Isaac La Peyrère

Isaac La Peyrère ou de La Peyrère[1] né à Bordeaux en 1596 dans une famille de notables calvinistes, et mort le dans la maison des pères de l'Oratoire d'Aubervilliers, est un voyageur, diplomate, littérateur, théologien et exégète biblique français, proche des milieux du « libertinage érudit » de la première moitié du XVIIe siècle. Connu pour avoir soutenu l'idée que le salut chrétien reposait sur la conversion des Juifs et plaidé en faveur de leur « rappel », il l'est plus encore pour avoir formulé l'hypothèse des « préadamites », selon laquelle des hommes, les Gentils, existaient avant Adam, celui-ci n'étant que le premier ancêtre des Juifs.

Loin d'être un « illuminé », il eut une vie d'homme de cour, de diplomate, d'amateur de sciences, faisant preuve d'une curiosité universelle, comme en témoignent ses "relations" sur l'Islande et le Groenland, et sa longue correspondance avec le savant Olaus Worm.

Biographie

Isaac est l'aîné des neuf enfants[2] de Bernard de La Peyrère, l'un des Anciens du Consistoire réformé de Bordeaux, conseiller ordinaire des guerres d'Henri IV, et de Marthe Malet, fille du Trésorier de la Maison de Navarre.

Rien ne permet d'affirmer avec certitude que cette famille était d'origine juive, comme l'ont écrit en forme de reproche les détracteurs contemporains d'Isaac[3], et comme le soutiennent plusieurs auteurs modernes, dont Leo Strauss et Richard H. Popkin, pour lesquels sa judéophilie ne peut s'expliquer que par cette raison. Quoi qu'il en soit, aucune communauté juive, celle d'Amsterdam en particulier, ne l'a jamais reconnu comme un des siens.

Installé en 1624 à Montauban comme avocat, avec le soutien d'une famille alliée (par Marie, sœur de Marthe Malet, épouse d'Antoine d'Aliès), les d'Aliès, marié à Suzanne de Petit, La Peyrère participe à la défense de la cité protestante jusqu'à sa chute en 1629. Entre 1630 et 1643, ruiné et probablement veuf, il est employé par d'Aliès à la Recette et sillonne le Quercy, avec quelques séjour à Paris, où il rencontre Tomaso Campanella vers 1638 ou 1639. À partir de 1643, il entre au service du prince Henri II de Condé et réside principalement à Paris. C'est cette année 1643, après la mort de Richelieu et Louis XIII, mais aussi de ses deux parents, que La Peyrère publie un petit ouvrage anonyme (« comme partie d'un plus grand qu'il prépare »), Du Rappel des Juifs. Guy Patin perce aussitôt l'anonymat, annonçant même le traité à venir des Préadamites, mais l'auteur n'est pas inquiété. À l'hôtel de Condé, La Peyrère se lie avec Pierre Bourdelot, médecin au service des Condé, et membre actif de la République des Lettres. Par Bourdelot, il côtoie le milieu scientifique (Mersenne, Pascal, Gassendi) et libertin érudit (La Mothe le Vayer, Jean-Baptiste Hullon, les frères Dupuy).

De 1644 à 1646, il fait partie de la mission diplomatique conduite par La Thuillerie au Danemark et en Suède. Mazarin, qui appuie financièrement les troupes suédoises, souhaite qu'une paix soit rapidement conclue entre les deux Royaumes. À Copenhague, La Peyrère se lie avec Corfitz Ulfeld, le favori du roi Christian IV, Léonora-Christina, la brillante épouse de ce dernier et fille de Christian IV, ainsi qu'avec le savant Ole Worm, recteur de l'Université, collectionneur et spécialiste des runes. Cette dernière rencontre sera l'occasion d'une correspondance entre 1645 et 1649 (avec 39 lettres conservées).

À son retour en Hollande en 1646, La Peyrère rencontre à plusieurs reprises Claude Saumaise, avec qui il échange sur l'ancienneté de la terre, selon les chronologies des différentes civilisations.

Entre 1647 et 1653, il suit le Grand Condé dans les combats et péripéties de la Fronde. Il donne deux récits (La Bataille de Lents, Lettre d'Ariste à Nicandre, sur la bataille de Rethel) à la gloire du jeune prince, qu'il accompagne dans son exil à Bruxelles. Après une mission diplomatique en Espagne, puis en Angleterre (au cours de laquelle il tombe gravement malade), en 1653, il revient à Bruxelles, où Condé le met au service de la jeune Christine de Suède, qui vient d'abdiquer. Il semble que ce soit elle qui finance la parution des Praeadamitae en 1655 à Amsterdam. Censuré « comme calviniste et comme juif » par l’archevêque de Malines, La Peyrère est arrêté en 1656, peut-être avec la complicité de son propre maître, le prince de Condé, au terme d'une négociation avec le Pape.

Il se rend alors à Rome pour abjurer le calvinisme et renoncer à son hypothèse préadamite, qu'il compare dans son Apologie à l'hypothèse copernicienne. Il rejoint ensuite Condé en exil, puis revient à Paris avec son maître rétabli dans ses biens, en 1659.

Entre 1660 et 1665, La Peyrère est bibliothécaire de Condé. Il publie en 1663 sa Relation d'Islande et réédite la Relation du Groenland, ainsi que son Apologie. Dans ses Lettres à Monsieur de La Suze pour l'obliger par la raison à se faire catholique, il polémique longuement avec un théologien calviniste.

En 1665, il se retire chez les Oratoriens d'Aubervilliers « sans changer d'habit ». Là, il s'emploie à rédiger le traité Des juifs élus, rejetez et rappelez, reprenant son système « théologico-politique », mais sans défendre ouvertement l'hypothèse préadamite. Le manuscrit sera rejeté par la censure vers 1673. La Peyrère a encore à ce sujet un long échange épistolaire et aussi oral avec le savant oratorien Richard Simon. Il meurt en , dans la plus grande pauvreté.

L'épitaphe suivante a été publiée pour la première fois en 1694 par Pierre Richelet, dans la seconde partie de son Nouveau Dictionaire françois  :

« Ici gît La Peyrère, ce bon israélite[4],
Catholique, huguenot, enfin préadamite;
Quatre religions lui plurent à la fois,
Et son indifférence était si peu commune,
Qu'après quatre-vingts ans qu'il eut à faire un choix,
Le bonhomme partit et n'en choisit pas une. »

L'hypothèse des «Préadamites»

Plaque commémorative pour les Pré-adamites installés à Canterbury en terre maori (Nouvelle Zélande), 1850.

Isaac La Peyrère[5] part des deux récits de la création qui se trouvent dans la Genèse, et, se fondant sur les différences qu’on a de tout temps signalées entre eux, il regarde le premier comme se rapportant à la création des non-Juifs, ou « Gentils », le second à l’origine du peuple que Dieu avait élu entre tous les autres.

Les Gentils, créés les premiers, au sixième jour de la grande semaine, en même temps que les animaux, appartiendraient en quelque sorte à la création générale. Ils auraient été formés comme tous les autres êtres et tirés comme eux de la matière du chaos. Ils seraient apparu en même temps sur la terre entière, et aucun d’eux n’aurait jamais pénétré dans le paradis terrestre. Adam, le premier Juif tiré du limon de la terre, Ève formée avec une côte d’Adam, n’auraient vu le jour qu’après le repos du septième jour. Seuls ils auraient habité le jardin d’Éden, seuls par conséquent, ils se seraient rendus coupables du péché contre la loi en violant la défense qui leur avait été faite. Les autres hommes, innocents à cet égard, n’en étaient d’ailleurs pas moins coupables de péchés naturels. L’auteur trouve cette distinction confirmée par un passage de Paul (Romains 5:12-14).

À l’appui de son hypothèse fondamentale, La Peyrère n’invoque pas seulement le texte même relatif aux premiers jours du monde ; ses arguments les plus précis sont tirés surtout de l’histoire d’Adam et de sa famille. Jusqu’à l’âge de 130 ans, la Genèse ne donne à celui qu’on est habitué à regarder comme le premier homme pas plus de trois fils, et les paroles qu’il prononce lors de la naissance de Seth ne peuvent laisser de doute à cet égard. Plus tard seulement, il a des fils et des filles. Après le meurtre d’Abel, Seth n’étant pas encore venu au monde, la famille d’Adam ne comptait donc que trois personnes. Cependant, Caïn, chassé par Dieu et condamné à errer sur la terre, témoigne la crainte d’être tué par quiconque le trouvera. Dieu met en conséquence un signe sur Caïn, et déclare que celui qui le tuera sera puni au septuple. Caïn pouvait donc rencontrer des ennemis, et ces ennemis ne pouvaient être que des hommes étrangers à Adam.

Caïn, en s’éloignant, emmène sa femme. D’où venait cette femme ? Jusqu’à cette époque, Adam n’avait eu d’autres enfants que celui qui fuyait après un crime et celui qui en avait été la victime… Il fallait bien qu’il y eût d’autres familles à côté de celle d’Adam. Enfin, à peine Caïn a-t-il eu un fils qu’il bâtit une ville : il fallait donc qu’il eût trouvé des compagnons pour la construire et pour la peupler.

De tous ces faits, l’auteur conclut qu’il existait des hommes en dehors de la famille adamique ou juive, et que ces hommes, répandus dès lors sur toute la terre, n’étaient autres que les Gentils, ces premiers venus de la grande création, toujours si nettement distingués des Juifs.

La Peyrère interprète au même point de vue un grand nombre d’expressions générales employées dans la Bible. Par exemple, la terre, dont il est si souvent question, n’est pas pour lui la surface entière de notre globe, mais seulement la Terre sainte, celle que Dieu avait destinée à son peuple. Il en précise les limites et en donne une carte peu détaillée, mais assez juste pour le temps. C’est à elle seule qu’il applique les récits relatifs au déluge biblique, déluge qu’il compare aux autres grandes inondations partielles dont diverses nations ont conservé le souvenir. L’histoire de Noé devient ainsi le pendant de celle d’Adam. Ce patriarche est resté le seul représentant, non pas de l’humanité tout entière, mais des Juifs seulement. C’est contre ces derniers que s’était allumée la colère céleste : Dieu n’a jamais eu l’intention de détruire les Gentils.

Bibliographie

Sur les Préadamites

  • Systema theologicum ex Prae-Adamitarum hypothesis pars prima, Sans lieu, 1655, consultable sur Gallica.
  • Præadamitæ, sive Exercitatio super Versibus duodecimo, decimotertio et decimoquarto, capitis quinti Epistolae D. Pauli ad Romanos, quibus inducuntur primi homines ante Adamum conditi [Les Préadamites ou Dissertation sur les douzième, treizième et quatorzième versets du cinquième chapitre de l'épîre de S. Paul aux Romains, par lesquels est établie l'existence de premiers hommes avant Adam], Sans lieu, 1655, consultable sur Gallica[6].
  • Isaaci Peyrerii Epistola ad Philotimum, qua exponit rationes propter quas ejuraverit sectam Calvini quam profitebatur, & librum De Prae-Adamitis quem ediderat, Francfort, 1658, consultable sur Google Livres.
  • Lettre de La Peyrere, à Philotime. Dans laquelle il expose les raisons qui l'ont obligé à abiurer la Secte de Calvin qu'il professoit, & le Livre des Préadamites qu'il avoit mis au iour. Traduit en Francois, du Latin imprimé à Rome. Par l'auteur mesme, traduction française du précédent, suivie, p. 95 à 169, d'une « Requeste à Nostre Tres-Saint Père le Pape Alexandre VII », Paris, Augustin Courbé, 1658, consultable sur Google Livres.

Sur d'autres sujets

  • La Bataille de Lents, Paris, Imprimerie royale, 1649, consultable sur Gallica.
  • Du Rappel des Juifs, Sans lieu, 1643, consultable sur Gallica. Réédition par Fausto Parente (trad. par M. Anquetil-Auletta), Paris, Honoré Champion, 2012.
  • Relation du Groenland, Paris, Augustin Courbé, 1647, consultable sur Gallica.
  • Lettre d'Ariste à Nicandre, sur la bataille de Rethel, Sans lieu, 1651.
  • Lettre à M. le Cte de La Suse pour l'obliger par raison à se faire catholique, Sans lieu et sans date.
  • Recueil de lettres escrites à Monsieur le comte de la Suze pour l'obliger par raison à se faire catholique, Paris, Simeon Piget, 1661, consultable sur Gallica.
  • Suite des lettres escrites à Monsieur le comte de la Suze pour l'obliger par raison à se faire catolique (sic), Paris, Simeon Piget, 1662, consultable sur Gallica.
  • Relation de l'Islande, Paris, Louis Billaine, 1663, consultable sur Gallica.
  • Apologie de La Peyrere, Paris, Thomas Joly et Louis Billaine, 1663, consultable sur Google Livres.
  • Quelques lettres inédites d'Isaac de Lapeyrère à Boulliau, publiées avec une notice, des notes et un appendice par Philippe Tamizey de Larroque, Plaquettes gontaudaises, no 2, Paris, 1878.

Ouvrages et articles critiques

  • Richard Simon, Lettres choisies de Mr Simon, où l'on trouve un grand nombre de faits anecdotes de Literature. Nouvelle édition, t. II, Rotterdam, Reinier Leers, 1704, p. 1-29 (Trois lettres adressées à La Peyrère et une lettre sur « quelques particularités touchant l'auteur et l'ouvrage des Préadamites »), consultable sur Google Livres ; autre édition, Amsterdam, Pierre Mortier, 1730, consultable sur Google Livres.
  • Jean-Pierre Niceron, Article « Isaac La Peyrère », Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république des lettres, t. XII, Paris, Briasson, 1730, p. 65-84, consultable sur Gallica.
  • Charles Weiss, article « Peyrère (Isaac de La) », Biographie universelle, ancienne et moderne, t. 33, Paris, Michaud, 1823, p. 547, consultable sur Google Livres.
  • Eugène et Émile Haag, La France protestante, ou Vies des protestants qui se sont fait un nom dans l'Histoire, t. VI, Paris, Cherbuliez, 1856, p. 305-307, consultable sur Gallica.
  • Paul Louisy, article « La Peyrère (Isaac de) », Nouvelle biographie générale (éd. Hoefer), t. XXIX, Paris, Firmin Didot frères et fils, 1859, col. 520-522, consultable sur Gallica.
  • Armand Quatrefages, Unité de l'espèce humaine, Paris, Hachette, 1861, p. v-viii, consultable sur Google Livres.
  • (en) Alexander Winchell, Preadamites; or a Demonstration of the Existence of Men Before Adam; together with a Study of their Condition, Antiquity, Racial affinities, and Progressive Dispersion over the Earth, 4e éd., Chicago-Londres, 1888, p. 454-461, consultable sur Internet Archive.
  • Pierre G. Mahoudeau, « Un précurseur du polygénisme : Isaac La Peyrère », Revue anthropologique, 1915, p. 21-26, consultable sur Gallica.
  • Jean Carreyre, article « La Peyrère (Isaac de) », Dictionnaire de théologie catholique, t. VIII, 2, Paris, Letouzey et Ané, 1925, col. 2615-2616, consultable sur Internet Archive.
  • Leo Strauss, « Die Religionskritik Spinozas als Grundlage seiner Bibelwissenschaft ; Untersuchungen zu Spinozas Theologisch-politischen Traktat », (Veröffentlichungen der Akademie für die Wissenschaft des Judentums. Philosophische Sektion, Zweiter Band), Berlin, Akademie-Verlag, 1930, XXII. Traduit en français par Gérard Almaleh, Albert Baraquin et Mireille Depadt-Eichenbaum, sous le titre La Critique de la religion chez Spinoza, ou les fondements de la science spinoziste de la Bible, Paris, Les Éditions du Cerf, coll. "La Nuit surveillée", 1996. Le chapitre III, p. 51-86, est consacré à Isaac de La Peyrère.
  • Émile Amann, article « Préadamites », Dictionnaire de théologie catholique, t. XII, 2, Paris, Letouzey et Ané, 1935, col. 2793-2800, consultable sur Internet Archive.
  • René Pintard, Le Libertinage érudit dans la première moitié du XVIIe siècle, Paris, Boivin, 1943; réimp. Slatkine Genève-Paris, 1983, p. 358-362, 379-380, 420-424.
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  • Anthony Grafton, Defenders of the Text. The Tradition of Scholarship in an Age of Science, 1450-1800, Cambridge (Massachusetts)-London, Harvard University Press, 1991, p. 214-213.
  • Élisabeth Quennehen, Le Problème de l'unité du genre humain au XVIIe siècle : Contribution à l'idée polygéniste [Guillaume de Conches, Giordano Bruno, Isaac La Peyrère], thèse d'histoire sous la direction de Jean Devisse soutenue en 1993, université Paris I. Contient une traduction des livres III et IV des Præadamitæ.
    • « À propos des Préadamites : deux manuscrits des Archives nationales », La Lettre clandestine, no 3, 1994, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, p. 305-310.
    • « Un nouveau manuscrit des Préadamites », La Lettre clandestine, no 4, 1995, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, p. 545-551.
    • « Lapeyrère et Calvin : Libre pensée et Réforme », Libertinage et philosophie au XVIIe siècle », no 1, Presses de l'université de Saint-Étienne, 1996, p. 69-74.
    • « Lapeyrère, la Chine et la chronologie biblique », La Lettre clandestine, no 9, 2000, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, p. 243-255.
    • « L'auteur des Préadamites, Isaac La Peyrère. Essai biographique », dans Dissidents, excentriques et marginaux de l'Âge classique. Autour de Cyrano de Bergerac. Bouquet offert à Madeleine Alcover composé par Patricia Harry, Alain Mothu et Philippe Sellier. Paris, Honoré Champion, 2006, p. 349-373.
  • Henk J. M. Nellen, Ismaël Boulliau (1605-1694), astronome, épistolier, nouvelliste et intermédiaire scientifique. Ses rapports avec les milieux du « libertinage érudit », Amsterdam & Maarssen, Apa-Holland University Press, 1994, p. 424-429.
  • (it) Giuliano Gliozzi, Adamo e il nuovo mondo. La nascita dell'antropologia come ideologia coloniale: dalle genealogie bibliche alle teorie razziali (1500-1700), Firenze, La Nuova Italia (Pubblicazioni del Centro di studi del pensiero filosofico del Cinquecento e del Seicento in relazione ai problemi della scienza del Consiglio nazionale delle ricerche. Serie 1, Studi 7), 1977. Traduction par Arlette Estève et Pascal Gabellone, sous le titre Adam et le Nouveau Monde. La naissance de l'anthropologie comme idéologie coloniale : des généalogies bibliques aux théories raciales (1500-1700), Lecques (30250), Théétète éditions, 2000.
  • (en) David Wetsel, « Isaac La Peyrère and his pre-adamites », dans Dissidents, excentriques et marginaux de l'Âge classique. Autour de Cyrano de Bergerac. Bouquet offert à Madeleine Alcover composé par Patricia Harry, Alain Mothu et Philippe Sellier. Paris, Honoré Champion, 2006, p. 375-382.
  • André Pichot. Aux origines des théories raciales : De la Bible à Darwin, Paris, Flammarion, 2008.
  • (en) Henk J. M. Nellen, « Tension between Church Doctrine and Critical Exegesis of the Old Testament », Hebrew Bible/Old Testament, The History of Its Interpretation. Vol. II, From the Renaissance to the Enlightenment, ed. by Magne Sæbø, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2008, p. 817-826.
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  • (de) Andreas Nikolaus Pietsch, Isaac La Peyrère : Bibelkritik, Philosemitismus und Patronage in der Gelehrtenrepublik des 17. Jahrhunderts, Berlin, Walter de Gruyter, 2012.

Notes et références

  1. La documentation présente les deux possibilités, de même qu'elle offre des exemples de La Peyrère et Lapeyrère.
  2. Dont Abraham de La Peyrère, avocat au Parlement de Bordeaux.
  3. Les prénoms juifs de l'Ancien Testament étaient courants chez les protestants à cette époque, le prénom Isaac ne peut donc servir d'argument. « La lecture assidue de la Bible, qui était de rigueur chez les huguenots, les a familiarisés avec des personnages dont ils ont voulu donner les prénoms à leurs enfants. Ainsi, on peut affirmer sans crainte, quand il ne s’agit pas de familles juives, que la quasi-totalité des porteurs de prénoms bibliques : Abraham, Isaac, Jacob, Néhémie, Nathanaël, Osée, pour les garçons, de même que Esther, Judith, Ruth, Sarah, etc., pour les filles, sont des enfants dont les parents eux-mêmes étaient protestants. C’est aussi souvent vrai pour les Daniel, David, Gabriel, Joachim, Théodore, Théophile, Timothée, etc. Ceci ne veut pas dire que tous les enfants protestants avaient des prénoms bibliques, tant s’en faut, mais que l’usage des prénoms cités ci-dessus n’avait pas cours dans le monde catholique de l’époque. Cette constatation n’est pas valable seulement en Picardie, elle est vérifiée aussi en Normandie, dans la Drôme, en Suisse francophone, etc. » (Jean-Paul Roëlly)
  4. Ce vers est boîteux, il compte un pied de trop, et la césure s'appuie sur un E muet.
  5. Cette section reprend les quelques pages consacrées à La Peyrère par Armand Quatrefages, dans Unité de l'espèce humaine, p. v-viii.
  6. Traduit en anglais dès l'année suivante sous le titre Men before Adam, or, A discourse upon the twelfth, thirteenth, and fourteenth verses of the fifth chapter of the Epistle of the Apostle Paul to the Romans. London, 1656.

Articles connexes

Liens externes

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