Dominique (pays)

La Dominique (en anglais : Dominica), en forme longue le Commonwealth de Dominique, est un pays et une île de l'archipel des Caraïbes, située entre les îles françaises des Saintes et de Marie-Galante (deux dépendances de la Guadeloupe) au nord, et de la Martinique, au sud. Son nom kalinago est « Wai'tu kubuli », qui signifie « Son corps est grand ».

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Ne pas confondre avec la République dominicaine

Commonwealth de Dominique

(en) Commonwealth of Dominica


Drapeau de la Dominique.

Armoiries de la Dominique.
Devise en créole dominiquais : Après Bondié, c’est la ter[1]  Après le Bon Dieu, c'est la terre »)
Hymne en anglais : Isle of Beauty, Isle of Splendour  Île de beauté, île de splendeur »)
Fête nationale
· Événement commémoré Indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni ()
Administration
Forme de l'État République
Président Charles Savarin
Premier ministre Roosevelt Skerrit
Parlement Assemblée de la Dominique
Langue officielle
Langue vernaculaire
Anglais
Créole dominiquais[2]
Capitale Roseau

15° 18′ 12″ N, 61° 22′ 58″ O

Géographie
Plus grande ville Roseau
Superficie totale 754 km2
(classé 170e)
Superficie en eau 2,18
Fuseau horaire UTC GMT-4
Histoire
Indépendance Royaume-Uni
Date
Démographie
Gentilé Dominiquais
Population totale (2020[3]) 74 243 hab.
(classé 202e)
Densité 98 hab./km2
Économie
IDH (2017) 0,715[4] (élevé ; 103e)
Monnaie Dollar des Caraïbes orientales (XCD​)
Divers
Code ISO 3166-1 DMA, DM​
Domaine Internet .dm
Indicatif téléphonique +1-767
Organisations internationales Francophonie

Le premier Européen à l'avoir abordée est Christophe Colomb, lors de son deuxième voyage, en 1493. Avant son indépendance en 1978, la Dominique était un État associé de la couronne britannique (West Indies Associated States (en)) et, avant 1967, une colonie britannique membre de l'éphémère fédération des Indes occidentales (1958-1962). L'île a auparavant connu une présence française jusqu'au traité de Paris de 1763. Toutefois, la France occupe de nouveau brièvement l'île à deux reprises par la suite (1778 et 1814).

Histoire

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L’île avait été initialement peuplée par des Indiens arawaks, puis par des Kalinago.

Le dimanche , lors de son deuxième voyage aux Amériques, Christophe Colomb longe les rivages de l’île qu'il appelle ainsi « Domingo »  dimanche en espagnol , d’où proviennent ses noms actuels, Dominique, en français et « Dominica », en anglais.

Les Indiens caraïbes doivent leur survie aux reliefs escarpés de la Dominique, ses forêts denses et sauvages. Venus du nord du Venezuela, ils s'étaient installés sur l'île bien avant que Christophe Colomb ne s'y arrête. Mais c'est ici seulement, cachés dans la nature, qu'ils ont échappé à l'extermination. En 1903, la Couronne britannique leur concéda quelques terres en propriété.

En 1625, lors de la guerre de Trente Ans, les Espagnols laissent la place aux Français puis au cours du XVIIe siècle, Français et Anglais s’affrontent pour gouverner l'île. Deux fois leurs canonnades détruiront totalement Roseau. En 1660, Français et Anglais abandonnent l’île aux Caraïbes et la déclarent zone neutre ; pour mettre fin aux conflits, un traité de paix est signé entre les Français, les Anglais et les Caraïbes.

Déjà installés à la Martinique et à la Guadeloupe, les Français s'implantent petit à petit à la Dominique en y introduisant la culture du café. Ils importent des esclaves africains pour résoudre le problème de main-d'œuvre. Mais les Britanniques s'approprient l'île en 1759. À l'issue de la guerre de Sept Ans, par le traité de Paris de 1763, la France cède la Dominique à la Grande-Bretagne. Par la suite, les Français rompent le traité et s’emparent par deux fois de la Dominique. En 1778, c'est sous le commandement du marquis François Claude de Bouillé que les Français reçoivent la capitulation du gouverneur William Stuart. En 1814, après avoir incendié Roseau, les Français décident de quitter l’île en échange d’une indemnité, et cette dernière redevient britannique.

L'esclavage est aboli à la Dominique en 1833. Comme il ne le fut qu'en 1848 dans les îles voisines de la Martinique et de la Guadeloupe, de nombreux esclaves s'enfuirent de ces îles pendant cette période, à l'aide de moyens de fortune, pour essayer de trouver refuge à la Dominique.

En 1898, l'île reçoit le statut de Colonie de la Couronne britannique. En 1956, elle acquiert son indépendance au sein de l'éphémère Fédération des Antilles britanniques et, en 1967, elle devient État associé au Commonwealth et entame l’instauration d’un régime démocratique. L’indépendance de la Dominique est déclarée le 3 novembre 1978, lors du 485e anniversaire de sa découverte par Christophe Colomb.

Aujourd'hui, les 3 000 descendants des Indiens Caraïbes, derniers héritiers de ces peuples précolombiens, vivent pour la plupart dans le territoire Kalinago, de 1 480 hectares, autour de la petite ville de Salybia, au nord-est de l'île. Malgré les métissages, ils revendiquent leur identité.

Le 19 septembre 2017, à la suite du passage de l'ouragan Maria, le premier ministre Roosevelt Skerrit déclare : « [les habitants de la Dominique] ont perdu tout ce qui pouvait être perdu »[5].

Politique

Le Premier ministre actuel du Commonwealth de la Dominique, Roosevelt Skerrit.

La Dominique est une république démocratique qui combine des aspects du modèle républicain et du « système de Westminster ». Le président est élu par le parlement pour un mandat de cinq ans (art. 18 de la Constitution). En accord avec l'article 59 de la Constitution, il choisit comme Premier ministre un député qui a l'appui d'une majorité au sein du Parlement[6].

La Dominique est membre du Caricom, de l'AEC, de l'OECO, du Commonwealth[7], de l'OEA, de l'ALBA, de l'ONU, et de la Francophonie[8].

Le président actuel de l'île est Charles Savarin[9]. Roosevelt Skerrit est Premier ministre depuis 2004[10].

Géographie

Au centre, l'île de la Dominique, entre la Martinique, au sud, et, au nord, l'archipel de la Guadeloupe : les Saintes, Marie-Galante, la Désirade, la Grande-Terre et la Basse-Terre.

L’île de la Dominique est située en plein cœur des Petites Antilles, à 41 km au nord-nord-ouest de la Martinique, à 29 km au sud-est des Saintes et autant au sud-sud-ouest de Marie-Galante, ces dernières constituant deux des dépendances de la Guadeloupe. Elle mesure 46 km de longueur, sur 25 km de largeur, pour une superficie de 754 km2.

L'île est composée d'une chaîne de hauts pitons depuis son extrémité septentrionale à sa pointe méridionale ; le plus élevé, le morne Diablotins, culmine à 1 447 m.

La Dominique jouit d’un climat tropical avec des pluies abondantes qui alimentent les chutes d’eau. Il y a environ trente chutes d’eau formant des piscines naturelles, des sources d’eaux chaudes, 365 rivières et six sortes de forêts tropicales[réf. souhaitée] dont la forêt tropicale humide. Le parc national de Morne Trois Pitons est classé au patrimoine mondial naturel par l’Unesco[11].

L'île témoigne d'un volcanisme de type récent, d'intense activité, comme l'attestent les sites du « Boiling Lake » (« Lac en ébullition »), et de la « vallée de la Désolation ». Cette dernière est constituée de sources chaudes qui empêchent le développement de toute vie végétale[réf. souhaitée], contrastant ainsi avec les forêts tropicales environnantes.

Les habitants de l’île, les Dominiquais et Dominiquaises, au nombre de 75 000, sont concentrés essentiellement sur la côte ouest, à Roseau, la capitale, forte de 24 000 habitants, et à Portsmouth (3 634 habitants en 2006), au nord. Il demeure encore 3 000 Indiens, préservant leurs traditions, sur la côte est.

Milieu naturel

Scotts Head, au sud-ouest de la Dominique.

Les richesses écologiques de l'île ont été affectées par le développement de l'agriculture et des bananeraies, ainsi que par l'introduction de nombreuses espèces exogènes, devenant parfois invasives.

Après une économie basée sur l'agriculture et l'exportation de bananes, qui a rendu l'île vulnérable aux catastrophes climatiques et aux crises du marché, la Dominique a souhaité développer un programme d'écotourisme, récompensé par la certification Green Globe 21 validant la qualité écotouristique de cette destination, pour la première fois[Quand ?] attribuée à une île des Caraïbes. La Dominique veut aller plus loin avec, depuis 2007, un programme de dix ans visant à transformer l'île en une « île biologique » par la conjugaison de l’écotourisme, de l’agrotourisme et d'un tourisme de santé, avec la conversion de l'agriculture à la production biologique, un commerce éthique et équitable ne nécessitant pas de consommation excessive des ressources naturelles[12].

L'« île nature » a ouvert en janvier 2011 un sentier de randonnée, inédit dans les Caraïbes, le Waitukubuli National Trail (WNT). Long de 185 kilomètres, partagé en quatorze segments, il traverse le territoire du sud au nord en reprenant les chemins tracés par les anciens habitants, explique Edison Henry, le chef du projet. La flore typique comprend manguiers, corossols et gommiers. La faune typique est représentée par le « sisserou » (Amazone impériale), un grand perroquet au ventre pourpre et aux ailes vertes, unique au monde, emblème national de la Dominique.

Certaines rivières débouchent sur des chutes d'eau (Victoria, Sari Sari, Middelham…). La Dominique abrite le deuxième plus grand lac bouillonnant de la planète, au cœur du parc national de Morne Trois Pitons, classé au patrimoine mondial[13].

Subdivisions

La Dominique est divisée en dix paroisses.

Économie

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L'économie dominiquaise dépend surtout du tourisme et de l'agriculture. En effet, l'agriculture, principalement la banane, représente 18 % du PIB et emploie 28 % de la main-d'œuvre. Les services (dont le tourisme) représentaient 58 % du PIB et 40 % de la main-d'œuvre en 2002. Des réformes ont été entreprises afin de développer les services financiers off-shore à l'instar d'autres îles de la région. C'est également un pavillon de complaisance.

Projet géothermique Caraïbes

À partir de 2003, le gouvernement de la Dominique, les régions Guadeloupe et Martinique, l'Agence française de développement (AFD), l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont envisagé de conduire en coopération un projet de développement des ressources géothermales de la Dominique. Il s'agirait d’exporter l'essentiel de la production électrique via des câbles sous-marins vers les deux îles françaises voisines (Guadeloupe et Martinique) qui constituent deux pôles de consommation électrique en forte croissance dans la Caraïbe.

En 2005, une étude préliminaire de cadrage technique et économique a eu lieu entre la Dominique et EDF pour la France, mais aussi plusieurs intervenants économiques. À partir de 2013, une nouvelle phase s'est ouverte avec le forage des premiers puits. Cette phase de préfiguration de la production doit aboutir à l'évaluation de la production et, par la suite, la mise en place d'une centrale de production.

Les prévisions économiques de 2018 menées par The Economist font de la Dominique le pays à plus forte croissance du PIB par rapport à l'année précédente, avec une progression de 8,8 %[14].

Démographie

La population de la Dominique est de 71 293 habitants selon le recensement de 2011[15]. En 2001, la population s'identifiait à 86,8 % en tant que descendants d'Africains/noirs, 9,1 % se disaient d'origine « mixte », 2,9 % Amérindiens (Kalinago) et 0,8% Caucasiens/blancs, l'île comptait également de petites communautés d'Indiens, de Chinois et de Syriens/Libanais[16],[17]. La population de l'île croît peu, en partie du fait de l'émigration[15]. La population des Kalinagos, comptant 3 000 personnes, est l'une des dernières présences indigènes des Antilles. Ces derniers vivent aujourd'hui dans une réserve créée spécialement pour eux en 1903, le Territoire Kalinago[18],[19].

Langues

Bien que la langue officielle du pays soit l'anglais, 80 % des citoyens s'expriment en créole dominiquais, créole à base lexicale française[19]. D'après les derniers recensements de 2014 (OIF) 10 % de la population parle en tant que langue principale le français (7 000 locuteurs). La Dominique est devenue membre de l'Organisation internationale de la francophonie en décembre 1979[19].

Religions

Dans un recensement fait en 2001[16],[17], sur 69 775 habitants, 91,2 % des Dominiquais affirmaient leur appartenance à différentes branches du christianisme, 61,4 % de la population se disaient catholiques, 28,6 % étaient affiliés à différentes églises protestantes (dont 6,7 % se disant protestants évangéliques, 6,1 % adventistes, 5,6 % pentecôtistes, 4,1 % baptistes, 3,7 % méthodistes et 2,4 % d'autres églises protestantes), et 1,2 % déclarait être Témoins de Jéhovah. Par ailleurs, 1,3 % de la population (897 Dominiquais) se revendiquaient du rastafarisme, et l'islam (0,2 %) et l'hindouisme (0,1 %) comptaient quelques dizaines de fidèles[16]. 6,1 % de la population enfin ne revendiquaient aucune affiliation religieuse[16].
Selon l'institut privé Pew Research Center, en 2010, 94,4 % des habitants de la Dominique étaient chrétiens, principalement répartis entre catholiques (58,1 %) et protestants (35,5 %), et 3,0 % de la population pratiquaient une religion populaire[20].

Culture

Fêtes et jours fériés

  • La fête nationale du Commonwealth de la Dominique est le jour de l'indépendance soit le 3 novembre[21].

Musées

  • The Dominica Museum (en)

Ordres et décorations

  • Ordre du Sissérou (Sisserou Award of Honour).
  • Ordre de la Dominique (Dominica Award of Honour), la plus haute distinction.

Littérature

  • Phyllis Shand Allfrey
  • Lennox Honychurch
  • Elma Napier
  • Jean Rhys

Codes

La Dominique a pour codes :

Communications et infrastructures

  • Lignes de téléphone : 19 000 (en 1996).
  • Téléphones portables : 461 (en 1996).
  • Postes de radio : 46 000 (en 1997).
  • Postes de télévision : 6 000 (en 1997).
  • Utilisateurs d'Internet : 2 000 (en 2000).
  • Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 16 (en 2000).
  • Routes : 750 km (dont 375 km goudronnés) (en 2001).
  • Voies ferrées : 0 km.
  • Voies navigables : 1 km.
  • Nombre d'aéroports : 2 (les 2 avec des pistes goudronnées) (en 2009).

Notes et références

  1. C'est la devise inscrite en créole dominiquais sur les armoiries de la Dominique. (en) « Coat of Arms of Dominica », sur dominica.gov.dm (consulté le ).
  2. « Dominique », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  3. (en) « Central America :: Dominica — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur cia.gov (consulté le )
  4. (en) « Human Development Reports » [PDF], sur hdr.undp.org (consulté le ).
  5. AFP, « Ouragan Maria : la Dominique a "perdu tout ce qui pouvait être perdu" », Sud Ouest, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) « article 59 de la Constitution », sur dominicacompanies.com
  7. Site designed and built by Hydrant (http://www.hydrant.co.uk), « Dominica - The Commonwealth », sur thecommonwealth.org.
  8. « Dominique - Organisation internationale de la Francophonie », sur francophonie.org.
  9. « Home - Office of the President », sur presidentoffice.gov.dm.
  10. « La Dominique, victime de l’ouragan Maria », sur La Croix, (consulté le )
  11. Unesco - Centre du patrimoine mondial, « Parc national de Morne Trois Pitons », sur whc.unesco.org.
  12. Rapport GEO 2007, page 33 (ONU/PNUE)
  13. Geo no 395 de janvier 2012 p. 87.
  14. (en) fastest-growing and shrinking economies in 2018
  15. (en) Office central de statistique de la Dominique, « 2011 Population and Housing Census Report » [PDF], sur dominica.gov.dm, (consulté le ).
  16. (en) Programme des statistiques régionales de la Communauté caribéenne (CARICOM), « 2000 Round of Population and Housing Census of the Caribbean Community : National Census Report, Dominica » [PDF], sur statistics.caricom.org, (consulté le ), p. 32-40 (Chapitres 2.3 Groupe ethnique et 2.4 Appartenance religieuse).
  17. (en) Office central de statistique de la Dominique, « Statistics At a Glance 2005 » [PDF], sur dominica.gov.dm (consulté le ).
  18. (en) « Kalinago Territory : About Us », sur kalinagoterritory.com (consulté le ).
  19. Jacques Leclerc, « L'aménagement linguistique dans le monde : Dominique », sur axl.cefan.ulaval.ca, Québec, CEFAN, Université Laval, (consulté le ).
  20. (en) « Religions in Dominica », sur globalreligiousfutures.org (consulté le ).
  21. http://site.ac-martinique.fr/dareic/wp-content/uploads/2015/06/LA-DOMINIQUE.pdf

Voir aussi

Liens externes

Conférences en ligne

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