Aleksinac
Aleksinac (en serbe cyrillique : Алексинац) est une ville et une municipalité de Serbie situées dans le district de Nišava. Au recensement de 2011, la ville comptait 16 420 habitants et la municipalité dont elle est le centre 51 462[1].
Aleksinac Алексинац | |
Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | Serbie |
Province | Serbie centrale |
Région | Ponišavlje |
District | Nišava |
Municipalité | Aleksinac |
Code postal | 18 220 |
Démographie | |
Population | 16 420 hab. (2011) |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 32′ 30″ nord, 21° 42′ 28″ est |
Altitude | 257 m |
Localisation | |
Municipalité de Aleksinac | |
Administration | |
---|---|
Maire Mandat |
Grujica Veljković (URS) 2012-2016 |
Démographie | |
Population | 51 462 hab. (2011) |
Densité | 73 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 70 700 ha = 707 km2 |
Liens | |
Site web | Site officiel de la municipalité d'Aleksinac |
Géographie
La municipalité d'Aleksinac est située dans la vallée du même nom. Elle est entourée par le massif montagneux de Jastrebac, en français, « la montagne du faucon », qui atteint une altitude de 1 492 m au mont Velika Đulica, et par le massif d'Ozren, qui s'élève à 1 178 m au mont Leskovik). Depuis les hauteurs de ces massifs, le relief s'adoucit progressivement pour former des collines qui descendent jusque dans la vallée. Au total, les montagnes couvrent 36 % du territoire de la municipalité, la plaine occupant les 64 % du territoire municipal restant[2].
- Plaine de Mali Jastrebac
- Aleksinac et une des collines alentour
- La vallée d'Aleksinac
- Moisson du blé à Vukanja
Deux rivières importantes parcourent la municipalité : la Južna Morava, ou « Morava du sud », et la Sokobanjska Moravica, la « Moravica de Sokobanja ».
- La Sokobanjska Moravica à Aleksinac
Climat
Le climat d'Aleksinac est examiné par la station météorologique de Niš, située à 202 m d'altitude, qui enregistre des données depuis 1889 (coordonnées 43° 20′ N, 21° 54′ E )[3]. Le climat d'Aleksinac est de type continental tempéré, avec une température moyenne annuelle de 11,4 °C ; juillet est le mois le plus chaud de l'année, avec une moyenne de 21,3 °C. Le mois le plus froid est janvier avec une moyenne de −0,2 °C[4]. La moyenne des précipitations annuelles est de 589,6 mm/m2[4].
La température maximale enregistrée à la station a été de 44,2 °C le et la température la plus basse a été de −23,7 °C le [3]. Le record de précipitations enregistré en une journée a été de 76,6 mm le . La couverture neigeuse la plus importante a été de 62 cm du 23 au [3].
Pour la période de 1961 à 1990, les moyennes de température et de précipitations s'établissaient de la manière suivante[4] :
Mois | Janv | Fév | Mars | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Températures maximales moyennes (°C) | 3,8 | 7,1 | 12,3 | 18,0 | 22,9 | 25,9 | 28,0 | 28,5 | 24,8 | 18,9 | 11,7 | 5,4 |
17,3 |
Températures moyennes (°C) | -0,2 | 2,5 | 6,7 | 11,9 | 16,6 | 19,5 | 21,3 | 21,1 | 17,2 | 11,9 | 6,4 | 1,7 |
11,4 |
Températures minimales moyennes (°C) | -3,5 | -1,3 | 1,8 | 6,1 | 10,4 | 13,4 | 14,5 | 14,4 | 11,1 | 6,5 | 2,4 | -1,4 |
6,2 |
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) | 41,3 | 40,3 | 45,3 | 51,3 | 66,7 | 69,7 | 43,6 | 43,3 | 43,6 | 34,1 | 56,8 | 53,6 | 589,6 |
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Le territoire de la municipalité d'Aleksinac est habité depuis le Néolithique. La plupart des villages mis au jour par les archéologues sont caractéristiques de la culture de Vinča et sont situés sur la rive occidentale de la Južna Morava, la « Morava du sud ».
Conquis par les Romains, le territoire fut inclus dans la province de Mésie supérieure puis, après 293, dans celle de Dacie. Une route militaire romaine, la Via Militaris, construite au Ier siècle traversait l'actuelle municipalité ; on y trouvait deux relais, pour la détente (mansio) et le changement de monture (mutatio) ; ces deux relais portaient les noms de Praesidium Pompei et Rappiana. Leur emplacement exact est encore inconnu. Il existait aussi un petit nombre de forts, dont celui de Milareca sur le mont Gradište (228 m).
Moyen Âge
À partir de 476, la région d'Aleksinac passa sous le contrôle de l'Empire romain d'Orient qui devint l'Empire byzantin. Sous le règne des empereurs Phocas (602-610) et Héraclius (610-641), des peuples slaves s’installèrent dans les Balkans. En 614, ils rasèrent la ville de Niš (Naissus). Pendant le Moyen Âge, l’ancienne route militaire romaine fut empruntée par les Croisés.
Sous le règne des Nemanjić, la région d’Aleksinac se trouva sous le contrôle direct de l’État serbe. Après la mort d’Uroš V en 1371, sous le prince Lazar et ses successeurs, la région fit partie de la Moravska Srbija, la « Serbie moravienne ». De cette période datent les deux cités médiévales de Bovan et de Lipovac.
Période ottomane
L'actuelle ville d'Aleksinac, quant à elle, est mentionnée pour la première fois en 1516, dans le Kruševački tefter, un recensement ottoman réalisé pour le contrôle des taxes. Le village appartenait alors à la province de Bovan et à la nahija de Kruševac. À la fin du XVIe siècle, Aleksinac était devenue une petite ville.
Au milieu du XVIIe siècle, Aleksinac comptait une centaine de boutiques et de magasins et, en raison de sa position stratégique sur la route de Constantinople, la ville devint un relais important pour les voyageurs et les marchands. En 1616, les Turcs y construisirent une forteresse pour la protéger contre les haïdouks, ces rebelles et bandits de grand chemin typiques des régions balkaniques occupées par les Ottomans. Le développement d'Aleksinac fut interrompu pendant la Deuxième guerre austro-turque (1683-1699). La ville fut libérée par l'armée du général autrichien Louis-Guillaume Ier de Bade, surnommé Louis le Turc, mais elle fut reprise par les soldats de Jegen-Osman pacha, qui la brûlèrent. Les habitants serbes d'Aleksinac se joignirent à la Grande migration de 1690 qui, sous la direction du patriarche Arsenije III Čarnojević, les conduisit jusque dans les terres des Habsbourg ; certain d'entre eux s'installèrent alors à Budim.
Aleksinac fut incendiée une nouvelle fois au cours de la guerre austro-turque de 1716-1718. le grand vizir Hallil Pacha, vaincu à Belgrade, battit alors en retraite en brûlant sur sa route toutes les localités serbes jusqu'à Niš.
Après la guerre austro-turque de 1736-1739, Aleksinac connut une période de développement et la ville devint un centre important pour le commerce et l'artisanat. De nombreuses caravanes y passaient, favorisant les échanges entre l'Empire ottoman et l'Europe centrale. Aleksinac devint également un centre administratif, qui, en 1784, englobait 17 villages. À cette époque, la ville comptait 160 foyers, dont 120 étaient habités par des Serbes et 40 par des Turcs.
En revanche, lors de la guerre austro-turque de 1787-1792, Aleksinac fut une nouvelle fois incendiée par les troupes du rebelle turc Osman Pazvantoğlu.
XIXe et XXe siècles
Aleksinac et ses environs furent touchés par le Premier soulèvement serbe contre les Ottomans en janvier 1806. La ville et les villages de la rive droite de la Južna Morava furent libérés par Petar Dobrnjac, les villages de la rive gauche par Mladen Milovanović et Stanoje Glavaš. Aussitôt après la libération de la ville, le capitaine Vuča Žikić fit creuser les tranchées de Deligrad, rendue célèbres par des batailles contre les Turcs, notamment en 1806.
Après l'échec du Premier soulèvement, Aleksinac resta sous le contrôle des Ottomans jusqu'en décembre 1832, date à laquelle la région fut intégrée à la principauté de Serbie, province autonome au sein de l'Empire ottoman et gouvernée par Miloš Obrenović. Pendant le premier règne de ce prince, Aleksinac devint le centre économique du sud-est de la Serbie, comptant de nombreux commerces et ateliers ; elle devint également un important centre administratif. La troisième poste de Serbie, après celles de Belgrade et de Kragujevac, y ouvrit ses portes ; on y établit aussi un bureau des douanes et un centre de quarantaine.
Aleksinac fut le théâtre d’importantes batailles lors de la guerre serbo-turque de 1876.
Le charbon y était exploité non loin, dans les mines de Kraljevatz (actuellement Kraljevo) et Novi-Kraljevatz, par la société anonyme belge des "Charbonnages d'Alexinatz"
La ville a été gravement endommagée par les bombardements de l’OTAN en 1999.
Localités de la municipalité d'Aleksinac
La municipalité d'Aleksinac compte 72 localités :
Aleksinac et Aleksinački Rudnik sont officiellement classés parmi les« localités urbaines » (en serbe : градско насеље et gradsko naselje) ; toutes les autres localités sont considérées comme des « villages » (село/selo).
Démographie
Évolution historique de la population
Pyramide des âges (2002)
Répartition de la population par nationalités dans la ville (2002)
Nationalité | Nombre | % |
Serbes | 15 823 | 92,14 |
Roms | 499 | 2,90 |
Yougoslaves | 117 | 0,68 |
Monténégrins | 78 | 0,45 |
Macédoniens | 54 | 0,31 |
Croates | 30 | 0,17 |
Slovènes | 21 | 0,12 |
Bulgares | 21 | 0,12 |
Albanais | 11 | 0,06 |
Russes | 3 | 0,03 |
Musulmans | 8 | 0,04 |
Gorans | 7 | 0,04 |
Allemands | 3 | 0,01 |
Magyars | 3 | 0,01 |
Valaques | 2 | 0,01 |
Tchèques | 1 | 0,00 |
Inconnus/Autres[7] |
Pyramide des âges (2002)
Répartition de la population par nationalités (2002)
Nationalité | Nombre | % |
Serbes | 54 845 | 94,97 |
Roms | 1 434 | 2,48 |
Yougoslaves | 146 | 0,25 |
Monténégrins | 130 | 0,23 |
Macédoniens | 127 | 0,22 |
Musulmans | 59 | 0,10 |
Croates | 55 | 0,10 |
Bulgares | 42 | 0,07 |
Slovènes | 38 | 0,07 |
Albanais | 27 | 0,05 |
Russes | 19 | 0,03 |
Hongrois | 10 | 0,02 |
Gorans | 7 | 0,01 |
Roumains | 7 | 0,01 |
Allemands | 5 | 0,01 |
Tchèques | 4 | 0,01 |
Valaques | 3 | 0,01 |
Bosniaques | 2 | 0,00 |
Ruthènes | 1 | 0,00 |
Inconnus/Autres[8] |
Répartition de la population par haplogroupe (2014)
Haplogroupe | I | R | E |
---|---|---|---|
Aleksinac | 39,9% | 22,34% | 15,29% |
Religion
Sur le plan religieux, la municipalité d'Aleksinac est essentiellement peuplée de Serbes orthodoxes. La ville et sa région relèvent de l'éparchie de Niš (en serbe cyrillique : Епархија нишка), qui a son siège à dans la ville de Niš intra muros.
Religion | Nombre | % |
Orthodoxes | 54 970 | 95,19 |
Musulmans | 196 | 0,34 |
Catholiques | 131 | 0,23 |
Athées | 33 | 0,06 |
Protestants | 26 | 0,05 |
Juifs | 1 | 0,02 |
Autres[10] |
Politique
À la suite des élections locales serbes de 2008, les sièges à l'assemblée municipale d'Aleksinac se répartissaient de la manière suivante[11] :
Parti | Sièges |
---|---|
Parti radical serbe | 15 |
Parti démocratique de Serbie | 8 |
Parti démocratique | 7 |
Parti socialiste de Serbie | 7 |
Mouvement pour Aleksinac | 6 |
Mouvement Force de la Serbie | 4 |
G17 Plus | 3 |
Mouvement serbe du renouveau | 3 |
Parti social-démocrate | 2 |
À la suite de ces élections, Nenad Stanković, membre du Parti radical serbe (SRS) a été élu président de la municipalité d'Aleksinac[12]. Ivan Dimić, un ingénieur en électronique, né en 1969, a été élu président de l'assemblée municipale[13]. Le président de la communauté locale (en serbe : Месна заједница et Mesna zajednica), l'équivalent d'un maire ou d'un bourgmestre dans les pays francophones, est Zoran Marinković, membre du Parti radical serbe[14].
Économie
La région d'Aleksinac comprend de nombreuses terres arables à proximité de la Morava ; on y cultive principalement les céréales, le maïs et les piments.
La municipalité est également riche en ressources naturelles, particulièrement le charbon, les schistes bitumineux, le gravier, le sable et le calcaire. La principale industrie d'Aleksinac est la métallurgie.
Tourisme
- Le lac Bovan
- Signalisation touristique bilingue
Le lac Bovan, situé à 15 km d'Aleksinac, constitue un lieu de promenade et de villégiature apprécié des habitants et des touristes. Le monastère orthodoxe serbe de Lipovac, consacré à Sveti Stefan (Saint Stefan), a été fondé au XVe siècle par le despote Stefan Lazarević ; il se trouve à 25 km d'Aleksinac, au pied du mont Ozren (1 175 m).
Transport
Personnalités
- Nikola Karabatić joueur français de handball est originaire d'Aleksinac du côté de sa mère[15]
- Kosta Taušanović (1854-1902), un des fondateurs du premier Parti radical serbe, ministre de la Police et ministre du Commerce, fondateur de la première compagnie d'assurances de Serbie.
- Mihajlo Rašić (1858-1919), commandant en chef de l'armée du Royaume de Serbie, ministre des Affaires militaires (1918-1919).
- Milan Pecić (1865-1959), médecin militaire, inventeur d'une civière qui fut en usage en Serbie à la fin de la Première Guerre mondiale.
- Stevan Dimitrijević (1866-?), recteur de la Faculté de théologie de Belgrade.
- Kosta Stojanović (1867-1921), ministre du Commerce (1906-1908 et 1912-1913).
- Aleksandar Cvetković (né en 1947), peintre.
- Milovan Radovanović (né en 1954), un des fondateurs du nouveau Parti radical serbe en 1990, député au Parlement de Serbie à partir de 1990 et ministre des Cultes (1998-2000).
Coopération internationale
Aleksinac a signé des accords de partenariat avec les villes suivantes[16] :
Notes et références
- (sr + en) « Livre 20 : Vue d'ensemble comparative de la population en 1948, 1953, 1961, 1971, 1981, 1991, 2002 et 2011, données par localités) » [PDF], Pages du recensement de 2011 en Serbie - Institut de statistique de la République de Serbie, (consulté le )
- (sr) « Opšti podaci », sur http://www.aleksinac.org, Site officiel de la municipalité d'Aleksinac (consulté le )
- (en) « Observatory : Niš (founded in 1889) », sur http://www.hidmet.gov.rs, Site de l'Office hyrdrométéorologique de la République de Serbie (consulté le )
- (sr) « Monthly and annual means, maximum and minimum values of meteorological elements for the period 1961 - 1990 », sur http://www.hidmet.gov.rs, Site de l'Office hydrométéorologique de la République de Serbie (consulté le )
- (sr) Population, analyse comparative de la population en 1948, 1953, 1961, 1971, 1981, 1991 et 2002, données par localités (Livre 9), Belgrade, Institut de statistique de la République de Serbie, (ISBN 86-84433-14-9)
- (sr) Livre 2, Population, sexe et âge, données par localités, Belgrade, Institut de statistique de la République de Serbie, (ISBN 86-84433-01-7)
- (sr) « Population par nationalités au recensement de 2002 », sur http://pop-stat.mashke.org (consulté le )
- (en)[PDF] « Population par nationalités ou groupes ethniques, par sexe et par âge dans les municipalités de la République de Serbie », Institut de statistique de la République de Serbie, Belgrade, (consulté le )
- « Haplogroupe Aleksinac », sur PDF Recherche de l'institue de la Génétique Serbie,
- (en)[PDF] « Langues et religions », sur http://webrzs.stat.gov.rs, Site de l'Office national de statistique de la République de Serbie (consulté le )
- (sr) « Skupština opštine », sur http://www.aleksinac.org, Site officiel de la municipalité d'Aleksinac (consulté le )
- (sr) « Predsednik opštine i opštinsko veće », sur http://www.aleksinac.org, Site officiel de la municipalité d'Aleksinac (consulté le )
- (sr) « Skupština opštine », sur http://www.aleksinac.org, Site officiel de la municipalité d'Aleksinac (consulté le )
- (sr) « Naselja », sur http://www.aleksinac.org, Site officiel de la municipalité d'Aleksinac (consulté le )
- (sr) « Нишлија рукометни краљ света », sur Politika (consulté le ).
- (sr) « Lista medjunarodnih odnosa », sur http://www.skgo.org (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Informations
Données géographiques
- (en) Vue satellite de Aleksinac sur fallingrain.com
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