinel, Rome, la fin d'un empire : De Caracalla à Théodoric 212 apr. J.-C - fin du V^e siècle, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », 2019, 687 p. (ISBN 978-2-7011-6497-7, présentation en ligne), chap. 9 (« L'illusion théodosienne (382-410) »), p. 433-435.