Josep Borrell

Josep Borrell i Fontelles (/ʒuˈzɛb buˈreʎ i funˈteʎəs/) est un homme d'État espagnol, né le à La Pobla de Segur (province de Lérida). Il est membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

Pour les articles homonymes, voir Borrel.

Josep Borrell

Josep Borrell en 2019.
Fonctions
Vice-président de la Commission européenne
Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
En fonction depuis le
(1 an, 9 mois et 16 jours)
Président Ursula von der Leyen
Gouvernement Commission von der Leyen
Prédécesseur Federica Mogherini
Ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération

(1 an, 5 mois et 23 jours)
Président du gouvernement Pedro Sánchez
Gouvernement Sánchez I
Prédécesseur Alfonso Dastis
Successeur Margarita Robles (intérim)
Arancha González
Président du Parlement européen

(2 ans, 5 mois et 27 jours)
Législature 6e
Prédécesseur Pat Cox
Successeur Hans-Gert Pöttering
Député européen

(4 ans, 11 mois et 23 jours)
Élection
Législature 6e
Groupe politique PSE
Porte-parole du groupe socialiste
au Congrès des députés

(1 an, 1 mois et 3 jours)
Législature VIe
Prédécesseur Juan Manuel Eguiagaray
Successeur Luis Martínez Noval
Ministre espagnol des Travaux publics, des Transports et de l'Environnement

(5 ans, 1 mois et 23 jours)
Président du gouvernement Felipe González
Gouvernement González III et IV
Prédécesseur Javier Sáenz de Cosculluela (Travaux)
José Barrionuevo (Transports)
Successeur Rafael Arias-Salgado (Équipement)
Isabel Tocino (Environnement)
Député aux Cortes Generales

(17 ans, 8 mois et 24 jours)
Élection
Réélection


Circonscription Barcelone
Législature IIIe, IVe, Ve, VIe et VIIe
Groupe politique Socialiste
Biographie
Nom de naissance Josep Borrell i Fontelles
Date de naissance
Lieu de naissance La Pobla de Segur (Espagne)
Nationalité Espagnol
Argentin (depuis 2019)
Parti politique PSOE
Conjoint Cristina Narbona
Diplômé de Université polytechnique
de Madrid

Université Stanford
Institut français du pétrole
Profession Universitaire
Ingénieur

Ministres espagnols des Affaires étrangères
Présidents du Parlement européen
Ministres espagnols de l'Équipement
Hauts représentants de l'Union pour les
affaires étrangères et la politique de sécurité

Après une formation universitaire en génie et en économie, il devient professeur à l'université complutense de Madrid, puis il travaille comme ingénieur.

Il intègre le PSOE en et se fait élire cinq ans plus tard au conseil municipal de Majadahonda, dans la banlieue de Madrid. Entre et , il est haut responsable au ministère de l'Économie et des Finances, d'abord comme secrétaire général, puis comme secrétaire d'État. Il est élu en député de Barcelone.

En , il intègre le gouvernement de Felipe González au poste de ministre des Travaux publics et des Transports. Il conserve cette fonction pendant cinq ans.

Il remporte en la primaire socialiste pour la désignation du chef de file électoral aux élections générales de 2000 face au secrétaire général du PSOE Joaquín Almunia. Il est alors promu porte-parole du groupe parlementaire socialiste. Il renonce au bout d'un an, en raison d'un scandale lié à d'anciens collaborateurs du ministère des Finances.

À l'occasion des élections européennes de 2004, il conduit la liste socialiste, qui arrive en tête du scrutin. Il est ensuite choisi comme président du Parlement européen pour la première moitié de la législature. Il ne se représente pas en et abandonne alors la vie politique. Il y fait son retour en , étant l'un des principaux opposants au projet d'indépendance de la Catalogne.

Après que Pedro Sánchez a renversé Mariano Rajoy en , il est rappelé au gouvernement en qualité de ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération. Un peu plus d'un an plus tard, il quitte l'exécutif espagnol afin de prendre les fonctions de haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne.

Biographie

Formation

Il commence ses études à l'université de Barcelone, en génie industriel, mais abandonne cette voie en 1965 et intègre l'université polytechnique de Madrid, d'où il ressort ingénieur aéronautique.

Il décide alors de poursuivre ses études et obtient un master en recherche opérationnelle de l'université Stanford et un autre en économie d'énergie de l'Institut français du pétrole.

Il obtient ensuite un doctorat en sciences économiques à l'université complutense de Madrid.

Carrière

Dans cette dernière université, il devient professeur d'analyse économique, puis professeur des universités de mathématiques de l'entreprise. Entre 1972 et 1981, il occupe un poste d'ingénieur à la Compagnie espagnole des pétroles, S.A. (Cepsa), où il fut également délégué syndical.

Il devient président l'Institut universitaire européen de Florence, en Italie, en .

Il est forcé à démissionner de ce poste en avril 2012 à la suite d'accusations de conflit d'intérêts[1]. Il avait en effet omis de déclarer, alors que c'était exigé par les règles de l'Institut, qu'il occupait parallèlement un siège au conseil d'administration de la compagnie énergétique Abengoa[1]. Des chercheurs de l'Institut l'ont accusé de vouloir favoriser les intérêts de l'industrie de l'énergie dans le cadre de ses fonctions[1].

Carrière politique

Débuts et ascension

Il adhère au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) en 1974[2],[3]

Cinq ans plus tard, il est élu conseiller municipal de Majadahonda, près de Madrid, et devient en même temps responsable de la politique fiscale du gouvernement pré-autonome de la Communauté de Madrid.

En 1982, les socialistes remportent les législatives du 28 octobre, et Josep Borrell est nommé secrétaire général à l'Économie du ministère de l'Économie et des Finances. En 1984, il est promu secrétaire d'État aux Finances et se voit chargé de la lutte contre la fraude fiscale.

À l'occasion des législatives anticipées de 1986, il est élu député de la province de Barcelone, et se voit réélu lors du scrutin suivant, en 1989.

Ministre de Felipe González

Le , à l'occasion d'un important remaniement du gouvernement, Josep Borrell est nommé ministre des Travaux publics et des Transports, poste nouvellement créé par Felipe González par la fusion des départements des Travaux publics et de l'Urbanisme, et des Transports, du Tourisme et des Communications.

Reconduit au Congrès des députés aux législatives de 1993, il conserve son portefeuille, avec le titre de « ministre des Travaux publics, des Transports et de l'Environnement ». C'est la première fois dans l'histoire gouvernementale espagnole qu'un département fait explicitement référence à l'environnement.

Il conserve son siège aux élections générales du , remportées par le Parti populaire, puis intègre l'année suivante la commission exécutive fédérale du PSOE, formée par Joaquín Almunia, nouveau secrétaire général du parti[4].

Chef de file avorté des socialistes

Le 24 avril de l'année suivante, il remporte, avec 55,1 % des voix, les primaires organisées au sein du Parti socialiste ouvrier espagnol afin de choisir son candidat à la présidence du gouvernement dans le cadre des prochaines élections législatives, battant Joaquín Almunia à la surprise générale[5].

Il est cependant contraint de renoncer tout juste un an plus tard, le , du fait du manque d'appui de l'appareil du parti et d'un scandale autour d'une fraude fiscale présumée de deux de ses anciens collaborateurs au ministère de l'Économie et des Finances[6].

Réélu au Congrès des députés lors du scrutin du , puis lors des élections du , il est choisi pour prendre la tête de liste socialiste aux européennes du 13 juin[7].

Président du Parlement européen

Cinq semaines plus tard, le , Josep Borrell est élu président du Parlement européen au premier tour de scrutin, par 388 voix contre 208 au libéral polonais Bronisław Geremek et 51 suffrages au communiste français Francis Wurtz[8].

Conformément à l'accord passé avec les conservateurs, il abandonne son poste le et se voit remplacé par l'allemand Hans-Gert Pöttering[9].

Depuis 2007

Dans le cadre des troubles politiques qui suivent le référendum de 2017 sur l'indépendance de la Catalogne, il se positionne contre l'indépendance, en prenant la parole à la fin d'une manifestation[10]. En 2019, alors qu'il est interviewé en tant que ministre des affaires étrangères par Deutsche Welle, il s'emporte contre le journaliste à l'évocation de la question catalane et interrompt l'interview avant de revenir sur avis de ses conseillers[11].

Ministre des Affaires étrangères

Le , trois jours après le renversement de Mariano Rajoy par le socialiste Pedro Sánchez, Josep Borrell fait savoir qu'il accepte la proposition de ce dernier de diriger la diplomatie espagnole. Il prend ensuite le titre de ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération[12]. Il prête serment avec l'ensemble de ses collègues trois jours plus tard et prononce la formule du serment dans son énoncé officiel, c’est-à-dire qu'il dit le « consejo de ministros » alors que la plupart de ses collègues disent le « consejo de ministras y ministros » en référence à la majorité de femmes siégeant au sein du gouvernement[13].

Il s'engage contre le séparatisme catalan et ordonne aux diplomates espagnols de contre-attaquer face aux arguments séparatistes dans les médias étrangers, rompant avec la position du gouvernement précédent[14].

Chef de la diplomatie européenne

Lors de leur réunion en Conseil européen du , les chefs d'État et de gouvernements européens le proposent comme Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité en remplacement de l'Italienne Federica Mogherini, en fonction depuis cinq ans[15]. En tant que membre de la Commission, sa nomination et celle du collège des commissaires sera soumis à l'approbation du Parlement européen[16].

Condamnation et déclarations polémiques

En novembre 2018, il est condamné à une amende de 30 000 euros par la commission nationale espagnole des marchés de valeurs pour délit d'initié dans le cadre de la vente en 2015, pour le compte d'un tiers, de 10 000 actions de la compagnie Abengoa alors qu'il bénéficiait d'informations privilégiées[17]. Le leader du Parti Podemos Pablo Iglesias appelle alors à sa démission[18].

En novembre 2018, alors qu'il est ministre des affaires étrangères de l'Espagne, il déclare que les Américains « n'ont eu qu'à tuer 4 Indiens pour obtenir l'indépendance », suscitant un tollé et des accusations de racisme[19],[20]. Il finit par s'excuser[14].

En décembre 2019, il critique la supposée lenteur de la justice belge dans le cadre de la procédure d'extradition d'une activiste basque vers l'Espagne, déclarant que « si cela dure depuis des années, on ne devrait pas être surpris que d'autres choses se produisent »[21]. Le ministre belge de la justice Koen Geens qualifie cette déclaration de « déplacée »[21]. La Commission européenne se distancie par la suite des propos de Borrell, les qualifiant de « personnels »[22].

Vie privée

Divorcé de la Française Caroline Mayeur, avec qui il a eu deux enfants, Josep Borrell est actuellement le compagnon de l'ancienne ministre de l'Environnement, Cristina Narbona.

Notes et références

  1. https://www.politico.eu/article/borrell-forced-to-resign-over-energy-interests/
  2. (es) Juan González Ibáñez, « José Borrell: " Nadie debe temer nada de mi cada día más probable victoria" en las primarias », El País,
  3. (es) Oriol Solé Altimira, « Josep Borrell, un veterano europeísta y azote del independentismo », Eldiario.es,  : « Su etapa en el PSOE, partido en el que ha militado toda su vida (no en el PSC), »
  4. (es) « Un 55% de caras nuevas en la ejecutiva del PSOE », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  5. (es) « Borrell vence en 16 de las 21 federaciones del Partido Socialista », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  6. (es) « Borrell renuncia como candidato por el escándalo de sus ex colaboradores », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  7. (es) « Borrell elegido por unanimidad cabeza de lista a las Europeas », Cadena SER, (lire en ligne, consulté le )
  8. « Union européenne - Parlement : Josep Borrell élu président », sur www.rfi.fr, (consulté le )
  9. « Hans-Gert Poettering, nouveau Président du Parlement européen », sur www.europarl.europa.eu, (consulté le )
  10. Patrick Bèle, « Les anti-indépendantistes veulent se faire entendre », Le Figaro, samedi 7 / dimanche 8 octobre 2017, p. 8 (lire en ligne).
  11. https://english.elpais.com/elpais/2019/03/28/inenglish/1553792253_966073.html
  12. (es) « Josep Borrell, ministro de Asuntos Exteriores, Unión Europea y Cooperación », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) « El «Consejo de Ministras y Ministros» de Pedro Sánchez toma posesión ante el Rey », Sur (es), (lire en ligne, consulté le ).
  14. https://www.politico.eu/article/josep-borrell-europe-undiplomatic-envoy/
  15. « Accord au sommet de l'UE sur les nominations clés », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  16. Article 17 du TUE
  17. https://www.efe.com/efe/english/world/spain-s-foreign-minister-fined-for-insider-trading-sparking-calls-to-resign/50000262-3825834
  18. https://www.spainenglish.com/2018/11/27/spains-foreign-minister-fined-share-deal/
  19. https://www.euronews.com/2018/11/28/spanish-foreign-minister-says-americans-only-had-to-kill-four-indians-to-get-independence
  20. https://www.express.co.uk/news/world/1051533/native-american-spain-foreign-minister-josep-borrell-cruel-racist
  21. https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/le-gouvernement-n-apprecie-pas-les-declarations-de-josep-borrell-5dfba8c2d8ad58130dd5add4
  22. https://www.levif.be/actualite/europe/mandat-d-arret-ue-la-commission-se-distancie-de-propos-de-borrell-sur-la-justice-belge/article-news-1230573.html?cookie_check=1617822541

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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