Guillaume I de Marseille

Guillaume de Marseille, est né vers 935 certainement à Marseille et mort le à Marseille.

Guillaume de Marseille
Titre vicomte de Marseille
(972-1004)
Successeur Guillaume II de Marseille
Autres fonctions Moine à la fin de sa vie
Biographie
Dynastie Vicomtes de Marseille
Nom de naissance Guillaume
Naissance Vers 935
Marseille
Décès
Provence
Père Arlulf de Marseille
Conjoint Belielde

Biographie

Guillaume de Marseille, le deuxième vicomte de Marseille[1], voit grâce aux libéralités du comte d'Arles, ses terres s'accroître. Il commence à relever de ses ruines l’abbaye Saint-Victor de Marseille, dont les Sarrasins n'avaient pas laissé une pierre debout. Il restitue ou donne des terres et des bénéfices à l'abbaye. Guillaume finit sa vie malade et ne trouve l’apaisement qu’en se faisant moine bénédictin. Sa mort est le signal du démembrement de la vicomté de Marseille et ses héritiers continuent à enrichir l’Église.

Le territoire de la vicomté de Marseille

Pour Florian Mazel[2], Guillaume Ier (Guilhem I, vers 935 - †1004) est le fils d'Arlulf Ier (vers 920 - †av.965)[3] qui a reçu des dons de terres fiscales à Trets[4] en 948 par Conrad III de Bourgogne quand ce dernier a retrouvé la souveraineté sur le territoire au sud du Viennois jusqu'à la mer Méditerranée[5]. Il est le frère de d'Honorat de Marseille ( - †976/977), évêque de Marseille en 954.

En 972, Guillaume de Marseille et Pons de Fos, seigneur d'Hyères, vont vers le comte de Provence, Guillaume le Libérateur, et lui disent : Seigneur comte, voilà que notre terre a été affranchie du joug des païens et remise en vos mains par une donation, du roi Conrad ; nous vous prions de vous y rendre et de poser des termes entre les bourgs, les châteaux et les biens d'église [6].

En 973, il combat contre les Sarrasins, aux côtés de Guillaume le Libérateur, comte d'Arles et successeur de Boson II d'Arles. Il voit, grâce aux libéralités du comte d'Arles, ses terres s'accroître de la ville de Toulon et du bourg d’Hyères. Outre la ville et le territoire de Marseille, le domaine de ces vicomtes comprenait encore plusieurs autres belles terres, telles que celles de Sixfours, de Soliers, de Ceyreste, de Cuges et d'Ollières[7].

Le diocèse de Toulon, revendiqué par Guillaume de Marseille et Pons de Fos, est divisé en deux parties. Pons de Fos, reçoit la partie est, dite maison de Fos, qui comprend, outre Hyères, y compris les îles, les communes de La Garde, du Pradet, de Bormes, du Lavandou et de Pierrefeu.

Guillaume de Marseille fait construire à Cuers un château et des fortifications au sommet de la colline. Le vicomte de Marseille est aussi l’initiateur de la construction de l'église Saint-Sauveur d’Aubagne à la fin du Xe siècle.

Puissant seigneur il est maître d’une cinquantaine de villes, bourgs ou villages, parmi lesquels : Allauch, Aubagne, Auriol, Le Beausset, Belcodène, Fort de Brégançon, Cabasse, Cabris, La Cadière, Le Cassis, Castellet, Ceyreste, Chateauneuf-les-Martigues, Chateauneuf-le-Rouge, La Ciotat, Cuges, Evenos, Fos, Freinet, Fuveau, Gardanne, Gignac, Gréasque, Hyères, Julhans, Martigues, Méounes, Mimet, Miramas, Nans, Ollières, Les Pennes, Peynier, Peypin, Pichauris, Pierrefeu, Port-de-Bouc, Pourcieux, Pourrières, Puyloubier, Roquefort, Roquevaire, Rousset, Saint-Julien, Saint-Marcel, Saint-Maximin, Signes, Sixfours, Soliers, Toulon, Tourves, Trets, Venelles et Vidauban[8]...

L’abbaye Saint-Victor de Marseille

Guillaume et Honoratus de Marseille commencent à relever de ses ruines l'abbaye dont les Sarrasins n'avaient pas laissé une pierre debout. Les exhortations d'Uwifret, abbé de Saint-Victor, les poussent à multiplier les dépenses. Guilaume laissera à Ysarn, son successeur, la gloire de mettre la dernière main à la restauration de l'édifice[9].

Dans l'acte d'une donation faite à ce lieu saint, figurent les noms de Pons Ier de Marseille évêque de Marseille, fils de Guillaume et d'Hermengarde d’Arles, sa femme. Quelques historiens attribuent en grande partie les nombreuses libéralités faites par ce prince à l'église, à la terreur générale qu'inspirait alors l'approche annoncée de la fin du monde [10]

D'après un acte qui se trouve dans le grand cartulaire de Saint-Victor, fol. 22, Guillaume, vicomte de Marseille, donne à l'abbaye, en 1004, la moitié d'un bourg appelé Campania. Ce bourg était, suivant Antoine de Ruffi, entre Bouc, Cabriès et Les Pennes. Toutefois, d'autres localités portaient le nom de Campania, entre autres les deux prieurés de Saint Jean et de Saint-Paul, dans le diocèse d'Apt. Je crois que Villa nono correspond à Venelles, avec d'autant plus de raison qu'il y a dans le même territoire, une colonie que le texte désigne in Petrulas, qui est Peyrolles-en-Provence, sur la Durance, d'après l'affouagement de 1200, inséré dans le liber Pergamenorum de la cour des comptes. Villa nono et Campania dépendent peut-être du diocèse d'Aix-en-Provence. L'Église y a cinq colonies[11].

La ville

La Major de Marseille

À cette époque la ville supérieure, qui est appelée épiscopale, n'a pas une grande importance et n'est pas peuplée. Elle est principalement habitée par les pêcheurs qui forment une corporation composée d'environ six cents chefs de familles, lesquels nomment, toutes les années, quatre d'entre eux, appelés Probi Hommes Piscatorum. L'élection a lieu le jour de saint Étienne. Ce tribunal juge souverainement et sans appel, sans écriture et sans formalités judiciaires, tous les différends relatifs à la pêche. La ville haute renferme dans son enceinte la Major et ses environs, et va aboutir à l'esplanade qui est au-devant de l'église Saint-Laurent. Cette ville est encore divisée en deux parties soumises à une juridiction différente. Il y a la juridiction de l'évêque proprement dite, et celle du prévôt et du chapitre de la cathédrale.

La fin de sa vie

Guillaume passe toute sa vie dans la prière, dans de stériles contemplations. Comme son frère, Honoratus de Marseille et son fils Pons Ier sont évêques de Marseille, l'administration des deux villes, haute et basse est presque sous une seule autorité et reste dans la famille vicomtale. Une grave maladie acheva de troubler la raison de Guillaume. Il ne recouvre la paix de son âme qu'après un renoncement complet aux choses de ce monde. Il se fait couper les cheveux, endosse l'habit de Saint-Benoît, assure de nouvelles et considérables donations au monastère. En 1004, il rend le dernier soupir dans les bras d'Uwifret ou Vilfried, prieur de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, des mains de qui il avait voulu recevoir l'habit de Saint-Benoît[12].

Guillaume de Marseille est mort le à Marseille. Il est inhumé dans l’abbaye Saint-Victor de Marseille.

Descendance

La Provence au XIIe siècle

Guillaume de Marseille (vers 935-1004) porte pour la première fois le titre de vicomte en 977. Il se marie deux fois. De sa première femme, Billielis ou Belieldis[13] dite de Marseille :

Sa seconde femme, Hermengarde d’Arles (vers 982-1049), fille d’Aillon, vicomte d’Arles [15], lui donne une autre fille :

  • Astrude (vers 995-1055), mariée en 1004 à Lambert, seigneur de Vence, dit Barbeta, fils d’Amic de Vence et de Belletrude. (hyp) Veuve elle se marie en secondes noces avec son cousin germain, Guy de Fos, fils de Pons de Fos (vers 945-1025) et de Profecta de Marignane. Ils ont cinq fils : Pons, Guillaume, Guy, Amiel de Fos et Rostan de Fos archevêque d'Aix (1056-1085).
  • (hyp) Aicard, décédé avant 1008.

Sa mort est le signal du démembrement de la vicomté de Marseille. Pons, son fils, et Billiélis, sa fille, ont en partage quelques places du district. La ville basse et le restant du fief échoient, par portions égales, à ses autres enfants Guillaume et Fulco.

Les héritiers se distingueront d'ailleurs par les mêmes prodigalités envers les couvents et les églises. Ils cèderont notamment à l’abbaye Saint-Victor de Marseille, en 1014, les églises de Saint-Mitre, de Saint-Martin et de Saint-Laurent, situées sur le territoire d'Aubagne, et une partie de leurs droits seigneuriaux sur Pourcieux, Peynier, Ollières, Saint-Andiol et La Môle, ainsi qu'un droit de pêche dans I’Huveaune, depuis l'embouchure du Jarret jusqu'à la mer. En outre, ils lui feront restituer la terre de Maravilhan, que leur avaient léguée Sifroi, seigneur provençal, et sa femme Exlemba, et dont quelques particuliers s'étaient emparés. Sous ces deux vicomtes, Marseille et témoin seront d'une cérémonie en 1043 dont une bulle a conservé le souvenir. Guillaume et son frère Honoré avaient entrepris la restauration de l'église de Saint-Victor, détruite par les Normands au IXe siècle. Ysarn, le nouveau prieur de Saint-Victor, Guillaume II et Fulco auront la gloire d'achever l'œuvre commencée par Viffred et Guillaume de Marseille, et la dédicace de l'édifice donna lieu à l'une des plus belles fêtes religieuses que l’on ait vues, au dire de la bulle[16].

Notes et références

  1. Arlulf de Marseille est le premier des vicomtes de Marseille. Il est qualifié de vice-comes en mars 965 dans une charte, voir Ch. 29 du Cart. Saint-Victor et Inventaire chronologique et analytique des chartes de la maison de Baux, de Louis Barthélemy, p.1.
  2. Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe-début XIVe siècle. L'exemple des familles d'Agoult-Simiane, de Baux et de Marseille, p. 638, Édition du CTHS (collection Histoire no 4), 2002 ; p. 803 (ISBN 978-2-7355-0503-6)
  3. Medieval Lands : Vicomtes de Marseille
  4. Arlulf ne semble pas avoir reçu du roi Conrad III le titre de vicomte de Marseille.
  5. [Comté de Provence#Histoire du comté de Provence|Histoire du comté de Provence]
  6. Histoire générale du Moyen Âge, de Ovide Chrysanthe Desmichels, p.396.
  7. Manuel des consuls, de Alexandre Miltitz, p.174.
  8. Histoire de Provence, de Augustin Fabre, p.26.
  9. Histoire analytique et chronologique des actes et des déliberations du corps et du conseil de la municipalité de Marseille, depuis le Xe siècle jusqu'à nos jours, de Louis M2ry; F Guindon; Marseille.
  10. Histoire analytique et chronologique des actes et des délibérations du corps et du conseil de la municipalité́ de Marseille, depuis le xme siecle jusqu'à nos jours, de Louis Mery; F Guindon; Marseille (France).
  11. La Major, cathédrale de Marseille, de Casimir Bousquet, p.468.
  12. Histoire analytique et chronologique des actes et des délibérations du corps et du conseil de la municipalité́ de Marseille, depuis le Xe siècle jusqu'à nos jours, de Louis Méry, F Guindon, Marseille et Histoire de Marseille', de Amédée Boudin, p. 136.
  13. Bilieldis dont les parents ne sont pas connus sur Medieval lands : Provence - Vicomtes de Marseille - Cf. Gallia Christiana Novissima, Marseille, Col. 48, no. 70, and Col. 49, no. 72. 
  14. Gérin-Ricard, Actes concernant les vicomtes de Marseille
  15. Jacques Saillot, Le sang de Charlemagne...
  16. Histoire de Marseille, de Amédée Boudin, p.139.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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