Bataille de Pornic (27 mars 1793)

La deuxième bataille de Pornic se déroule le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la prise de la ville de Pornic par les insurgés vendéens.

Pour les articles homonymes, voir Bataille de Pornic.
Bataille de Pornic
Pornic, gravure de Thomas Drake, album vendéen, vers 1850.
Informations générales
Date
Lieu Pornic
Issue Victoire vendéenne
Belligérants
 République française Vendéens
Commandants
• Commandant Babain
• Capitaine Coueffé
• Capitaine Albine
François Athanase Charette de La Contrie
Louis-François Ripault de La Cathelinière
Louis Guérin
Forces en présence
200 hommes[1]
1 canon[1]
1 pierrier[1]
4 000 à 5 000 hommes[1]
Pertes
7 à 60 morts[2],[1]
30 prisonniers[1]
1 canon capturé[1]
1 pierrier capturé[1]
2 blessés[1]

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 47° 07′ 00″ nord, 2° 06′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Géolocalisation sur la carte : France

Prélude

Bien qu'ayant repoussé une première invasion le 23 mars, les patriotes de Pornic craignent une nouvelle attaque[2]. Une partie de leurs forces s'étant dispersée lors du premier combat, la garnison de la ville n'est plus que de 200 hommes, aussi réclament-ils des renforts à Nantes[2]. Les Nantais répondent favorablement et envoient 114 hommes de leur garde nationale, le 25 mars[2]. Mais dès le lendemain, les administrateurs de Paimbœuf, chef-lieu du district, réclament à Pornic ce renfort[2]. Les administrateurs pornicais refusent dans un premier temps, mais Mourain, le commandant de la garde nationale de Paimbœuf, se rend sur la place, et sur son ordre, ils sont contraints d'obéir[2]. Le 26 mars, les gardes nationaux nantais quittent Pornic pour Paimbœuf[2].

De leur côté, les insurgés décident aussitôt après leur défaite de reprendre Pornic et de venger la mort de leurs camarades massacrés lors du premier combat[3]. Louis-Marie de La Roche Saint-André ayant pris la fuite pour avoir été menacé par ses propres hommes après à sa défaite, les paysans prennent pour chef François Athanase Charette de La Contrie[3],[1]. Le 27 mars, au nombre de 4 000 à 5 000[1],[2], les insurgés font marche sur Pornic.

Déroulement

À 11 heures du matin, divisés en quatre colonnes, et déployant des drapeaux blancs, les rebelles arrivent en vue de Pornic[4],[1]. Le commandant Babain, chef des patriotes, fait rassembler toutes ses forces sur la place du Marchix, lieu du précédent combat[2]. L'unique pièce d'artillerie est déployée vis-à-vis de l'escalier Fouquet et est placée sous la garde d'un jeune garde national nommé Reliquet[2]. Les Républicains se déploient en formation carrée sur la place et se retranchent dans les maisons[4].

Les deux premières colonnes vendéennes à être entrées dans la ville attaquent presque aussitôt, l'une par la rue de la Touche, l'autre par la rue Tartifume[2]. Cependant le feu des patriotes et la menace du canon les incitent à garder leurs distances[2]. Les belligérants tiraillent pendant trois à quatre heures sans grand résultat, deux Vendéens escaladent les toits pour tenter d'abattre le canonnier Reliquet mais ils sont repoussés par des tirs de couverture[2].

Charette donne l'ordre de mettre le feu aux maisons dans lesquelles les Républicains se sont retranchés[4][A 1], 27 sont détruites[1],[2],[4].

Le commandant Babain décide d'ordonner la retraite, le canon est encloué et la garnison se replie en bon ordre vers la rue Saint-Gilles[2],[1]. Arrivés au carrefour de la Grand'Aire, les Républicains voient leur route bloquée par les insurgés déployés sur le plateau du Calvaire[2]. Ils font demi-tour, contournent l'église, remontent la Grande-Rue jusqu'à la halle, mais elle est également pleine d'insurgés[2]. Ne pouvant plus reculer, les républicains forcent leur marche, baïonnette au canon, mais les insurgés restent sur place et les patriotes filent sous leurs yeux, sans être attaqués[2]. Ils gagnent ensuite la route de Saint-Michel, et prennent la direction de Paimbœuf, où ils arrivent à la nuit tombante[2].

Pertes

Concernant les pertes, l'historien pornicais Jean-François Carou, favorable aux républicains et fils d'un garde national ayant pris part aux combats[1], estime en 1859 que les Vendéens ont eu de nombreux morts[2]. Cependant Charette, dans son rapport à Souchu, écrit que ses pertes se limitent à seulement deux blessés[A 2]. Concernant les Républicains, Charette ajoute que ces derniers ont perdu 60 hommes et qu'il a fait 30 prisonniers[1],[4]. Jean-François Carou déclare ignorer le nombre des tués, mais confirme la mort d'au moins sept hommes dont il donne les noms : Olivier Renaud, Jean Fouquet, Joseph Fouquet, Étienne Boury, François Beillevert, François Padioleau, et Antoine Bonfils[2]. En outre, les Vendéens s'emparent d'un canon et d'un pierrier[4].

Suites

Les Vendéens restent maîtres de Pornic jusqu'au 26 avril, date où ils apprennent la prise de Machecoul par le général Beysser[2],[1]. La ville est aussitôt évacuée, et reprise sans combat par les Républicains sortis de Paimbœuf[2]. En récompense de sa défense courageuse, la Convention nationale offre un drapeau à la garde nationale de Pornic[2]. Cependant la ville a été ravagée, et les dégâts sont estimés à 50 000 livres, aussi la Convention envoie-t-elle une indemnité de 12 000 livres à répartir avec les communes du Clion et des Moutiers-en-Retz, cette aide jugée cependant insuffisante, un second secours de 6 000 livres est envoyé pendant l'été, tandis que les veuves des combattants tués lors des combats des 23 et 27 mars reçoivent une indemnité de 50 livres chacune[2].

Notes

  1. « On résolut de suite de venger l'affront reçu à Pornic et la mort des camarades qui avaient été massacrés. Le rassemblement fut fait, on se mit en marche et l'attaque eut lieu dans l'après-midi ; on y trouva la même résistance et le succès fut égal ; la garnison fit encore retraite ; plusieurs habitants furent tués, leurs effets pillés et l'on se retira après avoir mis le feu dans la ville. Les habitants de Machecoul, de la Garnache et de quelques lieux environnants accompagnèrent M. Charette dans cette expédition[3]. »

     Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

  2. « Frères et amis, avec le concours de l'Être suprême, nous avons pris Pornic dans une demi-heure. Les brigands de cet endroit s'étant réfugiés dans différentes maisons, d'où ils pouvaient nous faire beaucoup de mal, je ne trouvai que le feu qui put faire sortir ces coquins de leurs cavernes. Vous me trouverez peut être sévère dans mes expéditions, mais vous savez comme moi que la nécessité est un devoir. La perte de l'ennemi est à peu près de soixante hommes. Nous n'avons eu que deux hommes de blessés, encore il y en a un qui l'a été par sa faute. Vous recevrez demain un canon de 18 et un pierrier que nous avons pris à Pornic. Nous sommes frères et amis dévoués pour la bonne cause jusqu'à la mort[1],[4]. »

     Rapport de François Athanase Charette de La Contrie à René Souchu, le 27 mars 1793, à Pornic.

Références

  1. Dumarcet 1998, p. 162-164.
  2. Carou 1859, p. 184-200.
  3. Lucas de La Championnière 1994, p. 8.
  4. Lallié 1869, p. 356-359.

Bibliographie

  • Jean-François Carou, Histoire de Pornic, (lire en ligne). 
  • Lionel Dumarcet, François Athanase Charette de La Contrie : Une histoire véritable, Les 3 Orangers, , 536 p. (ISBN 978-2-912883-00-1). 
  • Alfred Lallié, Le district de Machecoul, études sur les origines et les débuts de l'insurrection vendéenne dans le pays de Retz, Nantes, Vincent Forest et Emile Grimaud, (lire en ligne). .
  • Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen 1793-1796, Les Éditions du Bocage, . .
  • Portail de la Révolution française
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la Loire-Atlantique
  • Portail de la Bretagne
  • Portail des années 1790
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.