Bettviller
Bettviller est une commune française située dans le département de la Moselle, en Lorraine, dans la région administrative Grand Est. Le village fait partie du pays de Bitche et du bassin de vie de la Moselle-Est.
Ne doit pas être confondu avec Bettwiller dans le Bas-Rhin
Bettviller Guising, Hoelling | |
Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Sarreguemines |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Bitche |
Maire Mandat |
Stéphan Muller 2020-2026 |
Code postal | 57410 |
Code commune | 57074 |
Démographie | |
Gentilé | Bettvillerois |
Population municipale |
827 hab. (2018 ) |
Densité | 45 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 04′ 47″ nord, 7° 17′ 09″ est |
Altitude | Min. 252 m Max. 376 m |
Superficie | 18,41 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Sarreguemines (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bitche |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Avec ses annexes de Guising, Hoelling et la ferme de Mehling, le village de Bettviller s’étend en pays découvert, dans la vallée de la Bickenalb, au nord de Rohrbach-lès-Bitche.
Localités avoisinantes
Rimling | Erching, Guiderkirch | Epping | ||
Gros-Réderching, Guising | N | Urbach | ||
O Bettviller E | ||||
S | ||||
Rohrbach-lès-Bitche | Petit-Réderching | Hoelling |
Urbanisme
Typologie
Bettviller est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sarreguemines (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 48 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (46,3 %), terres arables (42,5 %), zones urbanisées (5,6 %), forêts (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (1,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
- Bettviller : Bedebur (1150), Bedebronn (1496), Betweiler (1544), Bedweiller (1594), Bettweiller (1601), Betteviler (1606), Betteviller (1771)[8], Betheveiller (1793), Bethweiller (1801)[9], Bettwiller[10] (XIXe siècle). En francique lorrain : Bettwiller[11], en allemand : Bettweiler (1871-1918).
- Mehling : Mehling (1751), Mehlingen Hof (1755), Melling (1771), Mellingenhof (carte de l'état-major)[8].
Histoire
La présence d'une douzaine de sites gallo-romains et d'une nécropole mérovingienne sur le plateau dominant Guising témoignent de l'ancienneté de la localité.
Mentionné sous les formes Bedebur en 1157 et Bedeviller en 1496 (l’oratoire), le village actuel aurait été construit au XVIe siècle. Ancienne paroisse de l'archiprêtré de Hornbach, passée dans celui de Rohrbach en 1802, l'église Saint-Martin, dont le patronage revenait au duc de Deux-Ponts, est l'église-mère de Rimling jusqu'en 1702, de Petit-Réderching jusqu'en 1804, et l'est toujours de Guising et de Hoelling. Il existait également un village nommé Mehlingen (alias Mehling), il n'en reste plus qu'une ferme qui est une annexe de la commune.
En dépit des bombardements de 1904 et 1945, le village possède encore un patrimoine abondant, même si l'église, reconstruite en 1732 et 1770, est restaurée complètement en 1954 : des monuments funéraires provenant de l'ancien cimetière, de nombreuses croix de chemin, plusieurs moulins tournant sur la Bickenalb, quelques fermes anciennes.
L'existence de bancs de grès sur le territoire communal, essentiellement calcaire, explique la présence de plusieurs familles de tailleurs de pierre qui se sont succédé depuis le XVIIIe siècle : les Burtscher, les Schaller[12], les Berger et les Demmerle.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].
En 2018, la commune comptait 827 habitants[Note 3], en diminution de 1,78 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Édifices civils
- Au croisement de l'ancienne voie, appelée Königstrasse, et de la route qui relie Bettviller à Urbach, la croix dite Schallerskreutz[12], datée de 1770, domine le vallon de Kahlenbrunn où se trouve la carrière, qui a fourni jusque vers 1930 le grès de nombreuses croix des villages environnants. La belle inscription, gravée en capitales, qui se termine par le nom du sculpteur, Jacob Schaller, est interrompue par une représentation naïve de la Vierge des douleurs.
- Le cimetière, encore en place autour de l'église jusqu'en 1985, avait conservé de nombreuses tombes des XVIIIe et XIXe siècles. À la suite de l'aménagement des abords de l'édifice et de la construction d'une morgue, une douzaine de monuments ont été regroupés au nord de l'église, le long du mur de clôture. Datant du milieu du XVIIIe siècle, les monuments de Catharina Behr et de Peter Hartman, décédé en 1741, sont l'œuvre d'un même sculpteur. Sculptées dans le grès, ces stèles sont décorées en bas-relief d'une croix latine aux extrémités trilobées ornées de grosses fleurs, qui sont peut-être un rappel aux cinq plaies du Christ, tandis que la partie inférieure est réservée aux représentations macabres (crâne et tibias croisés). Le monument de Joseph Schuster, mort en 1824, mutilé par un éclat d'obus, rompt avec la sobriété des précédents par son élévation en forme de violon, soulignée par un décor rocaille et sa sculpture plus abondante et plus élégante : chérubins dans une nuée rayonnante, sablier, cierge brisé et saule pleureur. Ces thèmes, qui expriment la fuite du temps, l'interruption de la vie et le fait que la nature s'est mise à l'unisson de la douleur des vivants, se retrouvent tout au long du XIXe siècle dans l'Est de la Moselle. À l'imitation de la nature, le tombeau de la famille Demmerlé, une famille de sculpteurs funéraires installés dans le village, a été élevé en 1885. Représentant un amoncellement de pierres, selon une habitude répandue à l'époque à travers toute la Lorraine, le monument est creusé à la face d'une niche abritant la statue de Notre-Dame de Lourdes. Son intérêt particulier réside dans la longue inscription allemande en lettres gothiques gravée sur chacune des pierres simulées, à la face et au revers, insistant aussi sur la fragilité de la vie et la fuite du temps, ainsi que glorifiant le travail du sculpteur.
- En aval du village, le moulin haut, ou Neumühle, est un des nombreux moulins qui ont tourné le long de la Bickenalb. Il a conservé ses bâtiments du début du XIXe siècle. Le logis, daté 1823, se rattache à l'habitat bourgeois avec sa façade ordonnancée et son toit brisé à croupes couvert de tuiles plates en écaille, même si la hauteur un peu excessive du brisis alourdit l'allure générale. En contrebas subsiste le bâtiment des machines, l'ensemble s'élevant au milieu des saules et des tilleuls.
- Château à Guising. Propriété de François-Joseph Durand, procureur et notaire royal à Bitche, beau-frère de Newinger, futur général de la Révolution. Le château a sans doute été construit dans la deuxième moitié XVIIIe siècle. La porte piétonne du corps en retour d'équerre à gauche porte la date 1802.
Édifices religieux
- L'église Saint-Martin, reconstruite en 1832, en remplacement d'une église dont le chœur avait été construit en 1770 aux frais du curé Théodore Mexal (date portée par son inscription funéraire) . Tour clocher en façade reconstruite en 1903. Très endommagée en 1940 et 1945, restaurée en 1954, avec reconstruction de la tour clocher
- Chapelle Notre-Dame-de-Pitié à Hoelling, construite en 1750, date portée ; tour clocher construite en 1904, date portée, en remplacement d'un campanile
- Chapelle de la-Nativité-de la-Vierge à Guising. Chapelle reconstruite début 1er quart XXe siècle. Remplaçant un oratoire construit en 1776 aux frais du sieur Durand, notaire royal à Bitche et propriétaire à Guising, qui avait été élevé tout à côté d'une croix devant laquelle les habitants s'assemblaient presque journellement, et cela dans le but de les mettre à l'abri des intempéries
Personnalités liées à la commune
- Jacques Hessemann (1844 - apr.1918) est un homme politique lorrain. Il fut député allemand au Landtag d'Alsace-Lorraine de 1911 à 1918.
- Arthur Heid, député sous la Troisième République.
Pour approfondir
Bibliographie
- Les moulins et scieries du Pays de Bitche, Joël Beck, 1999.
- Rohrbach-lès-Bitche et son canton, Joël Beck, 1988.
- Le canton de Rohrbach-lès-Bitche, Joël Beck, 2004.
- Le Pays de Bitche 1900-1939, Joël Beck, 2005.
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sarreguemines (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Bouteiller - Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Bulletin des lois de l'empire Français (XIe série) - Partie supplémentaire - Tome XXXIV (1870)
- Geoplatt
- Greg, « Sur les traces de la famille SCHALLER, tailleurs de pierre originaires du Vorarlberg Autrichien », sur Greg Wolf : généalogie & ADN, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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