Révolution conservatrice

L'expression révolution conservatrice est utilisée — toujours de façon contestée — pour désigner plusieurs mouvements politiques :

  • dans l'Allemagne de Weimar, la « révolution conservatrice » désigne un vaste mouvement de rejet du progressisme et des Lumières ;
  • plus récemment, l'expression « révolution conservatrice » est utilisée pour caractériser l'action politique de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan à la tête de leurs pays dans les années 1980 ;
  • l'expression « révolution conservatrice » est aussi utilisée dans un sens différent en sociologie, notamment par Pierre Bourdieu ;
  • l'expression « révolution conservatrice » prend un sens extrêmement différent dans la bouche de l'essayiste russe Alexandre Douguine. Il nomme par conservatisme, en référence à Heidegger, ce qui est permanent et ce qui dépasse la temporalité, par opposition à la mode mais aussi à ce qui est rétrograde. Il en résulte que les conceptions eschatologiques, possédant un point Ω en germe dès leurs commencements, sont interprétées comme conservatrices : le christianisme et l'apocalypse comme le communisme avec son Grand Soir. Il est à noter qu'Alexandre Douguine s'oppose radicalement et mondialement, en créant une alternative géopolitique eurasienne, précisément, aux effets du néolibéralisme et du néoconservatisme de Margaret Thatcher et Reagan qu'il considère comme le départ du post-modernisme, du post-libéralisme et de la « dégénérescence » du monde occidental[1].

Notes et références

  1. Alexandre Douguine, La quatrième théorie politique, la Russie et les idées politiques au XXIe siècle, Nantes, Ars Magna éditions, 2012
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