Ligne de Tarascon à Orgon

La ligne de Tarascon à Orgon est une ligne ferroviaire française à écartement standard et à voie unique non électrifiée[1] traversant la Provence, en passant par le nord des Alpilles[2] aujourd'hui abandonnée. Elle desservait les gares de Tarascon, Saint-Etienne-du-Grès, Saint-Rémy-de-Provence, Les Agriottes (commune de Saint-Rémy), Mollégès, Plan-d'Orgon et Orgon.

Ligne de
Tarascon à Orgon
Pays France
Villes desservies Tarascon, Saint-Rémy-de-Provence, Plan-d'Orgon, Orgon.
Historique
Mise en service 1874 1887
Fermeture 1950
Concessionnaires Société des chemins de fer des Bouches-du-Rhône (1870 1881)
Société nouvelle des chemins de fer des Bouches-du-Rhône (1881 1906)
Compagnie des chemins de fer départementaux des Bouches-du-Rhône (1906 1913)
Régie départementale des Bouches-du-Rhône (1913 1950)
Caractéristiques techniques
Longueur 35 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire Régie départementale des Bouches-du-Rhône
Exploitant(s) Régie départementale des Bouches-du-Rhône
Trafic Fermée

Chronologie

Concession :

  • Tarascon - Saint-Rémy-de-Provence, le .

Déclaration d'utilité publique :

  • Tarascon - Saint-Rémy-de-Provence, le 19 février 1870[1].

Dates d'ouverture :

  • Tarascon - Saint-Rémy-de-Provence, le
  • Saint-Rémy-de-Provence - Orgon, le .

Fermetures au trafic voyageurs :

  • Tarascon - Saint-Rémy-de-Provence, le 27 novembre 1955
  • Saint-Rémy-de-Provence - Orgon, en 1937.

Fermetures au trafic fret :

  • Tarascon - Saint-Rémy-de-Provence : probablement 1950
  • Saint-Rémy-de-Provence - Orgon : 1950[3].

Historique

Concessionnaires

Le , des décrets accordent la concession des lignes Pas-des-Lanciers - Martigues et Tarascon - Saint-Rémy-de-Provence à Monsieur Henri Michel, de la Société des chemins de fer des Bouches-du-Rhône[1],[4]. Il se voit accorder une subvention de 1 539 500 francs pour la construction de cette ligne et l'achat de terrains, allouée par l'Etat, le département et les collectivités locales[1].

En 1881, les actifs de sa société sont repris par la Société nouvelle des chemins de fer des Bouches-du-Rhône[4]. Conformément à l'article 37 du décret de 1870, le département a la possibilité de racheter la ligne passées les 25 premières années d'exploitation[1] ; ainsi, la Société est absorbée en 1913 par la Régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône (RDT13)[5], qui continue d'exploiter la ligne jusqu'à sa fermeture en 1950[6].

Exploitation

Gare de Saint-Rémy-de-Provence

La ligne de Tarascon à Saint-Rémy-de-Provence est ouverte le [2],[6]. A l'instar des autres lignes de la région, qui seront à terme toutes exploitées par la RDT13, la ligne n'a pas vocation de réseau[7]. Elle ne sert qu'au trafic voyageur et au fret, qui, à la fin du XIXe siècle, contribue à l'essor et à la prospérité économique des villes déservies. Les trains sont répartis en trois classes voyageurs[1].

C'est probablement pour ces raisons qu'un prolongement de la ligne jusqu'à Orgon voit le jour en 1887, en même temps que la création de la ligne Barbentane-Orgon dont elle constituait une branche.

Son déclin, comme nombre de lignes d'intérêt local, est amorcé au cours des années 1930, notamment par l'accès à l'automobile, le développement de réseaux d'autocars et, plus généralement, par l'éclatement de la bulle spéculative ferroviaire[7],[8]. La ligne ferme en 1950 après 76 années d'exploitation[6].

Vestiges

La ligne est aujourd'hui entièrement déferrée, hormis un faisceau de manœuvre toujours en place à Plan-d'Orgon.

La gare de Tarascon a subi de sérieux dommages lors de la Seconde Guerre mondiale. Ne subsistent aujourd'hui qu'un bâtiment voyageur, un château d'eau et quelques rails. Le passage sous la ligne d'Avignon à Arles est goudronné et porte la dénomination d'ancien chemin d'Arles[9] ; il se trouve à la fois sur le sentier de Grande Randonnée 42 reliant St-Étienne au Grau-du-Roi[10] et sur l'itinéraire cyclable Eurovélo 8[11]. Le petit pont sur le ruisseau de la Bagnolette, près de la D970, existe toujours, ainsi que le pont sur le Canal du Vigueirat.

A l'entrée ouest de Saint-Étienne-du-Grès, l'actuel chemin de Malautière reprend le tracé de la voie ferrée. La gare a disparu mais ses bâtiments de marchandises servent encore à des sociétés agricoles. La portion de 8 km jusqu'à Saint-Rémy-de-Provence est devenue une voie verte sur l'Eurovélo 8 et comporte des bornes en forme de locomotives à vapeur à chaque croisement[11].

Sur l'ancien terrain de la gare de Mas-Blanc-des-Alpilles, un essieu de wagon est posé près de la voie verte.

La gare de Saint-Rémy-de-Provence est toujours en place, tout comme les bâtiments voyageurs et marchandises, mais l'ensemble reste actuellement inutilisé. La route départementale 99, traversant la ville d'ouest en est, comprend une large partie du tracé original, qu'elle suit en parallèle jusqu'à Plan-d'Orgon.

La halte des Agriottes est laissée à l'abandon et recouverte de végétation[9],[12].

La gare de Mollégiès est devenue une agence immobilière[9].

La gare de Plan-d'Orgon est détruite en 1979 et la voie ferrée déposée entre le Plan et Orgon.

Description de la ligne

Tracé - Parcours

Le tracé de la ligne quitte la gare de Tarascon en passant sous la ligne impériale Avignon-Arles. Elle se dirige plein est vers Saint-Etienne-du-Grès et Saint-Rémy-de-Provence. De là, elle dessert dans de grandes lignes droites les villes de Mollégiès et Plan-d'Orgon en longeant le versant nord de la chaîne des Alpilles. Elle rejoint alors la ligne venant de Barbentane et à Orgon l'actuelle double voie SNCF Miramas-Avignon par Salon-de-Provence[13]. Il fallait en tout 1h40 pour faire le trajet Tarascon-Orgon[2],[9].

Matériel roulant

Trafic

Horaires de la ligne, vers 1887.

Dans un tableau horaire de la fin du XIXe siècle[15], on constate que, chaque jour :

  • deux trains effectuaient la première portion entre Taracon à Saint-Rémy-de-Provence (durée entre 30 et 35 min) ;
  • deux trains s'arrêtaient dans chaque gare (1h40) ;
  • un train ne s'arrêtait pas en gare d'Orgon (1h20 ou 1h24), laissant probablement les voyageurs effectuer une correspondance en gare de Plan-d'Orgon, située sur la ligne de Barbentane à Orgon.

Articles connexes

Notes et références

  1. Bulletin des lois de l'Empire français : no 1774 à 1816, Paris, Imprimerie impériale, , 764 p. (lire en ligne), p. 479-490
  2. Henri Domengie, Les Petits trains de jadis 3. Sud-est de la France, Edition du Cabri, , 271 p.
  3. « Réseau des BDR », sur ruedupetittrain.free.fr, (consulté le )
  4. Bulletin des lois de la République française, France, , 954 p. (lire en ligne)
  5. Régie Départementale des Transports des Bouches-du-Rhône, « Qui sommes-nous ? », sur rdt13.fr (consulté le )
  6. « Facs Patrimoine Ferroviaire », sur facs-patrimoine-ferroviaire.fr (consulté le )
  7. Robert Villena, Alain Préhu et Jean Manière, RDT 13 100 ans. L'avenir vous transporte., Aix-en-Provence, Stratis, , 120 p. (lire en ligne), p. 6
  8. « Histoire de la RDT 13 », sur rdt13.fr (consulté le )
  9. Marc-André Dubout, « Plan d'Orgon-Tarascon », sur marc-andre-dubout.org (consulté le )
  10. « GR42 - De Tarascon au Grau-du-Roi », sur mongr.fr (consulté le )
  11. France Vélo Tourisme, « Beaucaire Tarascon / Cavaillon », sur francevelotourisme.com (consulté le )
  12. « Les Agriottes (Bouches-du-Rhône - 13) », sur gareauxgares.canalblog.com (consulté le )
  13. W. Barthelemy, « Tarascon-Orgon », sur voiesdesaffectees.free.fr, (consulté le )
  14. http://forum.e-train.fr/trains/download/file.php?id=301879
  15. Le tableau mentionnant toutes les gares de Tarascon à Orgon, il n'a pu paraître avant 1887, date de l'ouverture complète de la ligne.
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