La Flûte enchantée

Die Zauberflöte

Pour les articles homonymes, voir La Flûte enchantée (homonymie).

La Flûte enchantée
Die Zauberflöte
Dessin représentant Emanuel Schikaneder
le premier Papageno.
Page de couverture de l'édition originale du livret.
Genre Singspiel
Nbre d'actes 2 actes
Musique Wolfgang Amadeus Mozart
Livret Emanuel Schikaneder
Langue
originale
Allemand
Durée (approx.) environ 2 heures 45
Création
Vienne Archiduché d'Autriche
Theater auf der Wieden
Création
française
(version originale)
Théâtre-Italien

Versions successives

Personnages

Airs

La Flûte enchantée, K. 620, dont le titre original en allemand est Die Zauberflöte prononcé en allemand : [ˈdiː ˈt͡saʊ̯bɐˌfløːtə ] , est un opéra chanté en allemand (singspiel) composé par Mozart sur un livret d'Emanuel Schikaneder.

La première représentation a lieu le dans les faubourgs de Vienne, au théâtre de Schikaneder (Theater auf der Wieden dans la propriété de Georges-Adam de Starhemberg), petite salle en bois fréquentée par un public plus populaire que celui d'une salle d'opéra habituelle[1]. Du fait de son succès, la 100e représentation est atteinte un an plus tard. C'est dans cet opéra que l'on entend le célèbre air de la Reine de la Nuit et plusieurs autres airs ou chœurs, comme l'air de l'oiseleur, le duo de Tamino et Pamina, les deux airs de Sarastro, dont l'un avec chœur, etc.

Ont inspiré Schikaneder : le Dschinnistan (de), recueil de contes de Christoph Martin Wieland et August Jacob Liebeskind (de) (Lulu ou la Flûte enchantée et Les Garçons judicieux)[2] et Thamos, roi d’Égypte, drame de Tobias Philipp von Gebler (de)[3].

Mozart, quant à lui, rendit un bel hommage à Jean-Sébastien Bach : en effet l'air Der, welcher wandelt diese Straße voll Beschwerden dans le final du 2e acte est directement inspiré de l'air Blute nur, du liebes Herz de la Passion selon saint Matthieu. Mozart reprend même à la note près (mais dans une autre tonalité) la mélodie de Bach.

Argument

Ouverture ? Ouverture [Fiche]

Dans une simplicité à la fois profonde et déjà presque surnaturelle, c'est par un enchaînement ascendant de trois accords, entrecoupés de courts silences, que débute son premier volet, joué adagio. Eux-mêmes répétés trois fois chacun lorsqu'ils sont repris plus loin (à peu près à mi-parcours de cette ouverture), ils avertissent de la solennité d'une œuvre qui saura également mêler la gravité à l'humour. Ces accords rappellent aussi les coups frappés à l'entrée de la loge maçonnique et rendent ainsi manifestes les trois points de la franc-maçonnerie (voir la section Analyse esthétique). En effet, Mozart, qui était franc-maçon, avait décidé de faire l'apologie de cet ordre initiatique, dans une œuvre qui lui est entièrement consacrée[4].

L'Allegro qui succède sans interruption à cet Adagio expose un thème vif, léger et joyeux sans être désinvolte, sachant aussi devenir majestueux et porteur d'une tension dramatique : il est d'abord exposé aux violons, avant de nourrir toute la polyphonie. L'ouverture de la Flûte enchantée est en effet la seule de tous les opéras de Mozart (et une des rares, sinon la seule de l'époque classique) qui présente un fugato développé, après un premier épisode plus lent et solennel. Elle se rattache ainsi, à sa manière, à l'ouverture à la française de l'époque baroque. Mais son second épisode se rattache également (et encore plus sûrement) à l'allegro de sonate. Selon Jean-Victor Hocquard : « Il ne s'agit pas ici d'une fugue à proprement parler, mais d'un mouvement de sonate qui adopte par moments le style fugué. Exemple frappant de la synthèse, caractéristique du dernier Mozart, entre l'écriture contrapuntique et le langage thématique »[5]. C'est ainsi qu'après le rappel des accords initiaux, à peu près au centre de l'allegro, l'écriture fuguée reprend (un peu plus longuement que la première fois).

La brève coda est immédiatement suivie du premier acte.

Acte I

Égaré en voyage dans un pays inconnu, le prince Tamino est attaqué par un serpent (en allemand « Schlange »). Alors qu'il s'évanouit, sûr de mourir, il est sauvé par les trois dames d'honneur de la Reine de la nuit. Pendant que le prince est encore évanoui, les trois dames chantent la beauté du jeune homme. Elles décident d'aller porter la nouvelle à leur reine, mais chacune d'elles veut rester près de Tamino proposant aux deux autres de porter le message. Après s'être disputées, elles disparaissent. Le prince se réveille et voit le corps inanimé du monstre. Se demandant s'il a rêvé ou si quelqu'un lui a sauvé la vie, il entend soudain un air de flûte de Pan (Faunenflötchen, ou Waldflötchen : petite flûte de la forêt). Il se cache et voit arriver Papageno l'oiseleur. Au cours de leur premier dialogue, Papageno se vante d'avoir tué le serpent. Les trois dames réapparaissent et le punissent de ce mensonge en lui donnant de l'eau à la place du vin et une pierre à la place du pain sucré qu'elles lui donnent d'habitude. Pour finir, elles le réduisent au silence en lui fermant la bouche avec un cadenas d'or.

Les trois dames révèlent à Tamino qu'elles lui ont sauvé la vie. Elles lui parlent ensuite de Pamina, la fille de la Reine de la nuit. Elles lui montrent son portrait, et disparaissent. À la vue du portrait, Tamino tombe amoureux de la jeune fille et songe au bonheur qui l'attend. Réapparaissent les trois dames qui lui disent de qui Pamina est prisonnière. Aussitôt, Tamino veut la délivrer. La Reine de la nuit apparaît alors dans un grondement de tonnerre et lui narre son désespoir de voir sa fille prisonnière (c'est l'air O zittre nicht, mein lieber Sohn (O ne tremble pas, mon cher fils). Elle dit finalement à Tamino que si elle le voit revenir vainqueur, Pamina sera sienne pour l'éternité. Puis elle disparaît. Tamino s'interroge alors sur ce qu'il a vu et prie les Dieux de ne pas l'avoir trompé.

Apparaît alors Papageno, triste de ne plus pouvoir parler. Les trois dames réapparaissent et le libèrent de son cadenas, en lui faisant promettre de ne plus mentir. Elles remettent également à chacun un instrument qui leur est envoyé par la Reine. Tamino se voit offrir une flûte enchantée, tandis que Papageno reçoit un carillon magique[6]. Ces instruments les aideront à triompher des épreuves qui les attendent. Les deux hommes partent en quête de Pamina chacun de son côté.

Dans le palais de Sarastro, le serviteur maure Monostatos poursuit désespérément Pamina de ses assiduités. Survient Papageno. Le Maure et l'oiseleur se trouvent face à face. Chacun effraie l'autre, croyant être en présence du Diable. Monostatos s'enfuit, et Papageno se trouve seul avec Pamina. Il lui révèle alors qu'un prince va venir la délivrer, en ajoutant que le prince est devenu follement amoureux d'elle sitôt qu'il a vu son portrait. Pamina lui fait un compliment sur son grand cœur. Touché par ces paroles, Papageno raconte alors sa tristesse de ne pas encore avoir trouvé sa Papagena. Pamina le réconforte, et la princesse et l'oiseleur s'accordent pour chanter la beauté de l'amour avant de fuir.

Projet de décor pour La Flûte enchantée de Karl Schinkel (1781-1841) d’inspiration égyptienne

Pendant ce temps, Tamino est conduit vers les trois temples de la Sagesse, de la Raison et de la Nature par trois génies qui lui recommandent de rester « ferme, patient et discret ». Après que Tamino s'est vu refuser l'entrée des deux premiers temples, un prêtre s'adresse à lui pour lui expliquer que Sarastro n'est pas un monstre comme la Reine de la nuit le lui a décrit, mais qu'il est au contraire un grand sage. Tamino, saisi par la solennité de la cérémonie, veut la comprendre et se met à poser des questions aux prêtres. Il saisit sa flûte magique et en accompagne son chant. Il se retrouve alors entouré de bêtes sauvages sorties de leur repaire, et qui viennent se coucher à ses pieds, charmées par le son de l'instrument. Seule Pamina ne répond pas aux sons cristallins de la flûte, mais Papageno répond à Tamino sur sa flûte de Pan. Réjoui, le prince essaie de les rejoindre.

De leur côté, Papageno et Pamina espèrent retrouver Tamino avant que Monostatos et ses esclaves les rattrapent. Les voici qui surgissent tout à coup, et le Maure ordonne que les fugitifs soient enchaînés. Papageno se rappelle qu'il possède un carillon magique et s'en sert pour envoûter Monostatos et ses esclaves, qui se mettent à danser et à chanter avant de disparaître. Une fanfare de trompettes interrompt soudain le silence : c'est Sarastro suivi d'une procession de prêtres. Papageno tremble de peur et demande à Pamina ce qu'il faut dire. Pamina répond qu'il faut dire la vérité même s'il leur en coûte, et s'agenouille devant Sarastro. Comme elle a décidé de dire la vérité, elle explique alors à Sarastro qu'elle tente d'échapper à Monostatos. Celui-ci refait alors son apparition, traînant avec lui Tamino qu'il a capturé. Aussitôt qu'ils se voient, Pamina et Tamino se jettent dans les bras l'un de l'autre en présence de Monostatos et des prêtres. Ce dernier les sépare et se prosterne devant Sarastro pour ensuite vanter ses mérites personnels. Il s'attend à être récompensé, mais est au contraire condamné à recevoir soixante-dix-sept coups de fouet.

Sarastro ordonne alors que Papageno et Tamino soient conduits au Temple des Épreuves.

Acte II

L'oiseleur et sa progéniture au-dessus de la Papagenotor du Theater an der Wien (l'entrée Papageno du Théâtre sur la Vienne)

Fichier audio
Marche des Prêtres
Des difficultés à utiliser ces médias ?
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Sarastro annonce aux prêtres que les Dieux ont décidé de marier Tamino et Pamina. Mais auparavant, Tamino, Pamina et Papageno devront traverser des épreuves avant de pénétrer dans le Temple de la Lumière qui leur permettra de contrer les machinations de la Reine de la nuit. Sarastro prie Isis et Osiris d'accorder aux candidats la force de triompher de ces épreuves.

Les prêtres interrogent Tamino et Papageno sur leurs aspirations. Celles de Tamino sont nobles, tandis que Papageno n'est intéressé que par les plaisirs de la vie, y compris par l'idée de trouver une compagne. Leur première épreuve consiste en une quête de la Vérité. Les prêtres leur enjoignent de conserver le silence complet et les laissent seuls. C'est alors qu'apparaissent les trois dames de la Reine de la nuit. Tamino leur oppose un silence résolu, mais Papageno ne peut s'empêcher de leur parler. Les prêtres réapparaissent pour féliciter Tamino et gronder la faiblesse de Papageno.

Fichier audio
Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen
Des difficultés à utiliser ces médias ?
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Pendant ce temps, Pamina est étendue, assoupie dans un jardin. C'est alors qu'entre Monostatos, décidé à attenter à nouveau à la vertu de la jeune fille. La Reine de la nuit apparaît alors dans un coup de tonnerre, faisant fuir Monostatos. Elle donne un poignard à sa fille et la somme de tuer Sarastro, menaçant même de la renier si elle ne lui obéit pas (Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen (La vengeance de l'Enfer bouillonne dans mon cœur)).

Proposition de mise en scène pour la première apparition de la Reine de la nuit. (Karl Friedrich Schinkel, Berlin, 1815)

Et la Reine de la nuit disparaît. Monostatos revient alors vers Pamina et tente de la faire chanter. Mais Sarastro apparaît et renvoie Monostatos sans ménagement. Le Maure décide d'aller trouver la mère de Pamina. Sarastro déclare alors à Pamina qu'il fera payer sa mère.

Dans une pièce sombre, les prêtres ont une nouvelle fois demandé à Tamino et Papageno de garder le silence. Comme toujours Papageno ne peut se maîtriser et engage la conversation avec une vieille femme qui se présente à lui. Elle disparaît avant de lui avoir dit son nom.

Pamina entre et, ignorante de leur vœu de silence, s'approche des deux hommes. Mais elle désespère de ne recevoir aucune réponse de leur part. Croyant que Tamino ne l'aime plus, elle sort le cœur brisé.

Les prêtres réapparaissent et proclament que Tamino sera bientôt initié. Sarastro le prépare à ses dernières épreuves. Pamina est introduite les yeux bandés après qu'on lui a dit qu'elle verrait Tamino pour qu'il lui fasse un dernier adieu. Il s'agit en fait d'une épreuve et Sarastro s'applique à rassurer Pamina, mais elle est trop abattue pour comprendre le sens de ses paroles.

Pendant ce temps, Papageno se voit accorder le droit de réaliser un vœu. Il demande un verre de vin, mais prend conscience qu'il aimerait par-dessus tout avoir une compagne. Il chante alors son désir en s'accompagnant de son carillon magique. La vieille femme réapparaît, et menace Papageno des pires tourments s'il ne consent pas à l'épouser. Il lui jure alors fidélité et elle se transforme en une jeune et belle femme. Mais un prêtre les sépare sous prétexte que Papageno ne s'est pas encore montré digne d'elle.

Dans un jardin, les trois génies annoncent l’avènement d'une ère nouvelle, de lumière et d'amour. Ils voient soudain Pamina, agitée par des idées de suicide. Ils la sauvent et la rassurent sur l'amour de Tamino.

Les prêtres conduisent Tamino vers ses deux dernières épreuves : celle du feu et celle de l'eau. Pamina se joint à lui, et le guide à travers ses dernières épreuves. Ils sont accueillis triomphants par Sarastro et les prêtres.

De son côté, Papageno est toujours à la recherche de Papagena. Désespéré, l'oiseleur envisage de se pendre à un arbre. Les trois génies apparaissent alors, et lui suggèrent d'utiliser son carillon magique pour attirer sa compagne. Profitant de ce qu'il joue de l'instrument, les trois génies vont quérir Papagena et l'amènent à son amoureux. Après s'être reconnu, le couple peut enfin converser dans la joie.

À la faveur de l'obscurité, Monostatos mène la Reine de la nuit et ses dames vers le temple pour une dernière tentative contre Sarastro. Mais le ciel est alors inondé de lumière et elles s'évanouissent dans les ténèbres ainsi que lui. Sarastro et le chœur des prêtres apparaissent pour vanter les mérites des nouveaux initiés, et louer l'union de la force, de la beauté et de la sagesse (Stärke, Schönheit, Weisheit).

Création

Papageno sur le timbre du 200e anniversaire de la mort de Mozart à côté de l'affiche de la première représentation de la Flûte enchantée.
Affiche originale de la première de l'opéra.

La Flûte enchantée est le prolongement d’une collaboration de Mozart avec la compagnie du Theater auf der Wieden, un nouveau théâtre dans les faubourgs de Vienne[7], dirigé par Emanuel Schikaneder. L’empereur Joseph II autorise à cette époque l’ouverture de théâtres libres dans lesquels sont représentées des œuvres en langue allemande. Cela explique sans doute pourquoi, après le succès mitigé de Don Giovanni (Don Juan), des Nozze di Figaro (Les Noces de Figaro) et de Cosi fan tutte[8], dans le domaine de l’opéra italien aristocratique, Mozart accepte la proposition que lui fait Schikaneder d’écrire à nouveau un Singspiel à la manière populaire de son théâtre avec des effets spéciaux et de la magie, d’autant plus populaire qu’il sera écrit dans une langue intelligible par tous et s’adressera à toutes les classes sociales. La salle de spectacle n'est pourtant pas un théâtre de deuxième ordre, comme on l’a souvent affirmé : elle dispose au contraire d’importantes ressources techniques, qui ont permis les nombreux effets spéciaux et changements de décor qui abondent dans La Flûte enchantée et déterminent sa structure dramaturgique. L’opéra relève en effet de l’esthétique du merveilleux et du spectaculaire propre au monde germanique, ce que remarquera Weber, ainsi que Wagner. Ainsi qu'il est apparu depuis peu, selon l'Avant-scène opéra, Schikaneder faisait participer tous ses collaborateurs à ce qui était un travail de groupe, groupe auquel s'est joint Mozart, pour sa plus grande satisfaction, dans le but de divertir et de surprendre par des apparitions. C'est là qu'est l'originalité de la Flûte. Schikaneder a mis en scène d'une manière originale, la sienne, un conte de Wieland, Lulu oder die Zauberflöte (1786), qui est un conte de fées, et y a ajouté des éléments d'une initiation à la maçonnerie, mélangeant les genres buffa et seria (l'air de la Reine de la nuit), avec éclectisme. Goethe a été enthousiasmé par le résultat, produisant cet opéra si particulier 94 fois à Weimar et ayant le projet de lui écrire une suite. Goethe comparait Mozart à Raphaël[9].

Schikaneder avait produit auparavant plusieurs ouvrages à grand succès du même type, en recréant en particulier le personnage comique de Kasperle, l’équivalent allemand de Guignol, dont le personnage de Papageno est un nouvel avatar. La Flûte enchantée est inspirée par plusieurs contes de fées de l’écrivain Christoph Martin Wieland, l’un des principaux représentants des Lumières allemandes. La structure du texte et la typologie des personnages reprennent plus celles d’un opéra de Paul Wranitzky représenté l’année précédente et intitulé Oberon, König der Elfen (1789) que de Der Stein der Weisen (1790), un ouvrage anonyme, également collectif, récemment redécouvert, auquel Mozart aurait participé[10].

La Flûte enchantée est, d’après le musicologue Alain Patrick Olivier, une œuvre collective résultant de la collaboration de Mozart avec la plupart des autres participants avec lesquels il entretenait des liens familiaux, fraternels ou idéologiques[11]. L’œuvre serait la réalisation en acte d’un principe maçonnique fondamental consistant à réaliser en commun un travail à destination spirituelle. Le travail n’obéissait pas alors à une division stricte et la notion d'auteur comme génie propagée par le romantisme, justement à propos de Mozart, n'avait pas encore cours. Mozart a participé lui-même activement à l’écriture du livret, tandis que Schikaneder aurait composé lui-même certains numéros de musique (comme les deux airs de Papageno et le duo avec Pamina)[12]. Une polémique est apparue également après la mort de Mozart, lorsque l’un des membres de la troupe, l’auteur de l’Obéron, Karl Ludwig Giesecke, a revendiqué également la paternité du texte de la Flûte enchantée. D’autres noms ont également été évoqués par la suite. Le ténor Benedikt Schack, qui interprétait le rôle de Tamino, était également compositeur et flûtiste ; il est possible qu’il ait joué lui-même de la flûte sur la scène, et que Mozart ait choisi cet instrument à cause de lui.

Mozart avait presque terminé d'écrire la musique lorsqu'il partit pour Prague honorer la commande de son dernier opéra La Clemenza di Tito. Il compose les derniers numéros de la Flûte enchantée à son retour, à la fin du mois de septembre, participe aux répétitions et dirige encore la première représentation, le , puis la seconde. Il assiste à plusieurs autres représentations au cours du mois d'octobre, joue à l'occasion du glockenspiel, avant de sombrer dans la maladie et de mourir le suivant. Chaque soir selon son épouse, Mozart dans les derniers jours de sa vie suivait dans son lit le déroulement de la Flûte, montre en main, fredonnant les airs[9]. La Flûte enchantée garda l'affiche pendant plusieurs années. L'opéra connut sa centième représentation en . La première représentation à Paris eut lieu en 1801 sous la forme d'une adaptation française libre d'Étienne Morel de Chédeville et Ludwig Wenzel Lachnith intitulée Les Mystères d'Isis.

Distribution

Rôle Typologie vocale Création : Vienne,
Tamino, prince égyptien ténor Benedikt Schack
Papageno, oiseleur baryton Emanuel Schikaneder
La Reine de la nuit soprano colorature Josepha Hofer
Pamina, fille de la Reine de la nuit soprano Anna Gottlieb
Trois dames, émissaires de la Reine de la nuit 2 sopranos, 1 mezzo-soprano Mlle Klöpfer, Mlle Hofmann, Elisabeth Schack (en)
Sarastro, grand-prêtre d'Isis et d'Osiris basse profonde Franz Xaver Gerl
Monostatos, maure au service de Sarastro ténor Johann Joseph Nouseul
Trois garçons[13] 2 sopranos, 1 alto masculin Anna Schikaneder, Anselm Handelgruber, Franz Anton Maurer
L'Orateur basse Winter
Trois prêtres 1 ténor, 2 basses Johann Michael Kistler, Urban Schikaneder, Moll
Papagena, promise de Papageno, déguisée en vieille femme soprano Barbara Gerl (en)
Deux hommes en armure ténor, basse Johann Michael Kistler, Moll
Trois esclaves rôles parlés Karl Ludwig Giesecke, Wilhelm Frasel, Starke
Prêtres, femmes, peuple, esclaves Chœur: soprano, mezzo-soprano, ténor et basse

Orchestration

Instrumentation de La Flûte enchantée
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos,

violoncelles, contrebasses

Bois
2 flûtes, l'une jouant du piccolo, 2 hautbois,

2 clarinettes jouant aussi du cor de basset, 2 bassons,

Cuivres
2 cors, 2 trompettes

3 trombones (alto, ténor et basse),

Percussions
2 timbales, glockenspiel

C'est un orchestre symphonique classique qui sert de base à l'instrumentation de La Flûte enchantée, une des flûtes jouant le piccolo, les clarinettes, dans différents tons comme les trompettes, jouant elles du cor de basset cher à Mozart dans ses musiques de chambre pour vents. À noter l'utilisation de plus en plus fréquente des trois trombones (alto, ténor et basse) et, dans l'avant-dernier numéro (Acte II, no 20), la présence du glockenspiel fréquemment remplacé par un célesta confié à un pianiste (arpèges très virtuoses en accompagnement du couplet final). Dans l’aria Der Vogelfänger bin ich ja (Acte I, no 2), Papageno doit jouer de la flûte de Pan, le plus souvent doublée par le piccolo de l'orchestre ou parfois par une flûte à bec.

Structure

Manuscrit 1ère page - Ouverture

L'œuvre est divisée en une ouverture et deux actes, chacun subdivisé en une série de huit et treize numéros. C'est une succession d'arias (airs de soliste), duos, trios, quintettes parfois avec chœur, et entrecoupée de textes parlés, les dialogues. La Marche des Prêtres (Acte II, no 9) n'est pas chantée et correspond à une sorte d'ouverture du deuxième acte. Les finales de chaque partie (Acte I, no 8/Acte II, no 21) réunissent l'ensemble des personnages déjà présentés.

Ouverture

Acte I

  • no 1 : Introduction « Zu Hilfe ! Zu Hilfe ! Sonst bin ich verloren ! » (À l'aide ! À l'aide ! Sinon je suis perdu !) (Tamino, Trois dames)
  • no 2 : Aria « Der Vogelfänger bin ich ja » (Je suis l'oiseleur) (Papageno)
  • no 3 : Aria « Dies' Bildnis ist bezaubernd schön » (Cette image est envoûtante) (Tamino)
  • no 4 : Aria « O zittre nicht, mein lieber Sohn ! » (Ah, ne tremble pas, mon fils bien-aimé !) (Reine de la nuit)
  • no 5 : Quintette « Hm ! hm ! hm ! » (Papageno, Tamino, Trois dames)
  • no 6 : Trio « Du feines Täubchen nur herein ! » (Toi, belle petite colombe, seulement à l'intérieur) (Pamina, Monostatos, Papageno)
  • no 7 : Duo « Bei Männern, welche Liebe fühlen » (Auprès des hommes qui ressentent de l'amour) (Pamina, Papageno)
  • no 8 : Finale « Zum Ziele führt dich diese Bahn » (Cette voie te mène à ton objectif) (Trois garçons, Tamino, Pamina, Papageno, Orateur, Monostatos, Sarastro, chœur)

Acte II

  • no 9 : Marche des prêtres
  • no 10 : Aria « O Isis und Osiris » Ô Isis et Osiris) (Sarastro, chœur d'hommes)
  • no 11 : Duo « Bewahret euch vor Weibertücken » (Protégez-vous face aux perfidies féminines[14]) (Deux prêtres, Orateur)
  • no 12 : Quintette « Wie ? Wie ? Wie ? Ihr an diesem Schreckensort ? » (Quoi ? Quoi ? Quoi ? Vous dans cet endroit effrayant ?) (Trois dames, Tamino, Papageno)
  • no 13 : Aria « Alles fühlt der Liebe Freuden » (Chaque créature ressent les joies de l'amour) (Monostatos)
  • no 14 : Aria « Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen » (La vengeance de l'Enfer bouillonne dans mon cœur) (Reine de la nuit)
  • no 15 : Aria « In diesen heil'gen Hallen » (Dans ces espaces sacrés) (Sarastro)
  • no 16 : Trio « Seid uns zum zweitenmal willkommen » (Soyez bienvenus auprès de nous pour la deuxième fois) (Trois garçons)
  • no 17 : Aria « Ach, ich fühl's, es ist verschwunden » (Ah, je le sens, ça [la joie de l'amour] a disparu) (Pamina)
  • no 18 : Chœur des prêtres « O Isis und Osiris, welche Wonne ! » (Ah Isis et d'Osiris ! Quelle joie profonde !) (chœur d'hommes)
  • no 19 : Trio « Soll ich dich, theurer, nicht mehr seh'n ? » (Dois-je, bien-aimé, ne te revoir jamais ?) (Pamina, Tamino, Sarastro)
  • no 20 : Aria « Ein Mädchen oder Weibchen » (Une amie ou une épouse) (Papageno)
  • no 21 : Finale « Bald prangt, den Morgen zu verkünden » (Bientôt resplendit [le soleil], pour annoncer le matin) (Trois garçons, Pamina, deux hommes en armure, Tamino, Papageno, Papagena, Monostatos, Reine de la nuit, Trois dames, Sarastro, chœur)

Analyse esthétique

Combat de la lumière contre la nuit, les illusions et les tromperies permettent l'instauration d'un ordre nouveau, héritant de l'ordre ancien et des Lumières. Le bien, symbolisé par l'amour trouvé par les personnages, triomphe.

Le choix de la flûte repose sur le fait que cet instrument est symbole d'air, fabriqué sous l'averse (symbole d'eau) au bruit du tonnerre (symbole de la terre) et à la lueur des éclairs (symbole du feu). Le pouvoir magique de cette flûte vient du fait qu'elle réunit les quatre éléments primordiaux en elle.

La hiérarchie des rôles principaux est faite de complémentarités :

  1. Soleil - Lune
    • Sarastro est le symbole statique de l'homme, du bien, il ne connaît pas la passion. Il garde le domaine de l'Esprit en ayant succédé au père de Pamina qui en était le Maître. Il est symbolisé par le Soleil. Il est inspiré du personnage de Zoroastre.
    • La Reine de la nuit est le symbole de la révolte de la femme contre la suprématie de l'homme. Elle est symbolisée par la Lune[15].
  2. Feu - Eau
    • Tamino est destiné à former le couple dans la plus haute acception du terme grâce à l'amour lui faisant surmonter les épreuves de l'initiation. Il est symbolisé par le feu et joue de la flûte magique.
    • Pamina est complémentaire de Tamino en étant le moteur de leur initiation commune. Elle change de monde en passant du règne de la nuit à celui du Soleil par l'amour et par l'initiation. Elle est symbolisée par l'eau.
  3. Air - Terre
    • Papageno, figure l'humanité « ordinaire » pleine de bonne volonté mais sans courage et sans intelligence. Il est donc « indigne » d'être initié. Il est au service de la Reine de la nuit mais son voyage avec Tamino lui permet de passer dans le règne du jour. Il est symbolisé par l'air. Son nom, et celui de Papagena, sont fondés sur le mot allemand Papagei qui signifie « perroquet ». C'est pour cette raison que leur costume est couvert de plumes multicolores.
    • Monostatos le Maure est le seul homme du Royaume de la nuit après sa trahison (il fait le chemin inverse de Papageno). Sa noirceur de Maure est liée à son état civil traditionnel des gardiens d'esclaves. Elle évoque aussi l'obscurité de la Terre qu'il symbolise.

En faisant abstraction des étiquettes (nuit, lumières, etc.), la trame apparaît complexe, mêlant des éléments classiques et d'autres plus originaux. On y voit notamment :

  • une puissance (la reine) qui demande l'aide de quelqu'un qui n'est pas encore armé, et auquel elle fournit les instruments du succès ; devenu prince victorieux, il la supplante.
  • un homme (le prince) qui échappe à sa condition de serviteur en conquérant pour son propre compte ce qu'il avait pour mission de reprendre, et en exploitant intelligemment une idéologie à laquelle il se soumet en apparence (l'histoire ne dit pas s'il le fait réellement)
  • un homme (le prince) et la femme qu'il aime qui traversent victorieusement des épreuves initiatiques, apprennent à se maîtriser (cacher leurs sentiments, etc.) et par là conquièrent le monde (l'amour, le trône) ; un autre homme (le serviteur) et la femme qu'il aime agissent naïvement et se font conquérir.
  • un penseur, philosophe, qui instruit le chevalier pour faire triompher la Lumière et la Sagesse, fonde grâce à lui une domination légitime, de sorte que le monde retournera à l'équilibre (comme du temps où le père de Pamina et mari de la Reine de la nuit régnait avant Sarastro).
  • une révolution où tout est changé : au début de la Flûte, tout est chaos et lutte entre la Reine de la nuit et Sarastro. Par la double initiation de Tamino et Pamina, la force et la noblesse du couple ayant vaincu les obstacles, la Beauté et la Sagesse sont couronnées pour l'éternité, la terre devient un royaume céleste et les mortels sont semblables aux dieux.

Opéra maçonnique

Dans son ouvrage La Flûte enchantée, opéra maçonnique[4] (éditions Robert Lafont), le musicologue Jacques Chailley explore les riches allusions musicales aux symboles maçonniques. Dès les premières notes de l'ouverture, on reconnaît le rythme 5 (-/--/--) symbolisant les femmes puis se succèdent trois accords, chacun répété trois fois, dans une tonalité en mi bémol majeur comportant trois bémols à la clef. On peut y voir une allusion au nombre de l'Apprenti, symbolisant l'harmonie de la trinité Osiris, Isis et Horus assurant l'unité et l'équilibre du monde.

Les thèmes abordés dans cet opéra sont pour beaucoup empruntés au rituel d'initiation de la franc-maçonnerie dont Mozart et le librettiste Emmanuel Schikaneder faisaient partie, bien que, pour Schikaneder, celui-ci en ait été chassé sans avoir jamais dépassé le grade de compagnon. Le parcours initiatique de Tamino et Pamina (voués au dieu Min) dans le Temple de Sarastro est inspiré des cérémonies d'initiation maçonnique au sein d'une loge.

Mozart chante la fraternité avec La Flûte enchantée après avoir chanté la liberté avec L'Enlèvement au sérail et l'égalité avec Les Noces de Figaro[16].

Par ailleurs, franc-maçon dévoué, Mozart retrace dans cette œuvre les grands mystères, célébrant enfin les noces alchimiques annoncées dans les opéras initiatiques que sont Les Noces de Figaro, Don Juan et Cosi fan tutte. Le compositeur rêve de ressusciter l'initiation égyptienne perdue et si importante à ses yeux pour la paix du Monde. Il veut redonner la place aux femmes, oubliées et pourtant au centre des croyances initiatiques. Certains observateurs estiment que le génie de Mozart s'exprime pleinement dans cet opéra qui atteint une perfection inégalée auparavant parce qu'il transporte l'auditeur au sein d'un rituel initiatique.

Un peu avant la fin de l'initiation, dans la troisième scène du Finale (acte 2, vingt-huitième entrée), au moment où Tamino est conduit au pied de deux très hautes montagnes par deux hommes en armure, Mozart fait aussi entendre le choral luthérien Ach Gott, vom Himmel sieh darein (Ô Dieu, du ciel regarde vers nous). Il est traité en choral figuré, chanté par les deux voix d'hommes en cantus firmus sur les mots Der, welcher wandert diese Strasse voll Beschwerden, wird rein durch Feuer, Wasser, Luft und Erden,… (Celui qui chemine sur cette route pleine de souffrances sera purifié par le feu, l'eau, l'air et la terre…) : s'élevant en valeur longues au-dessus d'une polyphonie en contrepoint, à l'orchestre. Ce choral rappelle la manière d'un Jean-Sébastien Bach.

Adaptations

Musique

  • Peter von Winter () compositeur allemand a écrit une suite à La Flûte enchantée : Der Zauberflöte zweyter Theil. Das Labyrinth (de), on y retrouve les personnages de l'opéra de Mozart
  • Ludwig van Beethoven : 12 variations pour piano et violoncelle sur La Flûte enchantée (Ein Mädchen oder Weibchen), op.66 ; 7 variations pour piano et violoncelle d’après La Flûte enchantée (Bei Männern, welche Liebe fühlen), WoO46
  • Ferdinando Carulli : Variations sur la Flûte enchantée pour guitare, op. 276, no.30
  • Fernando Sor : Six airs choisis de l’opéra de Mozart « La Flûte enchantée ». Introduction et Variations sur un thème de Mozart op. 9 pour guitare
  • Le thème de la chanson Oiseau malin, de Laurent Voulzy et Alain Souchon, s'inspire de La Flûte enchantée

Peinture

Peintres ayant réalisé des décors pour l'opéra de Mozart :

Cinéma

Littérature

Philosophie

Autres

  • Jef Claerhout a réalisé une statue devant le théâtre municipal de Bruges.
  • La flûte enchantée, pièce de théâtre réalisée par Serge Sarve en 2005.

Notes et références

  1. Hocquard 1979, p. 16.
  2. David J. Buch, Magic Flutes and Enchanted Forests: The Supernatural in Eighteenth-Century, University of Chicago Press, 2009, p.
  3. Dominique Fernandez, Dictionnaire amoureux de l'Italie, volume 1, Plon, 2010
  4. Jacques Chailley, La flûte enchantée, opéra maçonnique, Robert Laffont, 1991.
  5. Hocquard 1979, p. 64.
  6. Le plus souvent, la partie de carillon est joué à l'orchestre par un célesta.
    • Lorenz, Michael: Neue Forschungsergebnisse zum Theater auf der Wieden und Emanuel Schikaneder, Association pour l'histoire de la ville de Vienne, avril 2008, S. 15–36.
  7. Traduction : Ainsi font-elles toutes
  8. Dictionnaire Mozart de Dermoncourt, Robert Laffont, 2005
  9. La redécouverte de "Der Stein der Weisen", L'Avant-Scène Opéra, no 196, 2000, p. 119 Der Stein der Weisen
  10. Une œuvre collective? La genèse de Die Zauberflöte et le Theater auf der Wieden, L'Avant-Scène Opéra, no 196, 2000, p. 110.
  11. L'Avant-scène opéra, no 196, 2000, p. 117
  12. Traduction exacte de l'allemand « Drei Knaben ». Parfois appelés les « trois génies ».
  13. Ou bien : Méfiez-vous des pièges féminins.
  14. Juliette Masselis, « La Flûte enchantée, franc-maçonnerie et prélude au féminisme », sur France Musique, (consulté le )
  15. Almanach de la révolution française (30 sept 1791) - Jean Massin - Encyclopædia Universalis - 1963

Bibliographie

  • (en) Michael Besack, Which Craft? : W.A. Mozart and The Magic Flute, Berkeley, Californie, Regent Press, , 311 p. (ISBN 978-1-58790-013-6, OCLC 723191619)
  • Jean-Victor Hocquard, La Flûte enchantée : "Die Zauberflöte", Paris, Aubier Montaigne, , 254 p. (ISBN 2-7007-0154-2, OCLC 461816541)
  • La Flûte enchantée, Paris, Avant-Scène Opéra, , 130 p.
  • Jacques Chailley, La Flûte enchantée : opéra maçonnique, Paris, Robert Laffont, coll. « Accords », (ISBN 2-221-09612-6)
  • Roger Cotte, La musique maçonnique et ses musiciens, Étival-lès-le-Mans, Borrègo,
  • Frédéric Gonin, « L'Ouverture de La Flûte enchantée : Entre structure symbolique et symbolisme formel », Musurgia, Eska, vol. VII, no 2, , p. 7-23 (ISBN 2-7472-0008-6, ISSN 1257-7537)
  • Alfred Einstein (trad. Jacques Delalande), Mozart, l'homme et l'œuvre, Paris, Gallimard,
  • Brigitte Massin (dir.), Pierre Flinois, Pierangelo Gelmini, Claire Gibault, Stéphane Goldet, Sylvie Hauel, Jean-Charles Hoffelé, Piotr Kaminski, Fernand Leclercq, Jean-Christophe Marti, Isabelle Moindrot, Michel Noiray, Isabelle Rouard, Marie-Aude Roux, Patrick Scemama, Rémy Stricker, Silvia Tuja et Marie Christine Vila, Guide des opéras de Mozart : Livrets — Analyses — Dicographies, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 1006 p. (ISBN 9782213025032).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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