Guillaume II de Provence

Guillaume II de Provence (né en 982[1] et mort le ), dit le Pieux.

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Comte de Provence (993-1018) ; il ne peut récupérer le titre de marquis qui échoit à son oncle Rotboald Ier.

En raison d'un grand-oncle appelé lui aussi Guillaume[2], il est parfois dénommé Guillaume III de Provence.

Biographie

Origines et premières années

Il est le fils de Guillaume Ier dit le Libérateur (c.955-993) et de sa seconde épouse, Adélaïde d'Anjou. Bien que la filiation entre Adélaïde et son fils Guillaume soit attestée par de nombreuses chartes contemporaines[3] et soit acceptée par les historiens médiévistes, certaines compilations généalogiques de seconde main persistent à en faire le fils d'Arsinde de Comminges, la première femme de Guillaume le Libérateur[4].

Le jeune Guillaume est cité pour la première fois en 990 dans une charte signée par son père le comte Guillaume Ier, sa mère la comtesse Adélaïde et son oncle Rotboald [5].

Comte de Provence

Comte en 993, alors qu'il est encore enfant, il le devient effectivement en 999. Vers 1002, il épouse Gerberge de Bourgogne, fille d'Othon Guillaume, comte de Bourgogne et d'Ermentrude de Roucy, comtesse de Macon et de Besançon, dite de Reims.

Il participe en 1005 à l'assemblée présidée par sa mère la comtesse Adélaïde qui règle la condition de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille.

En 1008 à la mort de son oncle Rotboald, Guillaume étant trop jeune pour exercer avec autorité la fonction comtale, l'aristocratie met le pouvoir comtal en cause dans une révolte qui n'est que la première d'une longue série. La nouvelle génération nobiliaire[6],[7] conteste avec violence les donations pieuses accordées par le marquis et son entourage. Ce n'est qu'en 1009 que la comtesse Adelaïde réussit avec difficulté à rétablir la paix. Vers 1014, la pape Benoît VIII s'adresse à Guillaume II et à Adélaïde, qui gouverne avec lui, pour les engager à réprimer les brigandages des seigneurs qui envahissent les biens de l'abbaye de Saint-Gilles.

Les violences avec la maison de Fos reprennent un peu après. Dans le passé la forteresse de Fos, qui commandait l'entrée de l'étang de Berre où se trouvaient de nombreux salins, ainsi que Hyères, avait été confiée à un vicomte, Pons. Or, celui-ci refuse l'hommage et la restitution au comte en 1018. Avec l'aide du vicomte de Marseille Fulco et d'autres grands[8], Guillaume II de Provence part en guerre contre Pons de Fos, mais est tué dans les combats, en 1018 avant le , probablement le [9].

Guillaume II est inhumé dans les fondements de l'église en cours de construction de l'abbaye de Montmajour qui au début du XIe siècle devient la nécropole des comtes de Provence. Sa dépouille est rejointe en 1026, par celle de la comtesse Adélaïde et en 1063 par celle du comte Geoffroy. Toutes les trois initialement déposées dans la crypte du XIe siècle sont transférées au XIIe siècle au cloître.

Descendance

Le comté de Provence fut partagé (en indivision) entre ses trois fils :

  • Guillaume IV (avant 1013, mort entre 1019 et 1030), comte de Provence, connu par divers actes dont une donation à l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Il n'eut pas de postérité.
  • Foulques Bertrand (1014 - 1051), comte de Provence. Sa part devint ensuite le comté de Forcalquier.
  • Geoffroi (1015, mort en 1061 ou 1062), comte de Provence.

Notes et références

  1. En effet, il serait né avant 984 date du mariage d'Adélaïde et de Guillaume Ier :
    "Willelmus comes" donated property to Cluny by charter dated 28 Aug [990] signed by "Rodbaldus comes, Adalaix comitissa, Wilelmus comes et filius eius Wilelmus". According to Europäische Stammtafeln, he was the son of Comte Guillaume by his first wife but the primary source on which this is based has not been identified. It is possible that it is speculative in light of his marriage date, which suggests that he was born earlier than the date of his father's second marriage. GUILLAUME [III] Comte de Provence 992, minor until 994 (cf. Les comtes de Provence).
    Dans cette charte datée du 28 août 990, Guillaume II est dit explicitement fils de Guillaume Ier mais non fils d'Adelaïde; il est également précisé dans cette source anglaise qu'il ne devient majeur (à cette époque on est majeur vers 12-13 ans) qu'en 994. Il serait donc né vers 981-982 et ne serait pas le fils d'Adelaïde.
  2. Il s'agit du frère de Boson II; Boson était comte d'Arles et Guillaume comte d'Avignon.
  3. Thierry Stasser, « Adélaïde d'Anjou, sa famille, ses unions, sa descendance. État de la question », Le Moyen Âge, vol. 103, no 1, , p. 9-52 (ISSN 0027-2841), Martin de Framond, « La succession des comtes de Toulouse autour de l'an mil (940-1030) : reconsidérations », Annales du Midi, vol. 105, , p. 461-488 (ISSN 0003-4398).
  4. (en) Charles Cawley, « Provence », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016 :
    « According to Europäische Stammtafeln, he was the son of Comte Guillaume by his first wife but the primary source on which this is based has not been identified. It is possible that it is speculative in light of his marriage date, which suggests that he was born earlier than the date of his father's second marriage. »
    .
  5. Donation à Cluny par une charte du 28 août 990 signée par Rodbaldus comes, Adalaix comitissa, Wilelmus comes et filius eius Wilelmus ; Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, volume III, p. 80, 1837, mentionnée par Foundation for Medieval Genealogy.
  6. En 1008, les fils de Nivelon de Signes, Vicomte de Guillaume Ier saccagent et brûlent le territoire de Perthuis, domaine du monastère de Montmajour sur lequel ils demandent des droits (Cf. Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet - La provence au Moyen Age, page 22).
  7. En 1009, révolte d'Audibert et de Rainaud de Châteaurenard (Cf. Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet - La provence au Moyen Age, page 22).
  8. Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 879-1166 - Bordas - Paris, 1976 - page 174 :
    Jean-Pierre Poly cite l'archevêque d'Aix, Amaury, Arbert de Pontevès, Doon de Châteaurenard, Pandulfe de Salernes et Miron de Sisteron.
  9. Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 879-1166 - Bordas - Paris, 1976 - page 174.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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