Alexandre Douguine
Alexandre Guelievitch Douguine (en russe : Александр Гельевич Дугин), né à Moscou le , est un théoricien politique russe.
Nom de naissance | Александр Гельевич Дугин, Alexandre Guelievitch Douguine |
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Naissance |
Moscou |
Nationalité | russe |
Profession |
Douguine est un intellectuel nationaliste, « vieux-croyant » de la mouvance reconnaissant l'autorité du patriarche de Moscou (edinovertsy). Il est devenu un des intellectuels les plus influents de la « nouvelle Russie » avec sa théorie de l'eurasisme.
Biographie
Le père d'Alexandre Douguine était officier du KGB et sa mère médecin.[réf. nécessaire]. Il est marié et est père de deux enfants.
Il serait polyglotte, parlant neuf langues, et a obtenu un doctorat en histoire de la science, en 2001, et un second en science politique, en 2004[1]. Il a installé son bureau à Moscou, à la Bibliothèque 27, en face du monastère Novodevitchi, où sont enterrés nombre de personnages célèbres. Il est membre du club d'Izborsk[réf. nécessaire].
Douguine est décrit comme nationaliste[2]
Premiers pas en politique
En 1979, Douguine commença des études d’ingénieur à l’Institut d’aviation de Moscou. Il fréquente des cercles intellectuels moscovites traditionalistes (« cercle Ioujinski »), versés dans l’ésotérisme et le mysticisme et hostiles aussi bien à la culture officielle soviétique qu’à l’« Occident décadent ». Les trois membres les plus importants de ce groupe étaient le poète Evgueni Golovine (ru), le philosophe orthodoxe Iouri Mamléïev[3] et le mystique musulman azéri Gueïdar Djemal (en) (qui fonda le Parti de la renaissance islamique de Russie en 1991)[3]. Douguine fut très influencé par ces trois hommes, qu’il décrivit plus tard comme les « vrais maîtres de l’élite ésotérique de Moscou ». L’une des activités du cercle consistait à lire et à traduire en russe les livres (empruntés à la Bibliothèque Lénine) d’auteurs étrangers comme René Guénon, Julius Evola et Ernst Jünger[4]. Douguine devint rapidement un membre actif de ce groupe, et sa première contribution majeure fut une traduction d’Impérialisme païen d'Evola, qui circula, dès 1982, sous forme de samizdat[3]. Evola eut aussi une grande influence sur Douguine, en lui transmettant une vision-du-monde centrée sur la « Tradition » et sur les « racines hyperboréennes »[4].
Les activités de Douguine lui attirèrent rapidement quelques ennuis. En 1983, une littérature proscrite fut découverte chez lui ; il fut détenu par le KGB, soumis à un « examen mental » et expulsé de l'Institut d’aviation. Les autres membres du groupe étaient aussi dans la ligne de mire des autorités, en particulier Djemal et Golovine, mais la perestroïka survint alors (à partir de 1985) et autorisa une certaine liberté d’expression. À cette époque, les premiers textes de Douguine commencèrent à circuler sous forme de samizdats.
En 1987, il rejoignit, avec Djemal, l’ex-société littéraire Pamiat (« Mémoire »), devenue un mouvement politique ultranationaliste sous l'influence des cadres « staliniens » du Parti communiste, sans parvenir à s’entendre avec son dirigeant Dmitri Vassiliev. Tous deux quittèrent le groupe au début de 1989, car ils le trouvaient trop primaire et trop superficiel. En 1988, Douguine fonda la maison d'édition Eon et il écrivit son premier livre, Misterii Evrazii [Les Mystères de l’Eurasie], qui fut distribué en samizdat. En 1989, des textes de Douguine furent publiés pour la première fois sous son nom dans une revue soviétique.
L’année suivante, il voyagea en Europe de l’Ouest, où il rendit visite à des intellectuels de la mouvance néo-droitiste et traditionaliste comme Alain de Benoist et Claudio Mutti. Son hostilité envers l'Occident s'accrut et il se rapprocha du courant « national-communiste », en rencontrant le leader communiste Guennadi Ziouganov. Il publia, cette même année, un nouveau livre : Puty Absoljuta [Les Voies de l’Absolu], et les éditions Eon prirent le nom révélateur d’Arctogaïa [Terre du Nord][3].
Chute du régime communiste
Après la chute du communisme, Douguine s'opposa au régime pro-occidental de Boris Eltsine. À partir de 1991, il écrivit dans le journal de l'opposition « rouge-brune », Dyen [Le Jour], dirigé par l’écrivain et journaliste Alexandre Prokhanov, proche du Parti communiste. Dyen diffusa alors les idées eurasistes (avec la participation de S. Kourguinian, G. Djemal, etc.). C’est ainsi que les théories de l’ethnologue Lev Goumilev (passionarité, ethnogenèse, superethnos, etc.) commencèrent à connaître un regain d’intérêt. Douguine, qui entra dans le comité de rédaction de Dyen, lança lui-même plusieurs journaux, dont le premier fut Giperboreyets [L’Hyperboréen]. Vint ensuite l’almanach Mily Angel [Cher Ange][3], essentiellement consacré au mysticisme orthodoxe. La même année, Douguine fit de nouveaux voyages en France pour participer aux colloques du GRECE et de l’association Politica Hermetica.
Au printemps 1992, il organisa la venue à Moscou de Benoist, de Robert Steuckers et de Jean Laloux qui participèrent à diverses réunions et rencontres dont une table ronde avec Prokhanov et le député nationaliste Sergueï Babourine qui fut largement médiatisée[5],[6].
En , une délégation du Front européen de libération, menée entre autres par le Belge Jean Thiriart et composée en majorité de Français et d'Italiens, se rend à Moscou[7]. Elle rencontre Douguine et Prokhanov, mais aussi Egor Ligatchev, Guennadi Ziouganov[7], Sergueï Babourine et le colonel Viktor Alksnis (en). À la fin de la même année, Douguine lance la revue Elementy (sous-titrée Evraziskoïe obozrenie [L’Observateur eurasiste]), conçue sur le modèle de la revue française d'Alain de Benoist (Éléments), avec un dossier principal dans chaque numéro. Après un début prometteur (deux numéros sortis en 1992, deux autres en 1993), la revue connaît une nette baisse de régime (et de tirage) mais continue tant bien que mal à paraître jusqu’en 1998, année où elle disparaît.
En 1993, Dyen fut interdit par le gouvernement et se transforma donc en Zavtra [Demain]. Douguine cessa d’appartenir au comité de rédaction mais continua à collaborer avec Prokhanov jusqu'à l’avènement de Vladimir Poutine, en 2000. La même année 1993, Alexandre Douguine avait rencontré l'écrivain de la contre-culture, Limonov. Après avoir quitté l'Union soviétique de sa propre initiative en 1974, Limonov avait résidé aux États-Unis (où il publia en 1979 son best-seller : It's me, Eddie) et en France (dont il obtint la nationalité), avant de revenir en Russie en 1991. Douguine s’enthousiasma alors pour le « national-bolchevisme », une synthèse ultra-radicale d’esprit « révolutionnaire », née en réaction au bouleversement social de l'ère eltsinienne. Le , Douguine et Limonov signèrent conjointement un manifeste qui annonçait la formation d’un Front national-bolchevique[3].
Réactions à la situation politique
Soutenu par les milieux capitalistes occidentaux, Boris Eltsine avait lancé son programme de réformes le , qui entraînèrent rapidement une baisse catastrophique du niveau de vie (divisé par deux) et de l'espérance de vie (5 ans en moins pour les hommes, 2 ans pour les femmes) (ce qui fut qualifié de « génocide économique » par le vice-président Alexandre Routskoï)[8] . Survint alors la « crise constitutionnelle russe » ; le pouvoir législatif (encore largement basé sur des structures de l’époque soviétique tardive) et le pouvoir exécutif entrèrent en conflit.
En , la crise politique atteignit un point de non-retour. Eltsine proclama son intention de poursuivre ses réformes et déclara dissous le Parlement (ce qu’il n’avait pas le droit de faire d'après la Constitution). Le Parlement refusa cette dissolution, démit Eltsine, et en appela au soutien de la population. Limonov et Douguine soutinrent cette « révolte » des députés, maladroitement dirigée par Rouslan Khasboulatov (président du Parlement) et par l’ancien colonel de l’Armée rouge, Alexandre Routskoï. Finalement, la hiérarchie militaire bascula du côté d’Eltsine (qui bénéficiait aussi du soutien américain) et la « révolte » fut écrasée par la force. Le , Eltsine fit tirer au canon sur le Parlement, qui fut ensuite pris d'assaut. Douguine fut lui-même pris dans la fusillade dans le quartier d'Ostankino (devant le bâtiment de la télévision russe).
Création du PNB
Après ces événements d’, Douguine et Limonov créèrent le Parti national-bolchevique, avec Limonov comme figure charismatique et Douguine comme idéologue. Des liens furent établis avec la mouvance de la contre-culture rock/pop et le parti se dota d’un bimensuel du nom de Limonka. En 1995, Douguine se présenta comme candidat du PNB dans une banlieue de Saint-Pétersbourg, mais malgré l'appui bruyant de la star de l'underground Sergueï Kouriokhine qui donne à cette occasion un concert gratuit, il n'obtint qu’un score négligeable[9],[10]. Ce fut sa seule excursion dans le domaine électoral.
Douguine s'accrocha encore trois ans à la chimère d'un Parti national-bolchevique qui n’avait pourtant aucune chance de séduire l'électorat russe et qui resta un mélange étrange d'activisme, de provocation et de contre-culture, dominé par la personnalité trouble d'Édouard Limonov. Douguine quitta le PNB en , emmenant avec lui un petit groupe de fidèles (la fraction « Révolution conservatrice », créée en 1994). Limonov poursuit, pour sa part, sa ligne extrémiste et finit par avoir de sérieux ennuis avec le régime de Poutine, avant de rallier le camp des libéraux et de prôner une « révolution orange » pour la Russie.
Pendant sa période nationale-bolchevique activiste (1993-1998), Douguine obtint cependant quelques succès sur le plan culturel et métapolitique. En , sa série Mystères du siècle (conçue avec Iouri Vorobiev et centrée sur l’ésotérisme et l’occultisme) fut diffusée sur deux chaînes de la télévision russe. Entre 1993 et 1997, il publia plusieurs livres importants dont un épais traité de géopolitique : Osnovy Geopolitiky [Les Fondements de la géopolitique, 1997], sorte de « catéchisme eurasiste » qui a eu un très grand succès dans les milieux politiques et militaires russes. Le livre a bénéficié de contributions significatives de l’Académie militaire russe et connu quatre éditions successives. En 1996, Douguine créa le fameux site internet « Arctogaïa », qui diffuse la pensée eurasiste sur la toile mondiale. En 1997, il devint animateur du programme « Finis Mundi » sur la radio FM 101 de Moscou, et analyste géopolitique sur la radio Free Russia, y disposant d’une heure hebdomadaire. « Finis Mundi », très appréciée des étudiants, fut cependant interrompue au bout de quatre mois.
Toujours en 1997, Douguine lança une nouvelle revue, Vtorjenie [Intrusion], consacrée à la doctrine eurasiste. Enfin, à partir de 1996, plusieurs de ses articles parurent dans des publications militaires russes.
Eurasisme
En 1998, Douguine trouva sa véritable voie : l’eurasisme, plus exactement le néo-eurasisme, puisque le premier mouvement eurasiste avait été fondé dans les années 1920 par des intellectuels russes de l’émigration (N. Troubetskoï, P. Savitski, N. Alekseïev, etc.). Ceux-ci affirmaient que l’identité russe est née d’une fusion originale entre les éléments slave et turco-musulman et que la Russie constitue un « troisième continent » entre l’Occident (dénoncé comme matérialiste et décadent) et l’Asie. Le livre-manifeste du mouvement était d’ailleurs intitulé Tournant vers l’Orient (Petr Savitski, 1921). Les eurasistes se démarquaient des nationalistes classiques et des slavophiles. Sans être communistes, ils n’étaient pas opposés à l’expérience soviétique, qu’ils regardaient comme la continuation de l’idée impériale russe.
Le néo-eurasisme de Douguine reprend ces idées, mais il va plus loin. Il élève la théorie de Mackinder, qui oppose « thalassocratie » et « tellurocratie », « île mondiale » (l’Amérique) et « terre mondiale » (l’Eurasie), à la hauteur d’une explication de l’histoire. La civilisation thalassocratique, anglo-saxonne, protestante, d’esprit capitaliste, serait irréductiblement opposée à la civilisation continentale, russe-eurasienne, orthodoxe et musulmane, d’esprit socialiste. L’Occident, là où le soleil se couche, représente le déclin, la dissolution. L’Eurasie représente la renaissance, c’est le pays des dieux, puisque c’est là que le soleil se lève. Le but déclaré du mouvement néo-eurasiste est de constituer un grand bloc continental eurasien pour lutter à armes égales contre la puissance maritime « atlantiste », qui représente le « mal mondial » entraînant le monde vers le chaos. Ainsi l’eschatologie se mêle à la géopolitique.
Dans le contexte strictement russe, c’est une sorte de troisième voie située entre les réformes pro-marché et la nostalgie du passé communiste, tout en évitant les excès démagogiques du populisme extrémiste et du nationalisme étroit (mouvements du style Pamiat, Parti national de l’unité, Vladimir Jirinovski, etc.).[réf. nécessaire] Douguine définit lui-même son mouvement comme un « centre radical » et comme « le premier parti géopolitique » (le logo du parti est assez parlant à cet égard). L’eurasisme s’intéresse à tous les sujets — même les plus surprenants —, il a une théorie sur tout, absorbe toutes les nouveautés et les digère (« C’est un système agressivement ouvert », selon le mot d’un commentateur occidental). Avec Douguine, l’eurasisme n’est plus une simple idéologie politique, c’est un système de pensée et une vision-du-monde. Il n’est donc plus question de chimère « révolutionnaire » et le néo-eurasisme apparaît comme une doctrine sérieuse, beaucoup mieux adaptée à la nouvelle situation russe dans le contexte mondial. Douguine, qui dispose maintenant d’un "think-tank" (cercle de réflexion) complet (l’arme absolue dans la politique moderne), s’adresse en premier lieu aux élites politiques et intellectuelles russes.
Influence du mouvement eurasiste
Le néo-eurasisme connut rapidement un développement important. En 1998, Douguine devint conseiller à la Présidence de la Douma (occupée par le communiste Guennadi Selezniov) pour les questions stratégiques et géopolitiques, poste qu'il exerce toujours à ce jour[11]. Il eut aussi une forte influence sur nombre de partis et de politiciens russes, parmi lesquels Alexandre Routskoï, Vladimir Jirinovski et Guennadi Ziouganov (lequel reprendra nombre de thèses eurasistes dans le programme de son parti, comme dans son livre La Géographie de la victoire). La même année, juste après sa rupture avec le PNB, Douguine créa l’association culturelle nommée « Nouvelle université » qui attira un public largement étudiant. L’association organisa des conférences et des séminaires, avec comme intervenants A. Douguine, E. Golovine, G. Djemal, Y. Mamleïev et bien d’autres.
En 1999, c’est la création du Centre d’expertises géopolitiques (entité consultative auprès de la Douma, pour les questions de sécurité nationale) dont Douguine devient le directeur. La même année, il se fit rebaptiser chez les « vieux croyants » [staroodbriadtsy], une branche traditionaliste de l’orthodoxie. En , après la période cataclysmique du pouvoir eltsinien, ce fut l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine (qui était déjà Premier ministre depuis ). Le nouveau président manifesta aussitôt une ferme volonté de reprise en main de l’État russe, avec une orientation beaucoup plus patriotique et moins servile envers l’Occident. Douguine, qui avait été un opposant acharné à Eltsine, choisit immédiatement de soutenir le nouveau pouvoir tout en tentant de l’« aiguillonner » dans un sens eurasiste et anti-atlantiste. Dès l’année 2000, Douguine s’exprima régulièrement sur l’un des sites internet du gouvernement russe (www.strana.ru). Il cessa aussi de collaborer avec Prokhanov, qui (tout comme Limonov) avait choisi de s’opposer de manière irréductible au nouveau président russe.
En , Alexandre Douguine a fondé le Mouvement social politique pan-russe Eurasia, qui s’appuie fortement sur les religions traditionnelles. Parmi ses dirigeants figurent le moufti suprême de Russie Talgat Tadjouddine (en), ainsi que des officiels bouddhistes et juifs (notamment le rabbin hassidique Avraam Chmoulevitch, dirigeant du mouvement Beat Artzein). Des figures militaires font aussi partie des organes de direction d’Eurasia, par exemple le général Klotokov et l’ancien conseiller d'Eltsine, D. Riourikov. Le mouvement bénéficierait aussi selon certains d’un appui discret du Patriarcat orthodoxe. Avec l’eurasisme, Douguine a définitivement trouvé sa voie, tout en restant dans le sillage du régime Poutine, ce qui ne l’empêche pas de le critiquer lorsque celui-ci semble s’opposer trop mollement à l’expansionnisme américain[Où ?].
En , le mouvement Eurasia s’est transformé en parti politique, avec Alexandre Douguine comme président[4]. Il se rapproche dans le même temps de Vladimir Poutine[11]. En , le parti Eurasia devient le Mouvement eurasiste international dont le « Conseil supérieur » comprend un certain nombre de personnalités comme le ministre de la Culture Vladimir Sokolov, le vice-ministre des Affaires étrangères Viktor Kalioujny et le conseiller présidentiel Alsambek Aslakhanov[11].
Si l’on regarde la Russie du début du troisième millénaire, il apparaît que les idées eurasistes y ont une influence certaine[réf. nécessaire], et qu’elles ont séduit de larges franges du personnel politique et militaire, ainsi que des membres de l’entourage de Vladimir Poutine. Le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbayev, est de même un partisan déclaré de l’eurasisme (dans sa capitale Astana, il a fait renommer l’université : « Université Lev-Goumilev »). Le vocabulaire eurasiste est aussi largement utilisé par les élites russes et même par certains dirigeants européens. En 2001, le président Poutine a lui-même déclaré : « la Russie a toujours été un État eurasien »[12].
Douguine collabore aussi à la revue plurilingue Eurasia, fondée en 2004 par l'Italien Claudio Mutti[7].
Relations avec l'extrême droite française
En 2014, une réunion ayant pour thème « l'avenir des valeurs fondamentales de la civilisation chrétienne en Europe » a rassemblé des représentants de partis nationalistes européens, le à Vienne, organisée à l'initiative du milliardaire Konstantin Malofeev [13]. Outre Alexandre Douguine, se trouvaient parmi les invités Aymeric Chauprade et Marion Maréchal-Le Pen[14].
En , Alexandre Douguine a rencontré, à Moscou, Jean-Marie Le Pen, alors président d'honneur du Front national[15],[16]. L'homme politique français a également rencontré à cette occasion un oligarque proche de Vladimir Poutine, Konstantin Malofeev, qui dirige le fonds d'investissement Marshall Capital Group et soutient les idées eurasianistes de Douguine[17].
L'éditeur et militant nationaliste-révolutionnaire Christian Bouchet est un ami personnel d'Alexandre Douguine. Il a fait traduire et éditer plusieurs de ses textes. Il a aussi organisé dans plusieurs villes françaises des conférences pour faire connaître la personne et les théories de Douguine. Bouchet affirme que le théoricien eurasiste aurait ouvert « des perspectives immenses sur l'islam, l’orthodoxie, le judaïsme, sans oublier les liens entre la Tradition et la géopolitique »[18].
En , la chaîne française web de ré-information TV Libertés diffuse un entretien avec lui[18].
Œuvres
- L’Empire soviétique et les nationalismes à l’époque de la pérestroïka, in XXX, Nation et Empire, GRECE, 1991.
- Fondamentaux de géopolitique (1997)
- « La Révolution conservatrice russe », Eurasia, vol. 2,
- Le prophète de l'eurasisme, Avatar Éditions, coll. « Heartland », , 352 p. (ISBN 978-0954465278)
- La grande guerre des continents, Avatar Éditions, coll. « Les cahiers de la radicalité », , 100 p. (ISBN 978-0954465261)
- La Quatrième théorie politique : La Russie et les idées politiques au XXIe siècle (préf. Alain Soral), Éditions Ars magna, , 336 p.
- Pour une théorie du monde multipolaire, Éditions Ars magna, , 240 p. (ISBN 978-2912164858)
- L'appel de L'Eurasie, Avatar Éditions, coll. « Heartland », , 222 p. (ISBN 978-1907847189), conversation avec Alain de Benoist
- Vladimir Poutine, le pour et le contre : Ecrits eurasistes 2006-2016, Éditions Ars magna, , 490 p. (ISBN 979-1096338276)
- Pour le Front de la Tradition, Éditions Ars magna, (ISBN 979-1096338313)
- Les mystères de l'Eurasie, Éditions Ars magna,
- Les racines de l'identité (Écrits eurasistes - 2012-2015), Éditions Ars magna,
- Le retour des Grands Temps (Écrits eurasistes - 2016-2019), Éditions Ars magna,
- Les templiers du prolétariat, Éditions Ars magna,
- Contre le Great Reset : Le Manifeste du Grand Réveil, Éditions Ars magna,
Notes et références
- (ru) A. Douguine sur le site de l'université de Moscou.
- (en) Putin's Brain - Alexander Dugin and the Philosophy Behind Putin's Invasion of Crimea.
- « Entretien Avec Alexandre Douguine », sur chroniquedutempsquipasse.hautetfort.com, (consulté le )
- « Alexandre Douguine et la droite radicale française », sur tempspresents.wordpress.com (consulté le )
- Pierre-André Taguieff, « Origines et métamorphoses de la nouvelle droite », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 40, no 1, , p. 3–22 (DOI 10.3406/xxs.1993.3005, lire en ligne, consulté le )
- (en) Deland, Mats, Minkenberg, Michael et Mays, Christin, In the tracks of Breivik : far right networks in Northern and Eastern Europe, Münster, LIT Verlag, (ISBN 3643905424 et 9783643905420, OCLC 881140905, lire en ligne), pp. 93-94
- Philippe Baillet, L'Autre Tiers-mondisme : des origines à l’islamisme radical - Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre « défense de la race » et « solidarité anti-impérialiste », Saint-Genis-Laval, Akribeia, , 475 p. (ISBN 978-2-913612-61-7), p. 185, 188
- Conditions de vie et pauvreté en Russie INSEE
- (en) Stephen Shenfield, Russian Fascism: Traditions, Tendencies and Movements: Traditions, Tendencies and Movements, Routledge, (ISBN 9781315500034, lire en ligne)
- (en) Mark J. Sedgwick, Against the Modern World: Traditionalism and the Secret Intellectual History of the Twentieth Century, Oxford University Press, (ISBN 9780195396010, lire en ligne), p. 232
- Stéphane François et Olivier Schmitt, « Le conspirationnisme dans la Russie contemporaine », Diogène, nos 249-250, (lire en ligne, consulté le )
- « Le prophète de l’eurasisme, Alexandre Douguine Par Alexandre Douguine », sur books.google.fr (consulté le )
- « Moscou-Paris-Vienne : les rencontres d’Aymeric Chauprade, conseiller de Marine Le Pen », sur Droite(s) Extrême(s) (Le Monde, (consulté le )
- « A Vienne, la discrète présence du FN à une réunion de partis d'extrême droite », sur Le Figaro, (consulté le )
- « Un documentaire choc sur les liens entre FN et Kremlin », sur Tribune de Genève, (consulté le )
- « « Front national, l'œil de Moscou »: enquête sur l'alliance avec la Russie de Poutine », sur Mediapart, (consulté le )
- « Comment les nationalistes russes se lient aux associations «familialistes» occidentales », sur Slate.fr, (consulté le )
- Philippe Baillet, De la confrérie des bons Aryens à la nef des fous. Pour dire adieu à la droite radicale française, Saint-Genis-Laval, Akribeia, , 200 p. (ISBN 978-2-913612-69-3), p. 111-124, 132, 138, 151
Voir aussi
Bibliographie
- Marlène Laruelle, « Alexandre Dugin : esquisse d’un eurasisme d’extrême-droite en Russie post-soviétique », Revue d’études comparatives Est-Ouest, vol. 3,
- L’Idéologie eurasiste russe ou comment penser l’empire, L’Harmattan, 1999.
- La Quête d'une identité impériale. Le néo-eurasisme dans la Russie contemporaine, Éditions PETRA,
- Didier Chaudet, Florent Parmentier, Benoît Pélopidas, L'empire au miroir. Stratégies de puissance aux États-Unis et en Russie, Genève, Droz, 2007.
Articles connexes
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- Eurasisme
- Région intermédiaire
Liens externes
- The Fourth Political Theory
- PaideumaTV
- Stéphane François, « L'œuvre de Douguine au sein de la droite radicale française », sur Diploweb,
- (en) Débat télévisé sur Russia Today,
- (en) Aleksandr Dugin’s transformation from a lunatic fringe figure into a mainstream political publicist, 1980–1998: A case study in the rise of late and post-Soviet Russian fascism, Andreas Umland, Journal of Eurasian Studies, 2010, vol. 1, n°. 1, pp. 144–152. lire en ligne sur sciencedirect.com
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