Giani Esposito
Giani Esposito, né le à Etterbeek (Belgique) et mort le à Neuilly-sur-Seine (France), est un auteur-compositeur-interprète de chansons, acteur et poète français[1].
Pour les articles homonymes, voir Esposito.
Nom de naissance | Gianni Sandro Esposito |
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Naissance |
Etterbeek (Belgique) |
Nationalité | Français |
Décès |
Neuilly-sur-Seine (France) |
Films notables |
French Cancan Cela s'appelle l'aurore Les Misérables Paris nous appartient |
Site internet | Passage Giani Esposito |
Biographie
Il naît à Etterbeek, commune de l'agglomération bruxelloise (Belgique), d’une mère française et d’un père italien.
Acteur de formation, on le voit essentiellement, depuis ses débuts dans les années 1950 et jusque dans les années 1970, dans de seconds rôles, mais il sera sélectif aussi bien au cinéma qu’à la télévision, tournant sous la direction de réalisateurs notables comme Jean Renoir, Luis Buñuel, André Cayatte, Pier Paolo Pasolini ou en jouant dans des films d'auteurs comme Alexandre Astruc, Pierre Kast, Jacques Rivette, René Wheeler, Ivan Govar, Roger Leenhardt.
Il vient à la chanson en 1952 et passe dans des cabarets comme La Rose Rouge et L'Écluse où il interprète des chansons étranges, teintées de mysticisme, comme le titre Souvenirs d'enfance d'un barbare ou la descente en ville[2]. Le succès arrive en 1959 avec sa chanson Le Clown (titrée Le clown ou Les clowns selon les versions).
En 1959, il fait la connaissance de l'actrice Pascale Petit lors du Festival de Moscou. Ils se marient pendant le tournage d’Une fille pour l'été[3].
En 1971, il rencontre Ersie Pittas, nièce du metteur en scène grec Michael Cacoyannis, qui étudie à Paris l’histoire de l’art et la danse, et qui fait partie de la Jerome Andrews Dance Company[4],[5]. Il quitte Sèvres, où il résidait avec son épouse Pascale Petit et les deux filles de Pascale dont Doushka Esposito, sa propre fille[6], pour s'installer avec Ersie dans un studio à Saint-Germain-des-Prés.
Ensemble, ils montent un spectacle dans lequel lui dit des poèmes et chante tandis qu’elle danse et l’accompagne en jouant de divers instruments à percussion[7]. Au printemps 1972, ils sont en tournée dans toute la France[5]. La tournée, seulement interrompue en décembre pour 15 jours de congé, reprend en et passe notamment par Lille[7]. Cette année-là, le tandem donne 70 représentations. À la fin de l’année, Giani Esposito présentait des signes de fatigue très visibles, mais il refusait de prendre du repos, son public étant plus important.
Début 1974, leur tournée devait passer par les Pays-Bas (où Giani Esposito était très apprécié en tant que poète), puis se poursuivre en Belgique. Sa mort brutale mit fin à ces projets.
Giani Esposito continuait de recevoir des scénarios de téléfilms ou de séries de la part de l'ORTF[réf. nécessaire].
Il songeait aussi à retrouver les studios de cinéma pour un projet de film avec Raymond Devos, projet jamais réalisé du fait de son décès[réf. nécessaire]. Plus tard, Raymond Devos reprendra dans ses spectacles la chanson Le Clown de son ami disparu.
Il avait également un projet pour la scène, car au printemps 1972, il venait de terminer l’écriture du Bateleur, une pièce de théâtre : « J'ai mis 7 ans à l’écrire ; elle est en alexandrins et dont les deux tiers sont grotesques et qui, vers le dénouement, vire au sublime. […] Il faut que l’acteur soit d’une très grande vérité. […] J'aimerais beaucoup Dufilho dans ce rôle »[5].
Giani Esposito envisageait de concrétiser son divorce avec Pascale Petit, mais faute de temps, il reportait sans cesse les formalités, ce qui attisait leur conflit, enfin apaisé le 19 mars 1973, date effective du divorce[8].
Giani Esposito était aussi un spécialiste du mime et, à cette occasion, aimait à se déguiser en clown ou en Pierrot (lunaire). Très fan de Jean-Louis Barrault qui se passionnait pour le mime et avait d’ailleurs interprété le célèbre Deburau dans le film Les Enfants du paradis (1945) et même mis en scène et interprété le rôle-titre dans l'adaptation scénique Baptiste, pantomime-ballet (1959), Giani Esposito avait également des projets dans ce sens, interrompus par sa brutale disparition.
On lui doit aussi quelques recueils de poèmes et de textes de chansons ainsi que des illustrations.
Atteint d’une hépatite virale et d’une tumeur du cerveau[9],[1], il meurt le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Témoignages
- Marina Vlady[10] : « Giani Esposito, acteur-poète passionné et délicat, me donne la réplique ; il m'enchante par ses mélodies susurrées d'une petite voix bouleversante. »[11]
- Gilles Schlesser[12],[13] : « Giani Esposito fait partie de ces figures mythiques et confidentielles qui ont traversé les années 50-60 sur la pointe des pieds. Son physique de beau ténébreux, associé à un charme mystérieux, lui vaudra de tourner, entre 1953 et 1955 dans des films de Cayatte, Buñuel ou Astruc. Éclectique, curieux de toute expression créative, Giani Esposito se lance dans la chanson en 1952. « Peut-on, du reste, qualifier de « chansons » les textes étranges, décalés, qu'il psalmodie au hasard de ses auditions, dans les cabarets d'une rive gauche inféodée au dogmatisme des chapelles littéraires ? La chanson, lui répète-t-on, se doit de respecter des codes, des conventions. Il éveille néanmoins la curiosité de Nico Papatakis puis de Léo Noël et peut enfin se faire entendre à La Rose rouge, à L'Écluse, devant un public attentif. […] La voix d'Esposito, lacérée entre aigu et grave, s'imposait à tous dans sa beauté formelle. Une voix à hauteur d'homme qui rendait plus dérisoires encore les toquades de la radio nationale pour les niaiseries franchouillardes de l'époque[14]. » Giani Esposito sera un fidèle de L'Écluse, interprétant parfois Le Clown sans soutien musical. […] Il s'accompagne souvent au tam-tam ou en tapotant simplement au dos d'une chaise. Complaintes méditatives, mélopées lancinantes, tendresse désespérée… Esposito a laissé un souvenir magique par son talent tout en rigueur et dépouillement. Le Clown, À titre posthume ou Un noble rossignol, chantés par une voix incomparable, donnaient le frisson ».
Filmographie
Cinéma
- 1951 : Maître après Dieu de Louis Daquin : un passager juif
- 1951 : Ma femme est formidable d'André Hunebelle : le barman de l'hôtel
- 1951 : Nez de cuir d'Yves Allégret : un jeune invité
- 1952 : Agence matrimoniale de Jean-Paul Le Chanois
- 1953 : Mon mari est merveilleux d'André Hunebelle : un journaliste
- 1953 : Cent francs par seconde de Jean Boyer : un cheminot en grève
- 1953 : La Môme vert-de-gris de Bernard Borderie : le capitaine du bateau
- 1954 : Quai des blondes de Paul Cadéac : un tueur
- 1954 : Huis clos de Jacqueline Audry : Diego
- 1954 : Les femmes s'en balancent de Bernard Borderie : un joueur de poker
- 1954 : Cadet Rousselle d'André Hunebelle : Monseigneur
- 1955 : French Cancan de Jean Renoir : le prince Alexandre
- 1955 : Cela s'appelle l'aurore de Luis Buñuel : Sandro Galli
- 1955 : Le Dossier noir d'André Cayatte : Jean de Montesson
- 1955 : Les Mauvaises Rencontres d'Alexandre Astruc : Pierre Jaeger
- 1955 : Les Hussards d'Alex Joffé : Pietro
- 1956 : Pardonnez nos offenses de Robert Hossein : Vani
- 1957 : Reproduction interdite (Meurtre à Montmartre) de Gilles Grangier : Claude Watroff
- 1958 : Les Misérables (1re et 2e époques) de Jean-Paul Le Chanois : Marius
- 1960 : Le Bel Âge de Pierre Kast : Claude
- 1960 : Paris nous appartient de Jacques Rivette : Gérard Lenz
- 1960 : Normandie-Niémen de Jean Dréville et Damir Vyatich-Berezhnykh : Lemaître
- 1960 : Vers l'extase de René Wheeler : Jérôme
- 1961 : La Croix des vivants d'Ivan Govar : Yan
- 1961 : On a volé la mer, court métrage de Jean Salvy : l'exilé
- 1964 : Jean-Marc ou la Vie conjugale, 1er volet du diptyque La Vie conjugale d'André Cayatte : Ettore
- 1964 : Françoise ou la Vie conjugale, 2e volet du diptyque La Vie conjugale d'André Cayatte : Ettore
- 1966 : Tonnerre sur l'océan Indien (Il grando colpo di Surcouf) de Sergio Bergonzelli et Roy Rowland : Napoléon
- 1971 : Le Décaméron (Il Decameron) de Pier Paolo Pasolini
Télévision
- 1957 : L'Équipage au complet, téléfilm de Claude Loursais : l'officier-interprète
- 1958 : Adélaïde, téléfilm de Philippe Ducrest : Frédéric de Rubeck
- 1961 : Les Deux Orphelines, téléfilm de Youri : Roger
- 1964 : Le Médecin malgré lui, téléfilm de François Gir : Léandre
- 1964 : Une fille dans la montagne, téléfilm de Roger Leenhardt : Mestret
- 1966 : Le train bleu s'arrête 13 fois, série télévisée, épisode Monaco : non-lieu de Yannick Andréi : Patrick
- 1966 : Gerfaut, série télévisée de François Gir : Gerfaut
- 1966 : Antony de Jean Kerchbron : Antony
- 1967 : Les Amoureux, téléfilm de Jean-Paul Roux
- 1967 : Malican père et fils, série télévisée, épisode Les Trois Voyages de François Moreuil : Michel
- 1967 : Le Chevalier Tempête, série télévisée de Yannick Andréi : Mazarin
- 1967 : Marion Delorme, téléfilm de Jean Kerchbron : Didier
- 1968 : Karine, téléfilm de Claude Deflandre : Michel
- 1968 : Le comte Yoster a bien l'honneur (Graf Yoser gibt sich die Ehre), série télévisée d'Imo Moszkowicz (de), épisode Hinter den Kulissen : Mario Cortese
- 1968 : La Dame fantôme de François Gir : Don Manuel
- 1969 : Tout pour le mieux, téléfilm de Jeannette Hubert : Flavio Gualdi
- 1969 : Sainte Jeanne, téléfilm de Claude Loursais
- 1969 : Le Service des affaires classées, série télévisée, épisode Cette pauvre Gertrude de Yannick Andréi : Marc Andillon
- 1969 : Le Cœur cambriolé, téléfilm de Lazare Iglesis : Franz Marertens
- 1972 : La Cerisaie, téléfilm de Stellio Lorenzi : Tofimov
- 1973 : Le Provocateur, série télévisée de Bernard Toublanc-Michel : Pierre Valonne
- 1973 : La Maîtresse de Jules Renard, réalisation François Gir : le conteur
Théâtre
- 1951 : Nausicaa du Mackenzie de Tania Balachova et Georges Arest d'après Maurice Constantin-Weyer, mise en scène Tania Balachova, Studio des Champs-Élysées : Castor
- 1952 : Doña Rosita ou le Langage des fleurs de Federico García Lorca, mise en scène Claude Régy, Théâtre de l'Œuvre
- 1958 : La Cathédrale de cendres de Berta Dominguez D., mise en scène Abel Gance, Théâtre de l'Alliance française
- 1962 : Polyeucte de Corneille, mise en scène Bernard Jenny, Théâtre du Vieux-Colombier : Polyeucte
- 1964 : Le Bal de lieutenant Helt de Gabriel Arout, mise en scène Jean-Pierre Grenier, Théâtre des Célestins, Lyon : le lieutenant Ralf Helt
- 1969 : Mon destin moqueur de Léonide Maliouguine, d'après la correspondance de Tchekhov, mise en scène André Barsacq, Théâtre Hébertot : Anton Tchekov
Discographie
Albums studio
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Collaborations
Participations de Giani Esposito et Anne Vanderlove.
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Méditations par Giani Esposito.
Amba Sagnal au chant (vocalises) et aux tampuras. Improvisations musicales par Serge Franklin. |
Compilations
CD 1
CD 2
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CD 1 :
CD 2 :
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Bibliographie
Auteur
- Giani Esposito, Vingt-deux instants : Omphalos (poèmes), Paris, Librairie Saint-Germain-des-Prés, , 60 p. (notice BnF no FRBNF34697349)
- Giani Esposito, Le Tisseur de voiles (poèmes), Reims, supplément au bulletin no 36 de la Maison de la culture André Malraux, , 12 p. (notice BnF no FRBNF39765379)
- Giani Esposito, En cette fête du combat (poèmes), Paris, Librairie Saint-Germain-des-Prés, , 54 p. (notice BnF no FRBNF35205478)
- Giani Esposito, Amoureux et Savants : dites, qu'est-ce que l'homme ? (Textes et chansons), Monaco, Éditions du Rocher, coll. « Les Poètes retrouvés », , 160 p. (ISBN 978-2-268-03080-7, notice BnF no FRBNF37008535)
Illustrateur
- Marquis de Sade (préf. Jean-Jacques Pauvert, ill. noir et blanc par Giani Esposito), Sade, Paris, Club français du livre, , 736 p.Œuvres de Sade suivies d'un essai de Pierre Klossowski
- Marcel Aymé (ill. Giani Esposito), Enjambées, Paris, Éditions Gallimard, coll. « La Bibliothèque blanche », , 186 p. (notice BnF no FRBNF37201349)Réédition collection Folio (Gallimard) (ISBN 2070414310)
- André Dhôtel (ill. Giani Esposito), L'enfant qui disait n'importe quoi, Paris, Éditions Gallimard, , 166 p.
Notes et références
- Source : Les Gens du Cinéma
- Source : Pierre Saka et Yann Plougastel, Guide Totem : La Chanson française et francophone, Paris, Éditions Larousse, , 480 p. (ISBN 2-03-511346-6), p. 221
- Biographie de Pascale Petit
- Voir Jerome Andrews (en).
- Son interview dans le no 58 de la revue Art et Poésie du printemps 1972
- Prénom bulgare « Bojidarka ».
- Témoignages sur Giani Esposito.chronobio.com
- Mention marginale sur acte de mariage
- Nécrologie dans Télérama du 12 janvier 1974
- Sa partenaire dans le film Pardonnez nos offenses de Robert Hossein (1956).
- Extrait de ses mémoires : Marina Vlady, 24 images/seconde, Paris, Éditions Fayard, , 374 p. (ISBN 978-2-213-62358-0, présentation en ligne)
- Fils d'André Schlesser, l'un des quatre fondateurs du cabaret L'Écluse.
- Extrait de l'anthologie de Gilles Schlesser, Le Cabaret rive gauche (1946-1974) : de La Rose Rouge au Bateau Ivre, Paris, Éditions de l'Archipel, , 682 p. (ISBN 978-2-84187-849-9, présentation en ligne)
- Extrait d'un article paru dans la revue Chorus en 1995.
- Poète soufi de Bagdad. Source : ouvrage de Jacqueline Kelen, La Puissance du cœur aux éditions de La Table ronde (2009)
Liens externes
- « Passage Giani Esposito », sur Passage Giani Esposito (consulté le )
- (en) Giani Esposito sur l’Internet Movie Database
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