Les Diaboliques

Les Diaboliques est un film français réalisé par Henri-Georges Clouzot, sorti en 1955, inspiré du roman Celle qui n'était plus de Pierre Boileau et Thomas Narcejac.

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Les Diaboliques
Titre original Les Diaboliques
Réalisation Henri-Georges Clouzot
Scénario Henri-Georges Clouzot, d'après le roman Celle qui n'était plus, de Boileau-Narcejac
Acteurs principaux
Sociétés de production Vera Films
Filmsonor
Pays d’origine France
Genre Drame
Thriller
Durée 114 minutes
Sortie 1955


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Avec dans les rôles principaux Simone Signoret, Véra Clouzot, Paul Meurisse et Charles Vanel, l'histoire mélange des éléments de thriller et d'horreur. L'intrigue se concentre sur deux enseignantes, la maîtresse d'un homme marié et l'épouse légitime qui conspirent pour assassiner l'homme en question ; cependant, après que le crime a été commis, le corps du défunt disparaît et des événements étranges s'ensuivent.

Le film a été le 10e plus gros succès de l'année 1955 avec un total de 3 674 380 entrées en France[1] et présente deux retournements finaux qui sont restés célèbres (il était même demandé aux spectateurs ayant terminé la séance de cinéma de ne pas les divulgâcher).

Synopsis

Christina mène une existence malheureuse auprès de son mari, Michel Delasalle, un directeur tyrannique et cruel du pensionnat pour garçons dont elle est propriétaire. Elle sait qu'une des institutrices, Nicole Horner, est sa maîtresse officielle, mais cela n'a pas empêché les deux femmes de se rapprocher l'une de l'autre : Christina voit en effet en Nicole une compagne d'infortune et qui partage avec elle sa haine envers le directeur.

Lorsque Nicole demande à Christina de l'aider à tuer leur compagnon, celle-ci, très pieuse, est réticente. Cependant, minée par les abus qu'elle supporte depuis des années, elle accepte.

Fiche technique

Distribution

Production

Inspiration

Le film est très différent du roman Celle qui n'était plus de Boileau-Narcejac car, dans celui-ci, les personnages sont inversés : l'époux et sa maîtresse assassinent l'épouse, le mari finit par se suicider tandis que c'est l'épouse qui revient à la vie. L'époux est un simple voyageur de commerce, l'épouse est une femme au foyer à Enghien-les-Bains et la maîtresse, médecin à Nantes, est montrée comme ayant un statut social et une intelligence plus élevés. Celle-ci est en fait la maîtresse des deux époux et les manipule[3],[4].

Henri-Georges Clouzot place une partie de l'action à Niort, ville dont il était originaire.

Choix des acteurs

Parmi les élèves du pensionnat se trouvent trois enfants qui deviendront célèbres : Georges Poujouly, Yves-Marie Maurin (frère de Patrick Dewaere) et Jean-Philippe Smet, futur Johnny Hallyday.

Le commissaire Fichet, joué par Charles Vanel, a souvent été mentionné comme probable inspiration pour le personnage de Columbo, créé pour la télévision et le théâtre au début des années 1960, puis définitivement incarné par Peter Falk au tournant des années 1970.

Dans le film, font leur apparition les acteurs Jean Lefebvre (en soldat ivre) et Michel Serrault, qui débutait au cinéma.

Tournage

Le pensionnat Delasalle est le château de L'Étang-La-Ville dans les Yvelines, à l'époque laissé à l'abandon, après son utilisation comme casernement par un régiment allemand pendant l'occupation[5]. Henri-Georges Clouzot avait fait creuser dans la cour une piscine sommaire sans arrivée ni évacuation d'eau, mais profonde. Il s'agit aujourd'hui de la mairie de L'Étang-La-Ville. Après y avoir tourné quelques scènes d'intérieur, Clouzot songea à transformer le château en studio de cinéma puis y renonça devant l'ampleur des travaux. Quinze années plus tard, la commune racheta puis restaura le château pour en faire sa mairie.

La scène du transport de la malle hors de la maison de Nicole a été tournée à Montfort-L'Amaury, petite rue près du centre-ville. Henri-Georges Clouzot résidait, à cette époque, dans cette petite ville des Yvelines où d'ailleurs les extérieurs du film Le Corbeau ont été filmés.

Clouzot était un maniaque du réalisme : les scènes de nuit étaient réellement tournées la nuit, avec tous les inconvénients que cela entraîne.

La scène d'immersion du cadavre dans la piscine a été tournée avec un vrai corps, celui bien vivant du garde-barrière tout proche. Cette scène nocturne a donné lieu à trois ou quatre prises, perturbées par des aboiements, des claquements de portière, l'indiscipline des gens du village venus assister à « l'exploit », au grand dam du garde-barrière frigorifié. Tout cela pour qu'à l'écran le corps chutant ne soit pas visible.

Clouzot était extrêmement exigeant avec Véra Clouzot, son épouse dans la vie, comme avec tous ses acteurs. Il pouvait la secouer physiquement, lui crier après, la pousser à bout ou lui faire refaire dix-huit prises d'une scène de quelques secondes[5].

Musique

Le film présente une particularité dans sa non-utilisation de la musique. En effet, elle est composée par Georges Van Parys, et ne dure que 2 min 21 s : 1 min 57 s pour le générique de début, 24 secondes pour celui de fin. Elle est totalement absente du reste du film[5].

Autour du film

  • Le film présente deux retournements finaux, présentés l'un après l'autre. Un carton apparaît même en début de générique de fin invitant les spectateurs à ne pas raconter le dénouement du film à leurs amis afin de ne pas leur gâcher le plaisir : « Ne soyez pas diaboliques. Ne détruisez pas l’intérêt que pourraient prendre vos amis à ce film. Ne leur racontez pas ce que vous avez vu »[6]. Ce type d'avertissement sera utilisé cinq ans plus tard par Alfred Hitchcock lors de la sortie de Psychose[6].
  • Après le succès du film, le réalisateur Alfred Hitchcock demanda à Boileau-Narcejac de lui écrire un scénario dans la même veine que celui des Diaboliques ; cela aboutit au film Sueurs froides[5].

Distinctions

Postérité

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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