Ambassade de France au Canada

L'ambassade de France au Canada est la représentation diplomatique de la République française au Canada. Elle est située à Ottawa, la capitale du pays, et son ambassadrice est, depuis 2017, Kareen Rispal (en).

Ambassade de France au Canada

France

Logo de l'ambassade de France au Canada.

Lieu 42, promenade Sussex
Ottawa K1M 2C9
Coordonnées 45° 26′ 35″ nord, 75° 41′ 39″ ouest
Ambassadrice Kareen Rispal (en)
Nomination
Site web https://ca.ambafrance.org/
Géolocalisation sur la carte : Canada
Géolocalisation sur la carte : Ottawa

Voir aussi : Ambassade du Canada en France
Ambassade de France à Ottawa.

Ambassade

L'ambassade est située sur la Promenade Sussex (Sussex Drive), à Ottawa, au numéro 42. Elle n'accueille plus de consulat depuis le [1].

Résidence de l'ambassadeur de France au Canada.

Voisine de la résidence du Premier ministre canadien, qui se situe au 24 de la même rue, elle surplombe la Rivière des Outaouais et les Chutes Rideau, dans le quartier de New Edimburgh, à deux pas du centre-ville. Un autre bâtiment situé rue Wilbrod abrite par ailleurs les services culturel et scientifique.

Inaugurée en 1939, cette mission diplomatique conçue par l'architecte Eugène Beaudouin dans le style Art déco est remarquable par sa richesse architecturale et artistique. La décoration des portes de bronze du grand salon a été réalisée par Robert Cami (1900 - 1975).

Abritant à la fois la résidence de l’Ambassadeur et les services de l’ambassade, cette bâtisse en granit gris s’élève sur trois étages et s’organise autour du Grand Hall. Cette pièce principale arbore un mobilier ainsi que des décorations elles aussi de style Art-Déco, notamment des tapisseries de Marcel Gromaire, représentant les quatre saisons : l’hiver canadien, le printemps parisien, l’été de Saint-Malo et l’automne québécois.

Le Bureau de l'Ambassadeur

Un escalier de marbre rose massif permet d’accéder au premier étage et conduit à la galerie qui surplombe le Grand Hall et dessert les pièces de réception – Salle à manger, Salon rond, Grand Salon et Fumoir – ainsi que le bureau de l’Ambassadeur. Toutes ces pièces affichent des décorations qui mettent en avant les liens d’amitié qu’entretiennent la France et le Canada, à l’instar du bas-relief de la galerie qui représente le monument élevé à Vimy en l’honneur de la victoire héroïque remportée par les soldats canadiens pendant la Première Guerre mondiale ou les murs du bureau des ambassadeurs gravés par Charles-Émile Pinson sur le thème de la découverte du Canada par les Vikings en l’an mil et de la Nouvelle-France.

Quant à la salle à manger, elle est ornée d'une décoration murale commandée par le ministre de l'Éducation nationale Albert Sarraut au peintre Alfred Courmes en 1938. Cette œuvre La France heureuse couvre une surface de cent vingt mètres carrés.

L'ambassade est aussi décorée de sculptures de Louis Leygue et de Jean Prouvé comme La Grande Hermine.

Par ailleurs, toujours dans l’esprit de souligner les liens étroits qui unissent les deux pays, les matériaux qui ont servi à la construction de l’ambassade viennent à la fois du Canada (bois des portes et chambranles, ainsi que le granit gris du Québec pour les murs extérieurs) et de France (travertin de Saint-Quentin pour les murs du hall, ainsi que le marbre rose de Bourgogne pour l’escalier et la banquette de la galerie).

Histoire

Le Fumoir

En 1928, le Canada devient un État souverain. Alors que la France y envoie sa première délégation diplomatique, installée provisoirement dans des bureaux sur la rue Wellington, le premier envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, Jean Knight, se met à la recherche d’un bâtiment susceptible d’abriter les quartiers de la légation. Attiré d’emblée par le quartier manufacturier bordant la rivière des Outaouais, près du Parc de Rockcliffe, il ne trouve malheureusement aucun édifice à vendre et suggère donc au ministère des Affaires étrangères d’acheter un terrain et de le faire bâtir.

En 1930, il propose l’achat de la propriété Blackburn, qui se situe non loin de la résidence du gouverneur général et se trouve reliée au centre-ville par le tramway. À l’issue de longues négociations avec le propriétaire, l’achat est signé entre Arthur Blackburn et le second envoyé extraordinaire de France, Charles-Arsène Henry, le .

Le Grand Salon

Tout comme le choix du terrain, celui de l’architecte engendre de nombreuses discussions entre Paris et Charles-Arsène Henry. Alors que ce dernier souhaite confier le travail à un Canadien qui serait davantage familier avec les conditions climatiques, les habitudes locales et les matériaux utilisés au Canada, le Quai d’Orsay préfèrerait un architecte français. En 1935, un accord est trouvé qui désigne le Français Eugène Beaudouin, secondé par deux collaborateurs montréalais, Marcel Parizeau et Antoine Monette, tous deux diplômés de l’Institut d’Architecture de Paris.

Le , les travaux commencent, en présence du Premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King, qui pose la première pierre, et ils se terminent trois ans plus tard. Entretemps, pendant la construction, le domaine de la légation fait l’objet d’une extension considérable jusqu’au rebord de la falaise à la suite de l’achat de la propriété Lemay en 1938 et, au même moment, le gouvernement de l’Ontario fait don du terrain d’alluvion, au bas de la falaise, pour un dollar symbolique.

Le , la légation est inaugurée, en présence de sept cents personnes, parmi lesquelles le gouverneur général, lord Tweedsmuir, et le Premier ministre, M. Mackenzie King. La réalisation reçoit un accueil unanime de la part des Canadiens, qui se réjouissent du résultat final et de l’hommage ainsi rendu à leur pays. La presse, quant à elle, souligne à la fois la prouesse architecturale et décorative du lieu ainsi que le symbole que représente la nouvelle ambassade pour les relations franco-canadiennes :

Le Grand Hall

« Il n'y a sans doute rien de semblable sur le continent. Comme l'architecture est souvent le vrai miroir de la civilisation, la Légation de France à Ottawa reflète le degré de raffinement intellectuel de la nation française. On peut dire qu'elle reflète également les sentiments de la France pour le Canada : aucun hommage plus précieux ne pouvait en effet être rendu à notre peuple par la République ». (Ottawa Citizen).

« La cérémonie d'aujourd’hui forme un lien nouveau qui nous unira plus intimement à la mère-patrie, berceau de notre civilisation et foyer de notre culture, qui nous a donné la vie du corps et de l’esprit et vers laquelle nous n'avons jamais cessé de tourner nos regards aimants. Elle est une invite à rester de plus en plus fidèle à la civilisation dont nous sommes les héritiers et les gardiens, à la langue douce et forte, aux traditions familiales et religieuses, à l'idéal spirituel qui nous ont été légués et que nous avons le devoir et la mission de perpétuer sur ce continent, dans notre intérêt national et pour la grandeur même du Canada, notre unique patrie » (Le Droit).

Fermée pendant la Seconde Guerre mondiale dès septembre 1942, la légation devient l'Ambassade de France avec la nomination du premier Ambassadeur, Jean de Hauteclocque, le .

C’est à partir de 1951 que l’ambassadeur de France et le Premier ministre canadien deviennent voisins, lorsque Louis St-Laurent fait du 24, Promenade Sussex sa résidence officielle.

Ambassadeurs de France au Canada

De A Ambassadeurs
Envoyés extraordinaires et ministres plénipotentiaires
19281930Jean Knight
19301932Charles Arsène-Henry
19341937Raymond Brugère
19371940Comte Robert de Dampierre (de)
19401942René Ristelhueber (de)
Délégués du Comité national français
19421943Colonel Philippe Pierrenne
19431945Gabriel Bonneau[2]
Ambassadeurs de France au Canada
19451948Jean de Hauteclocque[3]
19481949Francisque Gay
19491955Hubert Guérin
19551962Francis Lacoste
19621965Raymond Bousquet
19651968François Leduc
19681972Pierre Siraud
19721977Jacques Viot
19771979Xavier Daufresne de la Chevalerie
19791981Pierre Maillard
19811984Jean Beliard
19841987Jean-Pierre Cabouat
19871989Philippe Husson
19891991François Bujon de l'Estang
19921997Alfred Siefer-Gaillardin
19971998Loïc Hennekinne
19982001Denis Bauchard
20012004Philippe Guelluy
20042008Daniel Jouanneau
20082011François Delattre
20112015Philippe Zeller
20152017Nicolas Chapuis
2017auj.Kareen Rispal (en)[4]

Consulats

La section consulaire de l'ambassade de France située à Ottawa a été fermée le . Il existe un consulat et cinq consulats généraux de France au Canada, chacun assisté de consuls honoraires basés à :

Communauté française

Le nombre de Français établis au Canada est estimé à 150 000, dont 60 % dans la région de Montréal[11]. Au , 101 541 Français sont inscrits sur les registres consulaires[12]. Au , les 86 837 inscrits étaient ainsi répartis entre les 5 circonscriptions : Montréal : 57 469Québec : 10 069Toronto : 10 626Vancouver : 7 628Moncton-Halifax : 1 045[11].

Population française inscrite au registre mondial
2001 2002 2003 2004
45 45852 01760 04762 364
2005 2006 2007 2008
60 76367 20063 73268 075
2009 2010 2011 2012
69 86871 40479 32878 647
2013 2014 2015 2016
83 29586 83792 116101 541
2017 2018 - -
103 967100 356--
Personnes inscrites au registre des Français établis hors de France au 31 décembre de chaque année.
(Sources : données publiques sur data.gouv.fr et ministère français des Affaires étrangères, dont 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016)

Circonscriptions électorales

Depuis la loi du [13] réformant la représentation des Français établis hors de France avec la mise en place de Conseils consulaires au sein des missions diplomatiques, les ressortissants français du Canada élisent pour six ans des conseillers consulaires dans chacune des circonscriptions suivantes :

  1. Vancouver et Calgary : 3 conseillers ;
  2. Toronto : 4 conseillers ;
  3. Québec : 4 conseillers ;
  4. Montréal et Moncton/Halifax : 7 conseillers.

Ces derniers ont trois rôles :

  1. ils sont des élus de proximité pour les Français de l'étranger ;
  2. ils appartiennent à l'une des quinze circonscriptions qui élisent en leur sein les membres de l'Assemblée des Français de l'étranger ;
  3. ils intègrent le collège électoral qui élit les sénateurs représentant les Français établis hors de France. Afin de respecter la représentativité démographique, quatre délégués consulaires sont élus dans la 4e circonscription pour compléter ce collège électoral.

Pour l'élection à l'Assemblée des Français de l'étranger, le Canada était jusqu'en 2014 découpé en deux circonscriptions électorales[14] :

  1. Toronto (recouvrant les consulats généraux de Toronto et Vancouver) : 3 sièges ;
  2. Montréal (recouvrant les consulats généraux de Moncton et Halifax, Montréal et Québec) : 5 sièges.

Le Canada représente désormais une circonscription électorale dont le chef-lieu est Montréal et qui désigne quatre de ses 18 conseillers consulaires pour siéger parmi les 90 membres de l'Assemblée des Français de l'étranger[15].

Pour l'élection des députés des Français de l’étranger, le Canada dépend de la 1re circonscription.

Références

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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