Libert de Pape

Libert de Pape fut le 35e abbé de Parc, de 1648 à sa mort, le , Parc étant une abbaye prémontrée située dans le brabant flamand, en Belgique, près de Louvain, fondée en 1129 et toujours en activité. Du temps de cet abbé, 52 religieux furent acceptés à l'abbaye. Sa devise fut : « Per crucem libertus ».

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Libert de Pape

L'entrée de l'abbaye de Parc avec son portail aux lions.
Biographie
Naissance
Louvain
Ordre religieux Ordre des Prémontrés
Ordination sacerdotale
Décès
Bruxelles
Abbé de l'Église catholique
Bénédiction abbatiale à Bruxelles
35e abbé de Parc
Autres fonctions
Fonction religieuse
Archichapelain des ducs de Brabant, vicaire général des circaries de Brabant et de Frise, juge synodal de l'archevêché de Malines, visiteur de l'Université de Louvain
Fonction laïque
Licencié en théologie, membre des États de Brabant

Per crucem libertus

Chronologie

Libert de pape est né à Louvain, le , d'une famille patricienne, de Corneille de Pape, docteur en droit et avocat de profession[1], et d'Anne Van Den Hove, apparenté aux familles Pels et de la Cousture. Son oncle est Martin Van Den Hove, fiscal au conseil de Brabant, et son frère, le chevalier Léon de Pape, seigneur de Glabbeek, est devenu président du conseil privé en Brabant.

Il est profès (1637), prêtre (1642), prior vacantiarum au collège des Prémontrés à Louvain (1645) puis sous-prieur (1646). Il enseigne tout d'abord la philosophie à son monastère puis continue ses études théologiques à l'Université de Louvain pour y devenir licencié[1],[note 1].

Il est élu abbé de Parc en 1648 par le vote des religieux et bénit le dans la chapelle de Berlaymont à Bruxelles, par Gaspar Nemius, évêque d'Anvers[1]. Il meurt à Bruxelles le et est inhumé dans la crypte de l'église de Parc[2]. Son éloge panégyrique est prononcé par le docteur Le Drou le [3].

Abbatiat

Charles II, roi d'Espagne, 1681.

Affaires religieuses

L'abbé Libert de Pape peut pontifier en grande pompe, à Bruxelles, devant les archiducs et l'archiduc Léopold, étant donné que la dignité d'archichapelain est remise à l'honneur, après les troubles du XVIe siècle[2]. En outre, le , lors des obsèques de l'empereur Ferdinand à la chapelle de la cour, il chante pontificalement les absoutes à la place du quatrième évêque.

En 1652, l'abbé Libert de Pape est nommé vicaire général de l'ordre des Prémontrés dans la circarie de Brabant et de Frise[1]. Il est nommé juge synodal de l'archevêché de Malines en 1665[1]. En 1672, alors que le gouverneur des Pays-Bas, le comte de Monteray, le désigne pour l'évêché de Ruremonde, il refuse ce poste[1]. Le duc de Villa-Hermosa, gouverneur du pays, et les États de Brabant, le proposent en 1677 pour l'évêché d'Anvers, le siège étant devenu vacant par la mort d'Ambroise de Capello, mais la Cour d'Espagne refuse[4], le soupçonnant de jansénisme[2].

Affaires politiques

Le général de l'Ordre le charge, en 1657, d'une mission importante en Allemagne, pour arranger des affaires compliquées[1].

L'abbé Libert de Pape est membre de l'assemblée des États de Brabant à partir de 1664, et ce durant 34 ans pendant lesquels il note jour par jour les divers événements[1]. Il résume ainsi les débats en plusieurs volumes. Il fait partie de la commission permanente du jusqu'en , en étant un des plus illustres conseillers[1]. En 1664, il est envoyé en députation vers le roi de France, à l'effet de le déterminer à révoquer certaines ordonnances qui blessaient les privilèges de l'Ordre des Prémontrés[1]. Son audience par Louis XIV a lieu le [note 2],[1].

En 1674, l'abbé Libert de Pape est visiteur de l'Université de Louvain[4]. Il est chargé, en 1677, par le gouverneur du pays, de prendre des informations sur la transgression des ordonnances de l'Alma Mater[note 3], s'acquittant de cette charge et communiquant le résultat au gouverneur[2]. Quand l'université devient propriétaire des Halles et qu'elle les rehausse d'un étage, en 1680, la première pierre est posée par Libert de Pape.

Enfin, Libert de Pape a établi une correspondance avec les chefs des autres abbayes prémontrés situées en Belgique[4].

Autres attributions

L'abbé Libert de Pape a officié comme archiviste, chroniqueur, comptable, intendant, se comportant même en mécène.

Archives et bibliothèque

L'abbé Libert de Pape a publié une chronologie de l'abbaye de Parc, depuis son origine, en compulsant toutes les pièces des archives du monastère[4]. En 1672, il a mis en place une bibliothèque remarquable[4].

Intendance et administratif

L'abbé Libert de Pape a compulsé tous les registres de comptabilité de son monastère[4]. Il en a examiné les chartes, faisant copier l'ensemble des actes, assurant leur classification durant sept années, pour aboutir à 33 volumes[4]. Il a fait dresser un plan de toutes les propriétés de l'abbaye de Parc par des arpenteurs[4],[note 4].

Architecture

L'abbé Libert de Pape a fait agrandir le dortoir et élever la façade en pierre de taille située au sud[5]. Il a fait rebâtir les constructions de la ferme de l'abbaye, inaugurées en 1665[5]. Il est aussi à l'origine d'une partie du refuge de Parc à Louvain, du chœur de l'église d'Archennes, de la tour de l'église de Werchter, de la chapelle de Blanden et de la chapelle de N.D. au Bois[5].

Par ailleurs, il ajouta au maître-autel des statues de saint Norbert, placées dans des niches[5].

Arts

L'abbé Libert de Pape a encouragé les belles-lettres et les beaux-arts en donnant plusieurs objets aux églises et aux couvents, enrichissant aussi sa propre abbaye, notamment l'abbatiale, de plusieurs chefs-d'œuvre[2],[5]. Notamment, pour cette église, il a fait confectionner de riches ornements par les brodeurs Van der Baren de Bruxelles et François Geerts de Malines[3].

En 1648, pour 50 patagons, il fait faire un tableau pour l'autel de l'église Saint-Pierre de Louvain, pour 1000 florins il fait construire un maître-autel à l'église de Saint-Quentin, il fait mettre en place des fenêtres peintes au cloître des Récollets à Louvain, au cloître des Sœurs Noires de Louvain, et au cloître des religieuses Norbertines à Anvers, au chœur des Sœurs Grises à Tirlemont, contribuant encore à améliorer les bâtisses des Augustins et des Dames anglaises à Louvain[3].

À plusieurs reprises, il tient un rôle de mécène auprès de jeunes étudiants des belles lettres[3].

Par ailleurs, il fait peindre de nombreux tableaux, notamment des scènes de la vie de Norbert de Xanten, par les peintres Jean Coxcie, peintre de paysages, et maître Rintel pour les figures[3].

Postérité

Dans son ouvrage cité plus bas, J.E. Jansen[note 5] accompagne la chronologie de l'abbé Libert de Pape d'une indication en latin le concernant : Vir fuit exemplaris, coelo dignus, omni virtutum et litterarum genere ornatus, verbo, sol ordinis, Belgii, ne dicam mundi primas[note 6].

Le portrait de l'abbé Libert de Pape fut autrefois conservé à Parc, mais après la suppression du monastère par Joseph II, le Gouvernement le cède au major de Miraumont, qui est de sa famille. Quant à ses armoiries, empruntées à sa famille, elles reposent sur deux taques de cheminée en fonte à l'abbaye.

Armes de l'abbé

Le blasonnement des armes de l'abbé Libert de Pape est : « de gueules au sautoir engrêlé d'or. »

Annexes

Notes

  1. Selon le chanoine J.E. Jansen, Libert de Pape aurait obtenu le grade de licencié en théologie en 1646, alors que le professeur F.J. Raymaekers indique qu'il s'agirait de l'année 1642.
  2. Le roi de France Louis XIV écrivit en apostille sur la pétition présentée par l'abbé Libert de Pape qu'il souhaitait respecter l'exemption de l'ordre et donner à ses religieux toute satisfaction possible.
  3. L'abbé Libert de Pape devait constater que l'Université de Louvain se conformait aux ordonnances de l'archiduc Albert et de l'archiduchesse Isabelle d'Espagne.
  4. Les plans des propriétés de l'abbaye furent de nouveau copiés en 1665 et réunis en un folio enluminé par les peintres-miniaturistes Jean Maganck et Alexandre Courtmans.
  5. J.E. Jansen est chanoine de l'abbaye de Parc, archiviste de la ville de Turnhout et membre titulaire de l'Académie royale d'Archéologie de Belgique.
  6. Une traduction automatique donne ? « Homme exemplaire, digne du ciel, orné de toutes sortes de littératures, des vertus, en un mot, le soleil de l'Ordre, des Pays-Bas, pour ne pas dire le premier prix du monde. »

Références

Articles connexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • J.E. Jansen (Chanoine), L'abbaye norbertine de Parc-le-Duc - Huit siècles d'existence - 1129-1929, Malines, H. Dessain, .
  • F.J. Raymaekers (Professeur), « Recherches historiques sur l'ancienne abbaye de Parc », Revue catholique - Recueil religieux, philosophique, scientifique, historique et littéraire, Louvain, P.J. Verbiest, sixième, vol. premier, année 1858, p. 712-722.
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